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Glossaire - Biographies
Les Abbés
Photos

- Abbaye St Cyriaque d'Alfort.


- Présentation.
* Fondation : (Xème siècle)
* Protection : Classée Monument Historique (1932), Maître Autel
     Inscrit MH (1937), Façade, Portail
     Monument Historique (1983), l'Eglise

- Situation
* Pays : France
* Région : Alsace
* Canton : Molsheim
* Département : Bas Rhin
* Commune : Altorf

- Historique

L'Abbaye Bénédictine d'Altorf fut fondée par Hugues III de Nordgau, Comte d'Eguisheim et la Comtesse Helwilde sa femme, faisant partie de la famille dont est issue le Pape Léon IX. La Chapelle est consacrée en (974) par l'évêque de Strasbourg, Erchenbald, en présence de l'Abbé de Cluny, Maïeul. Elle devait constituer un des lieux de sépulture de la Famille Fondatrice. Cette Abbaye jouit, selon la tradition du droit de battre Monnaie dès le règne d'Otton Ier Empereur Romain Germanique de (936) à (973).L'Empereur Frédéric Ier reconnut expressément ce droit par une charte de (1153). Les monnaies à l'effigie ou au nom de St Cyriaque doivent lui être attribuées. Ses droits monétaires furent d'ailleurs abandonnés dès le (XIIIème siècle) aux évêques de Strasbourg, siégeant dans leur établissement de Dachstein et ensuite à Molsheim. Au (XIème siècle) le Pape Léon IX consacra l'Autel et offrit des Reliques dont le Bras de St Cyriaque à l'Abbaye d'Altorf. Dès lors, ce dernier devint le patron principal de l'Abbaye, supplantant ceux de la dédicace du (Xème siècle) à St Barthélemy et St Grégoire le Grand. L'église renfermait autrefois les tombeaux des ancêtres du Pape Léon IX et de la maison de Lorraine.

L'atelier monétaire de l'Abbaye remonte à une concession faite par l'Empereur Otton III vers (999. Le droit de monnayage fut confirmé par un Diplôme du Pape Léon IX de (1050) et par une Charte de l'Empereur Frédéric Ier de (1153). L'officine cessa son activité en (1296). Il fut rouvert pour un court laps de temps après (1300). Ses Droits passèrent à l'atelier Numismatique de l'évêque de Strasbourg.

- au XIIème siècle

Des travaux furent entrepris, peut être à l'époque de l'Abbé Otton que des textes mentionnent de (1133) à (1145), car une description de l'Abbatiale entrepris vers (1696) mentionne outre une Abside couverte d'un simple Cul de Four, un espace où se trouvait une figure sculptée représentant cet Abbé. Ces parties auraient par la suite vers (1175)-(1180) été englobées dans la construction d'une nouvelle Abbatiale. De cette époque subsiste encore la Nef qui fut probablement achevée vers (1220). L'évêque Henri II de Veringen en route vers Altorf consacra plusieurs Autels de l'Abbaye. Une Chapelle dédiée à St Michel est attestée par une lettre de confirmation du Pape Célestin III vers (1192), ainsi que par un résumé du (XIIème siècle). La Bulle Pontificale ne cite pas de communauté de Religieuses existante à cette époque. Une charte de Henri III de Stahleck en (1251) mentionne un Monastère de Moniales fondé par un Abbé de l'Abbaye de St Cyriaque. Le document ne précise ni le nom ni l'année de sa Fondation.

Il est vraisemblable que ce Monastère de Moniales a été fondé quelques années après celui des Moines de l'Abbaye de St Cyriaque. La Chapelle et le Monastère étaient situées dans la cour franche de l'Abbaye, à l'intérieur même de la Villa ou du village d'Altorf. Cette cour faisait partie de la 1ère donation des Eberhardiens. Cette Chapelle a été consacrée en l'honneur de St Michel l'Archange. Les Religieuses qui habitaient le Monastère assuraient le service Liturgique avec l'assistance et la direction de quelques Moines. Cette communauté de Moniales a disparu lors de la destruction du village d'Altorf et de l'Abbaye St Cyriaque en (1262) par les troupes Strasbourgeoises en révolte contre l'Evêque. La Chapelle et le Monastère de St Michel possédaient une dotation de biens propres. Ces revenus furent incorporés aux Prébendes des Moines de St Cyriaque lors de la suppression en (1251). Ce petit Monastère de Moniales devait se situer dans le village même d'Altorf où sont situés les vignes. Lors des fouilles du (XVIIIème siècle) on a trouvé des découvertes Archéologiques. On y a trouvé des fondations et des ruines antérieurs qui pourraient être l'emplacement du Monastère des Moniales de St Michel.

- l' Abbatiale

La Nef Romane de l'église St Cyriaque date entre le (XIIème siècle) et (XIIIème siècle), le Transept et le Choeur Baroque de (1725). Dans le Collatéral Sud existe un Baptistère du milieu du (XVème siècle) et sur un des Autels Latéraux côté Nord un Reliquaire en Bois sculpté représentant le Buste de St Cyriaque. La Tête paraît avoir été renouvelée, la Poitrine du Saint est couverte de plaques de métal dont les dessins en relief accusent le (XIIIème siècle). Le tronc en Chêne du (XIIème siècle) abrite les reliques dans son Buste, de même sans doute certaines bandes métalliques. Le Pape Léon IX lors de son passage à Altorf a ramené une relique de St Cyriaque, un Bras. Au XIIIème siècle, le Buste fut revêtu partiellement de lames d'Argent, puis par la suite des Médaillons en cuivre doré. A l'origine, le Reliquaire était abrité dans une cavité Céphalique obturé par la Calotte Crânienne. Par la suite on pratiqua dans le Dos une cavité rectangulaire fermée par un Portillon pour y loger des reliques et la Calotte Crânienne. En (1883-1884), ainsi qu'en témoigne l'Inscription peinte sur le socle ajouté à cette date, le Buste fut restauré par Martin Vogeno d'Aix-la-Chapelle, car il restait plus qu'un tiers des plaques d'Argent et des Médaillons manquaient. L'exposition à Baldaquin sur laquelle est disposé le Buste date des environs de (1730). Le socle présente une Lunette qui montrent une ou plusieurs Reliques, entourée de palmes et de 2 instruments du Martyre du Saint sculptés en bas relief. Les 2 Reliquaires qui encadrent le Buste représentent St Benoît et St Joseph portant l'Enfant. ils datent à peu près de la même époque que l'exposition du Buste St Cyriaque, il supplante ceux de la dédicace du (Xème siècle), St Barthélémy et St Grégoire Ier. Depuis lors l'abbaye est devenu un lieu de pèlerinage pour les Epileptiques, les Fiévreux et les malades des Nerfs.

- les Reconstructions

L'Abbaye connaîtra bien des Avatars, en particulier pendant la destruction du Village et de l'Abbaye en (1265) par les troupes Strasbourgeoises en révolte contre l'Evêque de Strasbourg, la guerre des paysans (1525) et la guerre de 30 Ans (1618-1648), des reconstructions furent régulièrement nécessaires, comme en témoignent quelques Vestiges Lapidaires réemployés. Les dernières reconstructions remontent à la 1ère moitié du (XVIIIème siècle. Albert Regutz, Italien d'origine établi à Obernai, fut chargé en (1707) de la reconstruction du Bâtiment comportant le Logis de l'Abbé, l'Hôtellerie et la recette parallèle à l'église. En (1715), on confia à Peter Thumb de Bregenz Autriche la reconstruction des Bâtiments Conventuels, ce qui entraina la Démolition d'une ancienne Chapelle dédiée à sSt Grégoire située au Nord du Transept. En (1724), l'Abbé Amand Zimmermann, fit appel au même maître d'oeuvre pour la Démolition du Coeœur et du Transept jusqu'aux Fondations et leurs reconstruction au goût du jour.

- l'Etang

En (1734), l'étang de l'Abbaye situé au milieu du Verger, fait l'objet d'importants travaux. On l'élargit, on en nivelle le fond à une profondeur d'environ 1,50 mètre, puis on creuse jusqu'au ruisseau dit du Muhlbach 2 petits Canaux d'alimentation et d'évacuation, qu'on couvre ensuite de dalles de pierres. Enfin on construit 2 Viviers en pierre de taille, couverts d'une Grille. Un 3ème sera ajouté 5 ans plus tard. La même année, le jardin qui l'entoure est enclos d'un haut Mur. A l'origine, les Bénédictins ne mangeaient pas de Viande d'animaux Quadrupèdes. C'est pourquoi, ils avaient dans leur jardin un étang pour l'élevage de Poissons. par la suite, la règle fut assouplie et réservée à certaines périodes dont le Carême. Derrière le Cloître de l'église se trouve un Jardin qui était un lieu de détente et de recueillement des Moines Bénédictins qui y vécurent du (Xème siècle) au (XVIIIème siècle). Vous pourrez y voir, le Puits de Style Renaissance, l'Herbularius jardin des plantes Médicinales, l'Hortus le jardin Potager, le Pomarium le erger cimetière. Tout au long du parcours, vous pouvez aussi prendre connaissance de la règle de St Benoît sur des Plaquettes Illustrées.

- la Révolution

Pendant la Révolution, l'Abbaye et l'Eglise furent converties pour quelque temps en Hôpital Militaire. Le Presbytère est une belle construction du (XVIIème siècle). L'Abbaye bénéficie de protections au titre des Monuments Historiques, un classement en (1932) du Maître Autel, une Inscription en (1937) de la Façade à Pignon du Presbytère et un classement de l'église Paroissiale St Cyriaque en (1983). Le Caveau de l'ancien Presbytère, réhabilité en (2012), est aujourd'hui une salle Communale mise à disposition de la Paroisse. Il abrite un petit Musée géré par les Amis de l'Abbaye et du Patrimoine Historique d'Altorf, ainsi que la Maquette au 1/100ème de l'ancien Monastère réalisée par Raymond Dreyer, villageois passionné de Modélisme. Le Caveau peut accueillir des réunions, des animations culturelles ou musicales, sa capacité est de 99 Personnes. Sa situation et sa configuration excluent toute manifestation festive ou bruyante. la Grange de la Dîme situé au Nord-Ouest de l'Abbaye, cet édifice remonte peut être à la Renaissance. Il servait à entreposer le produit de la Dîme en Céréales, impôt en nature due à l'Eglise depuis le Haut Moyen Age. Restaurée en (2000), elle est constituée de la Bibliothèque Municipale et de plusieurs Salles Associatives.

Pomarium, herbularius, hortus, etc A l’intérieur, Julien Kopp commente les fresques et les peintures de la nef, évoquant notamment saint Benoit, le fondateur de l’ordre des bénédictins et saint Cyriaque. Le style baroque, cinq siècles plus tard, apparaît dans le chœur, la chaire et le transept, reconstruits dans le style baroque par un architecte autrichien du XVIIIe siècle, Peter Thumb. La visite du jardin monastique permet d’évoquer la vie des moines bénédictins qui vécurent ici du Xe au XVIIIe siècle. Il est entretenu par une équipe de bénévoles. Le jardin qui l’entoure est enclos d’un haut mur, restauré par les bénévoles : on découvre le pomarium (verger), l’herbularius (jardin médicinal), l’hortus (potager) et la vigne. À l’origine, les bénédictins ne mangeaient pas de viande d’animaux quadrupèdes, c’est pourquoi, ils avaient dans leur jardin un étang pour l’élevage de poissons. Pendant huit siècles, les moines vécurent ici, une frise historique dans le cloître rénové égrène les différentes dates depuis la fondation de l’abbaye jusqu’aux travaux de restauration récents. Après la révolution, l’abbaye a été rasée. Cette intéressante visite, émaillée d’anecdotes savoureuses par Julien Kopp, a passionné les participants.

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