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Glossaire - Biographies
Le Sarcophage
Photos

- Ses Origines

Avant de commencer la visite, une curiosité importante, Ste Marie d'Arles est la seule abbaye de la région avec le chevet à l'Ouest. Ceci n'est pas anodin, à l'époque où toute les églises et donc à fortiori celles des abbayes, devaient être orientée vers le tombeau du Christ l'Est.

(1) le Cloître : Rien ne subsiste du cloître Roman. Le cloître actuel, construit sur les anciennes fortifications de l'abbaye, est l'oeuvre de l'abbé Ramon Desbac (1261)-(1303). C'est le 1er cloître Gothique bâti en Catalogne Nord. Les matériaux marient le marbre blanc de Céret et la pierre de Gérone. C'est un exemple unique de l'art Gothique Languedocien en Catalogne.

(2) La Creu del Gra : A l'origine, cette croix serait celle d'un calvaire à l'entrée du village. Elle est l'oeuvre de forgerons Catalans du (XVIème siècle). Elle a été récemment déplacée dans le cloître pour la protéger.

(3) la Nef : Charpentée à l'origine, la nef reçoit une voûte en arc brisé au (XIIème siècle). Les piliers de support doublent le 1er mur du (XIème siècle). Comme dans toutes les églises de type Basilical, des fenêtres hautes éclairent la nef centrale. A remarquer, la chaire du (XVIIIème siècle) et les panneaux sculptés du (XVIIème siècle), vestiges d'un retable du Rosaire en partie détruit au (XIXème siècle) témoignages de la maîtrise des sculpteurs et des doreurs Catalans à l'époque Baroque.

(4) les Armoires à Reliques : Creusées dans les piliers de la 2ème travées avec un décor peint à diverses époques (XIIème siècle)) et probablement (XIVème siècle).

(5) l'Absidiole Sud Ouest : A l'origine dédiée à St Pierre, accueille aujourd'hui une partie du mobilier pieusement entretenu par la confrérie de la Sanch du précieux sang du Christ. St Sépulcre, Vierge des douleurs, Croix de la passion "Creu dels impropris" et Christ aux outrages assis "Ecce Homo".

(6) le Retable du Christ : A la fin du (XVIIIème siècle), l'art baroque que caractérisent le mouvement et la surcharge décorative s'assagit fait place au vide entre les colonnes et met l'accent sur la gloire du couronnement. Le Crucifix Central est utilisé depuis le (XVIIIème siècle) pour la procession nocturne du Vendredi Saint.

(7) Chapelle du Rosaire : Les panneaux du retable d'origine sont répartis dans la nef centrale. Cette chapelle abrite maintenant le retable de St Pierre (XVIIIème siècle), conçu à l'origine pour l'Absidiole Sud Ouest. Cuve baptismale du (XIIème siècle).

(8) la chapelle Sts Abdon et Sennen : Retable Pré Baroque daté de (1647), oeuvre de Lazare Trémullas, 1er introducteur en Roussillon du grand retable à panneaux sculptés dorés et polychromés couvrant entièrement le mur du fond de chapelle. Les panneaux figurent la passion des 2 martyrs, registre supérieur et prédelle, et la translation de leurs reliques à Arles, registre inférieur. Les titulaires occupent la niche centrale que surmonte un baldaquin avec galerie à balustres, tandis que les panneaux narratifs occupent la prédelle et les travées latérales. L'Ascension de la Vierge et la Crucifixion surmontent l'axe central. St Abdon et St Senne font l'objet d'une profonde vénération toujours vivante à Arles.

(9) la Rodella : Disque de cire d'abeilles offert chaque 30 Juillet, jour de la St Abdon et St Sennen, depuis (1465), à l'abbaye d'Arles par le village de Montbolo, afin d'abtenir la protection des "Saintes Reliques".

(10) la chapelle St Joseph : Retable du (XVIIIème siècle), dans la niche centrale St Joseph entouré de St Côme et St Damien, les 2 Saints guérisseurs souvent présents dans nos églises, à mettre en relation avec la fréquence des épidémies. St Georges terrassant le dragon occupe la niche du couronnement. La dévotion à St Georges est assez rare au (XVIIIème siècle) alors qu'à l'époque Médiévales elle est plus fréquente, le St guerrier étant le protecteur des chevaliers. Il est aussi le Saint Patron de la Catalogne.

(11) l'Orgue : L'instrument actuel a remplacé au (XVIIIème siècle) un orgue de facture Catalane. Jamais transformé malgré de nombreuses restaurations, il garde la sonorité des instruments du (XVIIIème siècle). Rare témoin de son époque, il enthousiasme les organistes qui viennent du monde entier donner des concerts.

(12) la Contre Abside : Intérieurement, le mur de façade reçoit 3 absides. Il s'agit d'un mode architectural Carolingien, plus fréquent en pays Mosan et Rhénan, miraculeusement parvenu intact jusqu'à nous. Un escalier à double volets menait à la chapelle haute, St Michel, lors des célébrations processionnelles. Décor à fresques datables du (XIIème siècle), avec 2 figures d'anges, séraphins aux ailes décorées d'yeux et, au dessus, le Christ en Majesté entouré des 4 Evangélistes.

(13) le Parvis : Témoignage du 1er art Roman apparu en Europe. Le décor sculpté au dessus du portail consacré en (1046) montre au tympan le Christ de gloire entouré des 4 évangélistes, un Aigle St Jean, un Lion St Marc, un Taureau St Luc, un Ange St Mathieu. Au dessus, sur la façade, remarquer la série d'arcatures caractéristique de l'architecture Lombarde. Le linteau de granit avec les inscriptions A et Oméga surmonte la porte d'origine de l'abbaye (IXème siècle).

(14) la Ste Tombe : Sarcophage Paléochrétien, daté du (IVème siècle), a protégé il y a (1.000) ans, à leur arrivée, les reliques des Sts Abdon et Sennen. Depuis ce sarcophage se remplit d'eau. La permanence de l'eau est le signe de la présence toujours vivante des reliques des Saints Patrons, auxquelles les Arlésiens vouent une profonde dévotion. Au dessus, encastrée dans le mur, la pierre tombale de Guillem Gaucelm, Seigneur de Tellet, enterré le 10 Avril (1211). Cette sculpture est l'oeuvre de Ramon de Bianya.

(15) les Murs de défense : Au (XIème siècle), l'abbaye se dote de solides fortifications, encadrées par 4 tours.

- Possessions de Ste Marie d'Arles

L'abbaye ne fut jamais très riche. Construite dans la profonde vallée du Tech, elle dépendait du comté de Bésalu, lointain. Juste à côté, sur le Canigou, St Michel de Cuxa et St Martin du Canigou se voyaient dotées de grandes portions de terre par leurs Seigneurs Temporels, les Comtes de Cerdagne. Toutefois Arles a pu se développer tout doucement, créant un réseau de sanctuaires suivant un but unique, l'accueil des pèlerins en route pour St Jacques de Compostelle. Le 1er de ces sanctuaires est le prieuré de St Martin de Fenouillar, en contrebas de la route qui va du Boulou au Perthus. Il était habité par les moines de Ste Marie d'Arles et fut construit avant (844). 1ère mention, en même temps que les sources naturelles coulant à proximité. Ce prieuré a servi d'église paroissiale aux habitants des contreforts des Albères. Citons ensuite l'hospice du Col de la Perche, curieusement très éloigné mais habité lui aussi par ces mêmes moines. Cet hospice existait avant (965), année durant laquelle le Comte Seniofred le donna à Ste Marie. L'église de Coustouges, merveille d'art Roman était lui aussi une possession d'Arles. une Bulle de Sergius VI, en (1011), signale Coustouges comme appartenant à Arles. Un acte de consécration datant de (1142) concerne uniquement une partie de l'édifice actuel. Parmi les autres possessions, il y avait également St Guillem de Combret, la plus élevée des chapelles de la vallée du Tech. Enfin la chapelle de St Pierre, à proximité d'Arles sur les bords du Riuferrer est de style pur Roman. C'était également une église Paroissiale dont le bénéfice était calculé en poussins et en denier dans un acte du (XVIème siècle).

Le mobilier de l'église se compose de nombreux éléments, une cuve baptismale Romane, des inscriptions funéraires datées de (1317) et (1355), une inscription concernant une fondation de messe au (XIVème siècle), une grille d'autel du (XVIIIème siècle), un orgue du même siècle, une chaire également du (XVIIIème siècle), une console en bois doré toujours du (XVIIIème siècle), un retable faite par Lazare Tremullas datant de (1646), 2 retables du (XVIIIème siècle), 6 panneaux du retable du Rosaire (1670), des bustes reliquaires de (1425) et (1440), un lustre en fer forgé du (XVIIIème siècle), un chemin de Croix également du (XVIIIème siècle). Le cloître possède les restes de la Salle Capitulaire, une table d'Autel du (XIème siècle) en marbre, classé aux "Monuments Historiques", ainsi qu'une croix de fer du (XVIème siècle) également classé.

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