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Glossaire - Biographies
Photos

- N.D. de Bellaigue


- Présentation
* Diocèse: Archidiocèse de Clermont
* Patronage: Notre Dame
* Début des travaux (Xème siècle)
* Fin des travaux : (XIIème siècle)
* Origine religieuse : Ordre de Saint Benoît
* Cistercien depuis: (1137)
* Dissolution: (1791)-(2000)
* Abbaye Mère :
- Menat (950)-(1137)
- Montpeyroux (1137)-(1791)
* Lignée de : Cîteaux
* Congrégation :
-Ordre de Saint Benoît (950)-(1137)
-Ordre Cistercien (1137)-(1791)
-Ordre de Saint Benoît ((2000) aujourd'hui
* style : Architecture Romane
* Protection : Classée Monument Historique (1922)
* Protection : Inscrit Monument Historique (1980)

Situation
* Pays : France
* Province: Comté d'Auvergne
* Région actuelle: Auvergne
* Département : Puy de Dôme
* Commune: Virlet

- Historique

L'L'Abbaye, appelée Bellaigue, elle est située entre 490 et 500 mètres d'altitude, et baignée au Sud par le ruisseau de la Vialle. C'était un Prieuré dépendant de l'Abbaye Bénédictine de Menat. Il fut fondé par Odon et Adémard de Bourbon en (950). L'établissement demeure un Prieuré de l'Abbaye et sert de Nécropole à la famille des fondateurs, jusqu'à ce que ceux ci transfèrent leurs tombeaux à Souvigny.

En (1136), l'évêque de Clermont tranche en faveur du Prieuré de Bellaigue dans un litige l'opposant à l'Abbaye Mère sur les possessions. Bellaigue devient une Abbaye à part entière. L'année suivante (1137), des Moines de Montpeyroux viennent placer le Monastère sous la règle de Cîteaux. Il s'agit de l’époque de l'expansion Cistercienne, expliquée par l'impulsion de St Bernard (1111)-(1115). Commence la construction de l’église, contemporaine de celles de Clairvaux (1135). L'apogée du Monastère, de par son nombre de vocations et de ses possessions, se situe au (XIIème siècle et en la 1ère moitié du (XIVème siècle). Les Seigneurs de Jaligny, Marcillat, Montaigut, Montluçon et des sires de Bourbons Archambaud font des cessions considérables au Monastère, plusieurs de ces grands donateurs sont inhumés dans l'Abbatiale.

Un étang fossile et une référence persistante sur la carte de Cassiniy dans la seconde moitié du (XVIIIème siècle montre qu'une activité de Tuilerie s'était développée à environ 1 kilomètre de l'Abbaye, aucune source n'atteste ni ne réfute la paternité Monastique de cette Industrie, mais elle reste l'option la plus probable selon les études récentes. Le mode de culture développé par les Moines, caractéristiques des Combrailles, est proche de celui mis en place dans la Dombes. De nombreux étangs parsèment la zone, ils sont nourris en limon durant 3 ans par les cours d'eau, puis vidangés, d'abord pour en récolter le Poisson, puis pour être mis en Culture, après quelques années, ils sont remis en eau. Aujourd'hui encore, un chapelet de 4 étangs ponctue le fond de la vallée, ce qui en fait un lieu particulièrement humide.

Archambaud VIII de Bourbon, mort en (†1242) à la bataille de Taillebourg, et son épouse Béatrix de Montluçon ont été inhumés dans l'Abbatiale. Leur Tombeau, avec les Gisants, a été restauré. Sur le bouclier d'Archambaud, on distingue les éléments "Lion et Coquilles Saint Jacques" du blason de Bourbon, ancien, "d'Or au Lion de gueules accompagné de huit Coquilles d'Azur".

- les Epreuves

Les nombreuses épreuves qui atteignent l’Europe Chrétienne et frappent durement les Monastères se font sentir ici aussi : Grande Peste (1347)-(1351), Guerre de 100 Ans, Grand Schisme d’Occident. Diminution du nombre de religieux 8 Moines en (1486), 11 en (1529), disparition des Frères Convers. Le Régime de la Commende, l’Abbé n’est plus élu mais nommé par Rome ou le Roi, inspiré par Grégoire XI (1370)-(1378) et aggravé par le Concordat de (1515, produit ici comme ailleurs ses effets Désastreux : rivalités entre familles pour l’acquisition des bénéfices de l'Abbaye, querelles Internes, misère économique et démembrement du Patrimoine. En Janvier (1689), les Bâtiments Conventuels sont en grande partie détruits à la suite d'un incendie. La reconstruction, longue et coûteuse, se fait sur un plan réduit, sous l’Abbatiat de l’Abbé Élian (1678)-(1756). Les Querelles entre Abbé Commendataire et Religieux continuent.

Les longs hivers subit par le Monastère aux (XVIIIème) et (XXème siècle), en (1768), d'après le compte rendu de la Commission des Réguliers, l'abbaye est peuplée de 8 Moines et dispose d'un revenu net de 8.000 Livres. En (1791), la Révolution Française entraîne la suppression du culte et la fermeture de l'Abbaye qui est mise aux enchères comme bien National, en Février. Elle est acquise par M. Tailhardat de la Maisonneuve, fervent Catholique, avec l’intention de la restituer aux Moines en des temps meilleurs. Dès lors l’Abbaye est utilisée à de multiples fins. L’église est affectée à des usages Agricoles.

- les Bénédictins

En Octobre (2000), 4 Moines Bénédictins du Monastère de la Ste Croix du Brésil, se réinstallent dans l'Abbaye. Sous peu, ils reconstruisent ses Voûtes, ce qui permet le retour du Culte Catholique. Le 9 Mars (2008), le Très Révérend Père Ange Araujo Ferreira Da Costa, alors 1er Prieur de la nouvelle fondation Bénédictine N.D. de Bellaigue, meurt à l'âge de †43 ans, la 18ème année de sa profession Monastique et la 14ième de son Sacerdoce. Sa dépouille repose dans l'Abbaye.

- Architecture

Le Monastère actuel est situé au même emplacement que l'édifice Médiéval, mais beaucoup plus haut, les travaux modernes ont montré que les niveaux d'origine sont situés environ 3 mètres et demi sous les niveaux actuels, et que cet exhaussement est le fait des grands travaux Monastiques du (XVIIIème siècle) visant à mettre hors d'eau le Monastère. Le niveau originel est enfoui sous une épaisse couche de sable de rivière, et couverte d'un remblai. Le Monastère est, par rapport au ruisseau, situé trop haut pour pouvoir utiliser directement son eau, d'autant qu'aucun bief traversant le monastère n'a été mis à jour.

- l'Abbatiale

L'abbatiale est bâtie à partir du matériau local, le Granite, un appareil mixte a été développé, alternant moyen appareil régulier et petit appareil irrégulier à Litages marqués, les 4 Contreforts de la Façade, les bases Attiques des Colonnes et les Arcs en plein cintre suggèrent une construction du Portail vers (1150), en revanche, les éléments supérieurs de la façade 3 Baies largement ébrasées, la Baie centrale étant de dimensions plus vastes que celles qui la flanquent, fait dater la partie haute de la façade de la fin du (XIIème siècle) ou du début du (XIIIème siècle), la reprise architecturale de l'élément pourrait correspondre à la réforme Monastique entreprise avec le ralliement au Cistercianisme, la base Romane pourrait être le témoin subsistant de la fondation Bénédictine.

La Nef de l'Abbatiale compte 7 Travées de courte longueur, l'ensemble mesurant 31 mètres de Longueur, un Contrefort tous les 3 mètres environ. Les 1er, 3ème et 5ème Travées ne sont pas percées de baies, les autres présentent des ouvertures en plein cintre aux linteaux clavés. 3 phases différentes sont visibles de bas en haut de la façade Septentrionale de l'église. Dans les parties basses, le mur Gouttereau est constitué d’assises de petits moellons, les parties médianes des Travées munies de baies sont appareillées en moyen appareil de pierres de taille en granite rosé, et celles des travées aveugles en petit appareil régulier de granite. Pour le sommet des murs, 5 assises de moellons de tout venant ont été utilisées, à l'époque Contemporaine, 2 assises de moellons ont été ajoutées pour soutenir la nouvelle toiture. En revanche, les Contreforts qui s'appuient sur ces murs, composés de moyen appareil de granite soigneusement taillé, sont très Homogènes.

La première discontinuité serait due à une volonté d'économie techniques et économiques, la taille d'un appareil régulier de belles pierres doit être l'oeuvre d'artisans qualifiés, alors que les moellons peuvent être disposés à moindres frais par des Maçons. Aussi, le moyen appareil régulier, assurance de stabilité structurelle mais aussi plus harmonieux visuellement, n'est employé que là où sa présence est rendue nécessaire par la nécessité technique de renforcement des structures au droit des Baies, et accessoirement là où le regard porte le plus. Le second hiatus, en partie haute, est pour sa part accidentel, il correspond à la réfection des parties hautes après l'incendie de (1689) qui, détruisant les charpentes, détériore également la partie supérieure de la maçonnerie. Cette restauration date donc de la toute fin du (XVIIème siècle) ou du début du (XVIIIème siècle). Enfin, un effondrement de l'édifice a lieu en (1880) et touche le mur Gouttereau Septentrional. C'est à partir de cette date que la toiture est abaissée en dessous du niveau du pignon Occidental.

Des corniches encore existantes, sur les murs Ouest et Sud, ou dont l'emplacement initial a subi un rebouchage, visible sur le mur Nord, sont datables de la fin du (XIIème siècle). La partie supérieure du 7ème Contrefort Nord est de même typique de la fin du (XIIème siècle) ou du début du (XIIIème siècle). Ces éléments permettent de dater l'ouverture du 2ème chantier, dit chantier Cistercien, car probablement mené lors de la réforme de l'Abbaye, ce chantier ayant abouti à la pose des parties hautes de l’Abbatiale, et probablement avec l'aide des Bourbons Archimbaud VIII et son épouse qui sont inhumés dans l'abbaye en (1242). Le bras Nord du Transept est surmonté d'une Tour quadrangulaire, dite Tour du Clocher. Placée juste au dessus des tombeaux, elle s'appuie sur une base carrée de 3,50 mètres de côté et s'élève de 4,95 mètres, sa construction semble postérieure aux (XIIème) et (XIIIème siècles).

Le mur du côté du Cloître est mieux conservé que le Septentrional. Les Contreforts présentent le même appareil que celui des Contreforts situés côté Nord, mais le glacis sommital qui les couvre a été conservé. Un sondage pratiqué sur l'une de ces structures a révélé l’absence de semelle ou de ressaut de Fondation. Sur les murs Sud et Ouest de l'église, une corniche, placée à 4,80 mètres de Hauteur et dépourvue de modénature, sépare les parements en 2 parties égales. Juste en dessous, des corbeaux nus, placés à 4,30 mètres de Hauteur, à enroulements ou à copeaux, soutenaient probablement un auvent. L’espace de 0,50 centimètres compris entre les corbeaux et le larmier permettait la pose d’une panne faîtière supportant chevrons et toiture, peut-être de tuiles creuses, ce qui s'explqiue au dessus d'une galerie du Cloître, mais ne permet que des hypothèses sur la Façade Ouest, présence d'un Porche, ou d'un simple auvent.

Chaque bras du Transept est doté d'un petit pignon érigé en petit appareil irrégulier de moellons de granite et de schiste. Une Baie en plein cintre ébrasée, soulignée d’un cordon qui se poursuit sur 0,50 centimètres de part et d’autre du percement, est placée dans chaque pignon. Les piles séparant chacune des 7 Travées de la Nef sont de plan Quadrangulaires en moyen appareil régulier avec 3 colonnes engagées divisées en tambour, ces colonnes supportent des Arcs en plein cintre. Les Arcs séparant la Nef des bas côtés, pour leur part, sont Voûtés en berceau brisé renforcé d’arcs doubleaux, ce qui est également le cas de la Croisée du Transept, ainsi que des arcades aveugles ouvrant jadis sur les Absidioles, ces dernières ayant été comblées. Le Choeur compte une Travée que vient fermer l'Abside en cul de four. Ce Choeur a reçu une décoration Médiévale, sous forme de carreaux vernissés, mis au jour sous forme de fragments lors de sondage réalisés en (2004)St André ou encore une Roue avec des rayons rouges sur fond or. La provenance de ces éléments reste inconnue.

- Autres Bâtiments

Les Bâtiments jouxtant le Cloître des côtés Occidental et Méridional ont également fait l'objet de sondages ponctuels en (2004), ceux ci montrent une forte similarité avec le Cadastre de (1833). Ils ont également montré la présence de Galeries souterraines situées sous le Préau et l'aile Sud, qui atteindraient 3,5 mètres de Largeur.

Un Projet d'agrandissement de l'Abbaye de Bellaigue est en vue. Les travaux ont commencés en Juin (2017) et dureront 2 ans.

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