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- Le rêve fouriériste

Le 7 Septembre (1841) Herminie Félicianne Tavernier de Boullongne remet les clés de sa propriété de Cîteaux à Arthur Young, un commerçant Anglais. Le nouveau propriétaire doit débourser la somme de 1.500.000 francs. Riche idéaliste, converti à la doctrine de Charles Fourier et aux idées sociales et généreuses qu’elle développe, il n'acquiert Cîteaux que dans l’intention de mettre en application, en grandeur nature, une communauté sociétaire qu’il dirigera avec la féministe Belge Zoé de Gamond et qui fonctionnera selon les principes Fouriéristes. Malgré le scepticisme, la méfiance, l’inquiétude, les difficultés rencontrées, et la surveillance dont il fait l’objet, Young parvient toutefois à donner vie à son projet et à créer une Société dans la Société, qui porte le nom de Phalanstère. Sa réalisation n’emportera pas le succès escompté, loin s’en faut, sur les 600 personnes qu’il attend, il n’en accueille tout au plus 167 au début de (1843). Le modèle économique de sa société, tel qu’il l’envisage, selon les idées de Fourier, s’avère non viable, et les difficultés financières ne tardent pas à se faire sentir. Fin (1845), Young est menacé d’une licitation judiciaire. En Mai (1846), la débâcle prononcée amène la mise en vente sur saisie du domaine à la demande de 2 débiteurs, dont Herminie Tavernier de Boullongne, qui n’avait pas dû recevoir le produit de la vente de (1841).

- La colonie pénitentiaire

Le 25 Juin (1846), Joseph Rey, supérieur des Frères de St Joseph, devient le nouveau propriétaire de 300 hectares de Cîteaux et des bâtiments. Le retour d’une vie ecclésiastique à Cîteaux fait la joie du curé du village voisin de Prémeaux, qui ne s’en est pas caché. L’abbé, confronté à Lyon aux problèmes sociaux de pauvreté et à l’état d’abandon dans lequel se trouvaient certains enfants, se sentait investi de la mission de leur venir en aide, de reprendre leur éducation pour en faire des citoyens utiles. Trop heureux de trouver dans la formule proposée par le Père Rey une solution médiane entre le tout répressif et une coupable mansuétude devant la délinquance des enfants, les pouvoirs publics choisissent d’aider le Père Rey dans son entreprise de création d’une "Colonie agricole Pénitentiaire pour Enfants". Ils lui accordent une aide financière pour chacun des jeunes gens recueillis, qui permit à la colonie de subsister. Délinquants, orphelins vagabonds y trouvent leur place. Le nombre des pensionnaires accueillis, bien que variable selon les années, atteint le nombre de 863 en (†1874), l’année de la mort du Père Rey.

Les méthodes éducatives s’apparentent aux méthodes Militaires, discipline, ordre, travail, mais respect des jeunes, reconnaissance et récompense. Bâtiments et autres constructions nécessaires à leurs activités sont construits ou adaptés avec les moyens limités dont ils disposent. Le plus gros chantier auquel le Père Rey décide de s’atteler est l'élévation d'une nouvelle église, qui prend sa place au sein de la colonie en (1861). Puis le contexte politique change et devient défavorable à la cause Cléricale. Des articles paraissent en (1888) dans un journal Lyonnais Anticlérical et créent un climat lourdement hostile, provoquant en Septembre (1888) le retrait de la reconnaissance d’utilité publique à la Société des frères de St Joseph, ce qui entraîne le rapide déclin, puis la chute de la Colonie. Le domaine de Cîteaux, abandonné de ses occupants, passe donc aux mains de l’État.

-L’abbaye renait

En (1895), alors que la Colonie installée par le Père Rey approche de son terme, la suppression légale de la Société des frères de St Joseph qui la faisait vivre est prononcée en (1888), Dom Sébastien Wyart, alors Abbé de Sept Fons, et Frédéric Oury, évêque de Dijon, nourrissent le dessein de restaurer la vie spirituelle de Cîteaux. Le 22 Août (1898), madame Marie de Rochefort devient la propriétaire du domaine et de ses dépendances qu’elle achète à la Société de St Joseph pour une somme de 800.000 francs, dans le but d’y réinstaller les Cisterciens, moyennant une rétribution annuelle. Elle le loue aussitôt par un bail notarié du 25 Octobre (1898) pour (18) ans, contre une rétribution annuelle de 28.000 francs aux Cisterciens Trappistes. L’Ordre des Cisterciens réformés de N.D.de la Trappe voit ses voeux comblés, la vieille abbaye va retrouver une vie spirituelle.

- les Difficultées

Dès le 2 Octobre (1898), les 1ers moines pionniers, au nombre de 4, arrivent de Sept Fons, et le 9 Février (1899) a lieu l’élection Abbatiale. Dom Sébastien Wyart devient Abbé Général. Il le reste jusqu’au 18 Août (1904). Stalles et jubé sont rapidement mis en place dans l’église du Père Rey, pour y permettre l’exercice de la vie spirituelle. Le 12 Septembre (1899), la nouvelle communauté y célèbre la messe. L’état du temporel de l’abbaye trouvé par les nouveaux arrivants exige la mobilisation de toute leur énergie. La désolation est partout, l’ancienne église St Nicolas convertie en Vacherie, le Définitoire incendié, la Bibliothèque de (1509) à moitié détruite. Les 1ères années sont particulièrement laborieuses. La communauté d’une trentaine de membres, formée d’éléments hétérogènes, n’est pas soudée et sa direction se révèle si délicate que le père supérieur, Stanislas Biesse, préfère quitter Cîteaux le 2 Août (1899). La lourde charge de la refondation de Cîteaux revient à l’Abbé Auxiliaire, le père Robert Lescand. Il arrive à Cîteaux le 6 Septembre (1899).

En (1913), l’abbaye compte environ 25 personnes, Moines et Convers, et fait face à des sérieuses difficultés financières, qui la contraignent à mettre en vente 258 ha du domaine sur les 375 ha dont elle dispose depuis sa réinstallation. Arrivent ensuite les réquisitions de la guerre de (1914)-(1918), qui réduisent la communauté à 20 moines. Une partie des bâtiments de l’abbaye est offerte par le Père Supérieur, pour y installer un Hôpital militaire d’une capacité d’environ 1.000 lits. En (1921), la communauté retrouve un effectif de 32 personnes.

- le Renouveau

Sous la direction du Père Fabien Dütter, la restauration du monastère va bon train. Les bâtiments inutiles sont démolis, on aménage et on modernise le Presbytère, l’Hôtellerie, la Buanderie, l’Etable pour plus de 80 bêtes, une nouvelle Fromagerie, le Jardin. Mais l’effectif de la communauté ne s’accroît pas pour autant. Il faut attendre les 1ères années de la direction de l’abbaye par le père Godefroid Bélorgey (1932)-(1952), pour que la communauté connaisse un accroissement notable des effectifs avec une importante arrivée de novices. Si la pauvreté règne encore, un effort est fait pour améliorer le confort des moines. L’abbaye, qui compte 88 moines, Convers et Novices à la veille de la guerre (1939)-(1940), voit 40 de ses membres mobilisés pour le conflit, et ses locaux servirent d'Hôpital Militaire aux Allemands, qui s’installent dans l’Hôtellerie.

La période de (1899) à (1963) voit se succéder 6 Abbés Généraux et 4 Abbés Auxiliaires, supérieurs de Cîteaux 60. Le 15 Janvier (1963), faisant suite à une demande du "Chapitre Général" de (1962), le pape concéda un Indult modifiant le statut de Cîteaux. Ce document donne le droit à la communauté de Cîteaux d’élire son Abbé, comme dans tous les autres monastères. Cet abbé porte désormais le titre d’Abbé de Cîteaux et l’Abbé Général reçut le titre honorifique "d’archi abbé de Cîteaux". L’église construite en (1861), héritée de la colonie du Père Rey, est l’objet d’une rénovation et elle reçoit la consécration de l’évêque de Dijon le 17 Octobre (1970).

C'est (25) ans plus tard, sous l’Abbatiat de Dom Olivier Quenardel, l’église rénovée en (1970) se révéle inadaptée à la prière monastique, cela d’autant plus qu’elle doit être ouverte aux fidèles, un double accès parait indispensable. Pour y remédier, la communauté confie à l’architecte Denis Ouaillarbourou la tâche de construire une nouvelle église Monastique. Le chantier commence en Mai (1997) et l’inauguration de la nouvelle église a lieu le 21 Mars (1998), jour du 900ème anniversaire de la fondation de l’abbaye. L’abbaye a conservé 3 bâtiments de la période ancienne. Le plus ancien, la Bibliothèque achevée en (1509), en voûte d’ogives. Le Définitoire, en voute d’arêtes, qui comprend plusieurs salles dont une grande à colonnes centrales, et le Dortoir à l’étage et enfin le dernier bâtiment, dit bâtiment Lenoir achevé en (1771). Ces 3 bâtiments ont été classés au titre des "Monuments Historiques" par arrêté du 28 Décembre (1978).

Les visites sont autorisées pour faire connaître la tradition Cistercienne, son histoire et sa réalité actuelle. Outre les séjours ordinaires à l'hôtellerie, la communauté organise, 3 fois par an, une retraite de 6 jours, appelée "Aventuriers du bonheur" et destinée aux (18-35) ans. Elle a pour but de faire découvrir un pan de la vie des Moines et d'initier ceux qui le souhaitent à leur façon de prier, liturgie, oraison, "lectio divina". 30 moines sont présents en (2010) à Cîteaux. L'économie repose principalement sur la production du fromage Abbaye de Citeaux Fromage, notamment vendu au magasin de l'Abbaye. Ce magasin vend aussi des livres et objets religieux, ainsi que des produits d'autres monastères. Des bonbons au miel sont également produits à l'Abbaye. Le 14 Septembre (2009), la vie monastique a commencé à Munkeby Mariakloster, pré fondation en Norvège, sur la commune de Levanger, près de Trondheim, où Cîteaux a envoyé 4 moines.

- Blason de l'Abbaye

Les armes de l'abbaye de Cîteaux se blasonne,

"D’azur semé de lys d’or, sur le tout, bandé d’or et d’azur à la bordure de gueules.".

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