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- l'Extérieure de l'Eglise
La
façade Occidentale comporte 1 seul portail, célèbre pour son Tympan.
Quelques baies occupent le haut du massif. Celui ci est encadré par
2 tours aux contreforts saillants. La partie haute des tours est
ajourée. La sobriété de cette façade contraste avec la luxuriance du
tympan. Extérieurement, la nef ne reflète pas l'étagement intérieur,
les tribunes ayant la même largeur que les collatéraux. On obtient
ainsi un mur presque droit, sans la cassure fréquente entre le niveau
des collatéraux et celui du vaisseau central. 2 étages de fenêtres
alignées alternent avec les contreforts, donnant une forte impression
de verticalité. L'Abbatiale est construite avec un assemblage de grès
rouge et de calcaire jaune. Sur la face Sud, on trouve des niches
formées par un arc cintré reposant sur des colonnettes aux chapiteaux
sculptés. Le portail, qui donnait sur le cloître, s'ouvre à l'Ouest du
bras Sud du transept. Les ébrasements sont garnis de colonnes de grès.
Des modillons sculptés soutiennent la corniche.
Le transept Nord à une élévation
proche de celle de la nef. Le pignon est percé d'un >Oculus. Le transept
Sud est agrémenté d'une tourelle cylindrique. Le chevet est caractérisé
par un bel étagement. L'Abside, avec ses hautes arcades aveugles, se
détache du Déambulatoire, assez ample. 3 Chapelles Rayonnantes le
ceignent. Le clocher Octogonal, avec sa flèche d'ardoise domine
l'ensemble. Il ne reste quasiment rien du cloître, hormis la galerie
Ouest et le bassin sculpté en Serpentine, jolie pierre verte. Dans la
galerie restante, on peut voir quelques beaux chapiteaux historiés.
- le Tympan du Porche
Le
tympan de Conques est consacré au "Jugement Dernier". Il date du (XIIème
siècle) et se trouvait à l'origine à l'intérieur de l'église. Il n'a
été placé à l'extérieur qu'au (XVème siècle). Ceci explique qu'il reste
quelques traces de Polychromie. Dans le registre supérieur, le Christ
en Majesté, au centre, cerclé d'une Mandorle d'influence Byzantine,
sépare les élus des damnés, conformément au texte de St Matthieu.
L'irréversibilité de ce tri est marqué dans l'attitude du Christ, les
élus sont désignés par sa main droite levée, tandis que les damnés sont
repoussés par sa main gauche baissée. Il trône devant une grande Croix.
Au dessus de lui, 2 anges sonnent l'Olifant pour annoncer la venue
du Jugement.
A droite du Christ, on trouve la
Vierge, St Pierre, identifiable à ses clefs, Dadon le fondateur de
l'abbaye, l'abbé Bégon, sous l'Abbatiat duquel s'est terminée la
construction de l'abbatiale. Ce dernier tient Charlemagne par la main,
ce qui rappelle la protection accordée par les Rois Carolingiens à
l'abbaye. A leur suite on voit plusieurs Saints, parmi lesquels on peut
penser reconnaître, sans certitude absolue, St Jérôme, St Caprais, qui
convertit Ste Foy, et la soeur de Ste Foy. A l'extrémité de ce
registre, on aperçoit un petit personnage dont les pieds et la tête
sont dans des directions opposées, il symbolise la Possibilité de se
convertir, offrant une solution aux pécheurs qui seraient effrayés par
l'Enfer qui leur est présenté à droite. Au dessus de cette suite de
personnages, des anges tiennent des phylactères énumérant les 4
vertus cardinales "humilité, espérance, foi, charité".
A la gauche du Christ, on voit un
anges. un 1er , en haut à gauche, tient le livre de vie, fermé de
7 Sceaux, qui ne devait s'ouvrir qu'au "Jugement Dernier". un 2ème ,
en bas à gauche tient un encensoir. Les 2 derniers empêchent les
damnés d'aller vers le Christ. Au delà s'ouvre l'Enfer.
Dans le 1er se trouvent un Evêque
et 3 Religieux, il s'agit d'un autre Bégon, évêque de Clermont, et
ses 3 Neveux qui avaient pillé le trésor de Conques. Plus à droite,
un Hérétique allongé à la poitrine écrasée par un livre. Enfin, un
faux Monnayeur se fait couler de l'Or dans la gorge. Au niveau
inférieur, on voit un Roi nu et un Ivrogne pendu par les pieds. La
diversité des personnages présentés montre que la damnation n'épargne
aucun pécheur, quelle qu'ait été sa Puissance sur la Terre.
Dans le registre intermédiaire, qui
adopte une forme particulière partie rose on trouve, au centre, la
représentation de la pesée des âmes, qui oppose St Michel au Diable, ce
dernier essayant de tricher en appuyant du doigt sur la Balance.
A gauche, derrière St Michel, des tombeaux s'ouvrent progressivement,
ce qui symbolise la résurrection des Justes. Dans la dernière partie, on voit
Ste Foy, les mains jointes, qui
intercède pour les pécheurs. La main de Dieu, qui se tend vers elle,
montre qu'elle sera exaucée. A l'extrémité gauche se trouve une église avec les Menottes
des Prisonniers que Ste Foy a libérés. A droite, derrière le Diable, un démon mange le cerveau d'un Pécheur
dont la gorge est percée par un couteau, ce qui symbolise, selon les
interprétations, la Punition du Suicide ou du péché de Colère.
On voit ensuite un démon Musicien qui arrache la langue d'un Homme
pour le punir d'avoir détourné la Musique sacrée à des fins profanes,
ce qui constitue un Blasphème. Enfin, à l'extrémité droite, un Homme, probablement Braconnier, est
rôti à la broche par un lièvre, animal symbole de Luxure.
Le registre inférieur présente le
Paradis à gauche et l'Enfer à droite. Plusieurs éléments opposent les
2 univers, qui sont séparés au centre par une cloison. un ange
accueille les Justes au Ciel. Une âme qui vient d'être sauvée se
détache de la cloison. La porte du Paradis est arrondie, symbole de
perfection, tandis que celle de l'Enfer est carrée. Dans l'encadrement
de cette dernière se trouve un Léviathan, prêt à dévorer tous les
damnés qu'un diablotin pousse dans sa Gueule grande ouverte.
Au Paradis, sous les 6 Arcatures qui
représentent la "Jérusalem Céleste", on voit de gauche à droite, les
Vierges Sages qui tiennent des chandelles et un livre, 2 Saintes qui
tiennent des Parfums, 2 personnages qui tiennent un Calice, "Abraham"
accompagné de 2 âmes, des Prophètes dans les 2 dernières
arcatures.
L'Enfer est autrement plus animé et il
a enflammé l'imagination des Sculpteurs, bien plus que le Paradis.
Après le Leviathan, on aperçoit un Chevalier passant par dessus son
cheval, c'est à la fois un symbole d'Orgueil, car le chevalier est
allé au delà de ses possibilités et, plus localement, une
représentation de Raymond d'Aubin, un Détrousseur de Moines.
Plus à droite, une Femme nue est
enchaînée avec un autre Homme. Là encore, on trouve une interprétation
locale, le Seigneur Hector avait fait scandale, le jour de la Ste
Foy, en étant surpris avec une femme Adultère. Dominant la scène le
Diable en majesté, un serpent entre les jambes, repose ses pieds sur un
damné allongé, symbolisant la Paresse. Plus loin, un Avare est pendu
avec sa bourse autour du cou. En dessous, un homme a la langue
arrachée, en punition de ses Médisances. Un autre cuit dans une
marmite, sanctionné pour sa Gourmandise.
Le linteau comporte une inscription à
l'adresse des pèlerins, "Pécheurs, si vous ne réformez pas vos moeurs,
sachez que vous subirez un jugement redoutable". Sur l'arc extérieur du
tympan apparaît une frise de curieux dont 14 sont identiques. Le 15ème ,
au sommet, est plus gros. Le chiffre 14 représente 2 fois l'un des
chiffres bibliques de la perfection, le 7 .
- l'Intérieur de l'Eglise
Le
plan de l'Abbatiale est caractéristique d'une église de pèlerinage,
avec ses tribunes larges qui permettaient l'accueil des Pèlerins.
Ceux ci entraient par le côté Gauche de la nef, le côté Nord, plus
sombre, puis la traversaient pour tourner autour du choeur, dans un
Déambulatoire qui leur permettait d'apercevoir les Reliques de Ste
Foy. L'étroitesse de l'espace au sol, liée aux contraintes du relief,
est contrebalancée par l'élévation des voûtes. L'église atteint en
effet 22 mètres de haut pour 56 mètres de long et seulement 15 mètres
de large au niveau du transept. Précédée d'un Narthex, la nef comporte
5 travées voûtées en berceau cintré, légèrement écrasé. L'élévation
est à 2 niveaux. Les grandes arcades, étroites, sont surmontées de
baies géminées correspondant aux tribunes. Les piles sont
alternativement cruciformes et rectangulaires. Ces dernières sont
agrémentées de colonnes engagées sur leurs 4 faces.
Parmi les Chapiteaux aux motifs
variés, ceux des tribunes sont malheureusement inaccessibles, on trouve
le jugement de Ste Foy, dernière travée de la nef, pilier
Nord-Ouest. La croisée est surmontée d'une coupole Gothique du (XVème
siècle), la précédente s'étant effondrée. Sa clef de voûte est ornée du
Blason de l'abbé qui l'a fait reconstruire. Le tambour est percé de
baies cintrées. Les trompes abritent des statues qui ornaient
l'ancienne coupole. Il s'agit de Gabriel Nord-Est, St Michel
Sud-Est, Paul Sud-Ouest, et Pierre Nord-Ouest. A l'Est, les statues
sont entières, à l'Ouest, seules les Têtes ont subsisté.
Les murs de fond des transept
présentent une élévation semblable, avec 2 étages de 2 grandes
baies cintrées et 1 Oculus. 2 Chapelles, l'une peu profonde, vers
le mur extérieur, l'autre plus vaste, s'ouvrent sur chaque bras. Au
centre du mur Nord est représentée l'Annonciation. Les statues en
ronde bosse de Gabriel et de la Vierge sont abritées sous une belle
architecture. Marie est accompagnée par une servante, située derrière
elle. Les statues d'Isaïe, probablement, et de St Jean Baptiste,
encadrent la scène. Ces éléments faisaient peut être partie du 1er
portail.
On trouve, au Sud, la Sacristie,
couverte de fresques endommagées, qui relatent l'histoire de Ste
Foy. Le choeur étroit, possède une élévation a 3 niveaux. Les
grandes arcades rehaussées, sont surmontées de 2 étages d'arcades
cintrées alternativement aveugles et ajourées. 1 travée droite voûtée
en plein cintre s'achève en Cul de Four. Le Déambulatoire est voûté
d'arêtes. Il est séparé du choeur par une grille en fer forgé dont la
légende rapporte qu'elle est faite du fer des Menottes des prisonniers
que Ste Foy a libérés. Dans leur circuit autour de la grille, les
pèlerins donnaient un bout de Tissu à un Prêtre qui le frottait sur la
relique, ce qui faisait du bout de tissu une relique Secondaire. A
l'entrée du Déambulatoire, 1ère travée Sud, on trouve un chapiteau
consacré au sacrifice d'Isaac.
Les vitraux de Pierre Soulages ont
remplacé en (1994) des vitraux plus classiques qu'on trouve aujourd'hui
au centre d'art Médiéval, en haut du village. Ces derniers
obscurcissaient considérablement l'abbatiale et étaient finalement
assez éloignés de ce qui existait à l'origine. A l'époque où l'usage
des vitraux n'était pas encore répandu, des Parchemins occupaient leur
place, ils comblaient les fenêtres tout en laissant passer la lumière.
L'intention de Pierre Soulages était de se rapprocher de cette
luminosité particulière par des vitraux en verre dépoli, à motifs très
simples. Après avoir suscité de vives Polémiques, ces vitraux sont
désormais bien acceptés.
- Mérimée
L'intervention
de Prosper Mérimée.
1er inspecteur des "Monuments Historiques", il permet d'entreprendre
à partir de (1837)
, la restauration de l'Abbaye laissée dans un état d'abandon au
lendemain de la Révolution. Le
long mémoire qu'il adresse au Ministre lui permet d'obtenir le
classement de Ste Foy assorti d'une 1ère Subvention.
La restauration est confiée à Boissonnade, l'architecte du département,
qui entreprend les travaux les
plus urgents. En (1873), le ministre des Beaux Arts commande à
l'architecte Formigé un projet complet de
remise en état. L'oeuvre réalisée alors est considérable,
reconstitution de la colonnade du
choeur, reconstruction des voûtes, etc. Et c'est à partir de (1881) que
commence la Surélévation des
2 tours de façade, suivie de la mise en place des lourdes Pyramides
de pierre qui les coiffent depuis lors.
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