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- Abbaye Sainte Sophie


- Présentation
* église : Catholique.
* Style: Romane.
* Début : de la construction (770) * Protection : Classé Monument Historique (1898), église, 4 statues.

- Situation
* Pays : France.
* Région : Alsace.
* Département : Bas Rhin.
* Commune : Eschau.

- Historique

Sous le règne de Charlemagne, l'Abbaye d'Ste Sophie fut pendant (VII siècles ½) (770)-(1525) le siège d’une communauté de Bénédictines, fondée par l’évêque de Strasbourg "Remi - Remigius" vers (770). Il était neveu de Ste Odile, patronne de l'Alsace. Sur "l’insula Hascgaugia - l’île aux frênes" qui allait devenir Eschau. Ce fut la 3ème abbaye de femmes en Alsace, après celles de Hohenbourg "Mont Ste Odile" et de "St Etienne à Strasbourg", toutes 3 fondées par la même famille des Etichonides, ducs d’Alsace. Grâce à 2 de ses nieces, Adale et Rodune, filles du comte Bodole qui était frère de Remi, la création de l'abbaye et l'église fut bien établie. Cependant son établissement manquait de relique. Selon le testament de l'évêque rédigé le 15 Mars (778), il rapporta le 10 mai (777), des reliques de Ste Sophie de Rome et celles de ses 3 filles, reçues du pape Adrien Ier. Il en déposa dans l'église Abbatiale consacrée à St Trophime. L'abbaye, quant à elle, devint "Abbaye Ste Sophie", d'après cet événement. Par le même testament, le 28ème évêque de Strasbourg fit donation de l'île et l'abbaye d'Eschau à l'église épiscopale de Strasbourg. Le fondateur mourut le 20 Mars (†783) et fut inhumé dans l'église d'Eschau le 18 mai. En effet, il y avait fait construire son tombeau auparavant.

Les Moniales furent présentes jusqu’en (1525). Incorporée à cette date à la "mense épiscopale", l’abbaye fut cédée ensuite au "Grand Chapitre" en (1615), lequel l’administra jusqu’à sa destruction pendant la Révolution. De l’abbaye ne subsiste plus aujourd’hui que l’Abbatiale Romane, restaurée à la fin du (Xème siècle) par l’évêque Widerold, un grand de la cour d’Otton III, Empereur du St Empire. Le fondateur dédia l’Abbatiale à "N.D. et à St Trophime" et "l’abbaye à Ste Sophie", mère des 3 filles Fides, Spes et Caritas. Eschau, anciennement Hascgaugia, Hascowia, Aschowa, Eschowe dont le nom signifie, "île aux frênes", s’est construit peu à peu à proximité de l’abbaye. Durant tout le Moyen Age l’abbaye d’Eschau fut le but d’un pèlerinage à Ste Sophie et à ses filles. Le pèlerinage était particulièrement florissant au (XIIème siècle), car l’abbesse Chunegundis fonda en (1143) sur la "strata romana" à l’entrée du village, un hôpital pour Pèlerins, qui, de toutes parts venant. De siècle en siècle les générations se sont transmis avec cet édifice au style vigoureux et dépouillé la foi qui l’a dressé et les valeurs spirituelles qui l’ont maintenu debout, malgré les vicissitudes de l’histoire et l’usure du temps.

- Vestiges du Cloître

Des vestiges du cloître ont été retrouvés à l'occasion de fouilles menées par la "Société des Monuments historiques d'Alsace" en (1866) et (1916)-(1917). Les éléments les plus intéressants sont les tailloirs traités en faible relief et représentant des scènes de la Nativité et de la vie du Christ, ainsi que des figurations symboliques d'animaux et de plantes. Les inscriptions sur les sommiers se rapportent à des tailloirs disparus représentant des scènes de la Multiplication des Pains, de la Résurrection de Lazare, de la Descente aux Limbes et de la Visite des 3 Marie au tombeau. Ces tailloirs sont exceptionnels car les tailloirs de cloîtres Romans conservés sont rarement décorés. A cela s'ajoute des fragments de colonnes et des Chapiteaux Cubiques ornés de palmettes, ainsi que quelques éléments d'architecture et un Lavabo Liturgique.

Le sculpteur du cloître exécuta également le décor de la "Cuve Baptismale", qui a été malheureusement mutilée lors du bombardement de (1870). Ce décor n'est pas géométrique comme sur les autres cuves conservées au musée, mais figuratif, sont représentés sur 2 registres les épisodes de la vie du Christ, de l'Annonciation à la Pentecôte. L'ensemble de ces sculptures est dû à un atelier actif vers (1130), qui s'inspire à la fois de l'enluminure, de l'orfèvrerie et du travail de l'ivoire.

- un Hôpital pour Pèlerins

Pendant (VII siècles et ½) les Moniales Bénédictines ont occupé ces lieux. Elles ont donc cultivé dans leur jardin des plantes pour s’en nourrir et des herbes médicinales, dites simples ou herbes à guérir. Elles utilisaient ces dernières non seulement pour soigner les malades de l’abbaye et des environs, mais aussi les Pèlerins de leur hôpital. En effet, l’abbesse Chunegundis avait fondé en (1143), un hôpital pour pèlerins de toutes parts venant. S’arrêtaient dans cet hôpital les pèlerins de passage, mais aussi ceux qui étaient venus pour vénérer à l’église Abbatiale, dédiée à St Trophime, les reliques de Ste Sophie et de ses 3 filles "Foi, Espérance et Charité", rapportées de Rome jusqu’ici dès (777) par l’évêque Remigius. Ste Sophie était la patronne de l’Abbaye, devenue un centre important de pèlerinage. C’était généralement l’Abbesse qui avait la connaissance des plantes et faisait préparer les onguents, baumes, infusions ou décoctions ou prescrivait bains, enveloppements ou plantes en poudre pour soigner les malades et soulager leurs maux.

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