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Glossaire - Biographies
le Musée - Prieurs
Photos

- La Grande Chartreuse


- Présentation
* Type : Chartreuse
* Construction : 1084
* Propriétaire : l'Etat
* Protection : Classé Monument Historique (1912)

- Situation
* Pays : France
* Région : Auvergne Rhône Alpes
* Département : Isère
* Commune: Saint Pierre de Chartreuse

- Historique

Le Monastère de la Grande Chartreuse est le premier monastère et la maison-mère de l'ordre des Chartreux. Il est situé sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse dans l'Isère au pied du Grand Som, 4ème plus haut sommet du Massif de la Chartreuse. L'implantation des Chartreux dans le massif qui leur a donné son nom fait de ce site le type de l'espace monastique Cartusien, bien que l’ordre se soit accommodé dès le (XIIIème siècle) de sites urbains et de maisons situées en plaine, voire au bord de la mer. Conformément à la règle Cartusienne, le monastère ne se visite pas, mais un musée est installé à la Corrérie, en aval du monastère. On peut y voir des reconstitutions de cellules de moines.

Historique

- Le monastère de Maître Bruno

Au printemps de (1084) Maître Bruno, guidé par l'évêque de Grenoble arrive dans le lieu qu'on appellera dès lors "Le désert de chartreuse" en raison de son isolement. Courte vallée, bloquée au nord par le col de la Ruchère, et au sud par la vallée du Guiers mort, dominé de (1.000 mètres par le Grand Som, ce lieu est totalement inhabité. La maison se trouvait divisée en 2 ensembles distants de 4 kilomètres, la maison Basse ou Corrérie abritait la communauté des Frères et des ateliers ou dépendances, la maison Haute abritait le Prieur et la communauté des Pères, ainsi qu'1 ou 2 Frères.

Du 1er monastère qui fut construit 2 kilomètres plus haut que le monastère actuel, il ne reste rien. On suppose que les 1ères constructions furent en bois, à l'exception de l'église conventuelle qui fut élevée en dur. La plus ancienne et unique description connue fut donnée par Guibert de Nogent vers (1114). Hormis le principe d'un regroupement de cellules, distinctes d'un cloître réunissant les bâtiments de la vie commune "église, chapitre, réfectoire" et la présence d'une cuisine et d'un bâtiment susceptible d'abriter la moitié des Convers le Dimanche, on ne sait rien de la disposition initiale des bâtiments, sans doute très différente de celle qu'on connaît aujourd'hui, compte tenu de la configuration du terrain. Guibert précise toutefois que des conduits aménagés amenaient l'eau courante à l'intérieur des cellules. Aucune culture ou pâturage n'était possible à la maison Haute, enserrée dans une vallée étroite et totalement boisée. Toutes les semaines, le Samedi, les Frères de la maison Basse montaient à la maison Haute pour participer à la "Liturgie Dominicale" et à la vie Commune, réinventant la tradition des Laures des déserts de Palestine, aux origines du "Monachisme Chrétien". L'emplacement de la maison Haute est marqué par 2 chapelles construites à 110 mètres de distance l'une de l'autre, en aval N.D. de Casalibus littéralement N.D. des cabanes, par allusion aux petites maisons qui servaient de cellules aux moines et en amont la chapelle St Bruno.

Une chronique de l'époque, nommée "Chronique Magister" nous relate l'événement qui eut lieu le 30 Janvier (1132), 48 ans après l'arrivée de Bruno.

"« En la 23ème année du priorat de Guigues, une masse incroyable de neige, se précipitant des hauts sommets rocheux avec une soudaine impétuosité, emporta dans son effrayant tourbillon et ensevelit sous sa masse immense toutes les cellules des religieux sauf une, et avec elles 6 moines et 1 novice."

Aucune avalanche de neige n'aurait pu parvenir si bas dans la vallée et on ne connaît d'ailleurs pas de couloir d'avalanche dans cette zone, mise à part une petite coulée annuelle dont la largeur n'excède pas quelques mètres. Les petits éboulements sont très fréquents dans ce massif calcaire ancien. L'avalanche de (1132) était en fait un éboulement de pierres qui a poussé loin devant lui une énorme quantité de neige. Quand on approche du col de Bovinant, 700 mètres au-dessus du monastère, on peut voir un pan de rocher qui se détache de la paroi et on peut imaginer ce qu'il adviendrait si un jour, affaibli par le gel et l'érosion, il venait à se détacher entièrement. Les énormes blocs de rochers qui parsèment l'emplacement du premier monastère laissent imaginer le désastre.

- Le monastère de Guigues

Les survivants de la catastrophe ne pouvaient songer à reconstruire au même endroit. Guigues, le Prieur, choisit un nouvel emplacement 2 kilomètres plus bas, situé entre 2 replis de terrains qui dévieraient toute chute de rochers soit en amont, soit en aval du monastère. L'emplacement de la 1ère maison, pourtant "parfaitement protégé du vent du nord et bien exposé au midi", semble aujourd'hui marqué par une austérité extrême. Même en plein été il faut attendre la fin de la matinée pour que le soleil se lève au-dessus du Grand Som. Jusqu'aux années (1990), la neige demeurait à cet endroit jusqu'au mois de Mai (inclus), soit un bon mois et demi de plus qu'au monastère actuel. Toutefois, les conditions climatiques du (XXème siècle) ne sauraient permettre de juger les motifs des moines du (XIIème siècle) sans risque d'anachronisme. Le climat du Moyen Age était beaucoup moins rude en Europe qu'à la période moderne "optimum climatique médiéval". Certaines chartreuses comme celle de Berthaud subsistèrent longtemps dans des milieux encore plus difficiles que la Grande Chartreuse. Quoi qu'il en soit, le nouvel emplacement, plus ouvert, mieux ensoleillé, était à l'abri des avalanches. Il était plus proche de la maison Basse ce qui facilitait pour les Frères le trajet à faire chaque semaine quel que soit le temps. On ne bâtit en pierre que l'église, aujourd'hui transformée et noyée au milieu de constructions plus récentes, et le Chapitre, qui possède maintenant encore intacte sa voûte du (XIIème siècle). On construisit une douzaine de cellules de bois. L'église fut consacrée le 13 Octobre (1133) par un ancien Chartreux, Hugues, 2ème du nom, successeur de St Hugues sur le siège de Grenoble.

- Incendies et pillage

Le monastère de Guigues subsista un peu moins de (II siècles). Entre (1320) et (1676), le monastère subira 8 incendies.
- Entre le 6 et le 11 Mai (1320), durant le "Chapitre Général", dévastation totale des bâtiments du fait d'un feu de cheminée à l'hôtellerie.
- Durant l'été (1371), du fait d'un feu de cheminée accidentel.
- Fin Octobre (1473), du fait d'un feu de cheminée à l'hôtellerie.
- (1510)
- 5 Juin (1562), du fait d'un incendie intentionnel, pendant les guerres de religion, par les troupes du baron des Adrets.
- 31 Octobre (1592)
- (1611)
- 10 Avril (1676), du fait d'un feu de cheminée parti des appartements du Révérend Père.

La pauvreté des moyens de lutte contre l'incendie et surtout la particularité régionale des toitures couvertes en Essendolles bardeaux ou tuiles de bois d'épicéa particulièrement combustibles, ont entraîné à chaque fois une destruction quasi totale de tout ce qui pouvait brûler. Après l'incendie de (1676), Dom Innocent Le Masson reconstruisit le monastère selon un nouveau parti architectural, celui qu’on lui connaît. Les bâtiments sont classés monument historique depuis (1920).

- les Suppressions des Congrégations

L'"Assemblée Constituante, par décret du 2 Novembre (1789) mit les biens de l’Église, dont les biens des Congrégations, à la disposition de la Nation. Par le décret du 13 Février (1790), elle interdit les voeux monastiques et supprima les ordres religieux réguliers."

Le Père Général, Dom Nicolas Albergati de Geoffroy, quitta la Grande Chartreuse le Mercredi 17 Octobre (1792). Non seulement la communauté de la Grande Chartreuse n'existait plus, mais l'ordre des Chartreux n'avait plus une seule maison vivante en France. Le Chapitre Général ne pouvait plus se réunir. Lors de sa dernière session, il avait établi qu'en cas de dispersion de la communauté, le définitoire désignerait un Vicaire Général en attendant des jours meilleurs. Par la suite, le Définitoire ne pouvant se réunir, les Vicaires Généraux successifs désignèrent leur Scribe pour leur succéder en cas de décès, moyennant confirmation du "Saint Siège". Par ordonnance Royale du 27 Avril (1816), l'Ordre obtint de l'État la location de la Grande Chartreuse pour y établir un lieu de retraite. Le 16 Juillet (1816), le Vicaire Général en exercice, Dom Romuald Moissonier, Profès de la Grande Chartreuse, mais alors Prieur de la Part Dieu en Suisse, seule Chartreuse de l'ordre ayant survécu à la tourmente Révolutionnaire, rentrait à la Grande Chartreuse avec quelques religieux pour y reprendre la vie régulière. En (1857), un décret Impérial définit une réserve autour du monastère pour préserver le paysage et garantir la tranquillité des moines.

- L'expulsion de 1903

Les Chartreux échappèrent à la 1ère vague d'expulsion des Congrégations non autorisées de (1880). La Congrégation s’estimait autorisée implicitement par des textes de (1816) et (1857). Néanmoins, dans le cadre des mesures d'exception prévues pour les Congrégations dans la loi de (1901) sur les associations, les Chartreux déposèrent une demande d'autorisation. L'autorisation fut refusée par un vote de la Chambre des Députés le 26 Mars (1903). Les moines de la Grande Chartreuse furent expulsés Manu militari le 29 Avril (1903). La Communauté se réfugia en Italie, à la Chartreuse de Farneta à Maggiano Frazione de Lucques et ne put réintégrer la maison mère qu’en (1940). Le "Chapitre Général", après s'être tenu une fois exceptionnellement à la Valsainte, continua à se tenir régulièrement à Farneta, permettant, cette fois ci, l'élection régulière de 2 successeurs réguliers à Dom Michel Baglin qui avait obtenu sa miséricorde, démission en langage "Cartusien" en (1905).

- le Retour

En Mai (1940), le Consul Français de Livourne conseilla au Père Général et aux Moines Français de Farneta de rentrer en France. L'imminence de l'entrée en guerre de l'Italie faisait craindre que les frontières vers la France, qui leur avaient été interdites avant la guerre, ne soient prochainement fermées. Dans le contexte de la débâcle, le Révérend Père Général Dom Ferdinand Vidal, et ceux qui l'accompagnaient purent s'installer provisoirement à Orgeoise, dans le faubourg de Voiron Isère, où demeuraient des Frères Convers chargés de la fabrication de la liqueur. Après avoir tenté en vain d'atteindre le gouvernement Français replié à Bordeaux pour en obtenir la permission de rentrer à la Grande Chartreuse, Dom Vidal envoie des religieux pour réoccuper la Grande Chartreuse, avant que les Allemands, qui étaient déjà à Voreppe, n'y arrivent. Les 1ers Pères se présentent le 29 Mai. Passant outre l'opposition du préfet de l'Isère, Perrier, le Maire de St Pierre de Chartreuse, M. Villars, réquisitionna le monastère pour y abriter des réfugiés. Le 9 Juin, Georges Mandel, Ministre de l'Intérieur, régularise la situation de fait. Le 10 Juin l'Italie entre en guerre. Le 21 Juin (1940), lendemain de l'annonce de l'armistice, 3 Pères reprirent officiellement possession des bâtiments. Les orientations du nouveau gouvernement, incontestablement favorable à l’Église et aux Congrégations, créaient une situation favorable. La nomination par Pétain d'un nouveau préfet de l'Isère, Raoul Didkowski, facilita la réintégration. Une loi du gouvernement de Vichy le 21 Février (1941) accorda aux Chartreux une reconnaissance légale en France. Durant ces années difficiles, la communauté ouvrit ses portes aux Juifs et aux personnes pourchassées4. Il en alla de même au cours de la période de l'épuration qui suivit la guerre, au profit d'anciens Collaborateurs et de Miliciens.

Une convention du 11 Mars (1941) entre la Grande Chartreuse et l'administration des Beaux Arts du régime de Vichy permit la restauration rapide des bâtiments5. La Communauté continue toutefois jusqu'à ce jour à louer les bâtiments à l'État Français, moyennant un loyer modique et la charge de l’entretien courant. A partir de (1947), la Grande Chartreuse recommença à abriter régulièrement le "Chapitre Général" tous les 2 ans. Dans les 2 décennies qui suivirent la 2ème Guerre Mondiale, l'essor du tourisme et les progrès des réseaux routiers devinrent de plus en plus gênants. A la Grande Chartreuse, les Supérieurs envisagèrent même de quitter le massif et de transférer la communauté vers un site plus isolé. Finalement, ils obtinrent que le site soit classé comme Site Historique et Naturel, interdit au survol des avions de tourisme, avantage dont ne bénéficient pas toutes les maisons de l'ordre, et fermé à la circulation automobile. Un musée fut aussi établi dans une partie des bâtiments de l'ancienne Correrie, un peu plus bas que la Chartreuse, évoquant pour les touristes la vie Cartusienne dans un cadre approprié et faisant connaître quelque chose de la vie de la Chartreuse. Le flot des voitures s'arrête là, à 1km et ½ du Monastère, ce qui permet aux Chartreux de vivre dans la solitude qu'ils estiment conforme à leur vocation. Ils souhaitent que ce lieu demeure un ,désert, au sein d'une zone de silence, maintenant officiellement protégée par les pouvoirs publics.

- Charpente en réfection

En s'aidant d'une vue générale et d'un plan, on peut identifier les divers bâtiments rassemblés dans la cité monastique :

- Tout à gauche, face au Nord, se dresse la Chapelle extérieure dédiée à N.D. de la Salette, solidement assise sur de gros contreforts, elle domine l'entrée du Monastère.

- Au delà vers l'Est, on aperçoit un vaste corps de bâtiment datant également du (XIXème siècle), c'est l'ancienne buanderie abritant maintenant les cellules des Frères.
- Une vingtaine de mètres à droite de la porte d'entrée, une autre Chapelle, dite de la Résurrection, est ouverte au public.
- Au 1er plan et à gauche, s'ouvrant sur la cour d'Honneur, une très importante construction attire l'attention. Ces 4 ailes massives, bâties en pierre de taille au (XVIème siècle), sont l'hôtellerie destinée à la réception des Prieurs Chartreux à l'époque du "Chapitre Général".
- Les 7 pavillons à 2 étages qui s'alignent à la suite sont occupés par les "Cellules ou Cubiculum" de ceux qui sont chargés de l'administration de l'Ordre et de la maison, procureur, scribe secrétaire du Père Général avec des fonctions analogues à celles d'un Chancelier, sous Procureur, etc.
- Le dernier pavillon, un peu plus large que les autres, est habité par le R.P. Général. Pour faire communiquer l'ensemble, il y a 3 galeries superposées, un couloir à demi souterrain, au dessus le cloître des Officiers, puis, à l'étage supérieur la "Galerie des Cartes". L'hôtellerie des Prieurs et tout ce quartier ont été ainsi disposés et aménagés par Dom Le Masson.
- A l'arrière plan, on voit un grand rectangle très allongé, il est flanqué sur son pourtour de petites maisons réparties à intervalles réguliers, et dont le plus souvent on n'aperçoit que le toit. C'est le Grand Cloître avec les 35 cellules des moines partie essentielle et caractéristique de la Chartreuse.
- Les galeries du cloître mesurent 216 mètres du Nord au Sud et 23 mètres de l'Est à l'Ouest, soit un quadrilatère de 478 mètres. La partie Nord, à gauche, est la plus ancienne, vieux cloître Gothique du (XIVème siècle), dont les fondations remontent au (XIIème siècle). La partie Sud date, dans son état actuel, du (XVIème siècle). Les branches les plus longues du cloître sont réunies par 2 galeries transversales qui limitent un préau où se trouve le Cimetière. La galerie de gauche longe la chapelle des Morts, celle de droite passe sous la Bibliothèque. D'ordinaire, on ne circule dans le cloître que pour aller à l'église ou en revenir, il y règne toujours un profond silence.

Plusieurs constructions, toutes disposées parallèlement à l'hôtellerie, se trouvent entre le grand cloître et le cloître des Officiers. Ce sont, de gauche à droite :

- L'église avec ses 2 clochers, restaurée en (1878), elle n'a aucun cachet particulier hormis celui de l'austérité et un beau parquet en losanges, comme il en existait dans plusieurs maisons de l'ordre jusqu'aux aménagements post conciliaires. A la suite du Concile "Vatican II", le sanctuaire, équivalent du choeur des églises séculières, a subi plusieurs aménagements, certains demandés par la réforme liturgique, autel détaché du mur, d'autres caractéristiques des modes esthétiques et dévotionnelles de l'époque, ajout d'icônes, décoration du tabernacle, suppression des 4 flambeaux allumés aux offices des solennités, suppression de tableaux, mais le choeur des Moines et des Frères, séparé par son jubé, n'a pas pu être modifié. Le choeur des Pères contient 52 stalles de noyer qui ont remplacé les anciennes stalles, dispersées à la Révolution entre diverses églises de Grenoble.
- Le Petit Cloître, à droite de l'église, flanqué sur un côté de la pittoresque tour de l'horloge, construite au (XVème siècle).
- Le Réfectoire longe le côté sud du cloître; il date du (XIVème siècle) et fut restauré au (XVème siècle). Au-dessus du réfectoire se trouve la grande salle du "Chapitre Général", ornée d'une statue de St Bruno et des portraits des Prieurs de la Grande Chartreuse, de St Bruno à Dom Le Masson.
- La Cuisine, à droite du Réfectoire, disposée entre 2 préaux qui lui servent de dépendances, une partie de cette construction remonte au (XIVème siècle).
- A l'extrémité du cloître des Officiers, la cellule du R.P. Général est reliée au grand cloître par un couloir qui débouche auprès de la chapelle St Louis, dont on distingue facilement le clocheton.
- En bas et à droite du plan se trouve un vaste ensemble de constructions, groupées autour d'une grande cour. Ce sont les "Obédiences, moulin, garage, étables, menuiserie, forge, salle des plantes". On a eu soin de les éloigner du cloître afin de ne pas troubler le silence et de mieux préserver ainsi le recueillement des solitaires dans leurs cellules.
- En (1957) La famille du peintre Charles Henri Michel, offre au monastère une série de 16 tableaux issus de L'Imitation de Jésus Christ peints par leur ancêtre.

- Vie économique

A l'origine la subsistance de la communauté fut assurée par l'élevage d'ovins et quelques cultures de légumes et de céréales pauvres. Les chartreux n'acceptèrent longtemps qu'avec réticence la générosité des donateurs, refusant les fondations de messes. Dès le (XIIème siècle), l'exploitation directe ou indirecte de mines de fer, notamment au col de Bovinant, permit aux Chartreux de développer une activité de forge qui dura jusqu'à la Révolution et provoqua quelques frictions avec le duc d'Entremont qui voulait s'emparer des mines.

Depuis le (XIXème siècle) et jusque vers la fin du (XXème siècle), le succès de la liqueur de Chartreuse assura à la communauté de la Grande Chartreuse, puis à l'ordre tout entier des revenus substantiels qui, capitalisés, permettent encore à l'ordre de subvenir aux dépenses extraordinaires, de soutenir les maisons sans revenus propres ainsi que des projets caritatifs ou religieux extérieurs, au titre de la charité.

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