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Glossaire - Biographies
le Déclin - Chronologie - les Abbés
Photos - Intérieur

- l'organisation

Organisation spatiale des bâtiments de l'Abbaye Médiévale différait assez peu de l'actuelle, la reconstruction ayant cherché à préserver la structure pré-existante. Néanmoins, certaines transformations sont intervenues. Une double enceinte entourait au Moyen Age les constructions monastiques côté montagne. L'enceinte extérieure ceignait environ 8 hectares, et ne fut entièrement démolie qu'en (1834). Elle allait, en gros, de l'ancien port à l'actuel, en pénétrant d'environ 3 cents mètres à l'intérieur des terres. Elle comprenait donc, outre l'Abbatiale et le Cloître, la grange Batelière, les Bâtiments Agricoles du petit plateau situé immédiatement au dessus de l'église. L'enceinte intérieure, qui subsiste de nos jours, circonscrit l'Abbaye proprement dite un peu plus de 2 hectares, et s'ouvre au Nord vers ce qui est le parking actuel.

Hautecombe est bâtie sur un promontoire rocheux que les Moines durent étayer et aplanir afin d'y construire leur Abbaye. On trouve des traces de soutènement côté lac. Certains murs descendent jusqu'à la grève prendre appui sur une base solide, et mesurent une vingtaine de mètres de hauteur, pour une épaisseur dépassant parfois 2 mètres. La 1ère construction de ce gros oeuvre, très dégradée, dut être entièrement refaite aux (XIIIème et XIVème siècle). Encore plus tard, on assura la durabilité de l'ensemble en construisant plusieurs gros contreforts, qui furent aménagés en Belvédères.

L'Abbaye, fidèle au modèle Cistercien, s'organise autour du Cloître carré. L'Abbatiale est au Nord. A l'Est, dans le prolongement Sud du Transept, le bâtiment des Moines, construit directement sur le roc, il comprenait comme aujourd'hui la Sacristie, mais aussi le Parloir et la grande salle des Moines. Au 1er étage se situait le Dortoir. Au Sud, bâtis sur des fondations complétant l'assise calcaire se situaient les Cuisines et le Réfectoire, mais aussi le Four et le Chauffoir, à l'emplacement de la salle à manger du Roi actuelle. Enfin, à l'Ouest du Cloître, à l'emplacement actuel du magasin, se situait le bâtiment des Convers.

- l'Ancienne Abbatiale

L'église Médiévale, mis à part le style architectural infiniment plus dépouillé, ne différait de l'actuel édifice que par 2 caractéristiques principales, la hauteur des Nefs, plus grande, et l'absence de vestibule, l'église était cependant dotée d'un porche, mais moins profond que la chapelle de Belley et communiquant vers la Nef et les Bas Cotés par 3 portes. Edifiée à peu près en même temps que les Abbayes de Bonmont et de Fontenay, l'église de Hautecombe reprend leur plan général, un peu plus grande que Bonmont et plus petite que Fontenay. La Longueur totale de l'abbatiale est de 56,75 mètres, la Largeur de la Nef est de 7,35 mètres, et la Largeur totale de 15,75 mètres avec les Bas Côtés, le Transept a à peu près la même largeur que la Nef, 7,30 mètres, pour une Longueur de 25,90 mètres. A la Croisée de la Nef et du Transept s'élevait une Coupole surmontée du Clocher, aujourd'hui, il est situé au dessus de la Chapelle Alphonse de Liguori.

L’irrégularité du plan témoigne d'une certaine transgression de la rigueur géométrique. La plus visible entorse à cette dernière est la déviation du choeur vers le Nord mais on peut noter aussi l'irrégularité du carré du Transept. Il est possible que ces petites imprécisions soient dues notamment à une construction comprenant 2 chantiers simultanés, l'un, à l'Est, côté Lac, entamé directement, et l'autre, côté Montagne, forcé de commencer par des travaux de terrassement, les fondations descendent à 5 mètres. Le matériau utilisé est estrait sur place, ce qui ne vas pas sans poser des problèmes à long termes. En effet, la pierre locale est une Molasse de mauvaise qualité, qui contraint les Moines des siècles suivant à de nombreuses réparations.

Très rapidement dès la 2ème moitié du (XIIème siècle), les Moines recherchent uns pierre plus durable, et se tournent vers une pierre de Calcaire Jaune issue des environs, et qui sert principalement pour la Grange Batelière. Les moellons constituant les murs sont peu dégrossis et une quantité importante de mortier est utilisée. Les murs Gouttereaux ont toujours été exempts de Contreforts, ainsi que l'ont révélé les décapages pratiqués en (1956) et (1968). En revanche, le Transept, lui, en a conservé 5 petits en molasse. Le Choeur aussi était probablement soutenu par ces mêmes Contreforts, mais ils ont été remplacés lors de la restauration du (XVIIIème siècle) celle de Victor Amédée III.

La lumière pénétrait dans l'église par les 3 petits Oculi de la façade Ouest, ainsi que par 6 petites fenêtres donnant sur les bas côté, et 2 plus grandes à l'extrémité Nord du Transept. Le Cloître étant assez exigu et la façade Ouest donnant sur la montagne, l'église devait donc être particulièrement sombre, sauf si mais c'est une hypothèse non avérée, le mur du Chevet de l'église était ajouré de fenêtres, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. L'église était donc volontairement dépouillée et sobre d'apparence, suivant les principes Cisterciens. Tout y était conçu pour faciliter la vie de Prière des Moines, comme l'escalier reliant directement le Dortoir au choeur des Moines, ou encore le mur séparant celui ci de la Nef réservée aux Convers.

- les Chapelles

A la jonction du Transept et du Bas Côté Nord existait une Chapelle dite de Chevelu, aujourd'hui détruite, de forme carrée, elle aurait été fondée par le Seigneur du château de Lucey, le Chevalier Torestan de Chevelu, bienfaiteur avec son père Bernard de l'Abbaye. A côté de celle ci, entre l'ancienne Chapelle de Chevelu et l'actuelle Chapelle St Félix, se situait la Chapelle de Romont, édifiée par Humbert de Savoie, Comte de Romont, étant né hors mariage, il ne pouvait prétendre à la Chapelle des Princes, mais escomptait bien cependant être enterré à Hautecombe.

Suivant l'usage Cistercien, le Transept s'ouvrait sur 2 Chapelles tournées vers l'Est de chaque côté du Choeur. Les 2 Chapelles du Nord n'existent plus, car elles ont été remplacées par la Chapelle des Princes au (XIVème siècle). Les 2 Chapelles symétriques, au Sud du Choeur, dédiées à Alphonse de Liguori et St Michel sont en revanche restées à peu près en l'état. D'après Claudius Blanchard, qui reprend les observations d'Ernesto Melano, celle d'Alphonse de Liguori aurait été un temps consacrée à St Benoît et St Bernard, selon la volonté de Bonne de Bourbon, mais l'emplacement n'a pu en être confirmé avec certitude.

- le Cloître et les Bâtiments des Moines

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La partie Occidentale du Cloître, seul témoin de la restauration menée au (XVème siècle) par Jacques de Moyria. Les autres coursives du Cloître datent du (XVIIIème ou du XIXème siècle). Le Cloître était à peu près le même qu'au (XXIème siècle). Il ne fut reconstruit qu'une seule fois, alors qu'il menaçait ruine, au début du (XVème siècle), par Jacques de Moyria, dernier Abbé Régulier. A l'Ouest, côté lac, il était bordé par le bâtiment des Moines, comprenant Sacristie, Bibliothèque, salle Capitulaire et salle des Moines au rez de chaussée. La Bibliothèque n'était à l'origine qu'une simple armoire dans la Sacristie, les livres étaient rares, l'Imprimerie n'ayant alors pas encore été inventée. La salle Capitulaire était le lieu où on lisait la règle Monastique, en laissant la porte toujours ouverte pour que les Convers situés à l'extérieur pussent entendre. Elle servait aussi de Tombe aux Abbés, qui sont ensevelis sous le dallage de la pièce. La salle des Moines, Auditorium ou encore Parloir, était le lieu de rassemblement des Moines pour toutes les tâches communes. Le Dortoir et la Cellule de l'Abbé étaient situés au 1er étage du bâtiment. A partir de l'adoption du régime de la Commende, au cours du (XVème siècle), les Moines, contre les usages de la règle Cistercienne, cloisonnèrent le Dortoir en Chambres Individuelles, et l'Abbé quitta sa petite Cellule située au dessus de la Sacristie contre un Logis qu'il occupait les rares fois où il venait séjourner à Hautecombe.

Au Sud du Cloître étaient situés les Cuisines, le Réfectoire, le Chauffoir, la Cuisine et l'Empâterie. Parmi ces pièces, la plus vaste, et de loin, était l'immense Réfectoire, 27 mètres de Longueur, 10 mètres de Largeur et 320 de Hauteur, voûté et sans Charpente Supérieure, les tuiles reposaient directement sur la Voûte. Il s'effondra faute d'entretien entre (1700) et (1729). A cette époque, Cuisine et Réfectoire sont réaménagés dans la salle des Moines. A l'Ouest du Cloître, côté montagne, s'étendait le bâtiment des Convers, comprenant le Cellier ainsi que le Réfectoire, au rez de chaussée, et le Dortoir au 1er étage, de ces derniers.

- les autres Bâtiments

A l'Est du noyau que constituaient l'Eglise, le Cloître et les bâtiments le bordant, s'étendait comme aujourd'hui la cour St André et la Chapelle du même nom, ainsi que le Cimetière. On y trouvait aussi le Noviciat et l'Infirmerie. D'après un rapport de l'Abbé de Salerne, ces bâtiments n'existaient plus en (1486), et furent rétablis par la suite, le petit bâtiment servit en outre de Dortoir, lorsque les Moines devenus trop peu nombreux refusèrent de dormir dans le Dortoir Monastique menaçant ruine au (XVIIème siècle). A partir du début de la Commende, s'établit aussi dans cette cour le Logis de l'Abbé. Cette construction audacieuse était bâtie à l'extrême pointe du roc, au dessus du Lac, et accessible directement depuis le port par un escalier, ainsi, l'Abbé Commendataire pouvait il gagner son logis sans avoir à se mêler aux Moines. C'était un bâtiment monumental de 26 mètres de façades au Sud et au Nord, prolongeant le bâtiment Sud de l'Abbaye. En outre, au (XVIIIème siècle), ce logis annexa le Chauffoir des Moines, seul lieu chauffé en permanence.

Le Portail actuel de l'enceinte de l'Abbaye, Portail construit vers (1430) par le dernier Abbé Régulier, Jacques de Moyria était jadis plus haut, couvert d'un mâchicoulis et d'une charpente en Bâtière, et surmonté à l'une de ses extrémités par une Tourelle. Cela est sans doute dû à un des Abbés Commendataires, au cours du (XVème siècle), à l'époque où les Monastères étaient souvent assaillis par des pillards, parfois des bandes éparses issues des combats de la guerre de 100 Ans, cette construction est probablement à lier avec le droit de vie et de mort acquis par l'Abbé Commendataire à cette époque. Le long de cette porte se tenait le bâtiment de la Porterie, tenue par le frère Portier.

Plus haut, à la limite de l'enceinte intérieure, à une soixantaine de mètres de la porte principale, se dressait la porte de l'Aumône, de laquelle subsiste un montant d'un portail actuel, elle était ainsi nommée en raison des Aumônes qui y étaient organisées pour les nécessiteux, à proximité se dressait un grand bâtiment, 30 mètres de Longueur sur 10 mètres de Largeur, qu'on suppose construit par Amédée VI pour servir d'Ecurie, et dont il ne reste que 2 petits pans de murs. Toujours dans l'enceinte intérieure, mais à un emplacement incertain, devait logiquement, comme dans toutes les Abbayes comparables, se trouver une Hôtellerie pour accueillir les voyageurs de passage. Sur le petit plateau dominant l'Abbaye, se trouvaient les bâtiments d'Artisanat, Paneterie, Grenier, Cellier et Forge. A partir du (XVIème siècle), les Frères Convers se faisant rares, ils furent remplacés par des Laïcs, les Rendus ou Donnés, qui logeaient dans des petites maisons individuelles construites aux (XVème et XVIème siècles).

L'extérieur de la petite enceinte comprenait aussi plusieurs bâtiments, notamment une Boucherie, bâtiments à étage, avec plusieurs pièces, attenant à une Etable, qu'on tenait éloignée de l'Abbaye à cause des odeurs, mais aussi une Hôtellerie réservée aux Femmes, qui ne pouvaient dormir dans l'enceinte monastique. Toutes les Abbayes n'en étaient pas dotées, mais Hautecombe, accueillant de nombreuses cérémonies d'Inhumation, y était contrainte. Ces bâtiments sont aujourd'hui détruits et leur emplacement incertain, mais leur existence avérée. L'eau potable, quant à elle, était captée dans une source située à 300 mètres à l'Ouest de l'Abbatiale, mais à l'intérieur de la grande enceinte, et acheminée par des conduites de bois. Enfin, à l'extérieur des 2 enceintes, se trouvaient 3 Moulins et une Scierie, les Moulins subsistèrent jusqu'au (XIXème siècle), et l'un d'entre eux, dit Moulin Blanc, à cause de la qualité de sa Farine, ne fut détruit qu'en (1909). D'autres bâtiments, en ruine lors de la restauration de (1824), et dont des décombres affleurent par endroits, avaient préexisté mais on ne peut que supposer leur Fonction.

La Grange Batelière est par contre aujourd'hui conservée, et c'est un bâtiment rarissime par sa conception. En effet, comme son nom l'indique, cette Grange de 35,85 mètres sur 12,70 mètres bâtie sur le lac était accessible par des barques, qui pénétraient à l'étage inférieur voûté par une des 4 ouvertures, 2 à l'Est, 1 au Nord et 1 à l'Ouest. Des anneaux leur y permettaient de s'amarrer et de demeurer à quai et à l'abri en cas de tempête. Un Puits de communication permettait de transvaser le contenu des barques de l'étage inférieur au supérieur, qui était un vaste Grenier. Cette Grange date, suivant les sources, de la fin du (XIIème siècle) ou du milieu du (XIIIème siècle).

- l'Abbaye aujourd'hui

L'Abbaye s'organise autour de l'église Abbatiale et du Cloître qui la jouxte, selon le plan classique des Abbayes. Cependant, des spécificités propres à Hautecombe existent, dues notamment à l'exiguïté du site. L'église Abbatiale est Orientée environ 30 degrés au Nord par rapport à une stricte Orientation Est-Ouest classique. Au Nord et à l'Est, elle est entourée de la Cour St André, qui surplombe directement le lac. Cette cour abrite entre autres le Cimetière des Moines Bénédictins, qui se trouve juste derrière le Chevet de l'église. Juste derrière ce Cimetière, la construction la plus Orientale de l'Abbaye est la Chapelle St André, surmontée de son Phare, tous 2 construits sur l'initiative de Marie Christine, pour guider les Pêcheurs en difficulté. Le Cloître est situé au Sud de l'église, entouré des bâtiments principaux, Réfectoire, Bibliothèque, Scriptorium, salle Capitulaire, la Terrasse est au Sud du Cloître.

De l'autre côté, au Nord de la Cour St André, se situe un grand corps de bâtiment traditionnellement nommé la Ferme, et qui dut donc avoir cette fonction à une époque récente, ce bâtiment abrite notamment une grande salle Voûtée, que les membres du Chemin Neuf ont Baptisée Marcel Callo, et qui abrite une partie des formations qu'elle organise. En dehors de l'église, des Cours situées devant et derrière, du Cloître, des bâtiments qui ceinturent ce dernier et de la Terrasse, le site est en forte pente. Notamment, en face du Porche de l'église Abbatiale, la pente monte fortement vers les anciens sites Agricoles, Ruches, Vignes, les Vignes ont d'ailleurs été ponctuellement arrachées et le site aplani pour implanter le Chapiteau sous lequel le Chemin Neuf accueille des rassemblements Estivaux.

- l'Eglise Abbatiale

L'Eglise Abbatiale adopte un plan classique de Croix Latine à 1 Nef de 6 Travées et 2 Bas Côtés, avec un Transept et un Choeur. La seule particularité notable dans la structure de l'église est l'emplacement de l'Orgue, situé non au dessus de l'entrée, mais au fond du Choeur, qui est donc Aveugle. Ce dernier est très légèrement désaxé au Nord. Raymond Oursel remarque que l'église Abbatiale de Hautecombe reprend le plan classique Cistercien déployé en particulier à l'Abbaye de Fontenay.

La Largeur et la Longueur de l'édifice sont exactement les mêmes que celle de l'église d'Origine, détruite à la Révolution. En revanche, les Voûtes de l'ancienne église étaient beaucoup plus hautes, environ 14 mètres, que celle de l'église actuelle, environ 10,4 mètres. La Façade d'Origine, qui se situe entre la Nef et la Chapelle de Belley 6 mètres environ en arrière de la Façade de Claude d'Estavayer, peut encore être vue depuis les combles de l'édifice. Les traces des anciennes Voûtes des (XIIIème et XIVème siècles) cette dernière un peu plus basse sont encore visibles, respectivement au dessus d'un mur peint en Ocre Rouge et d'une autre partie Blanchie à la Chaux.

Claudius Blanchard, à la page 68 de Histoire de l'Abbaye de Hautecombe en Savoie, analysant la structure du nouvel édifice, qui reprend exactement celle de l'ancien, en déduit que l'église d'Origine, remontant aux temps d'Humbert III, fut un des 1ers Edifices Gothiques, non seulement des vallées Alpestres, mais encore du sol Français. Il semble que ce soient les Cisterciens qui aient importé cette nouveauté Architecturale en territoire Français. Les Cisterciens, qui possèdent en (1209) 10 Monastères en Savoie, introduisent en Savoie le Berceau Brisé. Entre les 2 avant derniers piliers de la Nef, Cénotaphes respectivement de Jean de Savoie et de Philippe Ier de Savoie et les 2 derniers, qui donnent sur le Transept, la Nef comporte 2 rangs de Stalles de chaque côté, destinés à l'origine aux Moines et désormais aux membres de la Communauté du Chemin Neuf. Un des plus importants ajouts à l'édifice originel est la Chapelle dédiée à St Félix le Saint Patron de Charles Félix de Savoie, probablement Félix IV, s'ouvrant sur le bas côté Nord, et dont le style Classique tranche sur le Gothique Troubadour du reste de l'édifice.

- Ornementation

Les très nombreux entrelacs de la Voûte sont, au contraire de la technique Savoyarde déployée à la Cathédrale de Chambéry et à la Chapelle du château de Chambéry Chapelle du St Suaire, en relief, en stuc, et non en trompe l'oeil, les Voûtes à fond Bleu sont recouvertes d'entrelacs en stuc. Les Allèges sont ainsi souvent recouvertes de bas reliefs représentant des scènes de Bataille. Cependant, de très nombreux autres éléments sont en trompe l'oeil, l'usage, peu Parcimonieux, du trompe l'oeil Néogothique vise bien sûr à frapper les imaginations, il doit cristalliser l'identité Savoyarde en un lieu pour le moins singulier. Les Fresques de la Coupole représentent la vie de Bernard de Clairvaux.

- l'Orgue

Comme il a été écrit précédemment, l'Orgue possède la rare Particularité d'être situé au fond du Choeur de l'église Abbatiale. En revanche, la Console est située, elle, à l'intersection de la Nef et du Transept, sur le côté Droit de la Nef. Il existe donc une distance d'une quinzaine de mètres entre l'Organiste et son Instrument, ce qui induit un léger décalage temporel ne facilitant pas le Jeu. L'Orgue a été construit en (1843) par les Frères Agati et sa dernière restauration remonte à (1985). Le Buffet des Orgues, sculpté en (1843) par les Frères Borioni est orné des armoiries du Roi Charles Félix et de la Reine Marie Christine. Les Orgues actuelles, comptant 14 jeux, ont été façonnées par la Maison Ruche de Lyon.

- le Cloître

Le Cloître de l'Abbaye de Hautecombe a été construit en , il a bien supporté la Révolution et a été globalement peu modifié par les restaurations de Charles Félix. Il est situé du côté Sud de l'église Abbatiale. De dimensions assez réduites 26,5 × 27,35 mètres, il est entièrement Clos pour ne permettre aucune distraction aux Moines qui l'arpentaient. Au centre du Cloître se trouve un petit jardin au milieu duquel trône un Puits, profond de 11,2 mètres, qui alimentait la Communauté en eau potable dans des temps antérieurs, depuis, le Puits a été remplacé par une Fontaine actionnée par une pompe à main. Quelques pierres, vestiges de l'ancienne Abbaye d'avant la Révolution) sont exposées sur un des murs. Autour du Cloître, au rez de chaussée, sont situés, au Nord l'église Abbatiale, à l'Est l'ancienne salle du Chapitre, transformée sous l'égide du Chemin Neuf en Oratoire œcuménique, à l'Ouest la boutique de l'Abbaye, au Sud le Réfectoire des Moines, enfin au Sud-Ouest la salle à Manger dite du Roi, car conçue dans l'esprit de Charles Félix pour servir de lieu propre à l'accueillir lors de ses visites à l'Abbaye. De même, au 1er étage, les appartements du Roi sont situés au Sud-Est du Cloître, au Nord du Cloître, le long de l'Abbatiale, se situe en particulier la Bibliothèque, contenant environ 10.000 Volumes.

- la Terrasse

La Terrasse de l'Abbaye, au Sud du Cloître, a été aménagée durant les travaux de rénovation de l'Abbaye au (XVIIIème siècle). Elle surplombe d'une vingtaine de mètres le Vieux Port, ancien embarcadère des bateaux en provenance d'Aix les Bains, aujourd'hui désaffecté. Elle a été représentée en particulier, terrasse de l'ancienne Abbaye de haute Combe par Lancelot Théodore Turpin de Crissé, Chambellan de Joséphine de Beauharnais, durant le séjour à Aix de l'Impératrice qui venait d'être Répudiée. La Terrasse et le Cloître sont ouverts à la visite chaque année pour les Journées du Patrimoine.

- la Chapelle St André

La Chapelle St André est située à l'extrême Est. Elle est surmontée du Phare de Hautecombe, tous 2 ont été construits lors de l'achèvement des travaux de restauration, par Marie Christine en (1833). Le Phare servait à aiguiller les Mariniers se trouvant sur le Lac, dans le cadre de la mission d'assistance aux bateaux qu'avaient à remplir les Moines. La Chapelle St André existait déjà avant les travaux de Melano, et sa structure arcs en plein cintre est chargée de décorations qui ne peuvent pas être rapportées à une architecture Cistecienne. Romain Clair fait l'hypothèse qu'une Chapelle pré existante à l'arrivée des Cisterciens avait été construite sur le site de Charaïa, peut être au (XIème siècle), et éventuellement même que cette Chapelle aurait repris des éléments Sarcophages datant du (VIIème ou VIIIème siècle). Le phare a été restauré en (2007) par le Chemin Neuf grâce au mécénat 18.000 €euros du Crédit Agricole.

- Autel St Benoit

Autel en Bois sculpté, Doré et Polychromé datant de la fin du (XVIIème siècle). Les statuettes de St Louis et de St François de Sales, ornent le Retable. La Statue de St Benoit rappelle au visiteur la présence des Bénédictins dans cette Grange batelière.

- la Grange Batelière

La Grange Batelière est située à côté du nouvel embarcadère de l'Abbaye, elle date de la fin du (XIIème siècle). Ce bâtiment à usage de Grenier a gardé comme principale caractéristique sa construction sur 2 niveaux, le niveau inférieur pouvant à l'origine communiquer avec le Lac pour que les barques puissent entrer et charger ou décharger leurs produits. Elle a été Classée Monument Historique en (1875), et restaurée en (1984), son réaménagement en (2007) l'a transformée en lieu consacré à la culture, avec l'organisation régulière de concerts principalement de musique Classique ou Sacrée et d'expositions de Peinture ou de Photographie, notamment en Août avec les Nuits de Hautecombe. L'ensemble de l'abbaye "église, cloître, terrasse, appartements du Roi, chapelle et cour Saint-André, phare, mais aussi la grange batelière") sont protégés au titre du Classement dans la liste des Monuments Historiques, classement effectué en (1875).

- la Nécropole

A ses débuts, l'Abbaye de Hautecombe n'avait pas cette vocation de Nécropole. Amédée III, son 1er protecteur, par exemple, n'y est pas enterré. C'est la piété d'Humbert III, qui l'amenait souvent prier au Monastère, et la perte prématurée de son épouse Clémence de Zähringen, qui amenèrent l'Inhumation de cette dernière dans le Cloître de l'Abbaye, pour que son mari vienne se recueillir sur sa tombe, puis, logiquement, son enterrement à côté d'elle, et la Tradition s'instaura. Mais, à l'exception de Boniface de Cantorbéry, évêque, les nobles défunts étaient enterrés soit dans le Cloître soit dans les espaces extérieurs. C'est Aymon de Savoie qui fit ériger à Hautecombe entre (1331) et (1342) la Chapelle des Princes, une crypte dont le plan était en "T", prenant la place des 2 Chapelles situées à l'Est de la partie Nord du Transept, et dans laquelle il fit transporter la totalité des dépouilles mortelles présentes à Hautecombe

- Tombe ou Gisant

* Tombe d'Aymon de Savoie (1291)-(†1343) et Yolande de Montferrat (1318)-(†1342).
* Gisant d'Humbert III de Savoie (1136)-(†1189).
* Tombe de Clémence de Zähringen, femme d'Humbert III de Savoie (1140)-(†1173).
* Tombe d'Agnès de Savoie (1286)-(†1322).
* Gisant de Béatrice de Savoie (1198)-(†1266).
* Tombeau d'Humbert II, mort en (†1983).

- Enterrés à Hautecombe
sont en rouge


    * Amédée III de Savoie (1095)-(†1148)
    * Mahaut d'Albon (1110)-(†1145)
    * Humbert III de Savoie (1136)-(†1189)
    * Béatrice de Vienne (1160)-(†1230)
    * Thomas Ier de Savoie (1178)-(†1233)
    * Marguerite de Genève (1180)-(†1257)
    * Cécile des Baux (1230)-(†1275)
    * Amédée IV de Savoie (1197)-(†1253)
    * Marguerite de Kybourg (1212)-(†1270)
    * Guillaume de Savoie (1204)-(†1239)
    * Boniface de Savoie (1205)-(†1270)
    * Alice de Savoie (1209)-(†1277)
    * Philippe Ier de Savoie (1207)-(†1285)
    * Thomas II de Savoie (1199)-(†1259)
    * Béatrice Fieschi (1225)-(†1283)
    * Pierre II de Savoie (1203)-(†1268)
    * Thomas III de Piémont (1248)-(†1282)
    * Sibylle de Baugé (1255)-(†1294)
    * Amédée V de Savoie (1253)-(†1323)
    * Marie de Brabant (1280)-(†1340)
    * Louis Ier de Vaud (1253)-(†1302)
    * Jeanne de Montfort de Chambéon (1250)-(†1302)
    * Jean de Savoie (1273)-(†1284)
    * Alice de Piémont (1252)-(†1277)
    * Louis II de Vaud (1283)-(†1349)
    * Edouard de Savoie (1284)-(†1329)

* Marguerite de Savoie (1280)-(†1339)
* Bonne de Bourbon (1341)-(†1403)
* Amédée VI de Savoie (1334)-(†1383)
* Bonne de Berry (1365)-(†1435)
* Amédée VII de Savoie (1360)-(†1391)
* Marie de Bourgogne (1386)-(†1422)
* Amédée VIII de Savoie (1383)-(†1451)
* Humbert de Savoie (1377)-(†1443)
* Bonne de Savoie (1415)-(†1430)
* Louis Ier de Savoie (1413)-(†1465)
* Anne de Lusignan (1418)-(†1462)
* Yolande de France (1434)-(†1478)
* Amédée IX de Savoie (1435)-(†1472)
* Philippe II de Savoie (1438)-(†1497)
* Claudine de Brosse (1450)-(†1513)
* Philibert Ier de Savoie (1465)-(†1482)
* Charles Ier de Savoie (1468)-(†1490)
* Blanche de Montferrat (1472)-(†1519)
* Louis de Savoie (1488)-(†1502)
* Yolande-Louise de Savoie (1487)-(†1499)
* Marguerite de France, duchesse de Savoie (†1574)
* dom Antoine de Savoie(?)
* Charles-Félix (†1831)
* Marie-Christine, (†1849)
* Humbert II, dernier Roi enterré à Hautecombe (†1983)
* Marie-José (†2016)