- Visite intérieure de l'église

L'église a été construite en 4 fois sur des terrains acquis en (1229) sur la partie Nord du vieux rempart Romain, avec de l'argent donné par un riche Capitoul, Pons de Capdenier. L'unité de volume de l'église est caractéristique du Gothique Méridional. La nef, de 20 mètres sur sa largeur et 75 mètres sur sa longueur, dont les voûtes culminent à 28 mètres de hauteur, est composée de 2 vaisseaux symétriques. Une enfilade de 6 colonnes très élancées, 1m,40 de diamètre pour 22 mètres de haut, marque la division en 6 travées. Chaque colonne reçoit 8 ogives. Les voûtes sont quadripartites. Les pierres utilisées pour les vaisseaux sont polychromes, excepté celles des colonnes. On note une alternance de vert et de rose, y compris dans les nervures de la voûte. La nef est bordée de chapelles latérales, au dessus desquelles se dressent de grandes baies à 3 lancettes. On trouve un autel au niveau de la 5ème travée au Nord. Une 7ème colonne s'inscrit dans l'enfilade des 6 colonnes de la nef. Légèrement plus large que les précédentes, elle soutient un réseau extraordinaire de 22 ogives 11 liernes et 11 doubleaux, qui lui vaut son appellation de Palmier. Cette complexité préfigure audacieusement le Gothique de la fin du (XVème siècle). Le choeur, à 7 pans, est illuminé par de grandes baies semblables à celle de la nef.

- Le Cloître

Le cloître forme un carré régulier de 18 arcades de côté. Les galeries sont couvertes de tuiles rouges. Construit, ou reconstruit, entre (1306) et 1310), le cloître reliait l'église à la Salle Capitulaire, à la Chapelle St Antonin et à l'infirmerie, galerie Orientale, au réfectoire, aux cuisines, aux dortoirs et aux cellules, galerie Occidentale. Les toitures en appentis reposent sur des arcs de briques retombant sur des chapiteaux et des colonnettes géminées en marbre de St Béat. Les corbeilles présentent un décor de feuillage qui ne manque pas de caractère, en dépit d'une certaine monotonie de facture qui révèle une production de masse. Les éléments de l'ancien cloître, construit entre (1251) et (1352), sont utilisés pour ajouter un petit cloître à l'Ouest de l'église. Dans la galerie est, on trouve la Salle Capitulaire (1299)-(1301). Son portail est assez semblable au portail Sud de l'église. 6 arcs de briques sont entourés d'une archivolte de pierre. Les chapiteaux sont également en pierre, coupant d'une ligne blanche cet ensemble rouge. Le portail est entouré de grandes baies cintrées.

- le Réfectoire

Il se compose d'un magnifique vaisseau, 60 mètres de longueur et 12 mètres de largeur, divisé en 7 travées par des arcs diaphragmes maçonnés portant la charpente couverte d'un lambris. Il a été achevé pour la Noël (1303) sous le Priorat de Frère Loup (1301)-(1304) et avec ses 17 mètres de hauteur, il se présent comme l'un des plus vastes réfectoires monastiques de l'époque Médiévale. Alors que les fenêtres Orientales sont toujours obstruées, celles de l'Ouest se composent de 2 lancettes trilobées. Dans le mur Méridional, la baie centrale comporte 3 lancettes. Par contre, les 2 baies qui l'encadrent, comme la fenêtre qui a pris la place de la Chaire du Lecteur, sont des pastiches du (XXème siècle). Les peintures des arcs diaphragmes, simplement nettoyées, datent du (XVème siècle).

- la Chapelle St Antonin

Construite entre (1335)-(1341) la chapelle, aux peintures réalisées a tempera représentent la glorification de l'Agneau immolé sur les genoux du Père Céleste, par les 24 Vieillards tenant des rebecs et des vases à parfums, dans les médaillons de voûtes. Auprès des fausses fenêtres à fleurs de lis blanches sur fond bleu, des Anges s'associent à la louange céleste avec une série d'instruments parmi lesquels on peut identifier une "viole, une cornemuse, une harpe, un orgue positif, un double bourdon et un psaltérion". Au registre inférieur subsistent, sous des arcs trilobés, des scènes de la vie de St Antonin, martyr, patron de la ville de Pamiers. En effet, la chapelle avait été voulue et payée par le frère Dominique Grima, 4ème évêque de Pamiers (1326)-(1347) en vue de recevoir les sépultures des Dominicains et des Chanoines de la cathédrale de Pamiers décédés à Toulouse. 30 alvéoles avaient été prévues à cet effet. Après dissolution des corps, les ossements étaient enlevés et déposés dans un ossuaire voûté situé sous le pavement surélevé du choeur.

- la Salle Capitulaire

La Salle Capitulaire est divisée en 2 vaisseaux par de fines colonnes qui donne à cette salle une grande élégance, malgré ses voûtes très abîmées. En dépit de la disparition de son ancien décor, elle conserve un charme peu commun. On y accède par un large portail à archivoltes de briques moulurées retombant sur des chapiteaux de pierre. Les 2 baies qui l'encadrent ont malheureusement perdu leur remplage. Elevée entre (1299) et (1301), la salle est prolongée vers l'Est par une Abside tenant le rôle de chapelle. Voûtée d'ogives et nettement surélevée, elle prolonge visuellement l'espace de la Salle Capitulaire. Mais ce qui frappe plus spécialement ici le visiteur, c'est l'étonnant contraste qui oppose la sveltesse des 2 piliers hexagonaux de marbre à l'exubérance touffue des ogives et des doubleaux qui semblent jaillir de leurs chapiteaux. Car le voûtement de la salle est porté par 6 croisées d'ogives retombant, le long des murs, sur de minces colonnes adossées et au centre, sur ces 2 seuls piliers. Les voûtains de la chapelle sont peints en bleu et parsemés d'étoiles. Sur les nervures des voûtes sont représentés de faux claveaux ocres jaunes à joints blancs, qui contribuent à mettre en valeur l'élégance de leur cambrure.

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