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- Fouilles

En (1881), M. Béné, maire de La Chalade, entouré de son conseil, décide que les restes des anciennes grisailles seraient religieusement conservés et que les pièces fracturées ou perdues seraient remplacées par d'autres parfaitement identiques, "comme les artistes habiles peuvent le faire et le font chaque jour". Conformément à cette décision, ils firent venir sur les lieux Charles Champigneulle, le verrier de Bar le Duc, et passèrent un accord avec lui.

Au cours des travaux exécutés en (1927) pour la restauration des bas côtés, il fut trouvé sous un autel une caisse contenant un très grand nombre de fragments des anciens vitraux du (XIVème siècle), déposés vraisemblablement avant la guerre et semblables à ceux qui subsistent en partie dans quelques fenêtres. Ce sont des Grisailles qui datent de la construction de l'édifice et sont extrêmement intéressantes comme disposition, comme dessin et comme qualité de verre. Supposant que les Armoiries et les Grisailles sont de la même époque, les vitraux auraient pu être commandés entre (1307) et (1314) par Edouard 1er, Comte de Bar, fils d'Henri III, qui détruisit l'abbaye de Beaulieu en (1297). Au début de la 2ème Guerre Mondiale, l'église fut de nouveau endommagée. La voûte de la nef s'affaissa à la suite d'un bombardement qui eut lieu en Mai (1940). La restauration des vitraux fut entreprise en (1955), les fragments de vitraux anciens, réinsérés dans des vitraux récents, ont été restaurés et déplacés de nombreuses fois.

Des fouilles archéologiques ont été menées à partir de (1975) sur le site de l'antique verrerie de Pérupt, dépendant autrefois de l'abbaye de La Chalade. Elles ont fourni beaucoup de verre plat, de couleur verdâtre, de composition calco potassique, et aussi, en moindre quantité, de couleurs variées, obtenues parfois par doublage d'une mince épaisseur rouge ou bleue sur verre incolore. Certains fragments sont déjà découpés de formes géométriques pour montage sans plomb, quelques uns peints en Grisaille, hachures ou quadrillages.

L'activité du four peut être datée du début du (XIIIème siècle) monnaies à la 2ème moitié du (XIVème siècle) invasion des Bretons vers (1365). Il est donc vraisemblable que ce verre était destiné aux vitraux de l'abbaye et, peut être aussi, en provenait récupération pour refonte. Il est intéressant de le comparer à ce qui est encore en place et aux nombreux fragments recueillis par M. Christian Théron, maire de La Chalade, et provenant des destructions de (1914)-(1918). Ces derniers sont relativement récents, verre sodique d'épaisseur régulière, grisaille en dégradés. La pièce la plus remarquable provient sans doute des armes de France citées plus haut, le verre est doublé bleu azur sur incolore on y voit une partie de fleur de lys gravée de façon à éliminer la couche bleue, et repeinte ensuite en jaune d'argent, technique déjà connue au (XIVème siècle), mais qui peut être d'application plus récente.

Quelques fragments récupérés récemment de l'un des trilobes du vitrail voisin de la porte d'entrée sont d'apparence plus ancienne, verre verdâtre terni par la corrosion, grisaille en quadrillé. Mais un examen approfondi révèle une imitation récente, verre sodique, corrosion très bien imitée par une pulvérisation de grisaille sur la face externe, procédé énergiquement réprouvé par Viollet le Duc, pourtant expert en imitations, et, gravé à la pointe sèche sur cette grisaille et normalement caché par les plombs, un repère de montage en écriture moderne?

Le récent démontage d'un autel dans le transept Nord ayant découvert quelques mètres carrés de sol non carrelé, l'occasion était belle de savoir ce qu'il y avait dessous. Une autorisation exceptionnelle de fouille archéologique fut obtenue pour l'été (1992). On a constater que le pavage actuel n'est pas à plus de 15 centimètres au dessus du niveau primitif, les pierres de fondation dépassent l'aplomb du mur. On trouve en dessous un important remblayage provenant des démolitions, fragments de tuiles plates, de tuiles courbes avec ou sans crochet dorsal et d'ardoises épaisses, briques de grandes dimensions identiques à celles qui, à l'extérieur de l'édifice, alternent avec les assis de Gaize. Plus bas, on découvre quelques briques de facture plus ancienne et, de plus en plus nombreux, des blocs de Gaize informes. Ils sont jointés de terre sableuse dans les couches moyennes et, plus bas, d'argile. La fouille a été stoppée vers 70 centimètres de profondeur par une forte arrivée d'eau.

Quelques vestiges intéressants ont été récupérés, fragment d'os humain ?, brique en forme d'élément de colonnette, inconnue dans l'édifice actuel et, dans les q>15 centimètres de niveau supérieur, des fragments de vitraux. Ils diffèrent des vitraux actuels et ressemblent à ceux que M. Théron a conservés, verre à la soude, grisaille en dégradés, et peuvent appartenir aussi bien au (XVIIème siècle) qu'au (XIXème siècle). Aucun fragment d'apparence plus ancienne n'a été repéré. Mais la réfection du pavage au (XIXème siècle) peut les avoir fait disparaître. Ne pouvant démonter les vitraux pour les examiner en détail, on peu malgré tout, supposer que ceux du transept droit présentent encore de parties anciennes. Mais, mis à part l'intérêt archéologique, doit on se plaindre de réparations si bien faites qu'on les confond avec les originaux.

En sortant, prendre à gauche et, dans le cimetière, contourner l'église pour voir le cloître et les bâtiments monastiques propriété privée. Ces derniers, rachetés comme biens nationaux par un gentilhomme verrier, Bigault de Parfonrut, en (1791), datent de la 2ème moitié du (XVIIème siècle).