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Glossaire - Biographies
St Pierre1 - St Pierre2
Chronologie - les Abbés
Photos

- Abbaye de Luxeuil


- Présentation
* Ordre : règle de saint Benoît, Bénédictin
* Fondation : (590)
* Fermeture : (1789)
* Diocèse : Archevêché de Besançon
* Fondateur : Saint Colomban
* Style : Architecture Gothique
* Protection : Classé Monument Historique (1862), (1875), (1980)
* Protection : Inscrit Monument Historique (1934)

- Situation
* Pays : France
* Région : Bourgogne Franche Comté
* Département : Haute Saône
* Commune : Luxeuil les Bains

- Saint Pierre

Station thermale réputée, Luxeuil doit beaucoup à sa puissante abbaye fondée au (VIème siècle) par St Colomban. La création de celle ci affirmera la puissance de la ville ce qui a permis à Luxovium, importante cité à l'époque Romaine mais déserte car complètement ruinée par les invasions barbares, de revivre. Les Sarrasins la pillent en (732), mais Charlemagne la relève et la règle de St Benoît remplace celle du créateur. Ce monastère était renommé pour son Scriptorium, actif dès le milieu du (VIIème siècle), et probablement le lieu de naissance de la 1ère écriture Calligraphique en minuscules, avec une ornementation marginale empruntée à la Grammaire Décorative de l'Irlande. Un de ses manuscrits le plus célèbre est le "Lectionnaire de Luxeuil" composé à la fin du (VIIème siècle). Le monastère est en partie classé, église St Pierre, cloître, etc. et en partie inscrit, chapelle du (XIXème siècle) au titre des Monuments Historiques.

Edifiée aux (XIIIème siècle) et (XIVème siècle), la basilique de l'abbaye St Colomban succède à une église du (XIème siècle). Des 3 tours d'origine subsiste le clocher Occidental, reconstruit en (1527), dont le couronnement date du (XVIIIème siècle). L'abside a été refaite en (1860) par Viollet le Duc. Près du côté Nord de l'église se dresse une statue moderne de St Colomban. A l'intérieur de l'édifice, remarquez le superbe buffet d'orgues porté par un Atlas posé sur le sol et décoré de médaillons sculptés. La chaire de (1806), au fin décor Empire, provient de N.D.de Paris. Du cloître des (XIVème siècle) et (XVème siècle) subsistent 3 des 4 galeries de grès rouge. L'une des baies à 3 arcades remonte au (XIIIème siècle).La salle des Moines abrite désormais le Conservatoire de la Dentelle tandis que les bâtiments Conventuels comprennent le bâtiment des moines des (XVIIème siècle) et (XVIIIème siècle) ainsi que le palais Abbatial des (XVIème siècle) et (XVIIIème siècle), devenu l'hôtel de ville de Luxeuil.

- Historique

Le monastère a été fondé par le missionnaire Irlandais St Colomban. Columban et ses disciples avaient d'abord bâti des communs au lieu dit Annegray, sur la commune de La Voivre Haute Saône. En quête d'un lieu plus propice à l'établissement permanent de sa communauté, il porta son choix sur les ruines d'un bourg Gallo Romain, Luxovium, à 12 km de là, dont les fortifications étaient encore visibles. Cette petite ville, ravagée par Attila en (451), gisait alors perdue au milieu des bois qui, depuis un siècle, avaient recouvert les lieux, mais au fond d'une vallée, les thermes construits avec un soin peu ordinaire selon Jonas de Bobbio, 1er biographe de Columban, étaient toujours debout, ce souvenir est préservé dans le nom de la ville, Luxeuil les Bains. Jonas de Bobbio donne une description précise de l'édifice, "Là, des statues de pierre, que les païens adoraient selon leur misérable croyance, se dressaient au milieu de la végétation".

Grâce aux dons d'un dignitaire de la cour de Childebert II, les moines édifièrent en lieu et place des ruines une abbaye chrétienne, comme un défi aux croyances païennes antérieures. Sous l'impulsion intellectuelle et spirituelle des moines Irlandais, l'abbaye de Luxeuil, consacrée à St Pierre, devint rapidement l'un des monastères les plus importants et les plus dynamiques de toute la Gaule. La communauté était si nombreuse que, les choeurs pouvant prendre le relai l'un de l'autre pour l'office, la "laus perennis", importée à Luxeuil depuis le monastère d'Agaunum, résonait jour et nuit. Si l'essentiel des 1ers rites observés à Luxeuil étaient issus des traditions monastiques Celtiques, qu'ils soient ou non l'oeuvre de Columban, ils furent graduellement supplantés par la Règle de St Benoît, plus formelle. Cette obédience, qui s'imposait alors dans tout l'Occident chrétien, édictait des règles précises sur le choix de l'abbé, sur les relations de l'abbé avec les moines composant la communauté, ainsi que sur les différentes charges qui pouvaient être déléguées à des moines au sein des monastères. En (603), un synode accusa Columban de célébrer Pâques selon le calendrier liturgique Celte, en réalité, il est probable que ce sont sa sévérité et le caractère inflexible de la règle qu'il avait imposée, qui lui valurent d'être cité à comparaître devant le Roi des Burgondes.

Columban fut exilé de Luxeuil sur ordre de Thierry II et de la douairière Brunehaut. Son successeur à la tête de l'abbaye fut St Eustache de Luxeuil, responsable du Séminaire, une école devenue célèbre sous la direction d'Eustache lui même puis de son successeur St Gaubert. Le rayonnement de l'école ainsi que l'autorité morale de l'abbaye de Luxeuil contribuèrent grandement à la conversion des Burgondes. Luxeuil missionna 3 délégations, 1 vers des ruines qui se trouvaient entre Milan et Gênes, à Bobbio, où Columban se proposa comme nouvel abbé, les 2 autres à St Valery sur Somme et à Remiremont. Parmi les religieux célèbres qui fréquentèrent l'abbaye de Luxeuil, il y a lieu de mentionner Conon, abbé de Lérins, qui vint y préparer la réforme de son monastère, St Wandrille et St Philibert, fondateurs respectifs des abbayes de Fontenelle et de Jumièges en Normandie, qui y méditèrent la règle qui devait devenir celle des monastères de la tradition de Luxeuil.

En (731) les Sarrasins, au cours de leur équipée à travers l'ouest de la Gaule, s'emparèrent de Luxeuil et massacrèrent l'essentiel de la communauté. Les rares survivants entreprirent de réparer les édifices, mais le monastère et la petite bourgade qui s'était établie à l'entour ne résistèrent pas à l'attaque des Normands au (IXème siècle), et fut à nouveau pillée plusieurs fois. Par la suite, tandis que le 18ème abbés, Anségise de Fontenelle, réformait le monastère, Louis le Pieux réaffirma sa charte, ordonna la réparation de l'église et du cloître, et contribua au renfort de la discipline.

A partir du (XVème siècle), l'institution d'abbés Commendataires favorisa la décadence de l'observance de la règle. Charles Quint restreignit alors le pouvoir des abbés de Luxeuil. Mais en (1634), la charge d'abbé Commendataire fut supprimée, et Luxeuil fusionna avec la Congrégation de St Vanne et St Hydulphe. A en croire un rapport de la Commission des Réguliers, rédigé en (1768), la communauté semble être redevenue florissante, et la règle respectée. Les moines furent chassés après la Révolution. Vendus comme biens nationaux, les bâtiments du monastère ont pour l'essentiel disparu sous la ville actuelle, à l'exception de la chapelle du (XIVème siècle), à la superbe architecture Gothique, et du cloître et des dépendances Conventuelles qui, jusqu'à la Loi sur les associations et à la loi de "Séparation des Églises et de l'État" en (1905), servirent de séminaire pour l'archevêché de Besançon, et ont été maintenu en état. La chapelle elle même avait servi pendant des décennies d'église diocésaine à la ville de Luxeuil les Bains.

- une Capitale Monastique

Dans l'Est une crypte Mérovingienne et 125 sarcophages très bien conservés ont été découverts dans les vestiges de l'église funéraire de l'abbaye de Luxeuil les Bains Haute Saône, l'une des plus importantes d'Europe du (VIIème siècle) au (Xème siècle). Le chantier de fouilles de l'église St Martin, d'une surface de 650 m2, au coeur de Luxeuil les Bains, a permis la découverte d'une concentration de sarcophages inégalée dans l'Est de la France. Ils sont très bien conservés, in situ, avec encore leur couvercle de pierre, a indiqué Sébastien Bully, chercheur au CNRS en charge du chantier. La crypte externe et voûtée, dite de St Valbert, du nom du 3ème abbé de Luxeuil, a été déterrée, tout aussi bien conservée que les sarcophages, ajoute t'il. Très peu de cryptes de ce type ont été trouvées en France, selon le chercheur. A partir de l'abbaye de Luxeuil, fondée à la fin du (VIème siècle), des moines, des abbés ont voyagé dans toute l'Europe pour fonder d'autres lieux de culte, explique l'archéologue. Du (VIIème siècle) au (Xème siècle), Luxeuil était une véritable Capitale Monastique qui dépassait le cadre Régional et National. C'était une véritable référence pour les monastères en Occident, ajoute t-il.

Les fouilles, débutées en (2008) et prévues jusqu'à fin Janvier (2010), ont permis d'établir la succession dans le temps de plusieurs édifices sur le même emplacement, un habitat urbain du (IIème siècle), une nécropole païenne au (IVème siècle), une basilique Paléochrétienne aux (Vème siècle) et (VIème siècle) renfermant une partie des sarcophages, et ensuite la crypte de St Valbert en (670). Reconstruite et modifiée au cours des années qui ont suivi, l'église fut finalement détruite peu après la Révolution, en (1797). Une demande de protection au titre des monuments historiques a été faite mi décembre et la valorisation de ce patrimoine dans un musée de site est en projet, a indiqué Michel Raison, Maire de Luxeuil les Bains et député UMP de la Haute Saône.

- Plan de la Basilique




"Extérieur- bleuté :
- 1 Façade Nord - 2 Façade Sud - 3 L'ancien cloître
- 4 La Porte des Moines, les clochers



"Intérieur - rouge" :
- (4) La Nef - (5) Le Jubé, la Chaire dite "de Lacordaire" - (6) Le grand Orgue - (7) Le bas côté Nord - (8) Le bas coté Sud - (9) Abside
- (10) Choeurs de moines - (11) Transept Nord - (12) Transept Sud - (13) Chapelle du St Sépulcre - (14) Sacristie - (15) Cloître.