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Glossaire - Biographies
St Pierre1 - Chronologie - les Abbés
Photos

- Bas Côté Nord

Ou collatéral de l'évangile, il n’a rien conservé de sa décoration antérieure à la Révolution, ni des tombeaux qui s’y dressaient. Les larges baies par lesquelles il est éclairé ont été percées au (XVIIème siècle), pour remplacer les étroites fenêtres Romanes qui diffusaient trop peu de lumière. Les vitraux sont du (XIXème siècle), mais ils ont été conçus dans le style de la Renaissance. Le seul ornement qui se trouve encore dans le collatéral Nord est formé d’éléments rapportés d’autres parties de l’église, il s’agit du groupe connu sous le nom de N.D.de Pitié, ensemble formé au milieu du (XIXème siècle), et qui est composé d’une Vierge Renaissance en bois peint, provenant de l’ancien jubé et d’un Christ gisant en pierre polychrome, seul personnage intact d’une "mise au tombeau" qui groupait 9 statues et qui fut détruite à la Révolution. L’ensemble qui, malgré ses origines diverses, forme un tout homogène, masque la porte qui mettait en relation l’église abbatiale avec l’église Notre Dame aujourd’hui démolie. Philippe Kahn, historien, vice Président de l'association des Amis de St Colomban.

- Bas Côté Sud

Ou collatéral de l'épître, c’est le symétrique du collatéral Nord, mais il a conservé une fenestrelle Romane, qui est la dernière à avoir subsisté dans les 2 collatéraux. S’il a la curiosité d’ouvrir la porte qui se trouve sous cette fenêtre, le visiteur pourra admirer, de l’extérieur, un joli portail Renaissance aux écussons martelés. Cette porte, dite "Porte des Moines", communiquait avec les bâtiments conventuels. Un confessionnal fait de boiseries anciennes a été placé à proximité de la "Porte des Moines". Et, au dessus des fonts baptismaux de style Gothique mais de réalisation récente, est accroché un grand Crucifix de bois (XVIème siècle) qui se dressait autrefois sur le jubé. Sa taille impressionnante n’exclut pas l’harmonie des proportions.

- l'Abside

Autel, tentures, tableaux, luminaires, tombeaux, bref tout le décor antérieur à (1789) a disparu aujourd’hui. Cependant l’abside a encore grande allure, avec ses hautes fenêtres très élégantes et le mobilier qui y a été placé. Comme elle menaçait ruine, elle fut reconstruite entièrement, sauf la 1ère travée, pendant la 2ème moitié du (XIXème siècle). Les architectes suivirent scrupuleusement le plan antérieur, réutilisant même les vieilles pierres qui pouvaient encore servir et respectant jusqu’à la légère déviation que l’on remarque par rapport à l’axe de la nef. Toutefois la chapelle Absidiale du (XVème siècle), dite confession de St Pierre, qui s’ouvrait dans le fond du choeur, ne fut pas relevée. Les hautes verrières, d’exécution moderne mais de style traditionnel, relatent dans une série de médaillons la vie des 44 Saints de Luxeuil. Un programme de rénovation, élaboré en (2007), permettra de redonner toute la splendeur de ces vitraux installés entre (1865) et (1875). L’autel, en bronze doré, a été réalisé en (1865) d’après les dessins de Viollet le Duc, ainsi que la grille du choeur, actuellement déposée, et des chapelles latérales.

Seules les stalles placées de part et d’autre de l’abside sont antérieures à la Révolution, mais à cette époque, elles occupaient les 2 1ères travées de la nef, d’où elles furent rapportées plus tard dans l’abside. Elles avaient été exécutées en (1549) pour la Cathédrale St Etienne de Besançon, elles y demeurèrent jusqu'au jour où cet édifice fut démolit, par Vauban pour construire la citadelle, en (1674). En (1693), l'abbé Charles Emmanuel de Bauffremont les rachète pour remplacer leurs anciennes stalles Gothiques. Alors on en supprima tout ce qui rappelait leur provenance canoniale pour les remplacer par des écussons aux armes de la Congrégation de St Vanne. La beauté des sculptures et la maîtrise d’exécution en font une véritable oeuvre d’art, mais la Révolution détruisit la moitié des formes.

Depuis le (XIVème siècle) la plupart des Abbés furent ensevelis sous les pavés de l'abside. Le 1er abbé déposé sous ces dalles depuis (1330) fut Eudes de Charenton, famille originaire de Charenton sur Cher. Il y avait sa place marquée, au double titre de chef du monastère et reconstructeur de l'église. Lors des fouilles de (1863) pour remplacer le dallage de l'abside le sarcophage apparu à 2m,20 de profondeur, où il demeure encore. La pierre tombale fut relevée et adossée au mur du transept Nord. D’autres Abbés furent enterrés dans le choeur, Guillaume de St Germain, abbé de (1351) à (1365), Guillaume III de Bussul, abbé de (1382) à (1416).

- la Chapelle Abasidiale

Sur un plan de la basilique établi au (XIXème siècle), on remarque la chapelle de la confession St Pierre au fond de l’abside. Cette chapelle construite au (XVème siècle) par l’Abbé Antoine de Neuchâtel servit de sépulture à un autre membre de la famille des Neuchâtel en (1572), sacristain de l’Abbaye. Elle fut détruite fin (XIXème siècle) lors de la reconstruction de l’abside qui menaçait ruine. Choeur des Religieux, il occupait l’emplacement des chaises actuellement. Le choeur, dans les Abbatiales, était l’endroit où les religieux se réunissaient pour chanter l’office. Avant le (XIIIème siècle), il occupait généralement le transept des églises, mais depuis cette époque il s’étendit dans les 1ères travées de la nef. La disposition exacte du choeur avant le (XVème siècle) n’est pas connue mais après cette époque il occupait les 2 travées hautes de la nef et était séparé de la partie basse de l’église par un jubé que venait de faire construire l’abbé Antoine de Neufchâtel. Dans la partie haute de cet avant choeur, c’est à dire au bas des degrés de l’abside, on voyait un autel plus petit que tous les autres, c’était l’autel de Prime, ainsi appelé parce qu’après le chant de Prime, vers 7 heure du matin, on y célébrait la messe conventuelle. Son ornement principal était un grand chandelier que l’on allumait lors des grandes occasions.

- Transept Nord

C’est un vaste rectangle de 37 mètres de largeur, sur lequel s’ouvrent les 4 chapelles latérales, réparties de part de d’autre de l’abside. Les grands oculus percés dans sa partie supérieure ont été garnis en (1984) de vitraux modernes dont les tonalités évoquent celles de grès local. Cet endroit était autrefois strictement réservé aux moines de l’abbaye, et c’est là que se dressaient l’autel de prime et le trône de l’abbé. Aujourd’hui plusieurs souvenirs archéologiques y ont été rassemblés. L'orgue provient de la chapelle du Séminaire du Luxeuil. Aprés restauration dans les années (1970) il servit à remplacé l'orgue principal pendant sa restauration, aujourd'hui il sert à des concerts à 2 orgues. Dans la partie Nord, les pierres tombales de 3 abbés ont été dressées contre les murs, sous les 3 lancettes ornées des armoiries des abbés qui régnèrent de (1319) à (1790), l’une de ces pierres tombales est celle d’Eudes de Charenton, qui fit achever l’église.

La pièce maitresse des divers monuments réunis à cet endroit, est sans aucun doute la statue de St Pierre, sous la forme d’un personnage assis, coiffé d’une tiare conique, cette oeuvre est datée du (XIVème siècle) et serait donc contemporaine à l’achèvement de l’église. L'emplacement de cette statue dans l'édifice est sujet à controverse, pour G. Cugnier elle était probablement déposée dans une niche du grand portail d'entrée qui fut muré en (1633), une autre hypothèse la situe dans la chapelle de la confession de St Pierre au (XVème siècle). Cette pièce après avoir été mutilée pendant la Révolution et mise hors de l'édifice, erra aux alentours de l'église, jusqu'en (1875). Le curé Jeanroy, la plaça où nous la voyons aujourd'hui après avoir fait restaurer ses 2 bras. De chaque côté de cette statue se dressent 2 termes de pierre, vestiges d’un tombeau abbatial du (XVIème siècle). D’autres vestiges de monuments funéraires ont également été déposés dans cette partie du transept.

les Chapelles du transept Nord

Les 2 chapelles, du Sacré Coeur et de la Vierge, n’ont plus rien qui puisse retenir l’attention, si ce n’est les fenestrelles Romanes qui les éclairent. Les mosaïques des chapelles latérales sont du (XIXème siècle). Le mur de séparation des 2 chapelles laisse apparaitre l'évolution de la construction de ces chapelles. Chapelle St Blaise puis Ste Gertrude et aujourd’hui du Sacré Coeur de Jésus. La mosaïque date de la fin du (XIXème siècle) et malgré sa luminosité elle dépareille avec le style de l’édifice avant cette transformation sa décoration était en l’honneur de St Blaise et Ste Gertrude.

La chapelle de la Ste Vierge, appelée ainsi par les moines, mais quelquefois aussi désignée par eux sous le nom de, chapelle du Reliquaire. L'abbé Antoine de la Baume en avait fait, au début du (XVIIème siècle), le sanctuaire des reliques. Le retable portait une statue de la Vierge tenant l'enfant Jésus, de hauteur naturelle et de pierre peinte. A sa droite et à sa gauche, on voyait St Colomban et St Eustaise ainsi que 2 crédences de pierre fermées par une grille. C'étaient les armoires aux reliquaires. Le mobilier était encore visible au (XVIIIème siècle) comme l'atteste un procès verbal de (1733) conservé aux archives de la Haute Saône. Antoine de la Baume et son neveu Philippe, qui lui succèda sur le siège Abbatial, voulurent tous les 2 avoir leur sépulture dans le caveau de cette chapelle. Leurs corps s'y trouvaient encore à la fin du (XIXème siècle) lors des travaux de restauration.

- le Transept Sud

Il réunit quelques pierres tombales dont 2 particulièrement remarquables, chacune dans son style, l’immense pierre tombale de chevalier Hugues Perdris, décédé en (†1355), frère de Thiébaut, gardien de la terre abbatiale pour le compte des Rois de France, cette pierre est placée sous la fenêtre. L’autre monument est celui qui se trouve à droite de la porte de la sacristie et qui couvrait la tombe d'Edmet Carpet, prêtre de Luxeuil, la richesse de la décoration, l'élégance du dessin en sont propres au (XVème siècle).

"A gauche représentation de la pierre tombale du chevalier Hugues Perdris (XIVème siècle)"

"A droite représentation de la pierre tombale d’Edme Carpet (XVème siècle)"

Toutes ces pierres tombales proviennent de l’ancien cimetière ou du dallage de l’église, elles ont été relevées au (XIXème siècle) afin de les préserver de l’usure. Cependant, il est une tombe qui est toujours en place dans le pavé de la basilique, et dont l’emplacement marqué par une dalle de marbre bleu située au bas des degrés de la 1ère chapelle à droite de l’abside, c’est celle de Dom Benoît Dard, religieux mort en odeur de Sainteté, en (†1707).

- les Chapelles du transept Sud

Chapelle St Joseph autrefois chapelle St Nicolas, Patron de la Lorraine voisine. Lors des réparations de (1862), la pioche des ouvriers heurta au pied du mur séparatif de l’abside, et en pleine terre, un squelette couché parallèlement au mur, les pieds tournés vers l’Orient. Prés de la tête, on découvrit la volute d’une crosse Abbatiale, à laquelle étaient encore attachés quelques lambeaux de tissus qui l’avait ornée, la hampe étant en bois, avait été consumé par le temps C’étaient les restes mortels et la crosse de l’abbé Aymon de Mollain, mort en (†1382) et inhumé dans la chapelle. La crosse Abbatiale, recueillie par la municipalité de Luxeuil à cette époque, elle fut vendue au musée du Louvre en (1864).

Chapelle St Colomban, auparavant de St Pierre aux (XVIIème siècle) et (XVIIIème siècle), de St Benoît au (XVIème siècle), de St Etienne. Statue de St Colomban dans la chapelle. la châsse de St Colomban, exécutée pour le retour des reliques du Saint en (1924). Il s’agit d’une chapelle d’inspiration Gothique qui abrite le coffret renfermant les reliques du Saint. Sur la base sont figurés les écussons des villes qui touchèrent à l’histoire du monastère Luxovien. Aux 4 coins, des statuettes symbolisent les diverses activités des moines, et une représentation du Saint couronne l’ensemble. La relique du Saint est enchâssée dans un coffret dont la forme est inspirée du tombeau de St Colomban dans la crypte de Bobbio. Les Saints de Luxeuil sont représentés sur le pourtour. La châsse fut dessinée par Pierre Dié Mallet, peintre et statuaire lorrain (1895)-(1976) et réalisée par les Etablissements Th. Klem de Colmar en Alsace. Aujourd'hui, pour éviter les dégradations, la châsse est entreposée dans un endroit non accessible aux visiteurs. Dans la chapelle St Colomban, une statue moderne de St Gall et son Ours, exécutée par Claude Grange, offerte par la paroisse de St Gall à la paroisse de Luxeuil. La statue et le reliquaire de St Gall, ont été reçus officiellement à Luxeuil lors des fêtes internationales de (1950).

- Collatéral Sud

Dans la 1ère travée du collatéral Sud se trouvait la chapelle du St Sépulcre signalée dans le procès verbal de (1733). Elle fut construite aux frais de Dom Philippe de Rennes, l'un des religieux de l'Abbaye, à l'époque de la Renaissance on retrouvera dans cette chapelle une mise au tombeau dont un élément, la table du Christ couché, se situe dans le collatéral Nord devant la Vierge de Pitié. Le sous sol de la chapelle du sépulcre était occupé par un charnier, la pierre qui en ferme l'entrée est aujourd'hui dressée contre le mur. Une date incomplète est gravée "16.." sur une face alors que sur l'autre face est gravé "Vigilate...nescitis diem neque horam". Nous avons visité ce caveau en (1879), longueur 2m,33, largeur 0m,90 profondeur 1m,60, aprés avoir enlevé les matériaux de démolitions qui y avaient été jetés depuis plusieurs années, nous sommes arrivés à une couche de terre noirâtre qui renfermait des ossements mèlés à de la chaux. Nous nous sommes ainsi assuré que les moines, qui n'avaient point l'honneur d'une sépulture à part, étaient déposé là, sans cercueil, vêtus seulement de leur robe, pour y dormir leur dernier sommeil. C'était là, la fosse commune du monastère, lorsque le nombre de corps y était trop considérable, ce charnier était vidé, et les ossement desséchés étaient portés dans les combles de l'église au dessus des voutes des collatéraux. Lors des travaux de (1860), l'architecte Grandmougin accompagné de plusieurs ouvriers constatèrent ce dépot surtout au dessus du collatéral Nord.

- la Sacristie

Une large porte en plein cintre donne accès à la sacristie, dont l’architecture et le mobilier sont absolument remarquables. Cette salle fut construite en (1664) avec les pierres de l’ancienne sacristie Gothique. Sa voûte surbaissée aux nombreuses nervures lui confère un cachet très élégant. Quant aux magnifiques boiseries, elles furent reconstituées grâce à d’anciens panneaux. 2 reliquaires de bois doré, datant du (XVIIIème siècle), placés sur une armoire, sont les seuls souvenirs du trésor de l’abbaye, ainsi qu’un ornement sacerdotal, que la tradition attribue à Bossuet, le grand orateur serait venu travailler à la riche bibliothèque de l’abbaye et aurait, dit la légende, laissé cet ornement de velours brodé d’or, pour remercier les moines de leur hospitalité.

- Basilique au XXème siècle

En (1926), l’église paroissiale fut élevée au rang de basilique mineure avec promulgation de la bulle papale et bénédiction des insignes, le pavillon et le beffroi. Quand le souverain pontife veut honorer une église, il lui donne le titre de Basilique. Les gloires du passé de Luxeuil que les fêtes de St Colomban ont contribué à remémorer justifient cette distinction.

- le Cloître

Enfin la visite de l’église s’achève tout naturellement par celle du cloître, du (XVème siècle), auquel on accède directement par la porte de la dernière travée du bas côté Sud. Car l’église, temple de prière, et le cloître, endroit de méditation, étaient indissociables chez les moines qui, pendant (XII siècles) peuplèrent ces lieux dont la simple beauté contribuait à l’élévation des âmes et qui continuent à faire la gloire de Luxeuil. Le 1er cloître construit en (1279) fut détruit par un incendie, il reste peut être les gouttières de la toiture qui s'adossaient à l'extérieur du mur du bas côté Sud de l'église. Il fut reconstruit à l’emplacement actuel en 3 étapes de (1440) à (1449) en commençant par l’aile Nord, l’aile Orientale puis les ailes Méridionale et Occidentale. Acheté par la ville en (1794), la galerie Occidentale fut détruite ainsi que les fenestrelles à l’exception d’une seule travée qui nous permet aujourd’hui de rêver de son aspect d’autrefois. En (2010), les travaux de rénovation de la toiture du cloître sont entrepris. Une couveture en laves, couverture en grès typique du pays recouvre le toit des cloîtres.