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- l'Abbatiale
L'ancienne Eglise Abbatiale est maintenant dédiée à St Denis, qui a toujours été le Saint patron de la paroisse de Morienval. Irrégulièrement orientée Nord-Est - Sud-Ouest, l'église St Denis est bâtie selon un plan symétrique et globalement Cruciforme, qui malgré les différents remaniements le reste toujours à l'exception de la Chapelle Gothique Primitive qui prolonge le croisillon Nord vers le Nord. Un déséquilibre existe entre les élévations Nord et Sud de la Nef, et les bas côtés Nord et Sud ne sont plus identiques bien qu'ayant la même longueur et largeur. L'église se compose d'un Narthex d'une travée accompagné de 2 Collatéraux, d'une Nef de 3 travées Barlongues accompagnée de 2 bas côtés étroits, d'un Transept dont les travées sont plus profondes que larges et dont la croisée est légèrement plus grande que les Croisillons, d'une Chapelle d'une travée prolongeant le Croisillon Nord vers le Nord, de 2 réduits rectangulaires s'ouvrant depuis les Croisillons vers l'Est, flanquant la 1ère travée du Choeur, de 2 Absidioles orientées flanquant les réduits, d'un Choeur comportant une travée droite Barlongue et une abside en Hémicycle, et d'un pseudo Déambulatoire de 4 travées. La travée centrale du Narthex est l'ancien Porche et supporte la tour Occidentale couverte d'un toit à la hache. Son 1er étage est ouvert sur la Nef et forme une tribune. Les réduits flanquant le Choeur ne sont autres que les bases des tours du Choeur, qui sont en effet de plan rectangulaire. Il n'y a plus de Sacristie. Le dénivelé est extérieurement de 7 mètres entre la façade Occidentale et le Chevet, et malgré le remblai, le sol du Choeur se situe plus bas que le sol de la Nef.
L'Abbatiale est dans la tradition Carolingienne, qui se traduit par la tour de Façade, le Transept bas aux Croisillons plus bas que la Croisée, les tours du Choeur et le Chevet primitif en échelons, comportant 5 espaces cloisonnés alignés sur la ligne Orientale du Transept, les Absidioles, les réduits sous les Clochers et le Choeur. Les 3 tours confèrent à l'édifice un aspect majestueux. Morienval est aussi renommée par la belle sculpture des Chapiteaux de la Nef et du Choeur, contemporains de leur construction. Dans un style archaïque, empreint d’influences Celtes et Mérovingiennes, motifs géométriques et végétaux offrent un décor d'exception. L'église de Morienval est une pionnière, l'Abside représente l'un des 3ers exemples de l'emploi de l'arc brisé dans l'Oise, avec les églises de Rieux et de Villers St Paul, et la voûte de la travée droite du Choeur antérieure à (1130) montre le 1er emploi d'un profil Torique composé sur une voûte d'Ogives dans l'Oise, en l'occurrence 2 tores encadrant une arête et placés sur un bandeau. Morienval ne possède pas la voûte d'Ogives la plus ancienne de l'Oise, mais la voûte du Choeur se trouve parmi les 20 voûtes les plus anciennes du Département, une datation à plus de 10 ans près n'étant pas possible pour tous les cas. Les 4 voûtes du pseudo Déambulatoire sont souvent considérées comme les plus anciennes voûtes d'Ogives d'un Déambulatoire au Nord de la France, sauf qu'il ne s'agit pas de voûtes d'Ogives dans le sens propre du terme.
L'église possède 2 accès, tous les 2 sur la façade Occidentale, le Portail principal sous la tour Occidentale et le Portail latéral dans le mur de son Collatéral Nord. L'ancien Porche sous la tour possède une voûte d'arêtes refaite à l'époque moderne mais déjà ancienne. Le Collatéral Nord du Narthex est voûté d'Ogives depuis le milieu du (XVIème siècle), et il en va de même de la Nef et de la croisée du Transept. Ce sont des voûtes d'Ogives simples à 4 branches, sauf au dessus de la croisée, où l'on trouve une voûte à liernes et tiercerons. Le bas côté Nord est voûté d'arêtes depuis (1880). Le bas côté Sud est simplement plafonné et les croisillons ont des voûtes en berceau de charpente qui sont lambrissées. Les Absidioles sont voûtées en cul de four, et les réduits sur les clochers Orientaux sont voûtés en berceau comme le fut la travée droite du Choeur jusqu'aux années (1120). Depuis, cette travée est voûtée d'Ogives. L'Abside a été dotée d'une nouvelle voûte en cul de four renforcée par 2 nervures en (1900)-(1903) qui remplace sa voûte d'Ogives du milieu du (XIVème siècle) mais correspond à la disposition d'origine. Enfin, le Pseudo Déambulatoire est recouverte par des semblants de voûtes d'Ogives, qui historiquement ne peuvent pas être considérées comme Protogothiques et encore moins Gothiques. Ainsi, l'on trouve 5 types de voûtement et 2 types de plafonds réunies dans une même église.
- Façade Ouest
La Façade Occidentale est dominée par une tour du début du (XIIème siècle), de 40 à 50 ans plus jeune que les tours jumelles à l'Est. La façade est déséquilibrée et elle n'existe sous la forme actuelle que depuis les restaurations de la fin du (XIXème siècle), car le pignon du Collatéral Sud n'était pas libre jusqu'à la démolition du bâtiment Conventuel ruiné du (XIIème siècle), et il a été construit sous Paul Selmersheim. Le mur Septentrional du bâtiment mentionné était perpendiculaire au clocher et s'arrêtait immédiatement à droite du Portail dans son rez de chaussée, ce qui explique que ce portail est toujours désaxé sous son arc de décharge. Il date dans sa forme actuelle du (XVIIIème siècle) et n'a pas été soigné, car les religieuses entraient dans l'église par le bas côté Sud qui était contigu à l'aile Nord du Cloître, ou par le bâtiment Conventuel démoli qui communiquait également avec l'église. Bien que les 2 bas côtés de la Nef soient recouverts par des toits en appentis prenant appui contre la Nef, les Collatéraux du clocher Porche possèdent des toits en bâtière indépendants, perpendiculaires à l'axe de la Nef au Sud et parallèles au Nord. S'y trouve le portail bâti sous Anne I Foucault en (1608), dans le style de la Renaissance Finissante. Son état de dégradation s'explique par l'emploi de pierres de Bonneuil en Valois qui sont souvent trop tendres. 2 Paires de colonnes Toscanes soutiennent les restes d'un entablement décoré d'une frise de triglyphes, et les vestiges d'un fronton brisé orné d'enroulements. Au dessus du portail, une statue bûchée trône toujours dans sa niche, et entre les colonnes, 2 autres statues sont logées, dont une Vierge à l'Enfant. Au Nord, une tourelle d'escalier ronde est accolée au Collatéral et permet l'accès à ses combles, et de là, au clocher.
Le clocher s'élève au dessus du porche du milieu du (XIème siècle), mais extérieurement plus rien n'est visible de cette époque reculée. Le Porche était flanqué de la partie antérieure de la Nef Carolingienne, les fouilles du début du (XXème siècle) ont prouvé, mais l'on suppose que ses faces Nord et Sud étaient à l'air libre après la construction de la Nef actuelle au début du 4ème ¼ du (XIème siècle). Eugène Lefèvre Pontalis pense que le maître d'oeuvre avait prévu de prolonger les bas côtés vers l'Ouest jusqu'à la façade Occidentale du Clocher Porche, mais que ce projet n'aurait pas été mené à terme. Ce n'aurait été que sous Anne II Foucault que les Collatéraux du Porche auraient finalement été construits. En (1908), Paul Selmersheim veut encore les démolir pour restituer l'état d'avant (1652). La tour devait initialement être coiffée d'un toit en bâtière à l'instar de celle de l'église St Rémi d'Orrouy, qui est une réplique de la tour de façade de Morienval. Jusqu'au 1er étage inclus, elle est épaulée par des contreforts d'angle plats qui se retraitent après le 1er étage, percé seulement d'une petite baie plein cintre. Le 2ème étage est percé de 2 larges baies en plein cintre gémelées par face, qui s'ouvrent sous des archivoltes supportées par des colonnettes à Chapiteaux. Les fenêtres ne sont décorées que d'impostes, mais elles devaient initialement ressembler à ceux du 3ème étage. Un cordon de Billettes surmonte les Archivoltes et sépare visuellement le 2ème du 3ème étage. Comme il n'y a plus de Contreforts à ce niveau, le maître d'oeuvre en a profité pour agrémenter les angles de colonnettes à Chapiteaux, qui se partagent le tailloir avec les Chapiteaux extérieurs des Archivoltes. Ces dernières sont identiques à celles du 2ème étage. Quant aux Fenêtres, elles sont subdivisées en 2 étroites arcatures plein cintre formées par 3 Colonnettes supportant un Tympan. La Corniche qui termine l'étage supérieur du clocher est ornée d'une torsade et d'un rang de fleurs de violettes, souvent désignées par erreur comme étoiles gravées en creux, et repose sur des Modillons décorés de 3 Billettes ou de Masques. Le vocabulaire décoratif des Chapiteaux comporte des volutes d'angle, des cannelures et des entrelacs en faible relief.
- l'Intérieur
On entre dans l'église par le portail sous le clocher en descendant quelques marches et se trouve dans le porche du milieu du (XIIème siècle). Il est bien conservé à l'intérieur, mais la voûte d'arêtes a été refaite à l'époque Moderne. Elle devrait correspondre ici à la disposition d'origine. 2 arcades en plein cintre agrémentées seulement d'impostes avec un décor de triangles excavés s'ouvrent dans les 2 Collatéraux du Narthex, et une 3ème Arcade sans décor aucun donne accès à la Nef. Lui succède une autre Arcade largement ouverte, et l'espace entre ces 2 arcades est surmonté par une Tribune en pierre qui fait partie intégrante du Narthex, et n'est donc pas considérée comme un ajout postérieur. La partie postérieure de la Tribune est formée par le 1er étage du Clocher, mais fermée aujourd'hui par des lattes en bois. Il faudrait par ailleurs une échelle pour accéder à la Tribune par la courte tourelle d'escalier en encorbellement, dont la porte se situe à plus de 2 mètres au dessus du niveau du sol. Une étroite meurtrière éclaire cette tourelle depuis le Collatéral Sud du Narthex. Les Collatéraux du Narthex sont défigurés par les contreforts des murs gouttereaux de la Nef, le maître d'oeuvre n'ayant cherché aucun subterfuge pour les dissimuler. Au Sud, où le Collatéral est simplement plafonné, le Contrefort est particulièrement bien reconnaissable comme tel. Au Nord, la voûte d'Ogives aux nervures prismatiques date du milieu du (XVIème siècle) comme le permettent de conclure les initiales (A).(F). elle est contemporaine des voûtes de la Nef et de la Croisée. Une colonnette subsiste du milieu du (XIème siècle) et montre que la Nef Carolingienne incluait le Narthex. Les Collatéraux communiquent avec les bas côtés par des arcades en plein cintre qui remontent à la construction de la Nef et des bas côtés actuels. Au Nord, seul le Chapiteau côté Sud est authentique, au Sud, l'Arcade représente un vestige du bas côté Sud Roman.
Le bas côté Nord garde son caractère Roman contrairement à son homologue au Sud, mais comme déjà signalé, le mur du Nord avec ses 3 Chapiteaux ne date que de (1880), et seules les grandes Arcades du Nord y compris les Chapiteaux Méridionales des doubleaux intermédiaires du bas côté remontent réellement aux années (1070)-(1080). De toute façon, même avant la reconstruction sous Paul Selmersheim, le bas côté Nord avait déjà été remanié plusieurs fois. Avec le Narthex qui délimite la Nef à l'Ouest, les grandes Arcades du Sud, sans les piliers et l'arc triomphal vers la Croisée du Transept, c'est en même temps la plus importante composante authentiquement Romane de la Nef. Ces 3 Arcades en plein cintre sont à double rouleau et largement ouvertes. Elles reposent sur des piliers de plan cruciforme, auxquels 4 ½ colonnes à Chapiteaux sont adossés. Du côté de la Nef, ces demi colonnes montent jusqu'au sommet des murs, ce qui n'est plus visible que depuis les combles du fait de la présence des voûtes d'Ogives du milieu du (XVIIème siècle). Elles s'amortissent de façon conique, sans Chapiteau, et l'on suppose qu'elles avaient vocation de servir de Contreforts intérieurs. Les demi colonnes regardant vers les grandes Arcades supportent le rang de claveaux inférieur des grandes Arcades moyennant 2 gros Chapiteaux. Finalement, les demi colonnes à Chapiteaux regardant vers le Nord supportent des doubleaux intermédiaires ou arcs diaphragmes, comme l'on peut les voir également dans l'église de Villers St Paul.
- les Chapiteaux
Les Arcs diaphragmes sont à un seul rang de Claveaux et retombent également sur les Chapiteaux de demi colonnes du côté Nord, les demi colonnes étant adossées à des Pilastres. Le pilier à la fin des grandes Arcades du Nord, c'est à dire la pile Nord-Ouest de la Croisée du Transept, est dépourvu de Chapiteaux du côté du bas côté et des grandes Arcades. L'arcade faisant communiquer le bas côté avec le Croisillon Nord n'est décorée que d'impostes et est identiques aux arcades au Nord et au Sud de la travée centrale du Narthex. En somme, restent donc 7 Chapiteaux des années (1070)-(1080). Bien que peu nombreux, ils ont contribué à la célébrité de Morienval car leur vocabulaire ornemental est antérieur au développement du décor Géométrique en Normandie. Ils reflètent de vieilles traditions préromanes et même Préromaines. L'on peut voir des motifs en spirale, des effets de vannerie, des bandeaux de feuillages ciselés et des triangles creusés en biseau, qui évoquent l'art Celte et les bijoux Mérovingiens. Ces motifs avaient sans doute survécu dans l'art populaire. Les sculpteurs de ces chapiteaux étaient toutefois des artisans confirmés, car la forme des corbeilles est régulière et très affirmé, et suit encore globalement des modèles remontant dans l'antiquité. L'on voit également des pédoncules, de grosses volutes, des masques et dans un cas, 2 chevaux accouplés. Certains chapiteaux présentent un décor sur 2 niveaux, et la partie inférieure comporte dans ce cas une collerette de petites feuilles dressées ou de crossettes juxtaposées, ce qui pour Anne Prache serait une réminiscence du Chapiteau Corinthien. Soigneusement travaillés et avec des contours arrondis, ces Chapiteaux sont loin du tracé un peu sec et schématisé des Chapiteaux Normands de la même époque.
- la Nef
Avec seulement 3 travées, la Nef est assez courte, les Religieuses se tenant dans la Croisée du Transept et le Choeur pendant les offices. La Nef mesure 7 mètres 42 de large alors que la Nef Carolingienne atteignait une largeur de 9 mètres 33 et avait des murs épais de 1 mètre 04 . Quand Anne Prache dit que la Nef Carolingienne a été munie de bas côtés vers le milieu du (XIème siècle), elle commet donc une erreur. Du temps que la Nef était simplement plafonnée, elle devait ressembler aux Nefs des églises de Berneuil sur Aisne, de Berny Rivière, de Deuil la Barre, de Montlevon, d'Oulchy le Château ou de St Germain des Prés. L'architecture est aujourd'hui un curieux mélange de Roman et de Gothique Flamboyant Tardif, car à ce style se rattachent les voûtes d'Ogives bâties sous Anne I Foucault bien que l'architecture classique règne à l'époque de leur construction. Les nervures sont Prismatiques, il n'y de Formerets qu'au Nord et les Clefs de Voûte sont des écussons ou des couronnes de feuillages. Au Nord, les Ogives et doubleaux retombent sur des tailloirs sans Chapiteaux supportés par les demi colonnes Romanes, bien que ces dernières se continuent encore au delà des voûtes jusqu'au sommet des murs. Au Sud, les tailloirs sont supportés par des culs de lampe décorés de godrons et de 2 formes rondes. Les fenêtres hautes côté Nord ont été restituées par Paul Selmersheim en (1878)-(1880). Au Sud, les fenêtres restent dans leur forme qu'on leur a donné au (XVIIème siècle). Les piliers du Sud ont été entièrement remplacés au (XVIIème siècle), mais il s'agissait d'une reprise en sous oeuvre successive et les Arcades proprement dites restent Romanes. Dominique Lebée prétend que les Arcades elles mêmes auraient été reprises en sous oeuvre, ce qui n'est pas correct. La 1ère grande Arcade du Sud conserve ainsi un Chapiteau Roman côté Ouest. Le bas côté Sud a perdu son intérêt archéologique, mais il peut surprendre que l'architecte du (XVIIème siècle) ait de nouveau élevé des arcs diaphragmes et qu'il n'a pas pris de dispositions pour un voûtement, alors que le Collatéral Nord du Narthex et la Nef venaient d'être voûtés. Quant à l'arc Triomphal, c'est une large arcade en cintre surbaissé qui retombe sur 2 paires de colonnes à Chapiteaux, qui sont contemporaines du Transept et donc un peu antérieures à la Nef actuelle. Les Chapiteaux ressemblent à ceux du bas côté Nord mais sont devenus difficilement lisibles. L'arc triomphal se démarque par les 5 arcatures aveugles qui le surmontent. Ce ne sont pas les fenêtres qui éclairaient jadis la Croisée du Transept, qui ne prenait le jour que par le Nord et par le Sud. La vocation des arcatures est plutôt un allégement de la structure. Quant au dallage du sol, il est essentiellement constitué par des pierres Tombales dont les plus anciennes remontent au début du (XIIIème siècle), mais elles sont presque entièrement effacées.
- la Croisé du Transept
Le carré du Transept remonte en partie à la 1ère campagne de construction de l'époque Romane, comme tout le Transept, les travées droites du Choeur et les tours jumelles. Comme déjà signalé, le jour entrait dans la Croisée par 2 fenêtres au Nord et 2 fenêtres au Sud, au-dessus des arcades vers les Croisillons, près des angles des murs. Une telle disposition se rencontre également dans l'église St Etienne de Beauvais et l'église St Michel et St Vaast de Catenoy. Mais l'aveuglement des baies par le rehaussement des Croisillons n'est pas la seule modification que le carré du Transept a connu. Eugène Lefèvre Pontalis a découvert que les arcades primitives se sont effondrées quelques décennies après l'achèvement, ce qu'il explique par une ouverture de près de 7 mètres et par un seul rang de Claveaux. L'arcade vers le Choeur aurait été la 1ère à avoir été reconstruite pendant la 1ère moitié du (XIIème siècle), lorsque la travée Droite du Choeur a été voûtée d'Ogives. Elle est désormais en arc brisé et adopte un profil dérivé des Ogives de cette voûte. Les 2 Tores encadrent non une arête mais de petits disques empilées les unes sur les autres suivant 2 axes différents, et un cordon de petites Rosaces accompagne ce curieux décor du côté Est. Un doubleau secondaire la flanque du côté de la Croisée, et elles repose donc sur 2 colonnes et 2 colonnettes à Chapiteaux. Antérieurs à (1130) ou même à (1120), ils sont d'une facture Romane, même si l'arcade vers le croisillon Nord a été rebâtie une 2ème fois à l'époque Moderne. Les 3 autres arcades conservent leur caractère Primitif Roman, et comme l'Arc Triomphal, elles retombent sur 2 paires de 2 colonnes aux Chapiteaux Gémelés. Les Tailloirs étaient initialement tous garnis de hachures en zigzag ou d'étoiles gravées en creux, comme les impostes du Narthex, ainsi que ceux des arcades reliant les croisillons aux bas côtés.
L'absence de Chapiteaux sur ces arcades et l'unique rang de Claveaux indiquent bien le milieu du (XIème siècle), quand l'emploi de Chapiteaux était encore extrêmement restreint. Les voûtes en berceau de planches ne datent que de (1614). Les Croisillons étaient initialement simplement plafonnés, et avaient le même aspect que ceux de l'église St Lucien de Montmille ou de l'église St Jean Baptiste de St Léger aux Bois. L'éclairage est initialement assuré par une baie en plein cintre dans le mur Occidental et 2 baies identiques dans les murs des extrémités Nord et Sud, les fenêtres du Nord ayant disparu avec la démolition du mur pour la construction de la Chapelle de la 2ème moitié du (XIIème siècle). Elle est surtout remarquable pour les arcatures en plein cintre qui allègent les soubassements des fenêtres. La chapelle est aujourd'hui fermée par une grille et contient la plupart des statues et oeuvres d'art de l'église. Au niveau du rez de chaussée, les murs Orientaux des Croisillons sont entièrement occupés par les arcades des Absidioles et des réduits sous les Clochers. Le décor se résume ici une fois de plus à des impostes gravés. Les Absidioles sont percées d'une unique fenêtre plein cintre donnant sur l'Est. Les réduits sous les tours jumelles servent aujourd'hui de Sacristies et de débarras. Au dessus de leurs arcades, des baies en plein cintre servent d'accès à l'intérieur des Clochers, qui ne disposent point de tourelles d'escalier. Si le Croisillon Sud est aujourd'hui plus proche de son état d'origine en raison de la présence de la Chapelle à l'extrémité Nord du Transept, c'est en réalité le Croisillon Sud qui est le plus authentique. Au Sud, il n'y a guère plus le mur Oriental avec l'Absidiole qui remontent réellement au milieu du (XIème siècle).
- le Choeur
Le Choeur se compose d'une travée droite et d'une Abside en Hémicycle, dont l'élévation est à 2 étages avec les grandes arcades du Pseudo Déambulatoire datant de (1115) environ et les fenêtres hautes restituées par Selmersheim. La Travée Droite du Chœur est dépourvue de fenêtres, car les murs qui la délimitent au Nord et au Sud sont ceux des clochers. Les amorces de la voûte en berceau ont été conservées et expliquent que les murs latéraux semblent s'incliner sous les lunettes de la voûte, au Nord et au Sud. Comme d'habitude à la période Romane, les Chapiteaux recevant la retombée des ogives sont placés en biais. Le profil de l'arcade vers la Croisée a déjà été décrit, il montre au centre un motif très original et s'accompagne d'une frise de petites rosaces. La même frise encadre les ogives et aide à dissimuler le large bandeau sur lequel les 2 tores encadrant une arête ont été posés. Ce profil a connu une large diffusion dans l'Oise car il s'accommode à des Ogives relativement larges, de 30 cm environ, et leur donne une certaine élégance. Les frises le long des Ogives restent toutefois l'exception. La Clef de Voûte proprement dite n'est ornée que d'une toute petite rosace au croisement des arêtes, mais dans les écoinçons, les 4 figures symboliques de l'Apocalypse ont été représentées grossièrement, "l'Ange, l'Aigle, le Boeuf et le Lion", qui font également partie des attributs des 4 Évangélistes.
Quant au doubleau vers la Voûte en cul de four de l'Abside, son profil est d'un méplat entre 2 boudins. Ce doubleau repose sur les Chapiteaux de 2 colonnes, qui accompagnent les colonnettes plus fines correspondant aux Ogives. La voûte en cul de four n'a pas de nervures du côté du doubleau et ne donne pas lieu à des colonnettes à Chapiteaux de ce côté, il n'y en a que 2 , entre la 1ère et la 2ème ainsi qu'entre la 3ème et la 4ème Arcade du Pseudo Déambulatoire. Cette disposition est conforme aux constats effectués lors des fouilles de (1900). Les voûtes en cul de four nervurées sont assez rares mais Morienval n'est pas le seul exemple dans la région, l'on peut notamment citer les églises "St Quentin de Berzy le Sec, St Rémy de Bruyères sur Fère, Saint Josse de Parnes et Notre Dame de Saint Clair sur Epte". Les Chapiteaux de ces 2 nervures sont des créations de (1900)-(1903), mais quelques uns des tambours sont authentiques. Il est frappant que l'étage des grandes arcades compte un nombre pair d'arcades, en l'occurrence 4 , si bien qu'aucune arcade ne situe dans l'axe de l'édifice. Les fenêtres hautes sont par contre au nombre de 3 . L'on suppose que les Travées du Déambulatoire seraient devenues trop petites en portant leur nombre à 5 , et un nombre de 3 aurait exigé une forme trop inclinée des voûtes. En tout cas, 3 fenêtres hautes se trouvent ainsi encadrées par les 2 nervures du cul de four, alors qu'il n'y a qu'une seule fenêtre à Gauche et à Droite. Ces fenêtres sont situées plus hautes que les ouvertures du côté de l'Abside, décorées par de gros tors, et le dénivelé est compensé par des gradins. La dimension des fenêtres est importante pour l'époque Romane, mais il n'y a pas le double ébrasement caractéristique de la 2ème moitié du (XIIème siècle).
- le Pseudo Déambulatoire
Le Pseudo Déambulatoire a été édifié par un maître d'oeuvre inexpérimenté comme le montrent ses nombreux irrégularités. Les travée sont plus étroites et leurs Arcades en tiennent une forme en Tiers Point, alors que la 2ème Arcade est en cintre brisé et la 3ème en plein cintre. Les travées ne sont pas non plus Symétriques, la courbe des Arcades n'est pas toujours équilibrée, et les nervures ne se croisent pas au centre des Voûtes. Les 3 supports du côté de l'Abside ne sont pas tous identiques. Le 1er et le 3ème se composent d'un petit massif central cantonné d'une colonne aplatie et de 3 Colonnettes, qui se partagent un même tailloir, la 1ère correspond à la nervure du cul de four, 2 autres aux grandes Arcades et la dernière aux doubleaux séparant les travées du Déambulatoire. C'est une disposition qui n'a rien d'inhabituel, sauf que la colonnette supportant le doubleau est dépourvue de Chapiteau et insérée entre les 2 autres colonnettes. Le 2ème support n'est qu'une seule colonne isolée, ce qui correspond également à de nombreux Déambulatoires proprement dits, où l'on peut trouver une alternance entre supports forts et supports faibles, et une recherche de diminuer le nombre de supports pour faire apparaître le Déambulatoire plus léger et plus élégant. La colonne isolée a été reconstitué par Paul Selmersheim et remplace un fût du (XVIIème siècle), mais le Chapiteau d'origine a été retrouvé.
Les Claveaux des grandes Arcades sont moulurés d'un gros boudin dégagé. Par contre, les doubleaux en plein cintre surhaussé entre les travées ne sont pas décorés, et les angles sont simplement Chanfreinés, ce qui est un Archaïsme qui se trouve encore fréquemment dans les bas côtés jusqu'à la période Gothique Primitive. Les particularités du Pseudo Déambulatoire sont l'extrême étroitesse des doubleaux et le nombre élevé de supports contre le mur du Chevet. L'on y trouve des groupes de 7 colonnettes à Chapiteaux, 1 pour le doubleau, 2 pour les Ogives, 2 pour les Formerets et 2 pour les Boudins qui entourent les fenêtres extérieures, par ailleurs toutes en plein Cintre. Il n'y a pas de Chapelles Rayonnantes mais des Piscines ont été ménagées dans les murs à l'époque Moderne, ce qui permet de conclure que de petits autels avaient été disposés contre le Chevet et que des messes de fondation ont été célébrées dans ces espaces si exigus. Les Chapiteaux ont des proportions proches de ceux des grandes Arcades du Nord de la Nef, sauf que celles des colonnettes sont plus fines, et l'on retrouve plusieurs motifs rencontrés dans la Nef, comme les motifs de vannerie entrelacée, de palmettes et de tiges enroulées. Les Godrons indiquent cependant une date plus récente. Comme nouveaux motifs, s'ajoutent de gros oiseaux adossés, dont les têtes se détachent aux angles supérieurs, des masques placés en angle, prolongés par des tiges entrelacées, et un cheval entouré de feuillages. Sur les 36 Chapiteaux au total, 4 sont neufs et un a été restauré. Les Tailloirs présentent un décor plus varié que dans la Nef, avec par exemple des bâtons brisés, des dents de scie, des torsades, des palmettes et des feuilles de fougère, ou sont moulurés de tores et de cavets séparés par des filets. Ces Chapiteaux rapellent ceux de l'église de Villers St Paul.
- l'Eglise
L'église est enclavée dans des propriétés privées au Nord, à l'Est et au Sud. Elles correspondent à l'ancien domaine de l'Abbaye et sont si vastes qu'il est impossible de trouver des points de vue sur les élévations latérales. Au Nord, un étroit lopin de terre qui s'arrête après le Croisillon Nord fait partie du domaine public, mais il est habituellement fermé par une grille et ne permet en tout cas pas de contempler l'élévation avec du recul. Jusqu'en (1878), le Cimetière s'y trouvait et le niveau du sol était 3 mètres plus haut, comme toujours sur la partie de la place de l'Eglise où se trouve le monument aux morts. Cette situation explique que le bas côté Nord était tellement rongé par l'humidité qu'il fallait le bâtir à neuf. Les contreforts sont volumineux jusqu'à mi hauteur, puis se retraitent des 3 côtés par de court glacis, et un 2ème glacis plus en hauteur ne concerne que le flanc extérieur. Un rang de Billettes surmonte les voussures des fenêtres et se poursuit tout au long du mur du bas côté à la hauteur des impostes. La corniche est formée de modillons assez espacés. Au Sud, les contreforts et les fenêtres ne datent que du (XVIIème siècle) et les Modillons et la Corniche ont disparu. Il faut également tenir compte de la galerie Nord du Cloître, qui s'adossait au bas côté Sud, et dont tous les vestiges ont été supprimés. Les fenêtres hautes de la Nef ne sont pas non plus authentiques, celles au Sud ont été remaniées au (XVIIème siècle) et celles au Nord représentent des reconstitutions. La Corniche d'origine est toutefois intacte. Elle se compose d'une tablette découpée en dents de scie et produit l'effet d'un ruban plissé. Les Modillons sont surmontés de 2 lignes diagonales inscrites dans un rectangle. Cette corniche se trouve sur une poignée d'autres églises dans l'Aisne.
Concernant les Croisillons, la situation est inverse à celle des bas côtés, c'est le Croisillon Sud qui a été le plus restauré, alors que le pignon du Croisillon Nord jouxte la Chapelle Gothique et que la baie Occidentale est moderne. Au Sud, la disposition est de nouveau proche de celle d'origine depuis que la Sacristie a été démolie au début du (XXème siècle). Le pignon a toutefois été surhaussé au (XVIIème siècle), et le toit d'origine était beaucoup plus faiblement incliné. La baie Occidentale aurait été repercée au (XIIème siècle), comme l'indique le bandeau au double biseau qui entoure son Archivolte. Ce bandeau se prolonge tout autour du Croisillon et entoure également les voussures des 2 fenêtres Méridionales. La corniche a partout disparu et le revêtement extérieur de l'Absidiole a été refait. Sa fenêtre d'origine devait être plus petite. L'on note la disposition irrégulière des Contreforts, qui en plus sont tous différents. Ils témoignent des problèmes de stabilité du fait de la construction de l'église sur un remblai. En plus des Contreforts d'Angle, existe un Contrefort Central légèrement désaxé vers l'Ouest, et un 4ème Contrefort existe près du Contrefort d'Angle Sud-Est.
- les Tours
Les 2 Tours Jumelles du Choeur ne sont en réalité pas identiques. Celle du Nord est de plan Rectangulaire et celle du Sud est Carrée de l'intérieur. La largeur des baies des 2 tours n'est pas la même, les colonnettes des angles ne sont pas disposées de la même manière et la tour du Sud est même de 1 mètres 50 plus élevée que son homologue au Nord. Cette dernière paraît un peu plus ancienne. Ces 2 tours ont inspiré les Clochers des églises St Gervais de Pontpoint, St Aubin de Retheuil de St Gervais et de St Protais de Rhuis. Les 2 tours possèdent 3 étages de baies et s'élèvent sur un haut soubassement qui se retraite à plusieurs reprises grâce à des fruits. Le 1er étage fait partie de ce soubassement et ne possède qu'une unique et étroite baie, comme c'est la règle, elle est toutefois flanquée de colonnettes à Chapiteaux et ses Claveaux sont soigneusement appareillés. Chaque angle est épaulé par un Contrefort plat qui enveloppe 2 faces du clocher, et qui se termine avant le 3ème étage. 2 rangs de billettes séparent le soubassement du 1er étage de baies et le 1er du 2ème étage, tout en se poursuivant sur les Contreforts. Des rangs de billettes décorent également les tailloirs des baies, se continuent sur les impostes et vont aussi tout autour du Clocher en incluant également les Contreforts. Sur les Angles, entre le 1er et le 2ème cordon de billettes du 1er et du 2ème étage de baies, une colonnette à Chapiteau agrémente les Contreforts. Le décor des Chapiteaux comprend de lourdes volutes, des palmettes, des lignes ondulées et de plus divers motifs gravés en creux. Des colonnettes à Chapiteaux encadrent également les fenêtres, au 1er étage, l'on ne trouve qu'une unique colonnette plus forte entre les 2 ouvertures d'une même face. Les fenêtres du 1er étage comportent une 2ème Archivolte à l'intérieur qui repose sur 2 autres colonnettes à Chapiteaux, ce qui se comprend par le poids élevé que cet étage doit supporter. On retrouve toutefois la même disposition au 3ème étage, qui se distingue en même temps par 2 colonnettes entre les Archivoltes extérieures de 2 baies, par des bandeaux molurés en lieu et place des billettes et par des colonnettes d'angle au dessus de celles que possèdent tous les étages. Une corniche de modillons sculptés de têtes grimaçantes termine le mur du 3ème étage, et le toit est formé par une courte Pyramide de pierre. Dans leur ensemble, les proportions de la Tour sont particulièrement harmonieuses.
- le Chevet
Le Chevet produit un effet imposant grâce à son haut soubassement et les 2 Tours Jumelles qui l'encadrent, et le charmant cadre paysager du parc de l'ancien Abbaye situé au fond d'un vallon aux coteaux boisés renforce la forte impression que laisse cette silhouette, tout à fait unique dans tout le Valois. Pour bénéficier d'une vue sur l'Abside, il faut se rendre au hameau de Fossemont à une distance routière de 800 mètres environ, et l'on se trouvera à plus de 250 mètres de l'église, trop pour apprécier tous les détails. L'étage inférieur qui correspond au Pseudo Déambulatoire est remarquablement bien conservée. Les 3 Contreforts entre ses 4 fenêtres sont tout à fait particuliers. Ils présentent un Gâble à mi hauteur, qui correspond à un double glacis. L'un de ces Gâbles est couronné d'une Colombe Mutilée. Un peu plus haut, les Contreforts passent du plan Carré à un plan en Hémicycle, et leur partie supérieure s'apparente ainsi à de grosses colonnes engagées. L'amortissement se fait par un cône, immédiatement sous la corniche constituée d'une tablette ornée de petits damiers reposant sur des modillons sculptés en masques. Cette Corniche est la seule composante qui a dû être reconstituée pendant la restauration de (1900)-(1903), car seul des fragments en restaient encore. Les fenêtres de la 3ème et 2ème Travée, plus grandes que les autres, touchent presque à la Corniche. Les piédroits et archivoltes des fenêtres sont flanqués d'un double tore, alors qu'un rang de billettes court tout autour de l'Abside à la hauteur des fenêtres, en incluant les Contreforts. Une 2ème frise est formée par de petits damiers et entoure les voussures des fenêtres, tout en se poursuivant également sur les murs de l'Abside au niveau des impostes. L'étage des fenêtres hautes a été reconstitué d'après son amorce qui était restée intacte à l'extrême Nord. Seule la Corniche n'avait pas laissé de trace, et Paul Selmersheim a choisi de la recopier sur l'église de Catenoy. Il n'y a que 2 Contreforts, qui correspondent aux supports des nervures du cul de four à l'intérieur. Ce contrebutement insuffisant aurait provoqué l'effondrement du cul de four au (XIVème siècle) et entrainé sa reconstruction dans le style Gothique. Plus aucune trace ne reste de ce remaniement depuis la fin de la campagne de restauration en (1903). Les fenêtres montrent extérieurement la même décoration qu'à l'intérieur. Elles sont surmontées par un cordon de petits damiers comme au 1er étage.
- le Mobilier
L'église renferme 10 éléments de mobilier classés Monument Historique à titre objet ou au titre immeuble avec l'église, un 11ème élément ayant disparu. 2 Cloches en bronze de (1520) et (1782) sont également classées. Une curieuse Croix nimbée considérée comme l'ancienne croix de Cimetière a été scellée dans le mur de l'ancien Cimetière de l'église St Denis lors de la restauration de l'Abbatiale. Elle est couverte d'inscriptions gravées non encore déchiffrées et a été inscrite Monument Historique au titre immeuble par arrêté du 12 Avril (1927). Des Croix similaires se trouvent par ailleurs dans les murs des églises de Nivillers et St Pierre de Thibivillers.
- Dalles et Gisant
Parmi les très nombreuses Dalles Funéraires dont certaines sont bien conservées et ont été redressé contre les murs, aucune n'a encore été classée. La plus ancienne est celle de l'Abbesse Agnès de Viry morte en (†1204). D'autres Abbesses dont les sépultures ont été identifiées sont Jeanne d'Arson ou Arsonval morte le 4 Mai (†1544), Anne de Villelume morte le 29 Novembre (†1571), Jeanne V Foucault morte le 2 Décembre (†1598), et Anne II Foucault morte le 18 Novembre (†1635). Cette tombe a été sculptée par Rieul et Billion de Crépy en Valois, et une autre dalle du (XVIIème siècle) a été confectionnée par Jean Lebel, tombier à Paris. Toutes ces dalles funéraires sont exécutées en belle pierre de Liais.
Contre le mur Occidental du Croisillon Nord, repose le Gisant du Chevalier Florent de Hangest, Seigneur de Viry et de Hangest, mort pendant la 3ème Croisade et plus précisément pendant le siège de Saint Jean d'Acre en (†1191). C'est un bienfaiteur de l'Abbaye auquel elle doit sans doute ses possessions de Fransart et Parvillers, situées près de Hangest et assez éloignées de Morienval. Le lien de Florent de Hangest avec l'Abbaye doit s'expliquer par le fait qu'Agnès de Viry est son Abbesse de (1161) à (1204). Ils sont assurément tous les 2 de la famille de Hangest et l'on suppose qu'Agnès était la nièce de Florent. Eugène Lefèvre Pontalis est convaincu que le Gisant n'est pas antérieur au (XIIIème siècle). Florent de Hangest est représenté vêtu d'un Haubert et d'une Cotte d'Armes, tenant un Ecu Triangulaire chargé de Coquilles, et les pieds appuyés sur un Chien. Le Gisant avait longtemps été relégué dans le Narthex et a été restauré par M. Georges sous la direction de Paul Selmersheim, pendant les années (1880). Le Sarcophage a été exhumé et ouvert une 1ère fois lors des fouilles de (1855), et le corps momifié était encore bien conservé. Le procès verbal décrit les cheveux Roux du Chevalier, sa moustache encore plus Rousse et une barbe taillée en pointe. En (1907), Paul Selmersheim fit enterrer Florent de Hangest dans le Cimetière Communal. Mais cet enterrement avait vite été oublié, et la tombe a été découverte une nouvelle fois en (1959). La nouvelle ouverture du cercueil a provoqué une rapide détérioration de la dépouille. Elle a finalement été enterré de nouveau dans l'église, en dessous du Gisant. Ce dernier est classé Monument Historique au titre immeuble avec l'église.
- les Statues
L'église abrite de très nombreuses statues, dont la plupart en Bois, et souvent dues à l'art populaire du Valois. Dominique Lebée qui a fait des recherches approfondies sur l'église n'a pas trouvé d'indications sur la provenance des statues. Il suppose qu'elles proviennent pour la plupart de l'ancienne église paroissiale St Denis. Reste encore a retracer le périple qu'ont pris ces oeuvres d'art après que les 2 églises de Morienval avaient été spoliées de la quasi totalité de leur mobilier vers (1745)-(1950).
Parmi les 24 Statues recensées par Dominique Lebée, 7 sont classées. Une statue peinte en bois du Christ Sauveur ou Christ Glorieux, haute de 170 centimètres et datant du (XVIIème siècle). Elle se trouve dans l'angles Nord-Ouest du bas côté Sud, près de la pile Sud-Est de la tour de Façade. Le Christ tient une grande Croix de la main droite, sur la traverse de laquelle se trouve l'inscription, "In hoc signo vinces". De sa main Gauche, il montre la plaie sur son Flanc. Une statue en pierre calcaire Polychrome de la Vierge à l'Enfant, haute de 155 centimètres et datant de la 2ème moitié du (XVIème siècle).
Un Christ en Croix en bois sculpté en ronde bosse et peint, haut de 160 centimètres et datant du (XVIème siècle), provenant d'une Poutre de Gloire. Une statue en Chêne taillé et Polychrome de la Vierge, haut de 142 centimètres et datant du (XVIème siècle). Elle provient de la même Poutre de Gloire. Vêtue d'un ample manteau bleu qui couvre la tête et tombe jusqu'aux pieds, la Vierge se tient debout, croisant les mains en signe de douleur. Une statue en Chêne taillé et Polychrome de St Jean, haute de 138 centimètres et datant du (XVIème siècle). Elle provient de la même Poutre de Gloire, vêtu d'un ample manteau Rouge et d'une robe Bleue, les cheveux mi longs et ondulés, le visage imberbe, l'apôtre lève les yeux vers le Christ supplicié, la main Droite levée près du visage, la main Gauche tient le manteau sur le devant du buste.
Une statue en Chêne taillé et Polychrome d'un St Céphalophore, probablement St Nicaise ou St Denis, haute de 128 centimètres et datant du 1er quart du (XIVème siècle). Lors de son classement en (1966), la statue a été datée du (XVIème siècle) et prise pour St Benoît de Nursie, ce qui est une erreur car St Benoît n'a pas été Martyrisé. St Denis étant le Patron de la Paroisse, la conclusion qu'il s'agit de Denis de Paris semble s'imposer, mais le Saint n'est pas coiffé de la Mitre et Tonsuré. Une statue en bois taillé et Polychrome de St Thibaut de Provins, haute de 100 centimètres et datant de la 1ère moitié du (XVIème siècle). St Thibault est représenté debout, en costume Seigneurial tenant un Faucon sur le poing Gauche, prêt à partir à la chasse, ce qui est la représentation la plus fréquente de ce Saint.
Les 2 autres éléments du mobilier classés sont l'Aigle Lutrin en Chêne du (XVIIIème siècle), conforme à un modèle qui existe encore dans de très nombreuses églises, et 22 Stalles de la fin du (XVIème siècle) ou du début du (XVIème siècle). Ce sont les Stalles authentiques de l'Abbaye N.D. de Morienval, et selon l'usage, les accoudoirs et miséricordes sont ornés de sculptures, représentant le plus souvent des personnages, mais aussi des animaux fantastiques, des armoiries ou la vigne du Seigneur.
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