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- Abbaye Saint Ouen Rouen


- Présentation
* Nom local : Abbaye Saint Ouen
* Culte : Catholique Romain
* Type : Abbaye
* Rattachement : Archidiocèse de Rouen
* Début de la construction : (1318)
* Style dominant : Gothique
* Protection : Classé Monument Historique (1840)

- Situation
* Pays : France
* Région : Haute Normandie
* Département : Seine Maritime
* Ville : Rouen

- Historique

L'Abbaye St Ouen de Rouen est l'un des principaux monuments de Rouen, son Abbatiale est un exemple achevé de l'architecture Gothique en Normandie. L'abbaye fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1.8401. L'abbaye fut l'un des Monastères Bénédictins les plus puissants de Normandie, fondé en (553) sous le vocable de St Pierre. La 1ère église à cet emplacement était une Basilique Mérovingienne et Dadon St Ouen y fut enseveli en (684), qui donne alors son nom à l'abbaye. Aussi, le monastère Bénédictin qui lui succéda à l'époque Carolingienne prit tout naturellement le nom de ce prestigieux défunt. Jusqu'alors, le monastère avait porté le nom des Sts Apôtres. Cette 1ère abbaye fut ensuite ravagée par les Vikings en (841).

- Période Romane

Hildebert (960?)-(1006), 1er Abbé véritable, est considéré comme le restaurateur de l'abbaye. Sous ses ordres, l'abbaye suit la règle Bénédictine. Il se fait restituer par Raoul, Comte d'Ivry, des domaines dans le comté d'Eu. En (1067), Guillaume le Conquérant atteste une confirmation en faveur de l'abbaye. L'abbé Nicolas de Normandie reconstruit à partir de (1062), à l'époque Ducale, l'église Carolingienne en style Roman. Dédiée à St Pierre, elle accueille sa sépulture en (1095). En (1090), il avait fait acquisition par l'abbé Odon de St Médard de Soissons de la tête de St Romain, le bras de St Godard, les reliques de St Rémi, St Médard, des St Innocents, St Sérène. Il a également entrepris la restauration des bâtiments monastiques. En (1108) et (1112), Henri Ier notifie la donation du manoir de Fringrinhoe en Essex. St Ouen dispose du prieuré Anglais de Mersea Priory, également situé dans l'Essex. Helgot poursuit la construction de l'Abbatiale qui sera achevé par Guillaume Ballot.

Elle est dédicacée le 17 Octobre (1126). Le corps de St Ouen et les autres reliques y sont transférées le 26 Octobre. Rainfroy achève le cloître et les bâtiments du monastère. En Septembre (1136), l'abbaye est la proie des flammes. Rainfroy la restaure et l'enrichit. Une Bulle du Pape Alexandre III du 20 Février (1178) confirme à l'abbaye la possession de St Victor en Caux et de La Croix St Leufroy. L'église est incendiée en (1248). D'après des fouilles réalisées en (1885), les dimensions de l'Abbatiale Romane sont comparables à celle Gothique visible de nos jours. Le Choeur suivait le plan Bénédictin. La Nef possédait des bas côtés et le Transept faisait 54 mètres de large. Il reste de l'Abbatiale Romane une Absidiole à 2 étages appelée "la tour aux Clercs".

- Période Gothique

Les travaux de l'église Abbatiale Gothique actuelle commencèrent en (1318), sous la direction de l'Abbé de St Ouen, Jean Roussel dit Abbé Marc d'Argent, après l'effondrement du Choeur Roman, mais ils furent ralentis par la guerre de Ans. La pierre tombale située dans la chapelle Ste Agnès de l'abbatiale indique dans son épitaphe que Maître Alexandre de Berneval, maître d'oeuvres en maçonnerie, est l'auteur de cette église et qu'il est décédé le 5 Janvier (†1440. Selon toute vraisemblance, il est représenté sur la pierre tombale et sans doute est ce celui des 2 personnages, le plus âgé, qui tient en ses mains un compas et un support sur lequel est gravé un quart de rosace.

- Période Renaissance à aujourd'hui

La Nef ne fut terminée qu'en (1537) et la façade Occidentale ne fut achevée qu'au (XIXème siècle). Au (XVIIIème siècle), les Bénédictins de la Congrégation de St Maur introduisirent leur réforme. Une campagne de reconstruction des bâtiments conventuels fut entreprise. En (1803), l'Hôtel de Ville de Rouen s'installa dans l'ancien dortoir des moines ou "dormitorium du (XVIIIème siècle)". Le logis abbatial est démoli en (1816). L'église elle même, après avoir servi un temps de fabrique au moment de la Révolution Française, puis rendue au culte catholique mais sans devenir église Paroissiale, sert aujourd'hui de lieu d'expositions et de concerts.

- la Façade Occidentale

La Façade Occidentale de l'église a été construite en style Néogothique entre (1845) et (1852), sur les plans de l'architecte Henri Grégoire, qui a pris celle de la cathédrale de Cologne comme référence. Les bases des tours du (XVIème siècle) ont été détruites. On peut voir leur base au sol. Seule la Rosace est d'origine. Elle est construite en pierre calcaire des carrières de St Leu et de St Maximin. Le portail est constitué de 3 porches, dont les pied droits accueillent des statues, réalisations de Victor Vilain. Le portail central, composé du Christ sur le pilier central de la grande porte, est entouré des Apôtres. Toutefois, Matthias est remplacé par St Paul. Les 2 portails qui l'encadre, ainsi que leur retour Nord et Sud, présentent une série de 4 statues, réalisées par Alphonse Jean et Bonet. Du Nord au Sud, nous avons, Mathilde l'Emperesse, le roi Clotaire Ier, Ste Clotilde, le Comte i>Charles de Valois, St Éloi, le Roi Dagobert Ier, St Philibert, Ste Austreberthe puis St Romain, St Nicaise, St Benoît, St Ouen, Jean Roussel, Nicolas de Normandie, Hildebert et Antoine Bohier. Entre la Rose et le pignon se dresse une série de statues, inscrites dans des arcatures, St Wandrille, Richard Ier de Normandie, St Filleul, Richard II de Normandie, St Ansbert, Guillaume le Conquérant, St Maurille, Henri II d'Angleterre, Geoffroi le Breton, Richard Coeur de Lion et St Germer.

- le Portail des Marmousets

On entre dans l'édifice par le portail des Marmousets qui ferme le bras sud du Transept. Les nervures de la voûte retombent sur 2 grandes clefs pendantes. La partie inférieure des pieds droits et du trumeau central sont sculptés de 40 médaillons Quadrilobés retraçant la vie de St Ouen, dont on retrouve la statue juchée sur le trumeau. Le tympan est dédié à la Vierge Marie.

- l'Intérieur

L'église abbatiale mesure 134 mètres de Long, avec une Hauteur de 33 mètres sous voûtes et possède une superbe tour centrale couronnée qui ne fait pas lanterne, contrairement à celle de la Cathédrale N.D. de Rouen et caractéristique du style Gothique Flamboyant. Elle mesure 82 mètres et un Beffroi en charpente supporte les cloches, dont l'une 4 tonnes, a été fondue en (1701).

- la Nef

A la croisée du Transept la Nef, très lumineuse grâce à ses verrières sur 3 niveaux d'élévation, fenêtres basses, Triforium ajouré et fenêtres hautes et la grandeur de ses baies, est typique du style Flamboyant, sur le Livre des Fontaines de Jacques Le Lieur qui représente toute la ville de Rouen en (1525), elle apparaît inachevée, sans ses voûtes. Accolée au Nord de la Nef, se dresse l'unique galerie du cloître encore existante, elle possède un beau réseau Flamboyant.

- le Choeur

Le Choeur et le Chevet Pentagonal avec ses 11 chapelles, visibles du jardin de l'hôtel de ville, est une merveille d'harmonie et d'équilibre, tout en style Gothique Rayonnant, à l'exception de la partie Nord du Choeur contre laquelle subsiste une Absidiole Romane, dite "tour aux Clercs", vestige de la grande Abbatiale antérieure. Le Choeur est fermé par des grilles forgées en (1740) - (1749) par Nicolas Flambart. Au dessus des grandes arcades, sous le Triforium, subsiste des peintures murales du (XIVème siècle). Le Maître Autel en laiton doré est une réalisation de l'architecte Sauvageot réalisé par l'atelier Poussielgue Rusand en (1885).

- Salle des Marmousets

Culot sculpté, dans la salle des Marmousets, représentant un Homme et un Ange avec un Phylactère: "Ave Maria puer natus". La salle des Marmousets, superposée au portail, a pu jadis servir de Chartrier ou salle des archives de l'abbaye, mais cette fonction n'est pas garantie. Au (XIXème siècle), cette salle sert de Bibliothèque, comme en témoigne les quelques traces de Polychromies et les Clous. La salle possède une voûte irrégulière qui vient s'appuyer sur des culots sculptés de scènes Sacrées et Profanes.

- Vitraux

Ils forment un ensemble cohérent, d'une grande homogénéité, réalisé entre le (XIVème siècle) et le (XVème siècle). Toutes les fenêtres sont garnies de vitraux.

- Fenêtres Hautes de la Nef

Sur les vitraux sont représentés uniquement des figures en pied, étant donné la hauteur de l'édifice qui rendrait impossible la lecture de scènes religieuses plus petites. Par conséquent, chacun d'eux représente un Patriarche, un Prophète ou une Sibylle, au Nord et un Saint, un Prélat ou un Apôtre au Sud.

- les Fenêtres des bas côtés

Il n'y a pas de chapelles latérales car on se trouve dans une église Abbatiale, donc les fenêtres ouvrent directement sur les bas côtés. Contrairement à ceux des baies de la Nef, les vitraux figurent ici des scènes Religieuses sous des décors architecturés d'une très grande finesse d'exécution.

- les Rosaces

Celle du bras Sud a été décorée d'une oeuvre du maître verrier Alexandre de Berneval figurant un arbre de Jessé, thème récurrent dans cet art. Celle du bras Nord nous montre la "Hiérarchie", réalisée par Colin de Berneval, le fils du précédent. Quant à la façade, sa Rose est ornée d'un vitrail moderne et abstrait, dans de belles teintes bleues, qui tranche avec le reste du programme.

- les Fenêtres du Choeur

Le programme des verrières reprend celui des fenêtres hautes de la Nef avec des figures en pied. Il existe cependant une exception, un vitrail moderne de Max Ingrand représentant la Crucifixion qui orne la fenêtre d'axe.

- les Fenêtres des Chapelles Rayonnantes

Il s'y trouve la plus large collection de vitraux du (XIVème siècle) en France. Ils illustrent par exemple la vie des Saints honorés dans l'Abbaye.

- l'Orgue Cavaillé Coll

Elle possède un Orgue Cavaillé-Coll de (1890) reconstruction de l'orgue Crespin Carlier (1630) dans le buffet d'origine. Les 4 claviers et 64 jeux de cet orgue inspirent même à Charles-Marie <Widor sa Symphonie Gothique no 9 Op. 70 qu'il dédie à cet instrument, un des plus beaux de France avec celui de l'église St Sulpice à Paris et le plus grand Cavaillé-Coll de province après le grand orgue de la Cathédrale de Nancy (1861).

- le Jardin

L'ancien jardin de l'abbaye est dénommé aujourd'hui "jardin de l'Hôtel de Ville". On peut y voir, placé à côté de l'entrée Ouest, près du portail des Marmousets, une copie de la grosse Pierre de (Jelling) offerte à l'occasion du millénaire de la Normandie en (1911), par le Danemark à la Ville de Rouen. Non loin de là, une statue en Pierre de Rollon due à Arsène Letellier et un buste en bronze du poète Belge Emile Verhaeren décédé accidentellement dans la gare de Rouen en (†1916) dû à Henri Lagriffoul (1948). Au Nord de l'église Abbatiale, un bassin est décoré d'une sculpture de Alexandre Schoenewerk évoquant l'enlèvement de Déjanire par le Centaure Nessus. Contre le mur Nord, la Méridienne dû à Paul Ambroise Slodtz.

- les Prieurés de l'Abbaye


* Saint Michel.
* Gasny, fondé par Saint Ouen.
* Abbaye Saint Martin et Saint Vulgain.
* Saint Gilles près d'Elbeuf.
* Saint Pierre de Launay.
* Montaure à Evreux, pris pendant les guerres de religion.
* Notre Dame de Beaumont en Auge.
* Condé à Soissons.
* Val aux Moines, donné aux Jésuites de Luxembourg.
* Mezeray en Angleterre, vendu en (1420) à l'archevêque de Cantorbery.

- Blason de l'Abbaye


* Couvent des Religieux, "d'or à un Saint évêque de carnation, vêtu d'une aube d'argent, et d'une chasuble d'azur enrichie d'or, la tête couverte d'une mitre, donnant la bénédiction de la main droite, et tenant de la senestre une croix d'archevêque d'or, et au pied du saint évêque, un écusson d'azur à trois fleur de lys".
* L'abbaye elle même, diocèse de Rouen, "d'azur à trois fleur de lys d'or à une crosse de même, accostée d'une clef à dextre et d'une épée à senestre".
* Porte, "semé de France avec une clef, le pennon vers la clef, et une épée d'argent, posée en sautoir".

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