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Glossaire - Biographies
Industrialisation - les Abbés
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- le Site

le choix du site ne devait rien au hasard. Il tenait compte de la proximité du château Royal d'Asnières sur Oise, et répondait aux exigences de l'économie monastique Cistercienne, voulant que chaque abbaye puisse subsister en autarcie. Le terrain et ses alentours devaient permettre de pratiquer l'agriculture, de disposer d'une forêt comme ressource de bois et de revenus, et de se prêter à l'aménagement d'étangs pour pratiquer la pisciculture. Elle était primordiale car la consommation de viande était défendue aux moines de Royaumont jusqu'en (1493), pour rappeler l'état du paradis.

Toutes ces qualités étaient en principe réunies à Royaumont, mais avant la fondation de l'abbaye, les terres étaient encore incultes et les bois abandonnés. Le site choisi se trouvait au milieu de zones humides et de marais, en partie asséchés par les moines, mais le lieu où furent élevés les bâtiments de l'abbaye est légèrement plus élevé que ses environs et de ce fait exempt d'inondations. La nouvelle Thève, déviation de la rivière dont le cours historique subsiste en parallèle, fut creusée dans le contexte de l'aménagement du site de Royaumont. Le Bois Bonnet, massif annexe de la forêt de Chantilly et aujourd'hui propriété de l'"Institut de France", s'appela longtemps "Forêt de Royaumont", comme en témoignent des cartes anciennes. Ses produits allaient dans la Mense des Abbés Commendataires.

Le domaine de l'abbaye était initialement organisé en 3 ensembles. La partie agricole ou "pars ruralis" avec granges et écuries, dévolu aux Convers, était l'ensemble le plus éloigné du centre de vie des Moines. Suivait la partie réservée à la vie des moines, clôturé par une enceinte fermant ce périmètre Sacré vers le monde extérieur. Une unique porte, la Porterie aujourd'hui disparue, permettait d'y pénétrer. Les moines ne quittaient pas cette "pars urbana", mais les visiteurs pouvaient par contre y accéder. S'y trouvaient de divers bâtiments en plus de l'abbaye proprement dite, dont notamment l'Infirmerie face à l'abbaye, perpendiculaire au bâtiment des Latrines mais à une certaine distance et le bâtiment des Hôtes. Y furent accueillis également les voyageurs et les exclus, suivant l'exigence de charité et de hospitalité que les Cisterciens s'imposait. Finalement, le 3ème ensemble était représenté par l'abbaye proprement dite. Les bâtiments y étaient conçus pour que les Moines et les Convers ne se côtoient pas au quotidien, et les personnes du monde extérieur accueillies à l'abbaye pouvaient uniquement accéder à l'Abbatiale, qui elle même était subdivisée.

L'Abbaye de Royaumont conserve aujourd'hui son apparence d'"Abbaye Médiévale" en dépit de la destruction de l'église. Si la plupart des dépendances à vocation agricole ont disparu, les bâtiments subsistants, restaurés depuis le (XIXème siècle), permettent de se représenter assez facilement son ancienne structure. On peut y découvrir le bâtiment des Latrines, le bâtiment des Moines, les vestiges de l'Eglise, le Cloître, le Réfectoire des Moines, les Cuisines et l'Aile des Convers. On peut par ailleurs apercevoir le Palais Abbatial du (XVIIIème siècle), visible, mais non ouvert à la visite. Le bâtiment des Hôtes initial a disparu, tout comme le logis de St Louis sur la grande cour d'entrée à l'Est de l'abbaye, devenue le parc du Palais Abbatial au (XVIIème siècle), il a été démoli sous l'Abbé Alphonse Louis de Lorraine Harcourt (1650)-(1689).

Le plan est celle d'une abbaye Cistercienne traditionnelle du (XIIème siècle) remontant à Bernard de Clairvaux, avec des dimensions toutefois plus généreuses en raison du nombre important de moines qui devaient y être installées. Comme particularité, Royaumont disposait d'un pavillon Abbatial accolé perpendiculairement au bâtiment des convers et couvert d'ardoises. Avec cette exception, le plan de l'abbaye de Royaumont est superposable à celui de l'abbaye de Longpont, qui date effectivement du (XIIème siècle), exception faite de l'Abbatiale achevée seulement en (1226). Louis IX ayant assisté à sa consécration le 24 Octobre (1227), l'on peut être certain qu'il demanda de relever les mesures sur place. Selon Henri Louis Duclos (1867), l'architecte fut Pierre de Montreuil, selon Alain Erlande Brandeburg (2004), l'architecte reste anonyme. L'auteur, qui indique pourtant Henri Louis Duclos comme référence, n'explique pas pourquoi il doute de l'intervention de Pierre de Montreuil.

l'abbaye a été construite dans un délai de 7 ans seulement, exploit extraordinaire, vu la qualité des travaux et les dimensions des bâtiments. A titre de comparaison, l'Abbatiale de Longpont, presque identique à celle de Royaumont, ne fut achevé qu'au bout de 35 ans de travaux, et 95 ans après la fondation de l'abbaye. La rapidité de l'exécution illustre l'effort financier que Louis IX avait consenti à sa fondation. C'est le 19 Octobre (1235) que fut fêté la consécration de l'Abbatiale. Avec la construction du Palais Abbatial dans les années (1780), faisant face à l'abbaye à l'Ouest, l'entrée principale a été déplacée de ce côté vers l'Est. Depuis cette nouvelle entrée, la vue est captée de suite par le bâtiment des moines en face, le canal menant vers lui installant une parfaite symétrie. Ce canal a été creusé vers (1797) pour alimenter la roue à aubes installée dans le bâtiment des moines pour muer les machines de la filature de coton. Les bâtiments à caractère agricole clôturant le domaine vers le Nord sont en fait des anciens bâtiments industriels du (XIXème siècle) reconvertis.

- le Bâtiment des Latrines

Le bâtiment des Latrines était un élément utilitaire situé en marge des principaux bâtiments de la vie monastique. Long de 32 mètres, il est composé de 2 vastes pièces situées de part et d'autre d'un canal ainsi que d'une salle à l'étage. Des Latrines y étaient aménagées, communiquant avec le dortoir des moines, et s'évacuaient dans le canal. Avec la diminution du nombre de moines qui rendaient le dispositif inutile, le bâtiment devint l'habitation du Prieur au (XVIIème siècle). Quant au rez de chaussée, il abritait des salles de travail chauffées par des cheminées. Le bâtiment a connu d'autre remaniements postérieurs, de grandes ouvertures sont aménagées quand le rez de chaussée du bâtiment fut transformé en Orangerie. Une roue hydraulique de 5m,20 de diamètre fut installée quand l'abbaye fut transformée en filature après la Révolution. Elle fut remplacée par une roue plus petite de 3 mètres en (1876), destinée à puiser de l'eau d'un puits et récemment restaurée. La tourelle située à l'extrémité du bâtiment date du (XVème siècle) et faisait partie d'une construction annexe. Le bâtiment accueille aujourd'hui le Salon de Thé destiné aux Visiteurs, ainsi que la salle à Manger et une salle de Conférence destinées aux résidents de la "Fondation Royaumont".

- le Bâtiment des Moines

Le bâtiment des moines était constitué en rez de chaussée du Passage Parloir par où les visiteurs entrent aujourd'hui, et de 2 salles de part et autre du Parloir, pratiquement détruites lors de la reconversion industrielle et reconstruites dans le style Gothique pendant les années (1870), par les Religieuses de la Ste Famille. L'ancienne "Salle du Chapitre", au Nord, devint alors une "Salle de Théologie" en (1876). Elle est aujourd'hui divisée en Bibliothèque et en salle d'Expositions. La salle des moines, au Sud, était formée à l'origine de 2 vaisseaux à 5 travées chacun. Ce fut le lieu où les moines travaillaient en dehors des heures de prière et de repas, soit entre 7 et 9 heures et entre 14 et 16 heures, à moins qu'ils ne fussent affectés à d'autres tâches. Non ouverte à la visite, la salle des moines accueille aujourd'hui des salles à Manger de la "Fondation Royaumont". Quant au Parloir, ce fut l'unique lieu où la Conversation était admise, il fallait l'autorisation du prieur pour y entrer, à 2 personnes seulement, et le Prieur assistait à toutes les conversations.

L'ensemble de l'étage était le Dortoir des moines, d'où l'on pouvait directement accéder à l'Abbatiale et aux Latrines. Hormis l'Abbatiale, le Dortoir fut la plus vaste pièce de l'abbaye, mesurant 66 mètres sur 13 mètres 50, et 6 mètres 50 de haut. Des cellules individuelles ont été aménagé à une époque indéterminée, équipées du Chauffage Central, et de Salles de Bain sous Henry Goüin entre (1937) et (1938). A l'extrémité Septentrionale du Dortoir, se situe l'ancienne Chambre de St Louis, depuis laquelle le Roi pouvait directement accéder à sa Chapelle, démolie avec l'église en (1792) et de là, à l'église. Cette chambre s'expliquait par le souhait du Roi de rester de temps en temps sans la compagnie de ses Domestiques, qui l'entouraient constamment quand il logea dans son Pavillon sur la grande cour à l'Est de l'abbaye. Encore bien préservée lors du Renouveau Religieux de Royaumont, la Chambre Royale mesurait 6 mètres 40 sur 6 mètres. Entre le Bâtiment des Moines et l'Abbatiale, se trouve la Sacristie, aménagé en Chapelle du Sacré Coeur en (1865), et présentant aujourd'hui des objets d'art sacré d'origines diverses. Dans le prolongement Oriental de la Sacristie, existait jusqu'en (1792) la Chapelle privée de St Louis, démolie en même temps avec l'Eglise.

- Galerie Est du Cloître

L'ampleur de l'Eglise Abbatiale la rapproche plus des Cathédrales Gothiques que des modestes Eglises Cisterciennes des origines,avec une longueur totale de 105 mètres 47, ses proportions sont proches de celles de la Cathédrale de Soissons. Pour Millin, ce fut l'une des plus belles Eglises de France, avec une centaine de fenêtres, pratiquées dans les murs avec une telle prodigalité qu'il ne restait plus que des murailles transparentes ou diaphanes. Entre les colonnes soutenant les voûtes, ce n'étaient que Vitraux régnant du bas jusqu'au sommet, selon le souvenir de Remy Canonne. M. Ledoux d'Asnières sur Oise, ancien soldat de Louis XVI qui avait beaucoup voyagé, décédé en (†1863), disait "qu'aucune église de France ne lui faisait l'impression d'immensité autant que celle de Royaumont, et que, lorsque le Prêtre était à l'autel, il s'atténuait dans le fond de la perspective au point de disparaître, sorte d'atome perdu dans le lointain". Le Déambulatoire autour du Choeur avec ses 7 Chapelles Rayonnantes tout autour ne fut par ailleurs pas un élément classique de l'Architecture Cistercienne, dont l'austérité ne permettait pas de telles extravagances.

Abstraction faite de cette particularité, l'Abbatiale de Royaumont correspond parfaitement à celle de Longpont, dont les ruines sont assez bien préservées et permettent de se faire une idée à quoi avait pu ressembler le bâtiment. Cette correspondance se manifeste non seulement par les techniques de construction et les éléments décoratifs, identiques à en juger par les vestiges, si bien que l'on pense que les artisans ouvrant à la construction des 2 églises furent les mêmes. Aussi les dimensions se rejoignent, la largeur de la nef 26 mètres 50 / 26 mètres 85, la hauteur du sol à la base du Triforium 12 mètres 12 / 12 mètres 47, la hauteur du sol à la base des fenêtres de 17 mètres 80 / 17 mètres 70 et le diamètre des Colonnes de 1 mètre 07 sont identiques ou à peu près identiques. La hauteur de la Nef de Royaumont dépasse de 0 mètre 85 celle de Longpont 26 mètres 75, et le Transept est de 1 mètre 79 plus long qu'à Longpont 48 mètres 70.

Aucune représentation de l'intérieur de l'Abbatiale n'est connue, et l'unique description relativement précise est postérieure à l'incendie de (1760). Quelques stalles subsistent dans l'église d'Asnières sur Oise, et le Maître Autel à Viarmes. Toutefois, l'architecte Louis Vernier a réussi à dresser un plan de l'église grâce à ses efforts de recherche, la reconstruction étant encore prévue à la fin du (XIXème siècle). Les moines accédaient à l'Abbatiale par le Collatéral Occidental du Transept, contiguë au Dortoir des moines, et les convers y pénétraient par la 1ère travée à l'extrémité opposé. Devant les sommations réitérées de la "Commune de Paris", le Marquis de Travanet fit détruire l'église en (1792. La poudre n'en parvenant pas à bout, les explosions faisant sauter à peine quelques fragments de l'édifice, il fit scier les piliers, les relier entre eux par des chaînes, et atteler plusieurs boeufs pour provoquer ainsi l'effondrement de l'édifice. Sa structure se retrouve dans les vestiges de piliers et colonnes. Son élévation est représentée par l'unique tourelle d'escalier du Transept qui en subsiste et par les vestiges des 9 travées apparaissant sur le mur Septentrionale du Cloître.

- le Cloître

Le Cloître constitue le centre de la vie Monastique. Celui de Royaumont est un des plus vastes de l'ordre "Cistercien en France", formant un rectangle de 46 mètres 80 sur 48 mètres 35. Chacune des 4 galeries se compose de 9 Travées, voûtées d'Ogives. A l'intérieur, les Ogives retombent sur des consoles décorées, et à l'extérieur, sur des colonnes maçonnées enveloppées de colonnettes en délit. La galerie Orientale longeant le bâtiment des moines a été démolie alors qu'une filature fut installé dans l'abbaye, et reconstruite à partir des années (1870). Les fonctions du Cloître étaient multiples, il desservait les différents Bâtiments destiné à l'usage des moines, les convers n'y ayant pas accès. Mais les moines y priaient aussi et lisaient des textes à haute voix. Au centre du Cloître, des plantes Médicinales étaient cultivées. En face du Réfectoire, se trouvait le Pavillon du Lavabo, où l'eau coulait en permanence. Les moines s'y lavaient et se faisaient raser et couper la tonsure, 6 fois par an d'abord et puis 12 fois par an à partir de (1257). Des fouilles Archéologiques ont permis de restituer son plan.

- le Refectoire

Le Réfectoire des moines est l'élément le mieux conservé de l'abbaye Originelle. Son sol a de nouveau été doté d'un dallage polychrome inspirée du (XIIIème siècle), fabriqué artisanalement. Les dimensions sont impressionnantes, la superficie étant de 40 mètres 30 sur 13 mètres 50, divisée en 2 vaisseaux à 6 travées chacun, voûtées d'Ogives. Les colonnes sont Monolithiques et se démarquent par leur faible diamètre de 40 centimètres, hautes de 10 mètres, cette configuration confère une impression de légèreté au réfectoire. Au moins pendant le (Ier siècle) de l'existence de l'abbaye, le nombre de repas fut de 2 par jour de Pâques au 13 Septembre, 1 à midi et l'autre au coucher du Soleil, le reste de l'année, il n'y avait qu'1 seul repas qui avait lieu à 15 heures. Les repas consistaient de légumes cuits et de Poisson, assaisonnés de sel uniquement et préparés sans matière Grasse, et accompagnés de Pain et de Vin. Les Laitages et les matières Grasses n'ont été introduits que progressivement pendant le (XIVème siècle). Les Vendredis de Carême, il n'y avait que Pain et Eau jusqu'à la fin du (XIIIème siècle). On pouvait manger uniquement pendant la Lecture, avec la fin de la lecture, les Moines quittaient le Réfectoire.

Contrairement aux apparences, pas tous les éléments du Réfectoire sont authentiques, 2 travées ne datent que des années (1860) et remplacent les travées détruites pour les besoins de la Filature, les Vitraux Polychromes de la même époque s'expliquent par l'utilisation de la salle comme Chapelle et sont inconcevables dans une abbaye Cistercienne, et la Chaire du Lecteur, encastrée dans le mur Occidental, a été reconstruite de toutes pièces également lors de l'aménagement en Chapelle pour les Soeurs de la Sainte Famille. L'utilisation comme Chapelle put commencer en (1870) et s'arrêta en (1905). En (1953), le tombeau du Comte de Harcourt, exilé en l'église d'Asnières sur Oise depuis la Révolution, a été remonté sur le mur Oriental. Entre le Réfectoire et le Bâtiment des moines, se situait le Chauffoir, unique pièce chauffée hormis la Cuisine et ultérieurement les Salles de Travail. Ce Chauffoir fut également utilisé comme Scriptorium. Les abbayes Médiévales étaient des lieux froids, la température intérieure dépassant de peu la température extérieure, facteur ayant une influence négative sur l'expectance de vie des moines.

- l'Orgue

Le Réfectoire est aujourd'hui consacré à la Musique. Un grand Orgue, 3 claviers, pédalier, 44 jeux construit en (1864) par Aristide Cavaillé Colll pour la villa d'un riche Industriel Suisse a été racheté par l'abbaye en (1937) et placé dans la salle du Réfectoire. L'instrument a été restauré en (2001) par Laurent Plet et Yves Koenig et est utilisé pour les concerts donnés à l'abbaye.

- la Cuisine

La Cuisine est reliée au Réfectoire attenante par un passe plats. D'élaboration moins soignée que le Réfectoire du fait que son accès était limitée aux convers, les Chapiteaux des 4 colonnes trapues supportant les 9 voûtes d'Ogives sont tout de même ornés de décors Végétaux Simples. Les dimensions de la pièce sont généreuses, puisque les repas des convers y étaient préparés également, déjeuner et dîner, la règle Monastique limitant le nombre des repas à 2. Le Réfectoire des convers était relié à la Cuisine par l'intermédiaire de la "Ruelle des Convers", qu'il suffisait juste de traverser. La Cuisine a fait l'objet de nombreuses transformations et se rapproche assez de son architecture d'origine, mais ne permet pas de deviner l'ambiance qui y régnait, du fait de sa nudité et de la stérilité apportée par une rénovation voulant tout faire paraître comme Neuf. Un exemple remarquable de la Sculpture Française du (XIVème siècle) y est exposée, la "Vierge allaitante", de provenance inconnue, dite "Vierge de Royaumont". L'on suppose que le local à l'étage de la Cuisine, de dimensions identiques, était la Bibliothèque de l'abbaye. Des preuves font défaut, les archives de Royaumont ayant brûlé dans l'incendie de l'Abbatiale du 26 Avril (1760). Tout le contenu de la Bibliothèque, 3.000 volumes et 36 volumes de Manuscrits, a été dispersé quand l'abbaye fut vendue comme Bien Public. Les volumes ayant survécu se trouvent pour la plupart à la "Bibliothèque Nationale". L'actuelle Bibliothèque dans la Salle du Chapitre date de l'époque de Henry Goüin et d'Isabel Lang.

- le Bâtiment des Convers

La position relativement excentrée du bâtiment témoigne de la "situation Sociale des Frères Convers au Moyen Age". En effet, la ruelle des convers sépare cette aile de l'abbaye de la galerie Occidentale du Cloître. Elle desservait la cuisine, le cellier au rez-de-chaussée du bâtiment des convers, l'abbatiale et bien sûr le réfectoire des convers ainsi que le dortoir des convers, au 1er étage sur toute la longueur du bâtiment. Le rôle des convers étant de préparer les repas des moines et surtout d'exploiter les terres, bois, moulins et étangs de pêche, ils étaient indispensables à l'économie Cistercienne et pouvaient accéder à des fonctions de responsabilité, mais ne pouvaient partager la vie des moines. Ils n'entraient à l'église que par l'extrémité de la nef alors que les moines accédaient eux directement au choeur de l'église par le bras du Transept.

Le statut de convers ayant rapidement perdu son attractivité jusqu'au (XIVème siècle), leur nombre diminuait progressivement et entraîna des modifications à répétition du bâtiment. Il est généralement désigné comme Hôtellerie, et l'ancien réfectoire des convers comme réfectoire des Hôtes, mais comme l'hospitalité fut pratiquée à toute époque dans l'abbaye, une autre maison des Hôtes a dû exister aux débuts de Royaumont. Contrairement à ce qu'avance Alain Erlande Brandenburg (2004), le bâtiment ne servait pas de logis aux Abbés Commendataires, qui disposaient d'une aile à l'Ouest de l'actuelle abbaye, désignée comme pavillon Abbatial par Henri Duclos (1867). Aucun élément permet d'affirmer non plus que le Comte de Harcourt, qui logea à l'abbaye de (1659) jusqu'à la fin de sa vie en (†1666), habita l'étage de l'ancien bâtiment des convers. De l'époque de son fils Alphonse comme Abbé Commendataire date l'escalier avec sa rambarde en fer forgé desservant l'étage. L'année (1672) fut le témoin d'un changement de style dans plusieurs bâtiments de l'abbaye dans le cadre d'un "vandalisme restaurateur", les réparations étant, entendues dans un sens absurde, portant aussi sur le portail de l'église et l'escalier desservant le Dortoir, car "le goût barbare du Gothique choquait les yeux". Des incertitudes planent sur d'autres usages du bâtiment. L'ancien Réfectoire des convers est désigné comme Salle du Chapitre par Henri Duclos (1867) et comme Cellier sur le plan dressé par Eugène Chauliat vers (1908). Une partie de l'ancien Dortoir des convers a apparemment servi d'Infirmerie, selon Henri Duclos (1867).

le Palais Abbatial

Le "Palais Abbatial" se situe à l'Ouest des bâtiments monastiques, face au bâtiments des convers. Ce "Pavillon Florentin" se présente comme un bâtiment massif orné d'une galerie à perron sur 3 de ses façades. Le volume cubique fut choisi pour permettre de multiples perspectives de vues sur le parc et le paysage, jusqu'à Viarmes, Luzarches et Beaumont sur Oise. L'architecte choisi par l'Abbé de Ballivières fut également une personnalité introduite à la cour de Versailles, Louis Le Masson, Ingénieur du Corps Royal des Ponts et Chaussées, disciple de Claude Nicolas Ledoux et Professeur d'architecture des enfants Royaux. Le Roi Louis XVI lui avait permis un séjour d'études en Italie, entre (1778) et (1781), où il apprenait à connaître les villas dessinées par Andrea Palladio. Le Palais Abbatial de Royaumont y fait de multiples références. Les pièces du rez de chaussée, d'un plan Polygonal avec des voûte d'arêtes saillantes retombant sur une colonne centrale, s'inspirent quant à eux de la salle au pilier du château d'Ecouen. Le rez de chaussée était réservé au service, et contenait la Cuisine et le Bûcher, transformé ultérieurement en Bibliothèque. L'accès au palais se faisait directement par le 1er étage, grâce aux escaliers extérieurs. Le 1er étage s'organise autour d'un vestibule central orienté Est-Ouest, aboutissant sur un escalier qui commence au rez de chaussée et va jusqu'au 2ème étage. De 2 côtés du Vestibules, au Nord et au Sud, se trouvent 2 grandes salles de réception encadrées par des plus petites. Le 2ème étage répond à un plan identique. Le 3ème étage, l'attique, abritait les chambres des domestiques et n'était accessible que par l'escalier de service. Le gros oeuvre a été achevé en (1087), après seulement 3 ans de travaux. L'intérieur, décoré avec un grand raffinement par son architecte, était cependant resté inachevé et inhabitable lorsque l'Abbé de Ballivières émigra en (1790).

- le Jardin Médiévale

Un jardin d'inspiration Médiévale a été aménagé en Juin (2004), au Sud de la Cuisine. Il est labellisé "Jardin remarquable". Composé de 9 carrés clôturés par des plessis de Châtaigniers, il accueille une exposition Thématique de plantes renouvelées tous les 3 ans autour d'un sujet de choix, plantes Médicinales à partir de (2004), plantes Tinctoriales à partir de (2007), et plantes Magiques depuis (2010). Le jardin est complété par une "table des savoirs" avec des plantes étiquetées en pots et un jardin des "pieds mères" regroupant les plantes destinées à être multipliées. Un Verger se situe à côté du jardin. Ce n'est pas à cet endroit que se trouvaient les jardins des religieux, ils se situaient au Nord de l'église et allaient jusqu'à la basse cour à l'Ouest devenue le "jardin de la Belle Arthémise", non accessible au public et jusqu'au mur d'enceinte au Nord et à l'Est. Cet endroit est occupé aujourd'hui par la ferme aménagé dans d'anciens bâtiments industriels.

- Visite

Seule l'Eglise, le Bâtiment des Novices et des Bâtiments d'annexe ayant été détruits, Royaumont constitue l'ensemble Cistercien le plus grand et le plus complet en Ile de France. L'abbaye est ouverte au public tous les jours, toute l'année, moyennant un droit d'entrée. Le visiteur entre aujourd'hui par l'Est, alors que l'accès se faisait initialement par le côté opposé, où se situe le Palais Abbatial. La visite ne concerne que l'abbaye Cistercienne Médiévale et la partie du domaine repris par la congrégation des "Oblats de Marie Immaculée" en (1864). A l'extérieur, il est possible de faire le tour de l'ensemble de l'abbaye, mais au Sud et à l'Ouest, le terrain est trop étroit pour pouvoir contempler le "Réfectoire des Moines et le Bâtiment des Convers" avec du recul. L'entrée vers l'intérieur de l'abbaye s'effectue par le passage Parloir dans le "Bâtiment des Moines". Le Cloître et 4 salles du rez de chaussée sont ouvertes à la visite, à savoir la "Salle du Chapitre", divisée en 2 parties, la "Sacristie, le Réfectoire des Moines et la Cuisine".

Le "Logis Abbatial" extérieurement achevé en (1787) et classé Monuments Historique avec ses vastes jardins ne se visite pas, tout comme la ferme de l'abbaye aménagé dans des anciens bâtiments industriels de la 1ère moitié du (XIXème siècle), au Nord. Les différents bois délimités au Nord par la vieille Thève avec la zone des étangs à l'Ouest, délimitée par l'Oise, sont interdits d'accès.

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