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Les Fresques
l'Abbaye -
Fresques
Le Porche n'est pas perpendiculaire au Transept. Il est désaxé. En effet, il restait l'ancienne Nef Carolingienne entre eux deux lors de sa construction, ce qui ne permettait pas d'évaluer les distances et l'axe de construction. Le rez de chaussée est un Narthex bas, abritant un sas d'entrée, datant des derniers travaux de conservation du début du (XXIème siècle). Il est couvert d'une Voûte en berceau plein cintre doublé par 2 grands arcs doubleaux.
Au Tympan qui surmonte la porte donnant accès à la Nef figure un grand Christ en gloire en pierre, assis sur un trône, dans une Mandorle Circulaire. Il ouvre les bras comme pour accueillir les fidèles et les bénir de la main droite à la manière Byzantine, c'est à dire "pouce et annulaire joints". A sa droite, 2 Anges présentent la Croix, un des instruments de la "Passion du Christ".
Sur la 1ère Voussure, par groupe de 3 , 12 anges adorateurs se prosternent devant le Christ et 12 Apôtres, 6 ont disparu, sont représentés assis sur des Globes, tenant un livre. Sur la 2ème Voussure, l'Iconographie se lit de la Droite vers la Gauche :
La Vierge encadrée par 2 Anges qui l'encensent est assise sur un trône. A sa Droite se trouvent l'Abbé et la Communauté Monastique de St Savin. A sa Gauche, de gauche à droite, 4 grands personnages ayant un rapport avec l'histoire de l'Abbaye, se présentent à elle :
"Charlemagne, Louis le Pieux, St Benoît d'Aniane et Guillaume V comte du Poitou et duc d'Aquitaine" ;
St Jean, assis à Gauche, voit apparaître dans le ciel l'Arche d'Alliance dans son Sanctuaire. Il voit aussi une Femme qui va donner le jour à un Garçon. Un Dragon rouge ayant 7 Têtes et 10 Cornes attend que l'enfant naisse pour le dévorer mais un ange le prend et l'emmène en sécurité dans le ciel. Pour se venger, le dragon vomit un fleuve afin de noyer la femme mais la terre engloutit le fleuve. Pour échapper au Dragon, la femme est munie des ailes de l'aigle et va se réfugier dans le désert. Cette scène est tirée de l'Apocalypse de St Jean ;
la scène suivante est de nouveau tirée de l'Apocalypse de St Jean. Dieu remet à 7 anges une trompette. En jouant de l'instrument, chaque ange va faire s'abattre sur la terre des Fléaux Destructeurs. La scène sculptée représente ce qui arrive au son de la 5ème trompette :
l'ange ouvre le Puits de l'Abîme et libère les "locustes ou sauterelles à corps de cheval et à tête d'homme couronnée portant une chevelure de femme, des dents de lion et une queue de scorpion". Ces monstres vont pendant 5 Mois tourmenter les hommes qui n'ont pas le Sceau de Dieu sur le front ; dans cette partie Centrale, dans les 12 Médaillons étaient représentés les signes du Zodiaque ; le 6ème Ange de l'Apocalypse sonne de la trompette. Il est chargé de libérer les 4 Cavaliers enchaînés sur le Fleuve Euphrate afin qu'ils créent une armée qui se composera de 200 Millions de Cavaliers. La force de leurs montures vient de leurs Queues Serpents qui crachent feu, fumée et qui détruiront le 1/3 de l'Humanité ; monté sur un cheval blanc et accompagné d'Anges armés d'épée, St Michel terrasse le dragon.
Les peintures ont été soumises aux intempéries et sont partiellement détruites, on peut quand même y voir un Christ en Gloire entouré d'Anges portant les instruments de la Passion et salué par des groupes d'Apôtres peints sur les parois voisines, et des épisodes de l'Apocalypse : Combat de l'Archange et de la Bête, le Fléau des sauterelles évocation saisissante de la Vision de St Jean. La luminosité est plus faible que dans la Nef. De ce fait, les artistes ont choisi des couleurs plus contrastées et plus vives. Les scènes d'Apocalypse sont un thème généralement dévolu au Moyen Age à la partie Occidentale de l'église, comme c'est le cas ici. 5 marches conduisent du Narthex à la Nef.
-La tribune
Elle est située au dessus du Porche auquel elle est reliée par un escalier assez étroit. C'est une salle qui fait le double de la hauteur du rez de chaussée. Cette salle présente la même couverture en voûte que pour le Narthex. Une grande fenêtre ouvre sur la Nef. Les peintures qui représentent quelques scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ y sont aussi assez dégradées car soumises aux intempéries, les fenêtres ayant été dépourvues de vitraux jusqu'au (XIXème siècle). Une peinture représente une descente de Croix, les autres des portraits de Saints, d'Apôtres, et d'Evêques. La descente de la Croix a été restaurée de (1999) à (2000). Le style est pur et linéaire. C'est une pièce majeure de l'Abbaye. La descente compte 9 personnages, ce qui est beaucoup par rapport à la représentation traditionnelle de ce thème. La Vierge pose sa joue sur le bras du Christ, autant par tendresse que pour constater sa mort. Les peintures sont considérées comme les plus anciennes de St Savin et dateraient de la fin du (XIème siècle).
- La nef
C’est la pièce maîtresse de cet ensemble. Elle mesure 42 mètres de Long sur 17 mètres de Large avec ses collatéraux 6 mètres sans ces derniers, et 18 mètres de Hauteur. Elle est le lieu de rassemblement des fidèles. Elle est en contrebas de 5 marches par rapport au Narthex. Le sol va en s'inclinant donnant cette impression d'élévation lorsqu'on regarde vers le Choeur. La Nef est divisée en 3 Vaisseaux par 2 rangées de colonnes d'une hauteur de 15 mètres décorées en faux marbre, dans des tons doux rosés et pastels. Les colonnes montent jusqu'à la Voûte et la supportent directement. Le Vaisseau Central n'est pas éclairé directement mais indirectement par les Collatéraux. En effet, conformément à la tradition Poitevine, les vaisseaux latéraux, percés de hautes fenêtres, sont presque aussi élevés que le vaisseau central et en permettent l'éclairage. C'est le cas pour St Jean de Montierneuf de Poitiers. Toutefois, pour l'Abbatiale Notre Dame, les fenêtres sont plus hautes que dans les autres églises Poitevines ayant le même plan. La pénombre caractéristique a cédé la place à une luminosité qui met en valeur la zone peinte de la Voûte. La Voûte du vaisseau central est en berceau et couvre une superficie de 412 m2. Elle est entièrement peinte. Elle est épaulée par les voûtes d'arêtes des Collatéraux. Ces Voûtes reposent à la fois sur les colonnes et les demi colonnes engagées dans le mur.
La construction de la Nef au cours de 2 campagnes est à l'origine de la différence entre les 3ères Travées et les 6 suivantes. Elles sont désaxées. Les unes sont dans l'axe du Porche, les autres dans l'axe du Choeur. La transition est soulignée par des piliers plus importants. La 1ère partie est composée de Voûte avec des arcs doubleaux alors que la 2ème partie est en Voûte en berceau plein cintre. Ce parti pris a permis d'obtenir une surface lisse et continue, appelée à devenir le support idéal d'un cycle peint. Les 1ers> supports sont des piles Quadrilobées et, ensuite, des colonnes Cylindriques assurent une meilleure pénétration de la lumière dans la 2ème partie de la Nef. Les murs des collatéraux sont renforcés par de fortes colonnes engagées sur dosseret et par des contreforts à double ressaut réunis par des arcs de décharge. L'architecte fit confiance dans le système d'épaulement de la Nef. Toutefois, il s'avéra insuffisant et il fallut, à l'époque Gothique, renforcer les murs du côté Nord.
- Le transept
Le Transept, à Nef unique, donne à l'église son plan en Croix Latine. Il est étroit avec une croisée couverte par une charpente. Ses bras abritent des Stalles qui datent du (XVIIIème siècle). La Croisée du Transept est supporté par 4 massifs importants qui bouchent le Déambulatoire du Choeur. Lors des travaux effectués en (1884) dans le croisillon Nord, le long du mur Oriental, près de l'Absidiole, fut découvert le sarcophage de l'Abbé Odon (1040)-(1050). Le sarcophage est en Calcaire. Il porte l'inscription latine "Hic requiezcit oddo abbas-Ci-git l'abbé Odon"
Les Chapelles du bras Nord sont dédiées aux Archanges, celles du bras Sud aux Apôtres. Le Transept était autrefois peint comme la Nef.
- Le choeur
Le plan du Choeur de l'église de St Savin est dicté par la présence de 2 Cryptes, l'une sous l'Abside et l'autre sous le Déambulatoire ce qui explique sa position surélevée de 1 mètre. Le Choeur est doté d'un sanctuaire délimité par 10 Colonnes aux Chapiteaux sculptés de Lions affrontés et de feuilles d'Acanthe qui rappellent ceux de l'église Ste Radegonde de Poitiers. Il est directement éclairé par une rangée de baies. Le Choeur est entouré par un étroit Déambulatoire de 2 mètres de Large, avec une Voute à pénétration divisée en 11 Travées. Il permet d'accéder aux 5 Chapelles Rayonnantes qui ont conservé leurs tables d'Autel du (XIème siècle), gravées d'inscription. Celles ci sont dédiées, du Nord au Sud, aux Vierges, aux Martyrs, à St Marin de Maurienne. Les Chapelles sont hautes et étroites et des fenêtres comprimées entre celles ci permettent toutefois d'éclairer le Déambulatoire. Sa voute a été recouverte d'un semis d'étoiles au (XIXème siècle). Les vitraux du Choeur, des Chapelles et des baies du Déambulatoire sont au nombre de 14 . Ils ont été commandés à l'atelier Lobin de Tour en (1873). Les Sts patrons de l'église sont représentés à 2 reprises aux places d'honneur, de part et d'autre du Christ dans le Choeur, de la Vierge dans la Chapelle Absidiale. Ces grands personnages en pied sont imposants. Leurs noms sont écrits en latin dans un style Médiéval, imitant celui des inscriptions des peintures murales Romanes de l'église. Ils sont, également, représentés sous des architectures semblables à celles servant de cadre aux scènes des peintures Médiévales de la Crypte. Les Stalles sont en bois de Chêne. Elles datent des années (1665)-(1670). Elles étaient destinées au Choeur des Moines Mauristes. Elles étaient probablement disposées initialement dans les 3 Travées Orientales de la Nef.
- Les cryptes
L'une est dédiée à St Marin. Elle a une courte Nef voûtée en berceau. L'autre crypte, dédiée aux Sts Savin et St Cyprien est située sous l'Abside. Elle est couverte de peintures. Elle est Voûtée en berceau surbaissé. Au fond, on trouve une niche contenant un autel et une ouverture à l'Est communiquant avec le Déambulatoire. La Crypte a été le lieu de la conservation des Reliques de St Savin et Cyprien. Toutes ont disparu.
Sur la voute du Sanctuaire ont été peints un Christ en Majesté et sur les murs du Vaisseau, les légendes de St Savin et de St Cyprien qui racontent leur vie et leur Martyre. L'histoire des Saints est représentée en 4 Registres, répartis de part et d'autre d'une bande Faîtière. Il s'agit d'un système de Narration en Frise continue comme pour la Nef principale. Contrairement aux autres peintures de l'église, de nombreuses scènes sont inscrites dans un décor d'architectures peintes. Dans l'ensemble des scènes, les 2 Saints sont identifiés grâce à leur Nimbe. St Savin, étant l'Aîné, est représenté avec une Barbe. Bien conservées, ces peintures témoignent de la stylisation de l'art Roman basée sur un découpage graphique des formes ainsi que sur un système de Rehauts appliqués sur des fonds de couleur, notamment pour les plis des vêtements, les yeux et les cheveux.
Les Fresques n'ont, toutefois, pas la qualité de celles de la Nef. On en a, d'abord conclu, qu'elles étaient d'époques différentes. Pourtant, on admet aujourd'hui qu'elles sont Contemporaines, mais que celles de la Crypte furent exécutées par des artistes de second rang. Cette équipe n'eut sans doute le droit d'intervenir que dans la Crypte, moins fréquentée que le Vaisseau Central. Le musée des monuments Français, à la "Cité de l'Architecture et du Patrimoine" possède une reproduction des peintures murales de la voûte dans ses collections. Elle est présentée au plafond de la bibliothèque de la Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris au palais de Chaillot.
-Le bâtiment conventuel
Il fut construit à partir de (1682), à la demande des Moines de la Congrégation de St Maur, par l'architecte François Le Duc. Le plan obéit à la disposition traditionnelle des monastères Bénédictins. Les différentes pièces sont, ici, rassemblées dans un même bâtiment. Le rez de chaussée accueille le Réfectoire, la salle Capitulaire et la Cuisine. A l'étage, se trouvent les Cellules des Moines. Toutes les fenêtres sont disposées selon un alignement classique du (XVIIème siècle). Elles donnent à l'Est. Du bras Sud du Transept, les Moines accédaient directement à la Sacristie. L'escalier monumental qui s'y trouve est un escalier tournant à gauche, dont les piliers sont soutenus par des colonnes Toscanes. Il permettait aux Moines de se rendre directement au 1er étage dans les cellules. Celles ci sont aménagées aujourd'hui en un parcours Scénographique. La salle Capitulaire est située à côté de la Sacristie. Elle abrite aujourd'hui l'espace accueil-librairie.
Le Réfectoire, contiguë aux 2 autres salles, a été en partie construit sur la salle Capitulaire du (XIIIème siècle). Les fouilles effectuées en (1979) ont permis d'en dégager des vestiges. De nombreux Chapiteaux y ont été retrouvés en comblement. La plupart date du (XIème siècle). Mais certains sont du (XIIème siècle), notamment un Chapiteau qui représente un Basilic Roman. Le Basilic a un corps Serpentiforme et des Ailes accrochées aux Pattes. Cette Chimère Satanique est un des symboles de l'orgueil de l'Homme. Il est souvent représenté dans les églises Romanes comme à Nieul sur l'Autise. Il est possible de voir dans le Réfectoire, 2 scènes peintes provenant de la voûte de la Nef de l'Abbatiale Notre Dame, la 1ère représente un passage du livre de la Genèse, Abraham, informé que Loth est prisonnier, aidé de 318 serviteurs, attaque les 4 Rois qui ont attaqué Sodome, Amraphel, Tidéal, Arjoc et Kedorlaomer. L'attaque a lieu la nuit. Abraham réussit à libérer Loth, la 2ème raconte la rencontre entre Abraham et le Roi de Salem, Melchisédech. Puis Dieu et 2 Anges se présentent à Abraham sous les traits de 3 Hommes. Ils viennent annoncer la future Maternité de Sarah ainsi que la Destruction de Sodome et de Gomorrhe. Le Cloître, pourtant prévu dans le projet de (1675), n'a pas été construit par manque d'argent. Les bâtiments Conventuels sont classés Monument Historique depuis (1974), et la dernière travée du grand bâtiment Conventuel l'a été en (1978).
- Le logement de l'abbé
Le logement a été reconstruit entre (1682) et (1692) par les Moines Mauristes sur des fondations Médiévales. Il devient un bien National à la Révolution. Félix Léon Edoux, l'inventeur du monte charge hydraulique, l'achète vers (1892). Il y installe l'un des 1ers Ascenseurs privés en France. La Tour Crénelée reste le seul vestige encore visible de cette invention.
- les Abbés
- Benoît d'Aniane.
- Dodon ou Eudes I, en (821).
- Hugues mort en (†928), Moine à Saint-Gartempe puis à l'abbaye St Martin d'Autun où il y établit la règle. Il fut conseiller de Bernon pour jeter les fondements de l'abbaye de Cluny et se retira comme prieur au prieuré d'Anzy-le-Duc.
- Gombaud, vers (1014)-(1040).
- Pierre, au début du (XIème siècle, expulsé pour simonie.
- Odon II, de (1023) à (1050).
- Gervais, moine venant de l'abbaye St Cyprien de Poitiers, de (1080) à (1096).
- Jocelin, en (1368).
- Benoît, en (1412).
- Allemagne, en (1435) et (1510).
- Neuchèze, le 17 Août (1640).
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