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Glossaire - Biographies
Chronologie
Photos


- Présentation
* Diocèse : Diocèse d'Amiens
* Patronage : Notre Dame
* Fondation : (1138)
* Début construction : (1158) (XVIIIème siècle) (1741)
* Fin construction : (1226) (1730) (1756)
* Cistercien depuis : (1138)
* Dissolution : (1790)
* Abbaye Mère : Abbaye de Cîteaux
* Lignée de : Abbaye de Cîteaux
* Abbaye Fille : Aucune
* Congrégation : Cisterciens (1138)-(1790)
- Basiliens (1817)-(1880)
- Religieux de St Vincent de Paul (1880)-(1904)
- Préventorium de l'Abbaye de Valloires depuis (1922)
* Protection : Classé Monument Historique (1907), (1964)

- Situation
* Pays : France
* Région : Haut de France
* Province : Picardie
* Département : Somme
* Commune : Argoules

- Association

L'Abbaye et les Jardins de Valloires sont la propriété de "l’Association de Valloires". L’association, reconnue d’utilité publique en (1925), oeuvrant dans le médico-social a été créée par Thérèse Papillon, infirmière de la Croix-Rouge en (1922). Présence (900) ans des "Cisterciens en Picardie".

- Historique

Fondée en (1138), Guy II de Ponthieu signa avec les Moines de l'ordre Cistercien la fondation d'une abbaye, la Douzième Fille de l'abbaye-mère de Cîteaux. Les moines s'établirent définitivement à Valloires dans la vallée de l'Authie en (1158). Au sommet de sa prospérité, aux (XIIème) et (XIIIème siècles), l'abbaye accueillait une centaine de moines. Cette prospérité permit la construction d'une 1ère Abbatiale de style Ogival dès (1226). L'abbatiale devint alors la nécropole des Comtes de Ponthieu.

A partir de la bataille de Crécy (1346), la guerre de 100 ans menace la région, les moines se réfugient à Abbeville ou à Montreuil-sur-Mer. Anglais et Bourguignons dominent le Ponthieu au (XVème siècle) et pillent l'abbaye. L'abbaye conservait ses privilèges octroyées par les Rois de France. Ainsi, en Septembre (1467), le Roi Louis XI les confirma par ses lettres patentes.

Au (XVIème siècle), c'est au tour des Huguenots et des Espagnols puis au (XVIIème siècle) ce sont les Impériaux) qui pillent à leur tour l'abbaye. Au cours de la guerre de 30 ans, l'abbaye sert de cantonnement aux troupes de Louis XIII. A la fin du (XVIIème siècle), l'abbaye était passablement délabrée.

- le Cloître

Au (XVIIIème siècle), l'abbaye fut reconstruite, les travaux s'achevant vers (1730). En (1738) l'abbatiale du (XIIIème siècle), qui avait été conservée, s'effondra, et il fallut construire une nouvelle église. Sur les ordres de Dom Comeau, Prieur de l'abbaye de (1732) à (1767) et de Monseigneur d'Orléans de la Motte, évêque d'Amiens et "Abbé Commendataire", les travaux débutèrent en (1741) sur les plans de l’architecte Raoul Coignard, architecte, entre autres, de l'abbaye de Cercamps près de Frévent. La décoration intérieure fut confiée au sculpteur Autrichien Simon Pfaff de Pfaffenhoffen et au ferronnier d’art Jean-Baptiste Veyren dit "Vivarais". La nouvelle église fut consacrée en (1756).

En (1790), l'Abbaye devint bien National. En (1791), elle fut achetée par un aristocrate spéculateur Ambroise-Léopold Jourdain de l'Eloge qui avait racheté la seigneurie d'Argoules en (1776). Grâce au châtelain d’Argoules les bâtiments échappèrent à la destruction. A sa mort en (1816), ses héritiers vendirent l'abbaye aux Basiliens. En Mai (1817), la "Société des Basiliens" venue de Mons en Belgique s'installe à Valloires. Cette "confrérie laïque d'artisans chrétiens" rassemble des hommes qui s'adonnent aux travaux manuels, à l'enseignement et à la prière. Ils se spécialisent dans la facture d'orgues jusque (1860). Puis la communauté décline.

En (1880), l'évêque d'Amiens fait appel aux religieux de St Vincent de Paul, congrégation religieuse catholique, qui en fit un orphelinat en (1887). Mais la loi sur les congrégations provoque l'expulsion de la communauté et la mise en vente de l'abbaye en (1906). L'abbaye fut sauvée par l'action de Roger Rodières, archéologue et historien, du journaliste André Hallays et du notaire de Rue, maître Gosselin. Elle fut classée "Monument Historique en (1907)" mais resta sans affectation jusque (1915). De (1915) à (1919), elle fut transformée en hôpital militaire Belge.

- Une abbaye pour les enfants

En (1922), Thérèse Papillon, infirmière-major pendant la Grande Guerre redonne vie à l'abbaye. Elle y fonde un préventorium. L'établissement accueille jusque 300 enfants et fonctionne jusque (1974). Depuis, les activités se sont diversifiées. En (1949), l'abbaye reçoit la visite de Monseigneur Angelo Roncalli, "Nonce Apostolique à Paris", le futur Pape Jean XXIII. En (1964), Thérèse Papillon crée dans l'ancienne grange de l'abbaye un Foyer d'accueil pour jeunes et adultes, transformé en (1991) en maison d'accueil temporaire pour personnes âgées. Aujourd'hui l'abbaye est propriété de l'association fondée en (1922). Une partie est consacrée au séjour d'enfants en difficulté, l'autre est réservée à l'hébergement des visiteurs. Une partie des bâtiments abbatiaux et l'église abbatiale sont ouverts à la visite. Les jardins de l'abbaye ont été aménagés par Gilles Clément et ouverts au public en (1989).

- l'Abbatiale

L'Abbaye et surtout l'Abbatiale offrent un magnifique et rare exemple, en France, de décor baroque ou plutôt rocaille ou rococo dû au talent du Baron Autrichien Simon Pfaff de Pfaffenhoffen (1715)-(1784) dit "Pfaff", exilé en France, à St Riquier, où il s'adonne à la sculpture sur bois. L'Abbatiale de dimension modeste 45 mètres sur 17 mètres oppose un aspect extérieur d'une grande sobriété et un intérieur magnifiquement décoré par Pfaff, buffet d'orgues majestueux en chêne et en tilleul sculptés, confessionnal, autel latéral, stalles, maître autel en marbre noir décoré de 2 anges en plomb doré et surmonté d'une suspension en fer forgé en forme de palmier oeuvre du Vivarais qui est aussi l'auteur des grilles du choeur dite, "à double lecture", c'est à dire dorée des 2 côtés, chef d’oeuvre de ferronnerie. On doit également à Pfaff les statues en bois de Moïse, Aaron, St Pierre et St Paul et en marbre St Martin et St Bernard sous les traits de Dom Comeau et Monseigneur de La Motte. Dans le croisillon Sud du transept, dans un Enfeu, se trouvent les Gisants du (XIVème siècle) de Simon de Dammartin et de son épouse Marie de Ponthieu décédés respectivement en (1239) et (1251). Les bâtiments Abbatiaux s'organisent autour du cloître voûté en brique et pierre. Dans la vaste cour d'honneur, sont situés le colombier du (XVIème siècle) et les communs. Derrière l'abbaye, on peut voir une ancienne grange à colombage.

- Thérèse Papillon

Elle est née le 10 Septembre (1886) à St Germain en Laye et décédée à l'abbaye de Valloires le 23 Mars (1983). Infirmière de formation, elle s'engage dans le service de santé des armées pendant la Grande Guerre. Après l'armistice, elle installe à l'abbaye de Valloires un établissement pour enfants. Pendant la "Seconde Guerre Mondiale", en (1940), elle vient en aide, avec le personnel du Préventorium, aux réfugiés. Sous l'Occupation, elle cache des enfants "Juifs" dans son établissement jusqu'à la Libération et s'engage dans la Résistance. En (1962), après 40 ans à la tête du Préventorium, elle en abandonne la direction et fonde en (1964) un Foyer d'accueil qu'elle dirige jusque (1972. C'est là qu'elle décède en (1983). Elle est inhumée dans la chapelle de la Viergei, au chevet du choeur de l'Abbatiale, aux côtés de son frère.

- Jean Baptiste Papillon

Frère de Thérèse Papillon. Combattant volontaire pendant la Grande Guerre à 17 ans, il est ordonné prêtre en (1925), devint aumônier du Préventorium de Valloires et curé des paroisses environnantes. Il fut très actif au sein de la "J.A.C.". Il créa un cinéma rural ambulant qui anima les soirées dans de nombreuses communes du secteur, du littoral et de l'intérieur. Le cinéma ambulant perdura jusqu'en (1980). Fait prisonnier en (1940), libéré en (1941), il entra dans la Résistance en (1942) au sein de l'"OCM" et fut chef militaire de l'Armée secrète et Capitaine des "FFI". Il était pilote d'avion et motard invétéré. Il décéda dans un accident de moto en (1957). Il était chevalier de la Légion d'Honneur.

- Autres personnalités

* Marie Claire Alain, marraine de l'abbaye et de l'orgue, vient régulièrement y jouer.
* on frère, Jehan Alain, (1911)-(1940) y a composé son "Choral Cistercien" pour orgue en (1934).

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