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Glossaire - Biographies
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- l'Eglise

L'église actuelle, de style Gothique Classique, fut reconstruite à partir de (1257) sur les fondations d'une église Romane devenue trop petite. Mesurant 83 mètres de long, 53 mètres de large pour 23 mètres de haut, et même 30 mètres au niveau du transept, cet édifice de grandes dimensions correspond d'ailleurs plus au style Gothique que l'on rencontre dans le Nord de la France, et peu au Gothique Languedocien. Bâti en pierre locale de piètre qualité, le bâtiment est dans un état général relativement mauvais, voire fragile, quelques contreforts sont même tombés. C'est pour cette raison, et afin d'assurer la stabilité de l'édifice, que certaines de ses ouvertures, fenêtres hautes, ainsi que les espaces entre les colonnes de la nef sont murés, souvent depuis le (XVIIème siècle).

La façade principale est précédée par un narthex encadré de 2 puissantes tours de défense. Vestibule où l'on recevait les Catéchumènes, ce narthex était également un espace où la messe était célébrée pour les fidèles des environs. Il est constitué de 3 travées séparées par des arcs à doubleaux chanfreinés. Les chapiteaux et les culots de l'archivolte sont décorés en contradiction avec la règle Cistercienne, par le "Secret de la Sagesse", le "Moine partagé entre le Bien et le Mal", le "Moine soutenant les Pécheurs", et "Saint Louis à la tête couronnée et fleur de lysée".

L'église présente 3 nefs à 7 travées se terminant, après la croisée du transept, en un Presbytérium entouré d'un Déambulatoire sur lequel s'ouvrent 9 chapelles, dont 7 Rayonnantes après une 1ère travée. Ce déambulatoire donne une forte impression de profondeur grâce à quelques artifices architecturaux, piliers en amande, rétrécissement de l'espace entre les piles du choeur au fur et à mesure que l'on se rapproche du chevet et par conséquent arcs se brisant de plus en plus vers la partie centrale. Le transept s'ouvre, à droite, sur la Porte des Matines menant au dortoir des moines, et permettant l'accès direct des profès aux offices de nuit, et, à gauche, sur la Porte des Morts conduisant aux cimetière destiné aux moines et autres généreux donateurs.

Soumise à la règle Cistercienne, la décoration de l'église est par conséquent réduite au minimum, clefs de voûte des croisées d'ogives et éléments végétaux sur les chapiteaux des piliers. On remarque plus précisément la clef de voûte de l'abside représentant le couronnement de la Vierge et celle de la travée du choeur montrant St Benoît et St Bernard. La chapelle du chevet est également ornée d'une Vierge du (XVIIème siècle). Un clocher mur, à 3 ouvertures, rappelle les triplets Cisterciens, comme dans la Salle Capitulaire. Par ailleurs, le bâtiment héberge encore les foudres, inutilisés aujourd'hui, de la production de vin du domaine local dans les chapelles latérales, l'église ayant été transformée en chai sous la Révolution.

- le Cloître

Le cloître, du (XIVème siècle), est constitué d'une cour de grandes dimensions fermée de chaque côté par 5 grandes arches séparées par des contreforts. Chacune de ces arches présente une suite de 4 arcs plus petits eux même surmontés d'un oculus. Au delà de ces arches, 4 galeries font office de préau. La galerie Nord servait à la lecture et au Mandatum tandis que la galerie Orientale, la plus ancienne, ouvrait sur l'Armarium, la Sacristie, la Salle Capitulaire et le Parloir. L'armarium, ou Bibliothèque, est très modeste, étagères de livres de prières couronnées d'un plein cintre en dents de scie. La sacristie, surmontée d'une voûte Romane et précédée d'une porte en plein cintre également ornée d'une décoration en dents de scie, est la chapelle de l'Abbé qui y conservait les objets du culte. La galerie Ouest, ou aile des Convers, longe des bâtiments du (XIIème siècle), réfectoire des Convers tandis que la galerie Méridionale précède le réfectoire des Moines.

Près de l'aile Sud du cloître, le Lavabo se trouve devant le réfectoire, afin que les moines se purifient les mains avant de toucher le pain, symbole sacré. Une clôture octogonale avec une série de 3 arcs de chaque côté, reposant sur des colonnettes jumelées, enserre une fontaine. Un répertoire varié, trilobes, 4 feuilles, anneaux, aux remplages monoblocs, complète cet ensemble. Celui ci est couvert de 8 nervures de pierre se réunissant au centre par une clé pendante. La végétation, apportant de l'ombre au lieu en plein été, est supportée par une treille. Alimentée par la source de Diane, la fontaine déverse son eau pure de la vasque supérieure vers un bassin octogonal par 4 têtes de griffons. Le jardin du cloître, enserré entre les 4 galeries et autour de la fontaine lavabo, expose des roses de Citeaux, créées par Delbard, et des bambous noirs, lui conférant ainsi un charme tout à fait particulier.

- la Salle Capitulaire

Cette salle constitue une des parties les plus anciennes (XIIème siècle) et les plus importantes de l'abbaye. Les moines y viennent tous les matins, au sortir de l'office. Les profès sur les bancs de pierre, les convers, sans voix au chapître, dans la galerie et l'abbé sur sa chaire adossée à l'Orient, on y lit la règle, le rouleau des morts et autres nouvelles de l'ordre. On y rend aussi la justice. Son accès s'effectue, depuis le cloître, par un portail flanqué de grandes fenêtres doubles de chaque côté, le tout supporté par des colonnettes et des chapiteaux de différents types, feuille d'acanthe, feuille plate, feuille d'eau. Certaines de ces colonnes sont en marbre et proviennent sans doute d'une villa Romaine préexistante. De beaux vases du Cardinal de Bonzi ont été placés entre les baies. Une nef unique, sans piliers, supporte la voûte surbaissée en anse de panier. A l'Est, sur le mur du fond, s'ouvre une fenêtre à 3 ouvertures, triplet Cistercien en souvenir de la trinité. Des fragments du jubé mutilé lors des guerres de religion, aujourd'hui réinstallés sur les bancs, avaient été utilisés par les moines pour bâtir l'escalier menant à la porte des Matines. On peut encore admirer certaines scènes,

* les Saintes Femmes au Tombeau,
* la Mise en croix,
* l'Annonciation,
* le Baptême du Christ,
* la Déposition,
* l'Arrivée du Christ à Jérusalem,
* et Jésus parmi les Docteurs.

D'autres éléments de moindre importance complètent l'ensemble, le réfectoire, avec de beaux vitraux et une cheminée renaissance, le caveau, le dortoir, à l'étage, et la chambre d'hôte, dans le bâtiment Episcopal ajouté au (XVIIème siècle). Depuis les transformations du Cardinal de Bonzi, la salle des moines, ou scriptorium, et le parloir n'existent plus. Le jardin de St Blaise, situé à l'extérieur, près de la Porterie, ou chapelle St Blaise, reconstitue un jardin Médiéval, hortus plantes potagères, et herbularius plantes médicinales ou simples.

- le Vignoble les Chais

Les moines cisterciens plantent de la vigne à Valmagne dès le (XIIème siècle), comme dans toutes leurs abbayes qui sont à l'origine, notamment, des grands vignobles Bourguignons. Depuis, ce terroir à toujours porté de la vigne. Au (XVIème siècle), les 10 arpents, 5 hectares, permettent la production d'un vin de qualité, rôle du frère Nonenque. Granier Joyeuse transforme l'église en chai au début du (XIXème siècle), en (1820), des foudres en chêne de Russie sont installés dans la Nef. On appelle le site la cathédrale des vignes. Les vins sont alors exportés jusqu'au Mexique. Entre les 2 guerres, ils sont vendus à Paris, rue Mouffetard.

De nos jours, la production, sur un ensemble de 75 hectares, est encore largement diffusée. 2 terroirs s'affirment sur la propriété. Le 1er, devant l'abbaye, au sol argilo calcaire, donne des blancs principalement, ce sont les classiques de l'appellation. Le 2ème, au Nord, derrière l'abbaye, et séparé du précédent par une barrière rocheuse, s'étend sur 12 hectares riches en marnes et grès rouges, parcelle de la Grand Combe, il donne des vins rouges de qualité, cuvée de Turenne. Depuis (1985), ces parties les plus escarpées ont été classées AOC 30 hectares. L'Abbaye abrite également un petit conservatoire de cépages.

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