Carta Caritatis.La Charte de Charité est la base constitutionnelle de l’Ordre. Elle vise à préserver autant l’entente entre les Abbayes de l’Ordre que leur autonomie. Entre la centralisation à outrance de Cluny, définie comme un vaste couvent en plusieurs maisons et l’autonomie des monastères léguées du Haut Moyen Age, Cîteaux représentait une voie moyenne d’agrégation et d’union établie par la "Carta Caritatis" et qui influença fortement les constitutions des nouvelles Congrégations Canoniales parfois nées avant elles, comme Prémontré et Arrouaise, ou après, on pense ici aux "Constitutiones" de St Victor par Gilduin entre (1133 et 1155) . "La Carta Caritatis" fixe également les principes de la vie et de la Spiritualité Cistercienne, à l’écart des affaires du monde, et tâche de retrouver l’équilibre que la Règle de St Benoît prônait entre la liturgie et le travail des mains. En matière économique, la Charte de Charité énonce les règles principales dans l’acquisition et de l’accroissement du domaine. Se démarquant du monde Féodal qui les entouraient, les Abbayes Cisterciennes ne purent en principe recevoir que des biens en propriété nue, ni bien ni terre soumis à la dîme, et les travailleurs ne pouvaient être Serfs, d’où l’institution des Convers. La première version, la "Carta Caritatis Prior" a été élaborée sous l’Abbatiat d’Etienne Harding en (1113-1114), version approuvée par le Pape Calixte en (1119). Elle fit l’objet de deux recensions ultérieures. La première, la "Summa Cartae Caritatis" reflète de premiers changements et fut confirmée par trois Papes entre (1152 et 1157). Enfin, la "Carta Caritatis Posterior", reflets de modifications entre la mort de St Bernard et (1163), et peut-être (1174), fut approuvé en (1165), en complément des approbations précédentes de (1119 et 1152). C’est cette version qui fut modifiée par la "Bulle Parvus Fons" en (1265) et restructurée ensuite en cinq chapitres en (1316). Selon le Chapitre de (1201)>, une copie devait être conservée dans chaque Abbaye. Son autorité jusqu’à une période avancée dans le (XIVème siècle), est décrite comme Fondamentale et Définitive. |