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- La "Laus perennis"
ou "louange perpétuelle"

Ce rite de la louange perpétuelle fut inventé par l'Archimandrite Alexandre né vers (350) dans une île de l'Asie mineure et mort vers (†430). Alexandre fut le fondateur des Acémètes, autrement dit les Non Dormants ou les Vigilants.

Le monastère d'Agaune fut le 1er d'Occident à reprendre cette coutume venue d'Orient de Louange Perpétuelle, application à la lettre des préceptes divins de "prier sans cesse - cf. Mt 18,19-20; Mt 24,42-44 et Lc 21,36; 1Th 5,17", sous le gouvernement de l'abbé Ambroise. Des groupes de moines provenant de l'Ile Barbe et de Grigny, région Lyonnaise, de Condat, l'actuel St Claude, et de Romainmôtier, région du Jura, formèrent, avec la communauté locale, un groupe de 5 choeurs qui inaugurèrent en Occident la Laus perennis. Cette Laus perennis fleurit plus tard dans d'autres monastères des Gaules, à l'imitation d'Agaune.

Le fondateur du monastère Sigismont, inaugure solennellement cette coutume avec une homélie prononcée de St Avit, évêque de Vienne qui, de par ses relations avec l'empereur et le patriarche de Constantinople, a probablement transmis ladite coutume aux Occidenataux. L'Eglise est considérée comme une image du ciel où les anges louent perpétuellement le Seigneur de gloire . Il est donc bon, pensa Alexandre, d'imiter sur la terre cette adoration perpétuelle. Les moines, divisés en choeurs, chantent donc sans cesse la laus perennis. Ce rite, pratiqué avec éclat à Constantinople, fut introduit à Agaune suite, vraisemblablement, aux relations que St Avit, évêque de Vienne en Dauphiné, entretenait avec l'empereur et le patriarche de Constantinople. Dès lors fut assurée, au lieu où reposent les martyrs Thébains, la continuité ininterrompue de la louange chrétienne, par le chant des hymnes et des psaumes, prolongation de la louange rendue par Maurice et ses Compagnons dans le témoignage de leur sang. Il semble que 5 ou même, pour certains auteurs, 9 choeurs de moines se relayaient jour et nuit pour assurer l'office divin.

L'exemple d'Agaune fit école en Occident et l'on retrouve mention de celui ci dans les actes de fondation d'autres monastère en Gaule, par exemple Ste Bénigne à Dijon et St Marcel à Châlon. Plus tard, vers (634), Dagobert Ier introduisit le même usage dans le monastère de St Denys en France et ici encore, au témoignage de Clovis II, c'est l'institution d'Agaune qui avait servi de type. La laus perennis fut encore pratiquée à Luxeuil en Bourgogne, à St Germain des Prés de Paris, à St Médard de Soissons, à St Riquier dans le Ponthieu.

Des témoignages nous assurent que la laus perennis était encore en pratique à Agaune au (VIIIème siècle). Elle semble donc avoir duré en tout cas (II siècles), jusqu'à la décadence du (IXème siècle) qui vit le remplacement des moines par des chanoines.

Si la "laus perennis" au sens historique du terme n'est plus pratiquée de nos jours à St Maurice que sporadiquement, les offices religieux continuent de résonner quotidiennement dans la basilique de St Maurice. Depuis la prière des Laudes 6h,30 à celle des Complies 20h,20 en passant par l'Office des Lectures 11h,30, les Vêpres et la Messe 18 heures, toute la journée monastique est scandée par l'action de grâce communautaire dans le Sanctuaire.

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