Glossaire
Photos
- Guimiliens
- Situation
* Pays : France
* Région : Bretagne
* Département : Finistère
* Arrondissement : Morlaix
* Canton : Landivisiau
* Intercommunalité : Pays de Landivisiau
- Enclos paroissial de Guimiliau
Guimiliau doit son nom à son St patron et fondateur, St Miliau, Prince bon
et pieux, descendant des anciens Rois de Bretagne. Son frère jaloux et cruel, le fit décapiter en (92) puis retourna
sa vindicte contre son neveu Mélar. Mais mal lui en a pris car ses victimes devenues des Saints possèdent chacune
son ensemble paroissial portant le nom de Miliau. Ce modeste village possède l'un des plus riches "Enclos
Paroissial Bretons" qui nous fait revivre toute la vie de Jésus.
- l'Enclos
Ce bel ensemble architectural,
édifié aux (XVIème siècle)-(XVIIème siècle), est appelé, enclos paroissial, parce possédant, "un arc de Triomphe, un Clocher,
un Ossuaire, un Grand Porche, une Eglise, avec Baptistère, tribune des Orgues, Chaire,
Retables, une Sacristie, une Chapelle funéraire et un Cimetière". Un coup d'oeil général sur cet ensemble, où le granit
et le kersanton se mêlent harmonieusement en un mélange de Gothique et de Renaissance, qu'agrémente la
conception Bretonne de l'architecture du (XVIème siècle).
* Arc de Triomphe : Bien modeste sans doute, mais d'une beauté fruste, surmonté de 2 cavaliers,
comme en faction.
* Clocher Tour : de (1530)-(1550). De style Beaumanoir. Pyramide Octogonale, Gothique ajourée, à encorbellement
sculpté, flanquée de sa tourelle ronde.
* Ossuaire : du (XVIIème siècle). Adossé au flanc gauche du porche, son soubassement est orné de, bénitiers,
et de, bas reliefs, en kersanton.
* Porche : de (1606)-(1617). De style Gothique et Renaissance. Arcade extérieure en plein cintre avec 2
colonnes Corinthiennes et 2 colonnes ioniques. Contreforts à moulures. Frises ornées de têtes variées. Au dessus
du porche, 2 frises et 2 frontons triangulaires, 2 gargouilles d'une maigreur extrême, 3 bustes et 2
têtes d'ange. Au milieu du 2ème fronton la niche ionique abrite St Miliau, assis sur son trône. Coiffant
le tout, un superbe clocheton terminé par un lanternon. Le porche, voûté sur croisée d'ogives à clef pendante, porte
à l'intérieur la date de (1606) et sur la façade près de la clef de voûte, celle de (1617). Il est encadré de contreforts
parés de niches amorties de dômes et de lanternons qui en font l’un des plus beau porche du Léon.
Celui ci donne généralement directement sur l'enclos paroissial.
Contrairement aux autres églises du territoire
continental le porche Ouest est peu utilisé, et donc sobrement décoré, tout simplement pour se protéger des vents
dominants, orientés d'Ouest en Est en Bretagne ! L'enclos paroissial, comme son nom l'indique, est clos.
Il s'agit d'une mesure pratique, en effet à cette époque, dans ces villages ruraux poules et cochons circulaient en
toute liberté, on prit donc rapidement l'habitude d'entourer le cimetière d'un enclos afin d'épargner ce lieu sacré de
la souillure des ces animaux de ferme. Cette précaution fait que le portique d'entrée, toujours ouvert, comporte une marche
pour monter, un petit muret à enjamber et une marche pour descendre. L'enclos était ainsi protégé de l'intrusion des
animaux.
* Voussures : du Porche petit poème architectural exprimant la vie, naïve dans les scènes de l'd>"Ancien Testament",
pleine de finesse dans les figurines du "Nouveau Testament. Pour lire ces scènes, alterner de gauche à droite, en
commençant par le bas.
* Intérieur : du Porche. Statue des Apôtres, polychrome d'origine, majestueux dans des niches à colonnettes
ioniques. Dais, Renaissance. Sous les Apôtres, frise à têtes saillantes, symbolisant les pêchés capitaux. 3 , bas reliefs
de Moine exorciste, Création d'Eve, 2 lutteurs à la corde. Joli bénitier en kersanton, surmonté d'un dais très ornementé
Renaissance. En haut, statue du Christ bénissant, entre Adam et Eve, style Roman. Voûte ogivale avec belle clé pendante.
En sortant de l'église, à gauche
St Pierre avec sa clé, St Jacques le majeur Chapeau et Coquille, St Jean avec Cahier et sans Barbe, St André
avec Croix de Multiplication, St Mathieu rien dans les mains, n'a pas de Balance, St Jacques le mineur avec un Bâton
courbé à la base. Entrée du porche, à gauche, St Philippe avec une Croix Latine dans les mains, St Barthélemy avec
un Couteau, St Simon avec une Scie, St Jude avec une Palme, St Mathias avec une Hachette, St Thomas avec
une Equerre.
- l'Intérieur de l'église
* Eglise : St Miliau. D'une simplicité originale, bien Bretonne dans
sa conception. Il s'agit d'un édifice de plan irrégulier comprenant une Nef communiquant avec ses
bas côtés au Nord par 6 arcades assez régulières, au Sud par 5 arcades et demie avec double
collatéral, un transept et un choeur avec abside à 5 pans. Le clocher mur de type Beaumanoir et, semble t'il,
les grandes arcades de la Nef datent du (XVIème siècle). Le reste de l'édifice date du (XVIIème siècle). Murs blanchis
à la chaux. Sablières et poutres d'origine, à figurations variées. Piliers cylindriques, en ordre dispersé. Arcs
transversaux en plein cintre. Voûte lambrisée, en forme de bâteau renversé.
* Baptistère : de (1675). Une merveille en Chêne sculpté, somptueux et varié dans un décor de, bas reliefs, de
guirlandes, rosaces et motifs de toutes sortes. Abritant la cuve baptismale en granit, un magnifique Baldaquin,
Renaissance, porté sur 8 colonnes torses, où oiseaux, escargots, serpents grappillent baies et raisins. Au dessus, des
arcades en plein cintre, agrémentées de sujets historiés, angelots, Renommée couronnant un dauphin, rosaces et
guirlandes. Au dessus des arcades, très belle frise. Puis un tambour octogonal, animé d'un petit Paradis de
statuettes finement sculptées. A remarquer, entre autres, face au vitrail, St Louis, Roi de France, sous les
traits de Louis XIV. Prolongeant ce dôme, une balustrade étagée et ajourée et, sous la coupole, le Baptême de Jésus.
Couronnant ce massif, un lanternon surmonté d'un ange qui semble soutenir la voûte.
* Orgues : de (1677). Un Dallam de 32 jeux, restauré en (1989) à l'identique par le facteur d'orgues
Gérald Guillemin, de Malaucène. Tribune des orgues en chêne sculpté. Outre son beau coup d'oeil d'ensemble, voir
les bas reliefs.
* Face au Baptistère : le Triomphe d'Alexandre, reproduction de Le Brun, hérauts à cheval sonnant de la trompe,
peuple en liesse acclamant son souverain, Louis XIV, assis sur son char, Victoire ailée qui le couronne. Au dessus,
Le Soleil, symbole du Roi.
* Face à la Nef : David jouant de la harpe et Ste Cécile touche l'orgue.
* Chaire : de (1677). Etudiée de près, la chaire offre sa finesse de sculpture. 4 anges dodus et
3 cariatides soutiennent la cuve aux panneaux couverts de médaillons d'une ornementation très soignée, aucun détail
n'est omis dans les traits.
* Choeur : Adossés aux piliers, St Yves, St Hervé et son Loup. Balustrade du (XVIIème siècle).
* Retable : du Rosaire, du (XVIIème siècle). La Vierge, St Dominique et Ste Catherine de Sienne.
Dans médaillons, les mystères du Rosaire. Colonnes torses avec angelots, animaux divers, St Nicolas, St Zacharie,
le Père éternel.
* Les Bannières : de (1658). Parmi les plus belles et les plus anciennes de Bretagne. Broderies tissées de fil
de soie, d'or et d'argent. Arabesques et bouquets. Clochettes, très lourdes.
* Choeur : St Michel et le dragon. Statuettes des Apôtres. Vitrail central (1599). Siège du célébrant.
Statues.
* Retable : de St Miliau et divers épisodes de sa vie. Sa tête sur la main, sa femme Aurélie
le soutenant.
* Retable : de St Joseph Ste Anne et Ste Elisabeth. St Laurent et son Gril. "Arbre du Bien et du Mal".
Colonnes richement décorées, symbole des fruits de la prière. Aigles, ailes déployées. Personnages de l'Ancien Testament,
plus vraie que nature. Richesse des peintures. St François d'Assise. St Yves, le "Riche et le pauvre". St Hervé,
son Loup et le Petit Guide.
- le Calvaire
Le Calvaire daté de (1581)-(1588). Granit, moucheté de lichen sédentaire.
200 personnages, beaucoup en costume d'époque. Drame de la Passion, et scène de l'Enfance de Jésus. Soubassement
carré, avec contreforts ajourés d'arcades.
* Le niveau Inférieur : nous raconte l'enfance de Jésus et les
1ères heures de la Passion, l'histoire de la Rédemption nous est garantie par les 4 Evangélistes
assis à l'extrémité des contreforts, cet ensemble est d'une extrême animation, malgré sa rudesse. les
scènes sont naïves, elles nous entraîne dans une véritable méditation. Les personnages, ont le corps rigides, et de longues
robes.
* L'Etage Supérieur : mouvement fougueux, lignes courbes, visages expressifs, vibrants de vie. A Guimiliau, le St Joseph qui
protège la fuite en Egypte, habillé en riche bourgeois du (VIème siècle), représente peut être un des bienfaiteurs de
la paroisse ou l'un des artistes comme Dérien Pouliquen ou Jacques Quotyan dont les noms sont gravés sur les fonts
baptismaux. Il porte un autel avec, au dessus de celui ci, l'inscription "Ad Gloriam. Domini. (1581)". La construction,
orientée selon un axe Est-Ouest est surmontée d'une croix à Bubons au sommet de laquelle fait face au couchant le Christ
crucifié, 4 statues groupées 2 à 2 , la Vierge, St Jean, St Pierre et St Yves. Soubassement de plan Octogonal
avec ailes percées d'arcades, avant corps, table d'offrande encadrée de colonnes cannelées, escalier d'accès à la
plate forme. Les scènes de la vie de Jésus se déploient sur la frise et à l'étage, dans un ordre non chronologique.
De gauche à droite, en commençant par la face Occidentale.
* Façade Ouest : En bas, entrée à Jérusalem,
Jésus escorté du peuple portant rameaux. La Cène Jésus, à table avec ses disciples, l'Agneau Pascal, serviteur apportant
le pain et le vin. En haut la Résurrection du Christ, autour de lui, des soldats en des attitudes bien diversifiées,
soudard non encore éveillé, avec sa gourde, 2 autres donnent des signes d'épouvante, beaucoup, terrassés par l'éclat
de la Résurrection, gisent en tous sens. En haut à gauche la Pieta, à l'angle droit Katel gollet une jeune fille aux
moeurs dissolues, on la voit ici traînée en Enfer. Cet Enfer symbolisé par la gueule béante d'un monstre
d'où sortent des démons hideux qui s'acharnent à plaisir sur Katel, Catherine. La pauvre damnée, dénudée, est toute
pantelante à la pensée du châtiment qui l'attend.
* Façade Nord : Côté église St Pierre coupe l'oreille de Malchus, Arrestation de Jésus, et Judas, Agonie,
Présentation de Jésus. En haut la Flagellation, Jésus les mains liées.
* Façade Est : En haut, Pilate sur son trône. Au milieu, Ensevelissement, derrière la tête du Christ, la Vierge,
debout, contemple le visage de son Fils. Puis 3 Saintes Femmes, celle de droite représente Marie Stuart, reconnaissable
à sa physionomie et à son accoutrement. Nicodème, Gamadiel, Joseph d'Arimathie. En bas la Fuite en Egypte, la Nativité,
l'Adoration des Rois Mages.
* Façade Sud : En bas la Visitation , au milieu le Lavement des pieds, le Christ lave le pied d'un Apôtre,
au milieu les autres, médusés par ce beau geste de charité de Jésus. A droite l' Annonciation. En haut le Portement de
la Croix. Autour du Christ, ployant sous le poids de la Croix, la foule s'agite.
- les autres Batiments
* La Sacristie : de (1683). Coupole ronde au toit conique, flanqué de 4
coupoles ½ , séparées de contreforts saillants. Intérieur en cul de four. Au dessus, statue de st Miliau.
* La Chapelle Funéraire : en (1648).
Façade ornée de colonnes et petites baies en plein cintre. Une chaire
extérieure servait à la prédication en plein air. C'est dans cette chapelle qu'autrefois on déposait les corps des défunts,
en attendant l'ensevelissement, surtout en cas de peste ou de choléra. A l'intérieur, autel en granit (1644), surmonté
d'un retable de Ste Anne, Pietà et Christ aux liens.
Passant au chevet de l'église,
à voir noues, corniches, clochetons, sans oublier le cimetière de campagne.
Mais
à part le travail évident du restaurateur dans la croix centrale, on distingue plusieurs mains dans l'exécution,
reconnaissables à la manière de traiter les yeux, globuleux ou figurés avec les paupières. Une tête
d'apôtre du porche a pris place sur les épaules d'un personnage de la mise au tombeau. Une inscription en partie
détruite sur l'architrave de la niche Occidentale pourrait apporter une précision sur l'auteur de cette oeuvre magistrale
débordante de vie "Ad Gloriam Domini (1581) Crux: Cno: Facta: Fui (T)" - "La croix fut faite à la gloire du Seigneur par
Stfan (?)".
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