Glossaire
Photos

"TEVEL HAG OBER" - "Agir et ne point se perdre en Parole"
* Ecu de sinople à la came et aux besants d'or, au chef d 'argent chargé d 'un dragon de sable.
* La Came est une pièce qui actionnait les pilons des anciens moulins.
* Le dragon rappelle la légende de St Pol, fondateur de la paroisse au (VIème siècle).
- Lampaulais
- Situation
* Pays : France
* Région : Bretagne
* Département : Finistère
* Arrondissement : Morlaix
* Canton : Landivisiau
* Intercommunalité : Pays de Landivisiau
- Les origines
Aux limites du Léon, Lampaul Guimiliau,
se signale au voyageur allant dans sa direction par son clocher du (XVIème siècle) dont la flèche abattue par la
foudre en (1809) et resté en l'état depuis. L'église Notre Dame (1533)-(1679) aurait été
édifiée à l’emplacement du monastère de St Pol Aurélien du (VIème siècle).
Dédiée à Notre Dame et à St Pol Aurélien, 1er Evêque de Léon, sa construction
s'est échelonné sur plusieurs (dizaines) d'années. Aucun vestige du monastère de Pol Aurélien ne subsiste.
Les différentes campagnes de constructions se distinguent par les dates (1533) inscrites dans la pierre et par les styles
employés. La construction de l'église actuelle a débuté par le porche méridional en granit et
granit de kersanton pour la décoration et les statues, pierre tendre à l'extraction facile à sculpter qui durcit et
noircit avec le temps.
Le porche porte les marques
d'appareillage gravés sur les blocs de kersanton taillés dans une carrière ou chez un sculpteur
imagier. Les voussures de l'arc en plein cintre sont ornées de feuilles d'acanthe, de pampres de vigne et de chardons
découpés. De facture nettement Gothique avec cependant quelques détails discrets annonçant la transition vers la
Renaissance, lanterne carrée du sommet du pignon, bénitier, dais de la statue de St Pierre. A l'Intérieur, un
dragon ailé à l'extrême gauche et une salamandre à l'extrême droite sortent de leur gueule les tiges des
plants. A l'Extérieur, une accolade décorée de choux frisés couronne l'arc en plein cintre encadré de 2
contreforts surmontés d'un pinacle en bas relief. A gauche et à droite du portail sont sculptés respectivement un ange
tenant une banderole portant l'inscription "BONES GENS QUE ICY PASSEZ PRIEZ POUR LES TREPASSES" et un ange, main
droite posée sur le coeur, tenant également une banderole portant l'inscription "BENEDICTVS QUI VENIT IN NOMINE DOMIN".
Le
gâble surmontant le porche est orné d'un cadran solaire décoré au dessus de 2 anges joufflus portant une
tête de mort. Au dessus de ce groupe est inscrite la date (A. D.m VeXXX III). Une sirène cornue à queue contournée
forme le culot ou cul de lampe soutenant une statue de St Michel terrassant le dragon abritée sous un dais Renaissance,
dais qui sert d'embase à une niche Renaissance décorée de pilastres à chapiteau ionique en bas relief abritant St Pol
Aurélien. Ici Aurélien tient en laisse un dragon ailé, retraçant l'épisode de la capture du dragon
qui ravagea Le Faou par le St évêque et qu'il délia pour qu'il aille chercher son petit qui dévorait
des habitants et des animaux des environs. Au dessus de la niche de Pol Aurélien sont disposées 2 statues, la Vierge
et St Jean, entre les 2 il existait à l'origine un Christ en croix. Au niveau de la conception et de la décoration la
partie inférieure du porche est à peu près identique à celle de Sizun. Au sommet du gâble, la niche renaissance
et la statue de Pol Aurélien sont probablement postérieures à la construction du porche. La Vierge et St
Jean proviennent peut être d'un calvaire.
La
partie Ouest de la façade Méridionale comporte 2 ouvertures en arc brisé chacune dans un petit pignon, les
gâbles de ces ouvertures sont à crochets. La fenêtre voisine du porche porte en crossette d'angle une sirène
stylisée, être hybride mi femme, mi poisson, dans une position de profil pour le corps et de face pour le visage. La
crossette d'angle de la 2ème fenêtre représente un ange dans la même position que la précédente. A
gauche de cette même fenêtre se tient une statue de St Marc l'évangéliste décapitée par la chute de la
flèche du clocher. L'angle Sud-Ouest est appuyé par un contrefort taluté en un échelon décoré
d'une corniche où démarre une console renversée.
Le
porche est couvert de 2 voûtes quadripartites. Les 2 clés de voûtes sont à noter, composées de
2 anges tenant les instruments de la Passion pour un ange les bras en position de l'Orant et d'un second
tenant une banderole portant l'inscription "BONVM EST SPERARE IN DOMINO" - "Il faut mettre son
espoir dans le seigneur".. Au fond du porche, 2 portes jumelées, présentant des arcs en accolades
surmonté d'un fleuron, sont séparées par un trumeau occupé par une colonne en nid d'abeille rompue par un
bénitier décoré de registres à godrons, perles, modillons et entrelacs. De part et d'autre, dans les angles des
portes sont placées au sommet de colonnes torsadée, à droite St Fiacre décapitée tenant une
Bêche et à gauche un Saint non identifiable tenant un Livre, un ange leur sert d'embase.
Les
12 Apôtres occupent les parties latérales du porche, de gauche à droite, à l'Ouest sont disposés Simon
tenant une Scie, Thadée un Hachoir, Mathieu une Balance, Mathias un Couteau, Thomas une Lance, André une Croix, à l'Est,
Pierre tenant une Clé, Barthélemy une Hachette, Philippe une Croix, Jean un calice, Jacques le Mineur un Bâton, Jacques le
Majeur une Coquille. Toutes ces statues sont dans des niches sous lesquelles les culots sont alternativement un ange
tenant un Phylactère ou une décoration végétale. Les niches sont surmontées de dais Gothique Flamboyant, seul le dais
abritant St Pierre est Renaissant reproduisant des motifs antiques comme dans les chapiteaux composites. Il faut
restituer à côté de St Pierre un petit candélabre qui était allumé pour l'Ascension des âmes. Ces statues
du (XVIIème siècle) étaient Polychromes, dans leur facture elles peuvent être rapprochée de celle de
Landivisiau. Le bénitier est identique à celui de Landivisiau ou de Pencran, probablement fabriqué en série
dans le même atelier. Le porche est essentiellement Gothique, la présence de bancs en pierre sous les statues
s'explique par le fait que le porche servait de lieu de réunion au Conseil de Fabrique.
- L'Eglise
Le clocher de l'église mesurait 65m . Le plan rectangulaire de
l'église consiste en une Nef et 2 collatéraux qui s'étendent sur 7 travées de 6m,40 de
largeur. L'Abside mesure 4m de profondeur. Les travées sont marquées par de forts piliers à
fût cylindrique dans lesquels se noient les nervures des arcs brisés. L'orgue occupe la dernière travée Ouest.
L'Autel central Néogothique occupe la 1ère travée Est et les stalles la 1ère moitié de la
2ème travée. Aujourd'hui la crypte semi enterrée sous le sanctuaire a disparu. Chaque collatéral
est éclairé par une série de fenêtres. L'entrée de l'église se fait par le porche sur le collatéral Sud au niveau de
la 5ème travée. L'église abrite 6 retables des (XVIème siècle) et (XVIIème siècle), richement ornementés, dont la
polychromie et la chatoyance des ors laissent deviner l'influence des sculpteurs de la Marine. Les érudits affirment que
certaines scènes de ces retables sont des copies de tableaux de maître Flamands des (XVIème siècle) et (XVIIème
siècles) Rubens, Spranger. Le riche mobilier de l'église et les remarquables créations que sont :
* le Baptistère : (1650), Cuve Octogonale de granit à gros grain, baldaquin de chêne polychrome sculpté,
est l'oeuvre de G. Carquain. (1650). Y figurent le baptême du Christ, l'ange à la tunique, les 12 Apôtres.
* l'Orgues : Le buffet et la tribune avec ses colonnettes, ses fines sculptures et ses hauts reliefs sont dus au
sculpteur G Bras. Les jeux anciens (XVIIème siècle) mis à mal par la chute du clocher ont été remplacés au (XIXème siècle).
Ils ont été restaurés en (1993).
* la Mise en Tombeau : (1576), Oeuvre d'Antoine Chavagnac, sculpteur de la Marine,
réalisée dans le tuffeau, pierre blanche de Touraine. les personnages sont d'une saisissante beauté.
On remarquera l'émotion exprimée sur les visages de Marie et de Jean. Cette mise au tombeau, placée naguère dans
la chapelle funéraire formait un ensemble avec le retable de la Résurrection. les personnages sont d'une
saisissante beauté, Joseph d'Arimathie, Nicodème, Gamaliel, La Vierge, St Jean, Marie Madeleine, Salomé, Marie, Mère de Jacques.
* la Descente de Croix : Ou le groupe de la Vierge de Pitié (1530), taillé dans un bloc de chêne, figurait
autrefois au dessus de la porte de la Sacristie. Elle a récemment été présenté dans une exposition Parisienne.
On notera la finesse des visages féminins, leur dignité dans la douleur.
* la Poutre de Gloire : Ou "Tref" (XVIème siècle), porte un impressionnant Christ en croix avec la Vierge et
St Jean, est entièrement sculptée et peinte de couleurs vives. En bas relief, les scènes de la Passion, agonie au mont
des oliviers, flagellation, couronnement d'épines, "Ecce homo", anges au calice, portement de croix, le Christ dépouillé
de ses vêtements, la Crucifixion et la descente de croix. Sur la face arrière, l'Annonciation, entourée de 12 Sybilles,
annonçant, à leur manière, la venue d'un sauveur.
* les Stalles : Travail du (XVIIème siècle), restaurées à la fin du (XIXème siècle),
remarquables par la qualité du bois et la force des sujets représentés, tête de dragon, serpent, chien ailé.
* le Bénitier du Diable : (1622) En beau granit de Kersanton ainsi nommé bien qu'il représente aussi
le baptême de Jésus. Dans l'eau un serpent, le démon. Sur le bord 2 humains. Au dessus, le Christ
baptisé par St Jean.
* la Chaire : (1759)-(1760), Oeuvre assez modeste dont les panneaux sculptés sont cependant d'une très
grande finesse et représentent les 4 évangélistes et les 4 grands docteurs de l'Eglise d'Occident.
St Matthieu, St Marc, St Luc, St Jean, St Augustin, St Jérôme, St Ambroise, St Grégoire
* la Piéta : superbe groupe (1550)
- les Retables
Six retables, dont un de facture, Anversoise, où l'on souligne l'influence de grands
artistes Européens, Rubens, Spencer. 4 retables sont placés de part et d'autre du sanctuaire dans les bras d'un
transept non saillant. 2 autres retables sont placés avant le transept.
* Ste Marguerite : Présente la Vierge pure engloutie par le démon a tant prié que celui-ci
a dû la rendre. Elle piétine son ennemi. Cette légende illustre la victoire du bien sur le mal.
* Grand Prêtre : Présente, St Mathurin en aube, étole et chasuble. Statuette de Saint évêque,
disparue. les pèlerins d'Emmaüs, déposés. St Roch. St Sébastien. Le Christ ressuscité présenté par son Père.
* St Jean Baptiste : (XVIIème siècle). Présente la Ste Parenté, avec Jésus et Jean, d'après Spranger. Jean Baptiste
prêche sur le bord du Jourdain. Jésus est baptisé par Jean dans le Jourdain. Jean invite ses disciples à suivre Jésus.
Hérode fait décapiter Jean. Salomé lui apporte la tête. Grande statue de Jean. St Michel terrassant le démon.
Chute des anges, d'après le, jugement dernier de Rubens.
* Ste Anne : par G. Carquain (XVIIème siècle). Présente Ste Anne et Marie, St Joachim. St Joseph.
Ste Barbe. Ste Marguerite. Le Riche, un Evêque St Yves, St Hervé, St Cadou.
* St Laurent
* Passion Oeuvre très célèbre du (XVIIème siècle),
occupe l'extrémité Est du collatéral Nord. Il se divise en 3 travées. Les travées latérales sont décorées dans la
partie inférieure de médaillons, d'oves, d'arabesques, de vase à godrons portés par des Putti. Elles contiennent
dans des niches, la statue d'un évêque à gauche et celle de St Miliau à droite. Au dessous de chaque niche est
placé un bas relief, sous la niche du Saint son propre martyre est représenté, il est décapité et
tient sa tête entre ses mains. Sous la niche de l'évêque est représentée la Nativité
de la Ste Vierge. Ste Anne est dans un lit à fuseaux. Une femme tient la Vierge nouveau né, pendant qu'une servante
déverse une cruche d'eau dans un bassin en forme de coupe.
Des colonnes torses géminées à chapiteau
Corinthien,enroulées de pampres de vigne, encadrent la partie centrale en haut relief qui se décompose en 8 panneaux,
de 8 scènes, la partie inférieure comprend à gauche la Cène et à droite le Lavement des Pieds, au dessus, les
2 autres panneaux latéraux de gauche représentent le Baiser de Judas et la Flagellation du Christ. Au centre de
cette partie centrale se déroule le Portement de croix et au dessus la scène de la Crucifixion. Les 2 panneaux
latéraux de droite représentent en haut la Descente de Croix et dessous la Mise au Tombeau. L'ensemble de ces 8 scènes
représentant la Passion du Christ est dominé par 2 anges entourant la Colombe du St Esprit dans une couronne de nuage
rehaussée de 3 têtes d'angelot symbolisant les cieux. L'entablement est embelli par des rinceaux et des guirlandes.
couronnant le retable 2 anges musiciens et 2 anges plus grands que les précédents encadrent le Christ ressuscité
représenté sur un globe.
La présence d'une
sage femme est rare dans l'iconographie de la Nativité de la Vierge. Les panneaux de la partie
centrale sont d'un atelier Anversois de Robert Moreau, après l'étude des personnages et notamment des costumes, ce qui permet
également de dater ces hauts reliefs du (XVIème siècle). De chaque côté du Choeur, à gauche domine une statue de St
Paul et au dessous sont illustrés 2 scènes de sa vie, la 1ère où il est renversé de cheval sur la
route de Damas et la 2ème où il est dans une Corbeille descendue du haut de la muraille de Damas. A droite la statue
de St Pierre domine. Les lambris de ce côté ont été exécuté par François Lerre de Landivisiau en (1684).
- L'Enclos Paroissial
Si la "Porte Triomphale" (1669), en plein cintre, surmontée de 3
croix tout comme le calvaire du début du (XVIème siècle) sont très simples, en revanche l'église de style Gothique et
classique est remarquable de par son intérieur. L'Ossuaire ou chapelle reliquaire dédiée à la Ste Trinité
(1667). Il s'agit d'un édifice rectangulaire avec chevet à noues multiples. Le portail date de (1669). A
l'intérieur, se trouve un retable polychromé de la fin du (XVIIème siècle), à colonnes torses,
dédié à la Ste Trinité. La Sacristie est édifiée entre (1673) et (1679), elle est du type rectangulaire avec chevet à
3 pans et 2 étages. Au sommet de la porte de la sacristie existe un beau groupe de N.D. de Pitié et de la Descente de Croix qui date du (XVIème siècle). La Nef au plafond bleu ressemblant à une coque
de navire renversée, est traversée par une poutre de gloire polychrome richement décorée et surmontée
d'un crucifix encadré d'une statue de la Vierge et d'une de St Jean. De chaque côté du Choeur et du Maître Autel se
situent des boiseries sculptées ainsi que des retables du (XVIIème siècle) aux autels latéraux. La mise au
tombeau de Jésus Christ, qui provient de l'ancien ossuaire, exécutée par Antoine Chavagnac, date de (1676).
Vu de l'extérieur, l'enclos parait
assez simple, on est loin de l'abondance de statues de Guimiliau. Le calvaire, 3 croix portées par un bras, est
d'une très grande sobriété. Hélas, le clocher a été tronqué par la foudre! Mais l'intérieur renferme de
véritables trésors. Ces sculptures représentent d'un côté les Sibylles de l'antiquité et de l'autre
la Passion du Christ. L'église possède aussi 2 magnifiques retables. Celui de l'autel St Jean Baptiste montre la vie
du Saint et celle du Christ, la chute des anges est d'ailleurs très belle. Le retable de l'autel de la Passion a 8
compartiments et montre des personnages saisissants de vérité. Mais la plus belle pièce de
l'église est la Mise au Tombeau en tuffeau polychrome. Les personnages sont très expressifs et réalistes. C'est sans
doute l'une des plus belles mises au tombeau avec, bien sur, celle de St Thégonnec. La chapelle Ossuaire abrite le très
beau retable de la Trinité. La porte Est est ornée d'un arbre de Vie. Elle possède également de très beaux
vitraux ainsi que la statue de St Pol menant le Dragon en laisse. Accolé au chevet de la chapelle de la Trinité, c'est
l'entrée de l'ancien cimetière, c'est un arc de plein cintre, colonnes Corinthiennes, plateformes sur laquelle se
dressent la croix du Christ et celle des 2 Larrons se découpant sur le ciel. Pièce maîtresse de l'Enclos, le
Calvaire est malheureusement mutilé, très expressive, jusque dans son socle Octogonal à la symbolique très précise.
Sa construction s'échelonne
sur 150 ans. La 1ère date que l'on relève en effet est (1533) et marque la construction du Porche. La dernière
est (1679) date de la construction de la Sacristie.
Le Gothique s'éteint et l'exubérance de la
Renaissance s'épanouit, dans la construction:
* Clocher : (1573)
* Porte Nord : (1609)
* Chevet : (1627)
* Calvaire : vers (1650)
* Ossuaire : (1667)
* Porte arc Triomphe : (1668)
* "Tous ces monuments sont classées Monuments Historiques".
Haut de page
|