Glossaire
Photos
- Pleybennois
- Situation
* Pays : France
* Région : Bretagne
* Département : Finistère
* Commune : Pleyben
* Arrondissement : Châteaulin
* Canton : Briec
* Intercommunalité : Communauté de communes
- de Pleyben Châteauli Porzay
- l'Historique
Pleyben vient du "Breton" "ploe = paroisse" et du St Breton Iben. Pleyben se constitue entre
le (Vème siècle) et le (VIIème siècle)
en paroisse primitive englobant les territoires de Lannédern, Lennon, Le Cloître Pleyben, St Ségal, Pont du Buis, et la
partie nord de Châteaulin. Pleyben était autrefois divisée
en 9 hameaux dont l’un autour de la chapelle de Lannélec, qui s’appelait Trefnescop, quartier de l’évêque. Il y eut
là primitivement un prieuré dépendant de Landévennec. La paroisse de Pleyben, qui avait pour trève Le "Cloître Pleyben",
dépendait autrefois de l'évêché de Cornouaille. On rencontre les appellations suivantes, Pleiben au (XIème siècle)
et Pleyben dès (1241).
L'"Enclos Paroissial", bâti entre le (XVème siècle) et le (XVIème siècle), est considéré comme l'un
des plus beaux ensembles architecturaux du Finistère. Pleyben a certainement une origine monastique, en effet plusieurs
lieux dits ou villages évoquent les relations avec les moines voir même leur implantation. Il s'agit de Le Moustoir,
Le "Cloître Pleyben, "Ster ar Manach, Stang an Abat, Lanvézennec". L'abbaye de Relecq possédait jadis des droits à
Pleyben. De même les Templiers auraient joué un rôle important à Pleyben, le village de l'Ilisven, l'église blanche, serait
une ancienne Aumônerie et au village de Kernclanff, Kerlan aujourd'hui, aurait existé une maladrerie ou léproserie.
Le 1er Calvaire à personnages date de (1555). Il jouxtait l'église terminée en (1564). La grande statue de St Germain
qui orne maintenant l'extérieur du portail s'y tenait à l'origine. A ses débuts, le Calvaire n'avait pas l'ampleur
d'aujourd'hui. Un Siècle plus tard, en (1650), il s'enrichit de l'apport du grand sculpteur Brestois Ozanne dont la
signature se lit sur la table de la Cène et sur le bassin du Lavement des Pieds, daté de (1650). Et c'est ainsi que, peu à
peu, il reçoit sa forme définitive. Son emplacement a varié, trop près du porche, il gênait l'entrée de l'église aux jours
d'affluence. Le 7 Décembre (1738), un marché fut conclu pour le déplacer et l'ériger à sa place actuelle (1741), moyennant
la somme de 1.800 livres. les hommes qui venaient des fermes, recevaient, comme salaire pour leur travail, un bol de
soupe.
C'est un monument massif, le plus imposant des "Calvaires Bretons", témoins de l'art et de la foi d'un
peuple. Le drame du calvaire occupe la plate forme supérieure sur laquelle se détache les 3 Croix aux détails
pittoresques, anges, démons, les cavaliers Romains bien campés, les personnages traditionnels, Saintes femmes, soldats
d'occupation. La pierre de la plupart des statues est sombre, noire, et contrastée avec la teinte claire de la granulite
du socle. C'est la pierre dite de Kersanton, village de Plougastel Daoulas, sur la rade de Brest, où l'on exploite cette
roche d'apparence volcanique dure et se prêtant à la sculpture fine. La statuaire est d'une grande qualité, visages
expressifs, gestes réalistes, vêtements d'époque. Le souci du détail est manifestement visible, ainsi les larmes coulent
sur le visage de la Vierge dans la Descente de la Croix.
Ce Calvaire,
du Placitre (1555) attribué à Bastien et Henry Prigent, déplacé en (1739) et restauré en (1742). est l’oeuvre de 3 ateliers différents.
Le plus ancien est un atelier Landernéen, qui exécuta la majorité des scènes ainsi que la statue de st Germain.
Le <>2ème atelier, exécuta la Cène, l'Entrée triomphale à Jérusalem, le Lavement des Pieds, situés
sur la face Est, datent de (1650) et sont l'oeuvre du sculpteur Brestois Julien Ozanne.
Un 3ème atelier exécuta le Christ en prières au Jardin des Oliviers.
Les scènes principales. La "Cène, l'Entrée triomphale à Jérusalem, le Lavement des Pieds, l'Annonciation,
la Visitation, la Nativité, l'Adoration des Mages, la Fuite en Egypte, Jésus Enfant et les docteurs de
la loi, la tentation au désert, l'Agonie, l'Arrestation, Jésus devant Caiphe, une Pietà, le Christ bafoué, Pierre pleure
son reniement, "Ecce homo = voici l'Homme", Pilate se lave les mains, les Cavaliers, la Crucifixion, la descente aux limbes,
la mise au tombeau, la montée au calvaire, la Résurrection".
- l'Ossuaire (1564-1583)
Edifié, sitôt l'église terminée vers
le milieu du (XVIème siècle), restauré en (1733), date inscrite sur le tympan de la porte.
C'est le plus ancien du Finistère. Construit sur l'emplacement d'un ancien ossuaire du (XVème siècle).
Ce beau reliquaire et converti en chapelle funéraire en (1736), où l'on
déposait les ossements des trépassés. Sa façade est percée
de 6 baies géminées, décorées d'élégantes arcades et d'une porte centrale
ouvragée. Dans les murs sont incrustés 2 bénitiers pour asperger d'eau bénite les cadavres ou
leurs restes. Cet ouvrage a servi à de multiples usages. Les Frères l'utilisèrent un moment d'école primaire en
(1827), puis il servit de bureau de poste en (1827) et de bureau pour les services de la mairie en (1850), il abrite
aujourd'hui un petit musée "Breton". De plan rectangulaire, l'édifice comporte des baies jumelles surmontées d'accolades décorées
de choux frisés et fleurons et reposant sur des colonnettes en nid d'abeilles. La façade, tournée vers l'église, est
percée d'une porte, accostée de chaque côté de 3 arcades géminées. 2 autres arcades existent sur le pignon Nord.
Il renferme aujourd'hui un petit musée "Breton".
- l'Eglise St Germain
Edifiée en (1530)-(1690), à l’emplacement d’un ancien sanctuaire et restaurée de (1857) à (1860). La
construction débute vers (1530) par la façade Ouest due à l'atelier de St Herbot. L'édifice est en Croix
Latine à 3 vaisseaux lambrissés avec un transept saillant datant de (1564)-(1571). A l'entrée du transept, près de la
sacristie (1680)-(1690), on trouve l'inscription "A l'oneur de Dieu, Notre-Dame, Monseigneur St Germain et Ste Katherine cette
oeupvre fust faicte l'an mil cinq cents soixante quatre. Vénérable maistre Alain Kergadalen recteur lors". Sur le mur
du bas côté Sud, au dessus de la porte située entre le porche et le transept, se trouve une autre inscription "L'an
(1583) ve vobis gentibus in templo vana loquentibus".
Elle a conservé l'esprit du Gothique Breton. Elle est dominée par 2 clochers, le droit est une tour
marquée par le style de la Renaissance, est couronné par un dôme à lanternons, tandis que l'autre, marquée par le style
Cornouaillais à dôme. Le porche Sud, qui
supporte le grand clocher, porte les dates de (1588), sur la clef en forme de feuille d'acanthe de sa porte, et (1591),
sur la frise intérieure du côté Est. Interrompus sous la Ligue, les travaux reprennent qu'en (1633) sous la direction de
l'architecte Guillaume Kerleroux, ou Kerlezroux, et sont achevés en (1642). La chute partielle du clocher en (1699) entraîne
la reconstruction de la façade Sud du transept en (1718) sous la conduite de l'architecte François Favennec. Le lanternon
est refait en (1714). Une cloche porte l'inscription "+Sancta Maria Virgo Mater Dei Monstra Te Esse Matrem Parochiae de
Pleiben + Hervé Ma Faict en Lan (1667)", Léonard Hervé, marchand fondeur à Nantes.
L'aile Sud porte la date de (1718) et le nom de, Jan Rannou Grand Fabrice. Le bas côté Nord-Est
remonté en (1811) et une
restauration générale a lieu de (1857) à (1860). La tour St Germain est rejointoyée en (1913), la tour comporte une statue de
St Germain, provenant d'un calvaire et portant au bas de la chape la date et l'inscription en l'honneur de
Dieu et Notre Dame et Monseigneur S. Germain "ceste croix fust com(m)e(n)cé(e) (1555)".
Elle comporte une vaste nef, 2 bas côtés, un large transept, un choeur spacieux, une haute voûte en berceau cache une
puissante charpente. En son sommet, 116 clefs pendantes, richement sculptées, s'en détachent aux angles. Les Prophètes
de l'ancien testament, les Sibylles païennes ornent les voûtes centrales du transept, aux angles duquel s'imposent, par
leur taille et leurs vives peintures, les 4 évangélistes.
La sablière, c'est une frise en bois de
quelque 100 mètres, placer à la jointure de la voûte. Des artistes locaux donnèrent libre cours à leur talent et
leur imagination. 5 thèmes, la mort, la vie du Christ, la cupidité, la fantaisie et le prophétisme, et 250 personnages
sont représentés. Bible, évangile, mythologie, vie de tous les jours sont leur source d'inspiration. On peut reconnaître la
nativité, la circoncision du Christ, les soldats tirant sa robe au sort, la Samaritaine au puit de Jacob, l'eunuque de
la Reine Candace, Prométhée, enchaîné en proie à un Vautour, un cadavre livré à des serpents, un homme à sa charrue, des
têtes de morts, des masques grotesques. Les fonts baptismaux datent du (XVIIème siècle), dans des niches provenant d'un
ancien retable du (XVIIème siècle), on a placé le groupe de Notre-Seigneur baptisé par St Jean, et les statues de
Ste Elisabeth et de St Zacharie.
- le Maître-Autel
C'est le chef-d'oeuvre
de l'église, le retable du Maître Autel, sorti de l'atelier Quimpérois en (1667), de le Déan, Yvon, Jean et Pierre, maîtres
sculpteurs, le 1er à Brest les autres à Quimper. Il est remarquable de richesse sculpturale. Personnages, colonnades.
Les 4 Évangélistes ornent le tabernacle a tourelles de 2 étages que couronne le Christ ressuscité, (1667)-(1668)
. Son coût, 1.500 livres. Le retable du maître autel comporte en partie centrale, le Christ Sauveur, les 4 Evangélistes,
Mathieu, Jean, Marc et Luc. Certaines niches abritent Pierre et Paul. On y voit aussi St Pierre entre St Mathieu
et St Jean.
La Maîtresse vitre est imitée de la verrière
de La Martyre laquelle est en provenance d'Allemagne, est l'oeuvre d'un atelier Quimpérois et date de la fin du
(XVIème siècle). Elle représente 10 scènes de la Passion et la Résurrection du Christ, thèmes en l'honneur à l'époque,
elle a été restaurée en (1879). Les belles couleurs, l'or et le bleu continuent de provoquer notre admiration. Elle a
aussi le mérite d'avoir traversé les siècles sans trop de dommage, elle est d'une valeur inappreciable.
Les 2 vitraux latéraux sont des oeuvres de Plouquet datés de (1917), celui de droite représente l'Arbre de Jessé, celui
de gauche représente Jésus et les Apôtres. A l'entrée du Placitre se voit un "Arc Triomphal" qui porte la date de (1725),
il porte l'inscription "Nouel Favennec Fabrique (1725)". Il est surmonté d'une Pietà encadrée de 2 anges
aptères. Autres vitraux, du côté gauche de l'autel, l'arbre de Jessé montre la généalogie du Christ, descendant de David, fils de Jessé. Du côté droit, les apôtres du Christ. 2 vitraux modernes de moindre valeur.
- les Transepts
Au Nord, le martyre de Ste Catherine, philosophe d'Alexandrie.
Ce
transept Nord, l'autel du Rosaire est un ouvrage magistral. Il fut
commandé par la "Confrérie du Rosaire". Une oeuvre qui
témoigne du talent des artistes locaux Pleybenois le retable du Rosaire (1696)-(1698), oeuvre du sculpteur Jean Cévaer
de Pleyben et du menuisier Yves Le Seven de Cloistre Pleyben. La peinture et la dorure du retable, oeuvre du peintre
Ollivier Grall de Landerneau, datent de (1736). Son prix sera 825 Livres. On en
retient, son beau retable avec les magnifiques colonnes torses
couvertes de grappes de raisins, des personnages hauts en couleurs, aux
gestes réalistes. Au sommet, le Père éternel
assisté de 2 anges, aux centres, le groupe de la Vierge et de
l'Enfant Jésus offrant le chapelet à St Dominique et
à Ste Catherine de Sienne qu'entourent, 15 médaillons
de la vie du Christ, qui représentent dans l'ordre, "l'Annonciation, la Visitation,
la Nativité, la Présentation, le Recouvrement au Temple, l'Agonie, la Flagellation, le Couronnement d'épines, le Port de
la croix, la Crucifixion, la Résurrection, l'Ascension, la Pentecôte, l'Assomption et le Couronnement de la Vierge".
Beau témoignage du culte de la Vierge au
(XVIIème siècle). A proximité, Ste Apolline,
patronne des Dentistes, tenant une dent dans sa tenaille et
St Sébastien percé de flèches. Au Sud, des scènes de vie de St Germain l'Auxerrois.
Le transept Sud, l'autel des Trépassés avec un retable du Sacré Coeur plus
modeste. Le tableau central, Descente de la Croix, date du (XVIIIème siècle). S'y trouvent aussi une remarquable statue de
St Guénolé, fondateur de Landévénnec et le curieux groupe de St Yves, patron des Avocats, placé entre
le Pauvre et le Riche.
Au
fond de l'église se dressent les grandes orgues. Son buffet
retient l'attention par ses tourelles et ses sculptures. Acquises en
(1688), elles ont été payées 4.000 livres. Une
inscription latine exprime son rôle. En (1643), Robert Dallam
présente au chapitre de Quimper une recommandation de Robert
Évêque de Chalcédoine indiquant qu'il est de noble
race, persécuté pour sa religion et que, de se fait, il a
perdu tous ses biens. De (1643)-(1646), il fit de nouvelles orgues pour
St Corentin à Quimper en (1648) des orgues pour Braspart
etc... Il gagne l'Angleterre, il fût inhumé en (1665) dans
la chapelle du New Collège d'Oxford.
Thomas
Dallam, son fils, Seigneur de la Tour est organiste à Quimper.
Associé à son frère Toussaint de (1667) à
(1690), il fait entre autres, les orgues de Locronan en (1672),
d'Audierne en (1673), de Pont Croix en (1675), de St Mélaine
en (1680) de Pleyben et de Sizun en (1688), de St thomas de
Landerneau en (1690). De nouvelles orgues furent achetées
à Quimperlé le 15 Juillet (1877) à Hayer Facteur
d'orgues. Le buffet d'orgues retient l'attention par ses tourelles et
ses sculptures. Les orgues ont été restaurées en
(1993), par Denis Lalonde.
Les fonts baptismaux occupent un
renforcement à l'écart des Orgues. Y figurent
Zacharie et Elisabeth, parent de Jean Baptiste qui baptise le Christ dans le Jourdain.
- la Sacristie
Attenante à
l'abside, une des dernières créations, la sacristie (1719)-(1725),
ajoute à l'ensemble une note originale. Cette construction
circulaire, véritable joyau de style Romano Byzantin, comporte
une coupole centrale flanquée de 4 ½ coupoles que
séparent des contreforts à clochetons. L'écrivain
breton Louis le Guennec a pu dire, l'architecte Jules Bizée qui a
tracé, vers (1710), les plans de cette sacristie, digne de
"l'oratoire d'un palais", mérite bien que ses confrères de
nos jours lui tirent leur chapeau. On dit aussi que cette sacristie
est imitée du sanctuaire élevé à
Villers Cotterêts par Philibert Delorme pour le compte du Roi
Henri II. L'entrepreneur en fut François Favenec et les ouvriers
des artisans de Pleyben.
- la Porte des Morts
A la sortie de
l'Enclos, on passe par la Porte dite de la Mort ou "Arc de Triomphe".
Cette porte monumentale est constituée d’une arcade
unique, d’un fronton courbe creusé d’une niche
abritant une Pietà, ce monument l'un des derniers construit sur
l'"Enclos Paroissial", fut terminé en (1725). Son fronton est
orné d'une Piéta Vierge de Pitié, et porte
l'inscription de son initiateur, "Nouel Favenec- Fabrique (1725)". Son
coût 469 Livres. Cette porte majestueuse est appelée "Pors ar Maro "porte des
morts"
car c'est là que passaient selon la tradition tous les
défunts de la paroisse et l'usage voulait que le cercueil
embrassât le pilier de la porte.
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