Glossaire
Photos
- plougonvenois
- Situation
* Pays : France
* Région : Bretagne
* Département : Finistère
* Arrondissement : Morlaix
* Canton : Plouigneau
* Intercommunalité : Morlaix Communauté
* Commune : Plougonven
- Historique
Plougonven vient de l’ancien "Breton" "Ploe = Paroisse"
et de "St Conven".
St Gonven est invoqué pour les maux de tête. On
rencontre les appellations suivantes, Plebs Conven ou Gonveni vers
(1330),Ploegonven fin (XIVème siècle), Ploë Gonven
en (1427), Plogonven en (1440). Les origines de la paroisse doivent
remonter comme celle de tous les Plou
voisins, à la grande migration Bretonne de (514) à (525),
composée de Dumnoni insulaires qui, chassés de leurs
patrie par les invasions Anglo Normandes, passèrent la Manche et
vinrent s'établir en Armorique. Plougonven a pour patron
primitif un Thaumaturge inconnu, St Gonven, qui fonda probablement
l'église et donna son nom au "plou Plebs Conveni".
L'"Enclos Paroissial" date du (XVIème siècle) (1554).
- l'Eglise
L'église
achevée en (1523) sur une terrasse qui domine
l'agglomération, se place au 1er rang des oeuvres
architecturales de notre région. L'édifice a
été classé "Monument Historique" le 19
Décembre (1913). C'est une construction en beau granit. Son plan
dessine une Croix Latine, avec nef et bas côtés
flanqués de 8 chapelles, où les Seigneurs de la
paroisse avaient leurs bancs et leurs sépultures. Ces chapelles
découpent au dehors une double série de pignons garnis de
fleurons et de crochets, et ajourés de fenêtres à
soufflets flamboyants. Aux angles des rampants sont des lions ou des
dragons artistement galbés.
En (1650), la confrérie du
St Rosaire est fondée en l'église de Plougonven, dans
la chapelle dépendant de la terre de Rosampoul,
possédée par François du Parc. La confrérie
du St Sacrement est érigée en l'église de
Plougonven le 13 Juillet (1679). Quelques anciennes statues sont
visibles à l'intérieur de l'église, Pietà,
St Jean Baptiste, St Joseph, St Yves, St François, Ste Barbe. La
bannière avec Adoration du St Sacrement et Vierge Mère
date du (XVIIème siècle). La cloche semble datée
de l'année (1756), fondeur Jean Jacquot, elle porte
l'inscription "lan (1756) je suis Nostre Dame de vray Secour de
St Thegonnec dédiée à Ste Barbe Mre M. Khoas". En (1679), on voyait
en supériorité dans la maîtresse vitre, l'écusson des Kerloaguen.
- les Chapelles
La
1ère chapelle à gauche du choeur était en
(1679) dédiée à Notre Dame et à
St Joseph, et dépendait du manoir de Kerloaguen. Dans la
2ème chapelle, dédiée en (1679) à
Ste Marguerite et à St Gildas
, se trouve l'autel de St Vincent de Paul, oeuvre du sculpteur Yan
Larhantec, enfant de Plougonven. A la clef de voûte de l'arcade
de la nef correspondant à cette chapelle, est un écusson
aux armes des Goudelin, Seigneurs de Kerloaguen au (XVIème
siècle). La 3ème chapelle était jadis celle
de St Yves, maintenant chapelle de Sacré Coeur. A la clef de
voûte de l'arcade, on distingue le blason des Salaün de
Lesven.
La 4ème
et dernière chapelle de l'aile
gauche était, en (1679), dédiée à
N.D. de Pitié. L'arcade, située en face, porte un
écusson aux armes des Le Lagadec, la chapelle avait
été fondée par les Seigneurs de la Tour, et les
Seigneurs de Kerloaguen y revendiquaient aussi des
prééminences. Plus bas, on voit l'Enfeu du manoir de
Corvez, possédé jadis par les Seigneurs de
Coatelant Plourin. Dans le bas côté droit, la
1ère chapelle contenait en (1679) les autels de St Roch,
de St Laurent et de St David, et l'Enfeu des Seigneurs de la
Tour. Les armes de Keraudren se distinguent toujours à la clef
de l'arcade voisine. La 2ème chapelle a conservé son vocable
du Rosaire. On y voit les armes des Kerloaguen de Rosampoul et celles
des Carné. Consacrée en (1679) à St
Jean Baptiste.
La 3ème
chapelle est aujourd'hui
dédiée à Ste Anne. On y voit l'écusson
des Goudelin. En descendant vers le porche, on trouve la chapelle de
St Isidore, autrefois de Ste Anne, fondée en (1511) par
Jean du Méné, sieur de Goasvalé. Le
cimetière contient une chapelle de (1746), un Ossuaire et un
Calvaire. Classée "Monument Historique" le 19 Décembre
(1913), l'église est détruite par un incendie dans la nuit
du 1er au 2 Mai (1929) ne restaient debout que les arcades et le
clocher, et reconstruite à l'identique en (1932).
- le Porche
En
pénétrant dans l'église par le porche de la tour,
on remarque à la clef de celui ci un écusson
écartelé aux 1 et 4 d'un aigle au ailes
déployées, qui est Kerloaguen,
aux 2 et 3 d'un lion accompagné de 7 billettes, qui est Gaspern. Les nervures de la voûte
s'amortissent sur 4 statuettes d'anges tenant des cartouches où on lit en caractères gothiques:
"Xps (Christus) vincit - Xps regnat - Xps imperat - Xps nos benedicat".
Au fond du porche, au dessus de la porte, un autre angelot supporte un
écusson chargé des armoiries de Garspern. Au portail
latéral, la clef de voûte est timbrée du blason de
Pierre de Gaspern, Sieur du Cosquer, panetier de la Reine Claude de
France en (1518), qu'entoure la devise Gothique de cette famille. "En bon espoir". La nef, à
voûte de bois apparente et poutres terminées en
têtes de dragons, est partagée en 6 travées par
2 rangées de piliers Octogonaux sans socles ni chapiteaux,
soutenant des arcades en tiers point, à moulures prismatiques
pénétrant dans le corps des colonnes.
Sur
la façade Sud fait saillie un porche carré, percé
d'une large arcade à moulures prismatiques et archivolte
décorée de crossettes végétales. Le porche
du bas, voûté en croisée d'ogive et daté de
(1841), est surmonté d'un joli clocher accosté d'une
tourelle ronde. De la plate forme, bordée d'une balustrade
flamboyante, se dégage un léger beffroi que termine une
flèche pyramidale aux arêtes hérissées de
crochets, et appuyée par des arcs boutants sur les pinacles de
la galerie.
Au
milieu de l'ancien cimetière se dresse l'un des 6 grands
calvaires du département. Daté de (1554), c'est le 2ème
dans l'ordre chronologique, après celui de N.D. de
Tronôen, en St Jean Trolimon, près de Pont l'Abbé,
il est antérieur de (27) ans à celui de Guimiliau
(1581), et de (48) ans à celui de Plougastel Daoulas
(1602). Le massif Octogonal de ce calvaire a 4 mètres de
hauteur, et chacune des faces mesure 1m,70 , les angles
sont garnis de colonnettes rondes, sur le pourtour règne un
double rang de corniches servant de support à des groupes de
statuettes en pierre de kersanton figurant les principales
scènes de la vie et de la mort de Jésus. Renversé
sous la terreur, ce monument fut réédifié en (1810)
ou (1814). Il a fait l'objet d'une restauration en (1898) par le
sculpteur Yan Larhantec né à Plougonven le 30 Septembre
(1829).
Au-dessus
du pan Nord est la statue de St Yves, patron de la paroisse,
vêtu d'une robe, d'un surcot et d'un camail à capuce,
coiffé d'une barrette et tenant un parchemin. Sur le socle
carré se lit gravée cette inscription gothique,
/p>
"Ceste croix fust fayte Ian M. Cv LIIII a lhonneur de Dieu et Notre-Dame de Pitié
et Monseigneur St Yves. Pries Dieu pour les trespassés".
- la Restauration
Dans
les plis des vêtements de quelques unes, on remarquait à
la fin du siècle dernier des traces de peinture et de dorure,
attestant qu'autrefois tout le monument était peint. Par acte du
4 Juillet (1897), Yan Larhantec, s'engagea à restaurer le
calvaire de Plougonven, y compris la confection de 3 nouvelles
croix, celle du Christ avec boules noeuds et celles des Larrons suivant
les anciens modèles trouvés dans les fouilles du
cimetière, à réparer les chevaux et les cavaliers,
à remettre en bon état toutes les statues et à les
replacer dans l'ordre du récit de l'Evangile. Au 1er
étage, la figuration du grand drame religieux s'ouvre par les
scènes de l'Annonciation, de la Visitation, de la
Nativité, de l'Adoration des Rois Mages, etc., et se poursuit
sur la plate forme supérieure jusqu'à la
Résurrection.
Sous
les personnages, moins Jésus et la Vierge, sont empruntés
à la vie réelle, les costumes sont ceux des paysans et
des bourgeois du (XVIème siècle), les gardes portent le
heaume, la cuirasse et les jambières, Pilate, fourré
d'hermines, le mortier en tête, n'est point différent d'un
bailli ou d'un présidial. Il faut s'arrêter devant la
tête du Christ sculptée sur le mouchoir de
Véronique. Tout le drame du Calvaire revit dans ces yeux graves
et résignés, dans le dessin de cette bouche si pure, dans
ce front large à contenir un monde. Notons également un
diable en froc de pèlerin, qui se retrousse cyniquement pour
montrer ses pieds fourchus, et dont l'expression, supérieurement
joviale et fantasque, est obtenue au moyen d'un système de
lignes concentriques du plus curieux effet. On doit remarquer Marie Madeleine
en châtelaine Henri II, avec sa robe aux plis lourds,
ses manches à crevés et sa guimpe de dentelles. Le pauvre
Malchus gisant aux pieds de Jésus dans son armure, tandis que St
Pierre remet placidement au fourreau l'épée dont il l'a
frappé, l'un des gardes du sépulcre, armé par un
amusant anachronisme, d'une arquebuse, un gigantesque Joseph
d'Arimathie, reconnaissable, comme son condisciple Nicodème,
à leur chapeau Pointu.
- le Reliquaire
Le
reliquaire ou Ossuaire. Bâti au début du (XVIème
siècle), est une solide construction à pignons
hérissés de crossettes, gargouilles ou cornières
d'angle sculptées en forme de lions, la façade
formée d'une série d'arcatures gothiques à redents
trilobés et d'une porte en accolade munie d'un bénitier.
Jusqu'en (1884), il a conservé sa destination 1ère ,
recueillir les ossements, le 28 Septembre de cette année, on
transféra dans une fosse commune creusée contre son
pignon Sud tous les ossements entassés depuis des années.
Il fut compté 400 crânes, dont la plupart étaient
enfermés dans de petites boîtes sur lesquelles
étaient inscrits le nom, l'âge et la date de leur mort.
- la Chapelle
Au
Sud de l'église s'élève la chapelle de Christ,
située dans l'"Enclos Paroissial", édifice de forme
rectangulaire avec chevet à 3 pans. Elle existait dès
(1432), puisqu'un titre de cette année en fait
déjà mention. Le procès verbal de (1679) la
décrit sous le nom de, chapelle de Christ ou Saint Sauveur. Sa
grande vitre était composée de 3 panneaux et d'un
soufflet. Il y avait 2 bras de croix, et une grande fenêtre
éclairait celui de droite. En mauvais état en (1745),
elle fut rebâtie l'année suivante, mais sans la moindre
recherche architecturale. On l'empierre en (1775) et on fait en (1777)
diverses réparations et embellissements, en décorant
l'autel d'un tableau du Christ. A droite de l'autel, il y a une
Ste Anne debout, portant sur son bras gauche la Ste Vierge
couronnée qui tient sur ses genoux l'Enfant Jésus auquel
elle enseigne à lire. Son clocher mur possède une chambre
de cloche. Sa cloche, envoyée à la fonte, est
remplacée en l'an (XIII).
- le Tombeau
Le
tombeau du fameux abbé Bernard François Le Teurnier,
né à Guervenan en Plougonven en (1793), mort en (†1883).
Il montra un grand talent de prédication pour les missions
Bretonnes, et ne rencontra point de rival dans l'explication tour
à tour humoristique et horrifiante des "Taolennoù - Tableaux de Mission" imaginés
par Dom Michel Le Nobletz. Le sculpteur Yan Larhantec l'a
représenté debout sur sa tombe, dans une attitude
oratoire, et a ciselé, sur les panneaux de la petite chaire
gothique où est placée sa statue, les scènes les
plus saisissantes des taolennou qu'il commentait si éloquemment.
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