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- Albi


- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Cathédrale
* Rattachement : Archidiocèse d'Albi
* Début des travaux : (1282)
* Fin des travaux : (1480)
* Style dominant : Gothique Méridional
* Matériaux : Briques
* Protection : Classée Monument Historique
* Protection : Patrimoine Mondial (2010)

- Situation
* Pays : France
* Région : Occitanie Midi Pyrénées
* Département : Tarn
* Ville : Albi

- Historique

La Basilique Ste Cécile domine la ville d'Albi par sa prestance, son histoire, son ouvrage, et sa splendeur. Son édification totale a duré (II siècles), de (1282) à (1480). Elle est une des cathédrales les plus visitées de France. C'est le bâtiment en brique le plus "Grand du Monde". Ste. Cécile offre un stupéfiant contraste entre la rigueur extérieure de son architecture défensive et la richesse intérieure d'une somptueuse décoration. "Témoignage de la foi Chrétienne après l'hérésie Cathare", cette cathédrale forteresse est un chef d'oeuvre du Gothique Méridional. Il s'agit d'un véritable château qui devint une arme dissuasive dans le système défensif de la ville.

Au (XIIIème siècle), Albi est au coeur de "l'Hérésie Cathare". Et en (1277) l'initiative est prise, par les Catholiques, de construire une Cathédrale, le Catharisme étant en voie de disparition sous l'effet d'une violente répression. Ils décident de construire une "Cathédrale Forteresse Ste Cécile" qui doit être une démonstration de leur puissance. Celle ci est idéalement placée sur un promontoire rocheux qui surplombe la vallée du Tarn d'une trentaine de mètres. Avec ses fenêtres hautes et étroites comme des meurtrières, Ste Cécile d'Albi semble prête à soutenir un siège. La 1ère pierre est posée en (1282) et le choeur est consacré en (1480). les travaux du gros oeuvre se sont étendues sur (II siècles)

A la fin du (XVème siècle), on élève les 3 dernier étages du clocher, qui ne figuraient pas sur les plans initiaux, on ne voulait pas que la tour dépasse le reste de l'édifice. A cette période, on ajoute également le Jubé, rompant avec l'idée d'unité du volume. Enfin, en (1509), on fait appel à des peintres Italiens pour la décoration intérieure, les peintures, encore splendides, n'ont jamais été restaurées. Pendant la Révolution, certaines statues du Jubé ont subi des dégradations, mais, dans son ensemble, la cathédrale a été plutôt épargnée. En (1843), à l'occasion de la restauration de la toiture, on ajoute un bandeau à faux mâchicoulis avec un chemin de ronde et quelques tourelles, ce qui accentue l'allure de forteresse.

- Extérieur

La cathédrale fait l'effet d'un immense navire en brique rouge, matériau traditionnel dans la région. Les contreforts prennent la forme de petites tourelles semi circulaire qui se fondent dans la paroi et accentuent l'aspect vertical de l'ensemble. A l'Ouest, une tour haute de 78 mètres domine Albi, elle comporte 4 niveaux, séparés par des galeries à balustrade et construits sur une base de plus en plus réduite. Le 1er niveau, massif, est presque aveugle et est encadré par 4 tourelles contreforts au diamètre imposant. La décoration des différents niveaux va en s'affinant, meurtrière surmontées d'arcs de décharge pour les 2ères, arcature aveugle et de fenêtres doublées pour le 3ème, clocher Octogonal, ajouré par un double niveau de baies géminées et terminé par une terrasse pour le dernier. L'entrée principale, qui se trouvait autrefois à l'Ouest, comme le veut la tradition, se trouve désormais au Sud, depuis la fin du (XVème siècle)

C'est à cette époque que, dans un style Gothique Tardif, on ajoute à cette porte un Baldaquin, ce dernier rompt l'unité de la muraille, la richesse du décor tranche avec la rigueur des murs de la Cathédrale, et la couleur de la pierre utilisée, blanche de calcaire, tranche avec le rouge de la brique. Les voûtes du baldaquin sont d'une complexité excessive, multiplication de nervures. Les voussures de la porte abritent St Pierre et St Paul, ainsi que de nombreux Saints et anges, certains portant les instruments de la Passion. L'édifice s'est enrichi vers (1392) de la porte Dominique de Florence, d'un clocher donjon de, 78 mètres de haut, terminé en (1492) peu après la consécration de la cathédrale en (1480), et du Baldaquin de la porte d'entrée de (1515) à (1540). L'intérieur du monument marque une rupture avec l'aspect massif de l'extérieur. On pense généralement que ce sont des artistes Flamands, inconnus, qui réalisèrent la gigantesque peinture murale du "Jugement Dernier" (1475) à (1480).

- Intérieur

La cathédrale d'Albi est, avec sa nef unique de 100 mètres de long, caractéristique du Gothique Méridional. La recherche de l'unité de volume prime celle de l' élévation maximale. La largeur du vaisseau, chapelles latérales comprises, est égale à la hauteur des voûtes, 30 mètres. Le souci de ne pas scinder l'espace va jusqu'à intégrer les piliers dans la paroi, une sorte de contreforts intérieurs, néanmoins, la continuité de l'espace, qui dominait le projet initial, a été rompue à la fin du (XVème siècle), par les artistes Français qui sculptent en Gothique Flamboyant le Jubé et la "clôture du choeur" de (1475) à (1484). Cet ensemble de pierre est orné d'une magnifique statuaire polychrome, témoignage unique par son importance de la qualité de la sculpture Française du (XVème siècle), qui introduit une forme de répartition du volume intérieur. Ce préjudice fait à l'unité de l'ensemble est cependant compensé par la beauté même du Jubé, l'un des plus beaux de France.

Celui de Ste Cécile est si élégant, si parfait de travail, que l'on est en admiration, devant ce magnifique ensemble. Il est de style Gothique Flamboyant. Seules quelques statues ont échappé aux destructions de (1794), Adam et Eve en pierre polychrome ainsi que Marie et St Jean en bois. Le choeur, qui s'achève par un rond point à 7 pans, est entouré d'une clôture de pierre richement sculptée qui introduit de ce fait une sorte de Déambulatoire là où il n'y en avait pas. A l'extérieur, la clôture est ponctuée de 33 statues. Il s'agit de personnages de "l'Ancien Testament", parmi lesquels on distingue 2 femmes Esther et Judith. Judith, notamment, possède de splendides vêtements. A l'intérieur, on trouve les statues des 12 Apôtres, de la Vierge, de St Jean Baptiste, de St Paul et de Ste Cécile. Le choeur comprend également 120 stalles. On peut ajouter que du fait de la clôture et du Jubé, qui occupent toute la partie Orientale de l'édifice, le culte ce pratiqué à l'Ouest, contrairement à la tradition. "Inscrite au patrimoine mondiale de l'UNESCO" au 01-08-(2010).

- Peintures

Les murs et les voûtes Quadripartites sont entièrement peintes, les fresques des voûtes s'étendent sur les 12 travées du vaisseau, les tons bleus lapis lazuli et or dominent, elles relatent la vie de Ste Cécile et des épisodes Bibliques, les éléments pédagogiques destinés aux fidèles, que l'on trouve généralement à l'extérieur, sont donc ici à l'intérieur. La pièce maîtresse de ces fresques est le "Jugement Dernier" 18 mètres sur 15 mètres, situé à l'extrémité Occidentale. A l'époque, le mur de fond n'était pas percé d'une porte. A l'emplacement de la porte actuelle se trouvait sans doute un Christ en Majesté, accompagné de la Vierge de St Jean et de St Michel, en dessous de lui, on jugeait les âmes. A droite de l'emplacement ou devait se trouver le Christ, on distingue St Louis, Charlemagne et les Apôtres. En bas de la fresque, on trouve l'enfer et une représentation des 7 "Péchés Capitaux", l'Orgueilleux est soumis au supplice de la roue, l'Envieux est trempé successivement dans l'eau glacé puis dans un lac de feu, le Coléreux est étripé par Baalbérith le démon, l'Avare est plongé dans des cuves de métal fondu, le Gourmand est engraissé à l'entonnoir, le Luxurieux voit son sexe dévoré par un crapaud. Seule manque la Paresse, qui devait se trouver en dessous du Christ en majesté, à l'emplacement de l'actuelle porte.

- les Maitres

Les peintures de la voûte forment un ensemble de peinture Italienne de la Renaissance, la plus vaste, 97 mètres de long sur 28 mètres de large, est la plus ancienne de France (1509)-(1513), ont conservé leur polychromie d'origine, la couleur tend au naturalisme, chevelures, attitudes et costumes sont d'une variété admirable, le style des barbes des visages, des drapés permet de distinguer 3 familles qui pourraient être liées à l'art des grands imagiers Français de la fin du (XVème siècle), Antoine Le Moiturier et Michel Colombe. Parmi les autres richesses de la cathédrale, on trouve un bel Orgue son buffet,classique Français (1736), dû au talent de Christophe Moucherel (1734)-(1736) suscite l'admiration des connaisseurs par ses dimensions hors du commun, 16m,40 de large et 15m,60 de haut, par la variété de ses décorations et par l'équilibre de la masse au dessus du "Jugement Dernier", sa construction, le choix et la répartition des jeux, son harmonisation à la fois charnue et distinguée, pénétrante et douce font de lui un "Orgue Classique Français".

- Sainte Cécile

Ste Cécile, martyre à Rome vers (232), son culte est ancien mais semble aussi légendaire que populaire. Sous le règne du Pape Urbain, Ste Cécile aurait été mariée malgré elle à Valérien, qu'elle convertit le jour de ses noces, disciples chrétiens à une époque où affirmer cette croyance était puni de mort, Cécile, Valérien, et son Frère, furent condamnés à être décapités, frappée de 3 coups de hache par le bourreau, Cécile fut laissée pour morte, elle agonisa 3 jours, durant lesquels elle ne cessa de chanter les louanges de son Seigneur. Les musiciens en firent de ce fait leur "Sainte Patronne".

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