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- Façade occidentale

Une façade harmonique elle comporte 3 portails, 3 niveaux d'élévation et 2 tours. Les niveaux d'élévation sont le niveau des portails, celui de la "Galerie des Rois" surmontant un Triforium constitué d'une série d'arcades Géminées, et celui de la Rosace. Enfin au dessus s'élèvent les 2 tours, reliées au (XIXème siècle) par la Galerie des Sonneurs ajoutée par Viollet le Duc. Chacun des 3 portails est surmonté d'un Gâble Triangulaire, pourvu en son centre d'une décoration tréflée. Les bases de ces Gâbles sont flanquées à droite ainsi qu'à gauche de 2 impressionnantes Gargouilles, des êtres Grimaçants et Fantastiques. Le grand "Gâble du Portail Central" supporte à son sommet une statue d'Ange sonnant de la Trompette, statue positionnée à ce lieu au (XIXème siècle) par Eugène Viollet le Duc, à la place d'une statue de St Michel étripant le Dragon. Une différence est frappante entre la façade Intérieure et la façade Extérieure. En effet, la façade intérieure nous montre le 1er projet de façade modifié ensuite, caché par l'Orgue. La partie supérieure du massif de la façade Occidental y compris les tours n'a que 6 mètres de profondeur. La façade prend en compte la surélévation de la nef 4 mètres en plus sur les grandes baies supérieures. La Rosace refaite au (XVIème siècle) est de style "Gothique Flamboyant" typique.

Une Gargouille fantastique ornant la base droite du "Gâble du Portail St Firmin", portail de gauche du côté Nord. Tout au dessus, une courtine, nommée Galerie des Sonneurs, est surmontée par une 2ème galerie composée de fines arcades ajourées. La totalité occupe l'espace entre les 2 tours. Derrière ces galeries on trouve une terrasse nommée "Chambre des Musiciens, et 4 contreforts particulièrement puissants divisent verticalement l'édifice et séparent les 3 portails. Ils sont conçus pour assurer la stabilité, tant de la façade que des 2 tours qu'elle supporte. Ces contreforts se rétrécissent brutalement lors du passage du 1er au 2ème niveau, celui du Triforium supportant la "galerie des Rois" formant une marche. Le 2ème niveau de la façade se situe par conséquent beaucoup en retrait comparé à l'étage inférieur des portails. Cette marche des 4 contreforts est ornée d'énormes et imposants Pinacles particulièrement travaillés. La même disposition se reproduit lors du passage du niveau 2 au niveau 3 de la façade, rosace, et une nouvelle série de 4 gros Pinacles occupe la 2ème retraite des contreforts ainsi constituée. Au total, la façade de la Cathédrale apparait ainsi particulièrement décorée. Une erreur technique réside dans la façade par le fait que des fuites ont été constatées, l'eau coulait des grandes galeries supérieures sur les porches ce qui posait des problèmes pour la sauvegarde des sculptures des portails entre autres.

Les tours sont en réalité des moitiés de tour, elles ne permettent pas d'élancer le bâtiment. Ce rôle d'élancement est réalisé par la flèche du transept qui elle est visible depuis de nombreux lieux de la ville d'Amiens. Les tours furent les dernières parties de l'édifice à être construites. Les 2 tours, au lieu d'être élevées sur un plan carré comme l'ensemble des tours des Cathédrales de cette époque, sont Rectangulaires, ou plus exactement Barlongues, c'est à dire moitié moins épaisses que larges. Les 2 contreforts, qui devaient se trouver, latéralement, dans la région médiane de ces tours, sont devenus contreforts d'Angles.

En (1258), un incendie détruisit les charpentes des chapelles de l'Abside. Ce désastre contribua à ralentir l'achèvement du Choeur, de la façade et des Tours. A Amiens, comme partout ailleurs, les populations montraient moins d'enthousiasme à participer à la continuation des travaux, les dons ne furent pas suffisament abondants pour permettre, à construire toute la grandeur originelle. En élevant la nef, de (1220) à (1228), on avait voulu achever, le Vaisseau, et on ne s'était pas préoccupé de la Façade. La porte centrale seule avait été percée et la rose supérieure ouverte. Ce ne fut qu'en (1238), quand une nouvelle impulsion fut donnée aux travaux par l'évêque Arnoult, qu'on songea à terminer la façade Occidentale. Mais déjà, probablement, on pressentait l'épuisement des ressources, si abondantes au cours du règne de Philippe Auguste mort en (†1223), et les projets primitifs furent restreints.

La preuve de cette modification apportée au projet d'origine de Robert de Luzarches, c'est que les fondations existent sous le périmètre total des tours telles qu'elles auraient dû être. La partie inférieure de la façade et la base des tours construite avant (1238) répond bien au plan d'origine. De cette Façade Primitive, il reste :

• les 2 Piédroits de la "Porte Centrale".
• l'entourage de la grande Rosace.

- Dès (1240), les nouvelles parties de la façade s'élèvent suivant le nouveau plan moins ambitieux :

• les 3 Porches mais aussi les Gâbles et Pinacles qui les surmontent, datés de (1240) à peu près.
• la galerie ajourée et la "Galerie des Rois" datés aussi de (1240).
• l'étage inférieur des Tours.

Quant aux parties supérieures de ces tours ainsi qu'à la galerie entre les 2, ce sont des constructions élevées au (XIVème siècle) et même au début du (XVème siècle). Elles sont construites beaucoup en retrait comparé à la base de la façade et des tours, ce qui leur donne une forme aplatie d'Ouest en Est , c'est à dire un plan Rectangulaire et non Carré. Les Tours sont d'inégale hauteur. Leur dernier étage est de style et de décoration particulièrement différents. Alors que le sommet de la tour Sud est toujours de style Rayonnant, celui de la tour Nord, achevé 36 ans plus tard, est un bel exemple de style Gothique Flamboyant. Elles sont toutes 2 flanquées d'une petite tourelle Quadrangulaire, nichée entre les 2 contreforts latéraux et faisant corps avec la tour. Ces tourelles abritent chacune un escalier à vis permettant d'atteindre les 1ers étages des tours, et sont surmontées d'un élégant toit Pyramidal fort bien décoré. Sur la face Sud de la Tour Sud, au niveau du contrefort Occidental, on peut voir un cadran solaire, surmonté de la statue d'un ange. Cette tour fut achevée en (1366).

- la Tour Nord

La Tour Nord, à cause de la déclivité du terrain on dut construire une énorme contre butée pour pallier les risques d'écroulement. Celle ci fut mise en chantier en (1375), ce n'est qu'en (1402) que le couronnement de cette tour Nord fut enfin réalisé. De style Flamboyant, la contre butée est particulièrement riche en ornements, plus que la façade Nord adjacente. On peut y voir 9 belles statues du (XIVème siècle), réparties en 3 groupes juxtaposés. Le groupe inférieur présente les statues de la Vierge Marie, St Jean-Baptiste et St Firmin le Martyr. Le groupe moyen, le Roi Charles V de France et ses 2 fils, le Dauphin Charles futur Charles VI et Louis, Duc de Touraine et futur Duc d'Orléans. Enfin le groupe le plus élevé nous montre le Cardinal Jean de La Grange et 2 personnages non identifiés.

- le Portail du Jugement Dernier

Le grand portail central ou "Portail du Jugement Dernier", toujours nommé quelquefois portail du "Beau Dieu", est entouré de 2 autres portails plus petits, celui de la Mère Dieu, à Droite au Sud, et celui de "St Firmin" à Gauche. Le tympan au dessus du "Grand Portail" est décoré d'une représentation du Jugement Dernier, quand à la fin des temps, selon la tradition Chrétienne, les morts ressuscitent puis sont jugés par le Christ. Ce tympan est subdivisé en 3 Registres. Au niveau Inférieur du Tympan, les ressuscités sortent de leurs tombeaux au son de la trompette. L'Archange St Michel et sa Balance sont présents au milieu d'eux pour peser les âmes. Au bas de la scène, un Démon essaie de tricher en faisant pencher l'un des plateaux de son côté. Au registre intermédiaire, les Damnés sont scindés des élus, entièrement nus, poussés par des démons, se dirigent vers la gueule d'un monstre, le Léviathan. Au registre supérieur, le Christ sur son Trône, les mains levées, le torse dénudé pour montrer ses blessures, est entouré de la Vierge et de St Jean qui agenouillés intercèdent en faveur du salut des âmes, mais aussi d'anges qui portent les instruments de la Passion.

La représentation de l'Enfer et du Paradis se trouve dans les claveaux inférieurs des Voussures du Tympan. Au paradis, on voit en 1er lieu les âmes recueillies dans le "Giron d'Abraham". Elles se dirigent ensuite vers une cité qui représente la Jérusalem Céleste. L'Enfer tel que représenté est fort comparable à celui de N.D. de Paris. On peut y voir une "Marmite et des Cavaliers nus juchés sur des chevaux cabrés". Ils évoquent l'Apocalypse. L'Enfer n'occupe qu'une particulièrement petite partie de la totalité et plusieurs éléments soulignent la Miséricorde et la bonté du Seigneur. La Vierge Marie et St Jean, intercèdent pour nous, et l'image de Jésus, qui préside au Jugement montrant ses Plaies, nous rappelle qu'il est venu à notre Secours comme Rédempteur pour racheter nos péchés, et n'a pas hésité à souffrir par amour pour nous.

Le Trumeau entre les 2 vantaux de la porte, se trouve une statue du "Christ Sauveur", le "Beau Dieu" d'Amiens, magnifique représentation du Christ. C'est l'une des statues les plus remarquables de la Cathédrale. C'est un Christ Enseignant, Debout, vêtu d'une longue tunique, il a les pieds posés sur un Dragon et un Lion et tient de la main gauche un Ouvrage fermé, tout en bénissant de la main droite. Selon la légende, le sculpteur n'avait pas d'inspiration pour réaliser la statue. Dieu lui serait apparu en pleine nuit. Le lendemain matin, on retrouva le sculpteur mort, la statue du "Beau Dieu" à ses côtés. Sur les piédroits des ébrasements se trouvent les grandes statues des 12 Apôtres entourés des 4 Prophètes Principaux. A la gauche du portail nous retrouvons successivement de gauche à droite, les prophètes Daniel et Ezéchiel, suivis de Simon ou Jude, Philippe, Mathieu, Thomas, Jacques le Mineur et Paul. A droite la séquence est la suivante : Pierre, André, Jacques le Majeur, Jean, Simon ou Jude, Barthélémy, puis les prophètes Isaïe et Jérémie. A leur base, on peut voir une série de "Médaillons Polylobés" qui représentent les "Vices et les Vertus. Latéralement, du côté droit du portail, entre le portail du Jugement et celui de la Mère Dieu, se trouvent d'autres séries de médaillons avec, entre autres, un Jonas recraché par la Baleine.

- Portail Saint-Firmin

Le portail Septentrional est consacré à St Firmin, lequel est représenté au Trumeau. Le tympan du portail relate l'histoire de la découverte du corps du Saint. De chaque côté du portail se trouvent 6 grandes statues, la majorité d'entre elles représentent des Saints dont les reliques étaient exposés chaque année au dessus du Maître Autel. Sur le piédroit de gauche, on peut voir de gauche à droite Ste Ulphe, un ange déroulant une banderole, St Acheul Martyr, St Ache Martyr, un ange et St Honoré, ancien évêque de la ville. Du côté droit se trouvent successivement les statues de St Firmin le Confesseur Firmin II évêque de la ville, St Domice, St Fuscien Martyr, St Warlus et St Luxor.

Les soubassements du Portail St Firmin sont richement travaillés. Ils sont surtout ornés d'une série de Médaillons, sculptés sous forme de 4 feuilles et présentant un "Calendrier Agraire" qui établit une correspondance entre le Zodiaque et les travaux des mois. Ces ravissantes sculptures, trés bien conservé et qui auront bientôt (VIII siècles) d'âge, est nommé le "Calendrier Picard ou Zodiaque d'dAmiens". Les personnages représentés travaillent à la Campagne. Il ne faut pas oublier l'importante du monde Rural à l'époque. Tant les signes du Zodiaque que les travaux des "Champs sont fort bien sculptés. Les personnages portent des vêtements différents selon les Saisons.

- le Portail de la Mère Dieu

La Vierge qui orne le Portail de la Mère Dieu écrasant le Mal, date de la 1ère moitié du (XIIIème siècle). Dessin d'Eugène Viollet le Duc (1856). Au tympan, on trouve au registre inférieur une série de 6 personnages de l'"Ancien Testament", les ancêtres de la Vierge. La mort et l'Assomption de la Vierge sont représentés au niveau du registre moyen, et enfin on assiste à son "Couronnement au Paradis", au registre supérieur. Au trumeau se trouve une grande statue de la Vierge foulant le Mal, représenté sous la forme d'un Animal Fantastique Griffu à tête Humaine. Elle est figurée dans une attitude particulièrement statique, ce qui est la marque des statues inspirées du modèle Chartrain, c'est à dire du modèle de la Cathédrale de Chartres. Les statues qui ornent les ébrasements des piédroits latéraux sont remarquables, à droite, groupées 2 à 2, elles représentent 3 épisodes importants de la vie de la Vierge Marie, l'Annonciation, la Visitation et la Présentation de Jésus au Temple. A gauche, de l'extérieur vers l'intérieur, on trouve la Reine de Saba, le Roi Salomon, le Roi Hérode le Grand puis les 3 Rois Mages.

- la Tentation

La tentation d'Adam et Ève, au bas du trumeau du portail de la Mère Dieu, bas reliefs consacrés au "Péché Originel", thème fréquemment associé à la Vierge, puisque c'est par elle qu'arrive le "Christ Rédempteur". Cette association se retrouve surtout au Trumeau du Portail de la "Vierge de N.D. de Paris". La 3ème partie de ce bas relief du "Paradis Terrestre" représente la tentation d'Adam et Ève et le "Péché Originel". Le couple se trouve aux pieds de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal dont Dieu a défendu de consommer les Fruits. Le Diable a ici la forme d'un Serpent ayant la tête d'une femme séduisante. Il s'agit en fait de Lilith, personnage Biblique absente de la Bible Chrétienne, mais présente dans les rédigés "Rabbiniques du Talmud de Babylone". Selon la tradition Juive, Lilith était la 1ère épouse d'Adam. Elle aurait refusé d'accepter la position inférieure quand ils faisaient l'amour. Elle quitte alors le "Paradis Terrestre" et bientôt réitère son refus de se soumettre, Dieu cette fois, lui intimait l'ordre de le faire. Plus tard, ayant quitté la surface de la terre, cette femme perverse finit par devenir Diablesse et Favorite de Lucifer. Elle revint tenter le couple qu'elle jalousait, pour les faire désobéir à Dieu et de les précipiter dans le Malheur.

- la Galerie des Rois

La "Galerie des Rois. Au nombre de 22 statues, on ne sait pas avec certitude qui elles représentent. Elles datent de la 1ère moitié du (XIIIème siècle). La partie centrale de la façade compte 8 énormes statues de 3m,75, positionnées à 30 mètres de hauteur. En outre on en compte 6 sur chaque face Occidentale de la base de chacune des Tours, et 2 toujours positionnées à l'avant des contreforts centraux de la façade, contreforts qui divisent celle ci en 3 zones verticales. Ces statues paraissent assez mal proportionnées, pourvues de têtes un peu trop grosses et de jambes trop courtes. On retrouve ce type de galerie à la cathédrale N.D. de Reims, ainsi qu'à N.D. de Paris, à Paris, les statues datent en fait du (XIXème siècle).

La Rosace Occidentale de style Gothique Flamboyant, fut érigée au début du (XVIème siècle) sur ordre du Maire de l'époque. On l'appelle aussi Rosace de la Mer. Localisée juste au dessus de la partie centrale de la Galerie des Rois, elle est précédée de la terrasse dont le dallage est pourvu des Gargouilles qui pointent à l'extérieur au niveau de la tête des Rois de la galerie.

- la Façade Méridionale

A l'extrémité Occidentale de cette façade, sous la tour Sud, se trouve la porte St Christophe flanquée d'une énorme statue de St Christophe portant, suivant la légende, un minuscule "Petit Jésus" sur ses épaules. Plusieurs autres statues jalonnent le chemin entre la tour Sud et le porche du croisillon Sud du transept :
• sur la face extérieure de la chapelle N.D. de Foy, on peut admirer une représentation de l'Annonciation surmontée de St Michel et de St Raphaël.
• Décorant le mur extérieur de la chapelle de l'Assomption, ex chapelle St Nicolas, on trouve un "waidier" et son épouse, "waidier Marchand de Guède" en Picard, la Guède étant la plante avec laquelle on fabriquait la teinture "bleu pastel", plante à l'origine de la richesse d'Amiens. Au dessus , l'effigie de St Nicolas debout, avec à ses pieds la Marmite, fameuse en Picardie, dans le Nord, en Belgique et dans l'Est de la France, où les 3 Enfants ont été mis à cuire par le méchant boucher.
• puis une représentation de la Transfiguration.
• enfin une statue d'un évêque qu'on pense être Guillaume de Mâcon, puisque cette statue s'élève à l'arrière de la chapelle qu'il fit édifier durant les dernières années du (XIIIème siècle).

- Le Portail St Honoré

Le portail du croisillon Sud du transept, ou portail St Honoré, est aussi nommé portail de la Vierge Dorée, à cause de la statue qui orne son trumeau. Le tympan relate divers épisodes de la vie du Saint, 8ème évêque d'Amiens, qui vécut au (VIème siècle). Au registre inférieur, sculpté sur le linteau, on peut voir les adieux Apôtres à Jésus le jour de l'Ascension. Puis les 4 registres du tympan lui-même représentent, de bas en haut, le sacre de St Honoré, des guérisons miraculeuses attribuées à ce dernier, une procession de reliques du saint, et au sommet la mort du Christ en Croix sur le Golgotha.

La face antérieure du Trumeau est occupée par la statue de la Vierge Dorée, magnifique chef d'oeuvre du (XIIIème siècle). Datée de (1288), haute de 2m,30, la statue originale, menacée par les intempéries, a été transférée au sein de la Cathédrale en (1980) et remplacée par un moulage. La statue nous montre une Vierge Couronnée et portant l'Enfant Jésus, le regard posé vers lui avec douceur. La tête de la Vierge est surmontée d'un Dais. 3 angelots souriants portent son Nimbe. Elle est un peu hanchée, le poids du corps portant sur une seule jambe. A l'inverse des Vierges à l'Enfant antérieures, bien plus Hiératiques, cette statue est celle d'une jeune mère souriante qui joue avec son bébé et qui le berce. Elle inaugure une toute nouvelle sorte de représentations de la Vierge, elle est la 1ère des Vierges Hanchées qui ultérieurement seront souvent peintes ou sculptées. Quant à l'enfant Jésus, bébé assez joufflu, il semble jouer avec le monde comme avec le ballon qu'il a entre les mains.

- La Façade Nord

Détail de la façade Nord, les 6 chapelles latérales de la nef sont éclairées par de très grandes baies pourvues de vitraux. La toiture de ces chapelles est aménagée en terrasse continue. Juste après le coin nord de la façade, la tour Nord est soutenue par une puissante contre butée. A l'Est de la tour Nord, les façades des chapelles latérales de la nef sont, comme au Sud, scindées par un trumeau décoré d'une statue. On y voit successivement St Louis dont c'est l'une des plus anciennes représentations que nous possédons, Guillaume de Mâcon et Ste Agnès. Les 6 chapelles sont logées entre les hautes culées des arcsboutants de la nef. Leurs façades bien alignées entre elles sont éclairées chacune par de très grandes baies, hautes de près de 15 mètres et pourvues de vitraux. La toiture de ces chapelles est aménagée en une seule terrasse continue. Cette terrasse mais aussi la balustrade sont l'oeuvre de Viollet le Duc qui s'est permis d'altérer un remarquable Monument du Moyen Age, justifiant unes des plus dures critiques faites à son encontre. On remarque que les fenêtres hautes du choeur sont de structure assez différente de celles de la nef. Elles sont surtout surmontées d'un grand Gable Triangulaire qui dépasse latéralement le niveau de la galerie à balustrade qui longe la base de la toiture. La façade du Bras Nord du transept est nettement moins décorée que la façade du Bras Sud. Enserrée entre 2 puissants contreforts latéraux, elle présente dans sa partie inférieure le portail dédié à St Firmin le Confesseur. Ce dernier, toujours nommé Firmin II, fut le 3ème évêque d'Amiens et siégea pendant 40 ans dans la 2ème moitié du (IVème siècle).

- Détail de la rosace Nord

La moitié supérieure de cette façade est occupée par une énorme verrière comportant, au dessous, une claire-voie à 5 baies vitrées, puis une seconde claire voie de 10 lancettes partiellement masquée par une balustrade et surmontée d'une "Enorme Rosace" consolidée par des arcatures de pierre. Au sommet de la façade se trouve une balustrade, un pignon d'ardoise, triangulaire, qui forme l'extrémité Nord du toit du transept. Cet ensemble abrite un escalier à vis qui court depuis le rez de chaussée jusqu'à la base de la toiture du transept. Son trajet est marqué par une succession de meurtrières. Les sommets 2 contreforts latéraux sont coiffés chacun d'un petit toit pyramidal d'ardoise. Celui de gauche, Oriental, abrite en fait l'extrémité supérieure de l'escalier.

- le Toit

Les parties Hautes de la Cathédrale d'Amiens, énormément plus que celles de N.D. de Paris regorgent littéralement d'oeuvres sculpturales Médiévales fréquemment burlesques ou inquiétantes, "gargouilles, chimères, rois musiciens" ou autres toujours. Au centre, le "Félin à Ailes de Chauve Souris", juché au sommet d'un contrefort sur un piédestal soutenu par un sympathique corbeau, est une Chimère et non pas une Gargouille. En contrebas on voit plusieurs fort belles Gargouilles localisées au niveau de la partie déclive de la galerie qui court à gauche. Chevet de la Cathédrale toiture de la Chapelle Rayonnante du Sacré Cpeur. 2 imposantes Chimères du toit de la cathédrale. Celles ci ont la forme d'Oiseaux fort peu bienveillants. Ils ont le bec fermé et sont installés en position verticale. Seul leur regard s'oriente vers le bas, comme pour surveiller ce qui s'y déroule. Une belle série de Rois Musiciens trônant au sommet des contreforts de la chapelle Axiale, au chevet de la Cathédrale, juste derrière le choeur. Remarquez les longues Gargouilles en contrebas. Le toit de la Cathédrale N.D. d'Amiens est fait d'ardoises à clous et le faîte qui culmine à 56 mètres est hérissé d'une crête de plomb. Selon une analyse Dendrochronologique effectuée en (1988), la charpente du choeur daterait de l'an (1288), alors que celle de la nef et du transept serait de (1311). La charpente, particulièrement légère est constituée de fermes espacées qui plus est ou moins 3,m75.

- la Flèche

Elevée en (1288) par l'évêque Guillaume de Mâcon, la 1ère flèche rencontra une fin tragique en (1528). Le 15 juillet un violent orage déclencha un incendie qui la détruisit complètement. Toute la ville s'étant mobilisée, les sauveteurs réussirent à empêcher l'incendie de se propager à la totalité des combles de la cathédrale, ce qui eût été catastrophique. Rapidement, les dons affluèrent pour la reconstruction et même le Roi François Ier aida en donnant la possibilité que le bois indispensable à l'édification de la nouvelle flèche soit prélevé en la forêt de Neuville en Hez qui était Propriété Royale. Le travail, dont l'objet était d'élever une flèche en bois recouverte de plomb, fut confié à Louis Cardon de Cottenchy, secondé par un modeste charpentier de village, Simon Tanneau, responsable de l'édification de la flèche de bois. C'est Jean Pigard qui réalisa la flèche de plomb. Les travaux s'achevèrent en (1533) et il fallut toujours une année pour dorer le plomb. Construite en bois de chêne et recouverte de plomb, c'est aujourd'hui la plus ancienne flèche en bois connue. Au total, 71 tonnes de plomb sont utilisées dans la flèche, l'épaisseur moyenne de métal est de 3 millimètres. Son poids total est de 500 tonnes. Le bois utilisé est du bois de chêne. Sa hauteur, au dessus du faîtage de l'édifice jusqu'à la Pomme qui se trouve près du sommet, était de 47 mètres avant la restauration effectuée au (XIXème siècle) par Eugène Viollet le Duc; elle n'est plus actuellement que de 45 mètres. Elle repose sur une plateforme au dessus de l'endroit où se croisent les 4 Ogives de la croisée du Transept. La flèche, est un authentique chef d'oeuvre, elle possède une riche décoration, surtout de fleurs de Lys, et une série de superbes statues, faites en plomb repoussé. La flèche est constituée de 2 étages Octogonaux dont la base est entourée d'une balustrade. Les 8 statues, creuses, sont disposées au niveau de la balustrade du 2ème étage. Elles représentent le Christ, St Paul, St Firmin Coiffé de sa Mitre, St Jean l'Evangéliste, la Vierge Couronnée portant l'Enfant Jésus complètement dévêtu, St Jean Baptiste, St Jacques le Majeur orné de Coquilles, et St Pierre. Ces magnifiques statues chrétiennes ne sont pas les seules à garnir la flèche. On y trouve aussi, comme légèrement partout sur les toits de l'édifice, de superbes Gargouilles et d'inquiétantes Chimères. Toutes sont faites en plomb repoussé et remarquablement sculptées.

- les Rois Musiciens

A l'inverse des Chimères, les Rois Musiciens sont des statues de personnages fort sympathiques disséminées sur la totalité des toitures de la cathédrale, et semblant jouer des airs à la gloire du Seigneur. On les retrouve surtout juste derrière les Tours de la façade Occidentale, autour de la dite "Chambre des Musiciens", localisée sur les toits entre la "Galerie des Sonneurs" et l'extrémité Occidentale des combles de la nef. Une autre série de "Rois Musiciens", bien plus facile à admirer, se dresse au sommet des contreforts de la Chapelle Axiale, au Chevet de la Cathédrale, juste derrière le Choeur.

- Gargouilles et Chimères

Les Gargouilles sont à l'extrémité des Gouttières et des Chéneaux pour évacuer l'eau de pluie des toitures à l'extrémités des conduits d'écoulement des eaux, elles dépassent dans le vide. Elles ont fréquemment la forme d'animaux fantastiques, la gueule perpétuellement ouverte et par conséquent fréquemment effrayants ou alors féroces. Leur position est le plus souvent horizontale ou quelquefois inclinée, et se terminent toujours par une gueule tournée vers le bas et l'extérieur, pour favoriser l'écoulement. Certaines ont des formes Humaines. Toutes sont différentes, elles ont été créées par de nombreux artistes qui ont donné libre cours à leur imagination. Leur variété paraît presque illimitée. De fort belles gargouilles se trouvent surtout au niveau des "Grands Arcs Boutants". Pour avoir une idée de leur utilité, il faut aller les voir fonctionner pourvu d'un bon parapluie un jour de forte pluie. Le spectacle est impressionnant.

Les Chimères par contre sont simplement des statues fantastiques ou alors diaboliques et fréquemment grotesques. Elles ont une fonction purement décorative, non liée à un quelconque écoulement. Elles se présentent par conséquent fréquemment la gueule fermée, tapies ou redressées et juchées sur des supports qui les surélèvent. On les retrouve dans les hauteurs de la Cathédrale, juchées sur des Balustrades ou au sommet des Contreforts, où elles remplacent des Pinacles, et ne se situent jamais aux lieux déclives de la couverture de l'édifice tels les planchers des galeries hautes. Leur rôle semblant être d'observer la ville, elles occupent des perchoirs. Elles ont la forme de démons, de monstres ou d'oiseaux fantastiques. Leur visage ou leur regard est orienté vers le bas, comme pour se repaître des turpitudes qui s'y déroulent.

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