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-L'Orgue de Tribune
En (1684), par clause testamentaire, l'archevêque, Mgr de la Motte-Houdan, affecte une somme de 10.000 livres pour la construction de l’orgue de la cathédrale déjà célèbre pour ses stalles et ses vitraux. 4 ans plus tard, le chapitre profite du passage à Auch du célèbre facteur Parisien Jean de Joyeuse (1635)-(1698) pour lui confier cet important travail. Mais, en (1688), le facteur doit satisfaire d’autres commandes. Il ne se mettra à l’oeuvre que plus tard. En (1694), l’entreprise est terminée, l’instrument expertisé. Une tuyauterie de près de 3.000 tuyaux se trouve enfermée dans une des plus nobles et majestueuses boiseries de Châtaignier du siècle de Louis XIV, exécutée par
le menuisier Payerle. L’orgue, de 41 jeux et 66 rangs répartis sur 4 claviers manuels et pédalier, a coûté plus de 16.000 livres.
La distance qui sépare la ville d’Auch des grands centres de la facture française explique que la cathédrale ait pu conserver, aux (XVIIIème siècle)et (XIXème siècles), son instrument à peu près tel qu’il était sorti des mains de Jean de Joyeuse. En (1744), l’orgue est réparé, à la suite d’un rapport de Desforas, organiste de St Étienne de Toulouse, par le facteur Robert Audouin, de Villiers Cotterêts, alors de passage. En (1767), le facteur Labruyère intervient sur l'instrument alors que le facteur Fourcade effectue des réparations en (1810).
En (1819), l'entretien de l'orgue est confié au facteur Jean Dominique Jeandel, de Dax, qui propose, en (1829), un devis d'augmentations et d'améliorations. Ce devis est exécuté en (1832). Une Bombarde 16’ et une Voix humaine sont ajoutées au Grand Orgue ainsi qu’un Hautbois à l’Écho. Il supprime la Fourniture, la Cymbale, le Prestant, la Doublette,
et la Tierce de l’Écho tout en portant les 2 claviers principaux à 53 notes vers l’aigu et le Pédalier à 24 vers le grave.
Par la suite, 2 devis sont proposés, l'un daté de (1850) par Biver de Gimont, et l'autre en (1864) par Cavaillé Coll. Aucun des 2 devis ne sera réalisé mais Cavaillé Coll obtient quand même la commande de l'orgue de choeur. Entre temps, en (1862), le buffet est classé comme, Monument Historique.
En (1870), le facteur Jules Magen, d’Agen, effectue un relevage. Il remplace le Flageolet du Grand-Orgue par une Flûte 8’ ainsi que la Flûte 4’ du Positif par une Trompette 8’ . Ces modifications sont plus nuisibles qu’utiles puisqu’elles suppriment des jeux anciens par des jeux sans caractère et elles détruisent en partie l’équilibre sonore des 2 principaux claviers. Faute de crédits suffisants pour entreprendre un relevage complet, l’orgue s’éteint peu à peu. En (1932), il est muet. Un examen détaillé de l’instrument révèle sa qualité et un rapport est immédiatement dressé puis envoyé à la Direction générale des Beaux Arts. Entre temps, une société locale tente de réunir quelques fonds susceptibles de servir aux 1ers travaux de restauration. La partie instrumentale de l’orgue est classée, Monument Historique, le 26 Juillet (1934).
A la fin de (1936), la Commission des orgues désigne Joseph Bonnet et Norbert Duforcq comme rapporteurs experts et leur demande un rapport sur une éventuelle restauration. Les experts proposent une restauration en 2 étapes, d’abord la restauration du Grand Orgue, Positif et Pédale puis, la reconstitution de l’Écho de Jean de Joyeuse. Le plan est accepté en décembre (1938). La 1ère étape est confiée au facteur Victor Gonzalez sur la base d’un cahier de charges daté du 23 Mars (1939). La guerre survenant, tout le projet est abandonné. Il faut attendre plus de 10 ans pour rouvrir le dossier. Muet, l’instrument est plus que jamais livré à l’humidité, les vitraux de la cathédrale ayant été démontés puis mis en caisses. La lèpre fait son oeuvre sur les principaux, les montres en façade et les tuyaux des pleins jeux. Joseph Bonnet meurt en (†1944) et il est remplacé par André Marchal.
Avant de penser aux Orgues, il y a lieu, après les hostilités, de sauver quelques grandes cathédrales ou maints lieux détériorés. Ce n’est qu’au début
de (1950) que le cas pitoyable de l’orgue est porté à l’attention de la Direction générale de l’Architecture. Les 10 ans passés ont conduit à la perte quasi totale de plusieurs centaines de tuyaux, la lèpre a creusé des trous partout et le métal tombe sous le simple effleurement des doigts. Le 19 Mai (1950), le facteur Gonzalez présente un nouveau résumé des travaux à effectuer. Le marché est passé à l’automne (1952) et les travaux de démontage débutent en Janvier (1953). Tout l’orgue est ramené aux ateliers de Châtillon sous Bagneux. A la suite d'un inventaire minutieux de la tuyauterie exécuté par Victor Gonzalez au cours de l’année (1953), celui ci soumet ses recommandations. Ce rapport incite le Service des Monuments Historiques à demander une rencontre d’experts, qui se tient le 28 Mars (1954), pour discuter des recommandations. Les recommandations du facteur sont acceptées le 21 Mars (1955) et celui ci travaille 15 mois afin de restaurer les sommiers, les tuyaux et les mécanismes.
L'orgue est remonté dans la cathédrale à l’automne (1956). C’est alors que la décision de refaire les tuyaux de façade est acceptée par l’architecte en chef des Monuments Historiques. Ceux ci sont prêts en février (1957). La réception provisoire de l’instrument a lieu le 3 Mai (1958) par André Marchal et Norbert Dufourcq. Les mêmes experts signent la réception définitive des travaux de la 1ère étape le 23 mai. Le tirage des jeux est électrifié, la traction des notes refaite pour adjoindre une machine Barker. La composition est en apparence presque inchangée, mais en réalité, une grande partie du matériel d'origine disparait à cette occasion. Ces travaux ont pour conséquence de déclencher une grave polémique, car la disparition de cet instrument est vue comme l'une des plus grandes pertes du patrimoine organistique français. La restauration entreprise en (1994) et menée par le facteur Jean François Muno consiste en une reconstitution de l'orgue de (1694), notamment son célèbre, majestueux, splendide plein jeu. L'orgue est inauguré le 9 Octobre (1998) par Odile Pierre et André Isoir.
- L'Orgue de Choeur
Le 1er devis est soumis le 16 Novembre (1854) pour un instrument de 12 jeux répartis sur 2 claviers avec pédalier en tirasse et 6 pédales de combinaison pour un montant de 10.000 Frs. Un 2ème devis, soumis le 25 Janvier (1858), est pour un instrument de 14 jeux et ce, pour le même montant de 10.000 Frs. Toutefois, le 15 Décembre (1858), des travaux supplémentaires, au montant de 5.500 Frs, sont requis par l'architecte qui demande à ce que la console, qui devait être installée sur le plancher du choeur, doit maintenant être placée dans une fosse ce qui complique les mécanismes de la traction. L'architecte prépare des tunnels sous le plancher protégés par des trappes amovibles. L'instrument est installé au centre de la cathédrale, dans le carré du transept, où il couronne l'ensemble monumental, qui s'adosse au côté Ouest des stalles du choeur. Il est inauguré le 8 août (1860). Cet instrument a été offert à la cathédrale par Napoléon III et l'impératrice Eugénie. Il n'a pratiquement pas été retouché depuis sa construction. Il est classé, Monument Historique, depuis le 12 Mai (1978). Toute la tuyauterie est en parfait état sauf les tuyaux de gambe et de flûte en bois qui ont été endommagés par les multiples graffiis des souffleurs qui devaient entrer dans le grand orgue pour activer les soufflets. Un relevage a été exécuté par Bernard Raupp en (1997).
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