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- Saint Pélerin
Valerianus est le 1er évêque d’Auxerre connu par les sources, sa présence est attestée ici en (346), date à laquelle
apparaissent aussi les 1ers noms des évêques de Troyes, Sens ou Paris. Beaucoup plus tard, les chanoines de la
cathédrale tentant de reconstituer les débuts de la liste épiscopale feront de St Pèlerin le 1er d’entre eux.
Mais la légende se confond ici avec l’histoire.
La tradition considère St Pèlerin comme 1er évêque. Mais l’hypothèse n’est pas retenue par les historiens récents.
St Pèlerin, fin du (IIIème siècle). Une tradition fort ancienne fit de Peregrinus ou Pèlerin, un prêtre Romain envoyé
en mission en Gaule par le pape Sixte II, le fondateur du siège épiscopal Auxerrois et le bâtisseur de la 1ère
cathédrale. Il aurait subi le martyre vers (305), sous le règne de Dioclétien, à Bouhy dans la Nièvre actuelle. Les
historiens actuels s’accordent à voir en lui non un évêque, mais plutôt un missionnaire en milieu rural. Le prestige
lié au martyre explique certainement qu’au (IXème siècle), les clercs d’Auxerre en aient fait le 1er évêque du lieu.
L’iconographie représente St Pèlerin convertissant les païens, renversant les idoles, ou bien fondant la 1ère
cathédrale d’Auxerre. L’idolâtrie, diabolique, étant représentée traditionnellement par un serpent, St Pèlerin
passait autrefois pour guérir des morsures du reptile. En (1645), lors de travaux effectués sous l’autel de l’église de
Bouhy, on découvrit un crâne, après enquête, il fut déclaré "relique de St Pèlerin" et solennellement ramené à
Auxerre.
- Saint Germain
St Germain ou Germanus (418)-448) est sans conteste la plus célèbre personnalité historique de l’Eglise locale.
Chargé de hautes fonctions administratives dans l’empire Romain, ce juriste issu d’une noble famille Auxerroise se
convertit après une vie de faste et de luxe, et succède sur le siège épiscopal à St Amatre ou Amator qui lui avait
conféré la prêtrise. Fondateur du 1er monastère d’Auxerre, bâti sur la rive droite de l’Yonne, St Cosme et St Damien,
devenu ensuite St Marien, Germain se rend par 2 fois en Bretagne, Angleterre actuelle, pour conter l’hérésie
Pélagienne qui divise les communautés Chrétiennes au sujet de la double nature divine et humaine du Christ, et repousser
les envahisseurs Pictes et Saxons lors d’une célèbre bataille dite de l'Alléluia. C’est en effet en lançant cette
acclamation que Germain mit en fuite les redoutables barbares.
C'est en passant à Nanterre près de Lutèce, Paris, qu’il consacre à Dieu la jeune bergère Geneviève, future Ste
patronne de la capitale. Soucieux du sort de son troupeau et véritable "défensor civitatis, défenseur de son peuple,
il assume alors les fonctions tant politiques et religieuses en un temps où se délitent les cadres de l’Empire Romain
finissant. Il se rend à Arles auprès du Préfet des Gaules pour obtenir l’allègement des impôts pesant sur sa cité,
puis à Ravenne en Italie, où réside la cour Impériale, afin d’implorer la clémence du jeune Empereur Valentinien et
de sa mère Galla Placidia au nom des Armoricains, Bretons qui s’étaient révoltés contre Rome et sa fiscalité. C’est
là qu’il décède, probablement en (†448).
Le corps de Germain est ramené de Ravenne à Auxerre.
"Les Gaules accueillent leur protecteur particulier avec encore plus d’honneur, car, là, l’affection s’ajoutait au
respect. Toutes sortes de gens accoururent, les uns mettent en état les routes, et rétablissent les ponts, d’autres
fournissent de l’argent, d’autres entonnent des psaumes, d’autres mettent la nuque sous le brancard funèbre.
La multitude des flambeaux brillait. C’est avec l’hommage d’une affection toute particulière que Germain est rendu à
sa cité, où son corps est enterré mais où il vit par ses miracles quotidiens et sa gloire."
Embaumé, le corps du Saint est ramené à Auxerre, accompagné selon la tradition par un groupe de Stes femmes,
Stes Camille, Pallaye, Porcaire, Magnance et Maxence, et inhumé dans l’oratoire privé de sa villa, c’est sur cet
emplacement que fut ensuite élevée la célèbre abbaye bénédictine St Germain d’Auxerre qui entretint jusqu’à la
Révolution le culte de ce grand Saint de la Gaule. Sa réputation devait être grande de son vivant puisque peu de temps
après sa disparition, vers (480), un clerc de l’Eglise de Lyon, Constance, écrivit une "Vie de Saint Germain évêque
d’Auxerre" qui servit de base aux nombreux développements historico légendaires qui seront ensuite diffusés. A Paris,
la paroisse du Louvre est dite St Germain l’Auxerrois pour éviter toute confusion avec St Germain évêque
de Paris au (VIème siècle), St patron de l’église St Germain des Prés.
- Saint Aunaire
Saint Aunaire ou Aunacharius vers (572)-(603).
Elevé à la cour du Roi de Bourgogne Gontran, puis clerc à St Martin de Tours, grand législateur de l’Eglise, il
est l’auteur d’un célèbre, règlement liturgique, qui fixe les prières et cérémonies assurées à tour de rôle par les
monastères et les paroisses à la cathédrale, église mère du diocèse.
Ce document précieux pour l’histoire de l’Eglise des Gaules du haut Moyen Age, permet de bien connaître l’état des
fondations religieuses et des églises rurales de l’Auxerrois à la fin du (VIème siècle). Aunaire est aussi l’organisateur
d’un synode diocésain dont les articles, portant sur les rites et les pratiques, ainsi que sur la discipline
ecclésiastique, constituent un témoignage de 1er ordre sur la vie religieuse d’alors.
Extraits du synode réuni par St Aunaire. Les principaux canons, règlements, portent sur les devoirs
religieux du peuple et du clergé.
* Canons : 3 et 4 Les pratiques superstitieuses :
- Il n’est pas permis, de faire des voeux dans les fourrés, ni au pied des arbres sacrés, ni près des sources.
Et qu’on ne se permette aucunement de fabriquer des objets sculptés, soit un pied, soit un bonhomme de bois.
- Il n’est pas permis de faire appel aux sortilèges ou aux augures, ni d’avoir recours aux magiciens. Mais, tout ce
que l’on veut faire, qu’on le fasse au nom du Seigneur.
* Canons : 6 et 7 Le rôle central du siège épiscopal :
- Qu’à la mi carême, les prêtres aillent chercher le chrême, à la cathédrale.
- Qu’à la mi mai, tous les prêtres viennent à la cité pour le synode.
* Canon : Les morts :
- Il n’est pas permis de donner l’Hostie aux morts, ni de les embrasser, et non plus d’envelopper les corps, avec les
nappes d’autel.
* Canon : 16 Sanctification du dimanche :
- Il n’est pas permis, le dimanche, d’atteler les boeufs, ni d’exécuter d’autres travaux.
* Canons 29 , 30 et 31 Le mariage :
- Il n’est pas permis d’épouser sa belle mère.
- Il n’est pas permis de prendre en mariage la veuve de son frère.
- Il n’est pas permis de prendre en mariage sa cousine.
* Canon : 40 La discipline ecclésiastique :
Il n’est pas permis à un prêtre de chanter ou de danser dans un banquet.
* Canon : 45 les sanctions :
- Si quelqu’un néglige ces règles, qu’il soit pendant 1 an écarté de la communauté, des chrétiens.
- Les canons des conciles mérovingiens, (VIème siècle)-(VIIème siècles, t.2, Coll." Sources Chrétiennes", Le Cerf, Paris (1989),
(486)-(505).
*Pratiques jugées superstitieuses.
- Allusion aux ex voto anatomiques déposés dans les sanctuaires ou dans les sources guérisseuses à l’époque
Gallo Romaine.
- St Chrème, huile consacrée par l’évêque le Jeudi Saint et utilisée pour l’onction des baptisés, des confirmants et
des clercs ordonnés, prêtrise épiscopat. Le tombeau de St Aunaire, enterré dans l’abbaye St Germain, était
réputé source de miracles de guérison.
- Jacques Amyot
Jacques Amyot (1591)-(1593). Grand humaniste, traducteur de Plutarque, précepteur des Enfants de France, les futurs
Charles IX et Henri III, Jacques Amyot fut surtout le restaurateur d’une cathédrale profondément meurtrie par le sac
Protestant de (1567)-(1568). On lui doit, entre autres, la restauration des verrières médiévales et des grandes roses, ainsi
que les stalles actuelles du chœur des chanoines vers (1573).
- François de Dinteville
Les 2 évêques d’Auxerre, François I de Dinteville (1513)-(1530) et son neveu François II (1530)-(1154),
chargé d’ambassade à Rome pour François Ier,
furent de fins lettrés et de grands mécènes. Ils marquèrent la cathédrale de leurs réalisations novatrices, 1ères
manifestations du style Renaissance dans le
diocèse, 2ème étage de la tour Nord vers (1525) et grande rose du transept Nord (1528) pour le 1er , portail de
l’évêché, dernier niveau de la tour Nord et grandes roses Sud et Ouest vers (1550) pour le 2ème .
- Gabriel de Caylus
Gabriel Charles de Caylus (1705)-(1754) fut, exilé, à Auxerre par Louis XIV pour cause de Jansénisme,
dont il se fit le champion en France. Accueillant tous les prêtres du pays poursuivis à ce titre, il fit de son diocèse
la dernière forteresse de ce mouvement Rigoriste qui divisa profondément l’Eglise et le royaume au (XVIIIème siècle).
- Le Chapitre Cathédrale
Composé des chanoines qui assurent dans le choeur de l’église mère du diocèse la prière publique
au nom de l’Eglise, offices quotidiens et fêtes, forment le conseil de l’évêque et gèrent le diocèse tant au spirituel
nomination et contrôle du clergé, qu’au temporel, gestion des biens et revenus de l’Eglise, le chapitre d’Auxerre est
l’un des plus importants de France.
Il compte en effet 51 chanoines titulaires dits, prébendés, touchant une prébende, part du revenu
du chapitre, et 12 chanoines, tortriers, de 2ème ordre, dits, semi prébendés car ne recevant qu'une demi prébende.
Il emploie un personnel considérable, clercs de choeur et prêtres chapelains, maître et commis de musique, organistes,
sacristains, domestiques d’Eglise ou privés etc... Plus que l’évêque, qui ne peut rien sans lui, c’est le chapitre qui est le
véritable patron de la cathédrale et de son quartier. Il assure les travaux de l’édifice et son entretien ou son embellissement,
et exerce la justice sur le, cloître.
Comme tous les autres, le chapitre d’Auxerre disparaît définitivement lors de la suppression des communautés
religieuses sous la Révolution Française.
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