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Glossaire - Biographies
2ème page - Evêques - Pey-Berland
Tour - Intérieur - Extérieur

- Bordeaux


- Présentation
* Culte : Catholique romain
* Type : Cathédrale
* Rattachement : Archidiocèse de Bordeaux, siège
* Début des travaux : (XIIème siècle)
* Fin des travaux : (XVIème siècle)
* Style : Gothique Angevin
* Protection : Classée Monument Historique ((1862)
* Protection : Patrimoine Mondial (1998)

- Situation
* Pays: France
* Région : Nouvelle Aquitaine
* Département : Gironde
* Ville : Bordeaux

- Historique

La cathédrale St André est située au centre de la place Pey Berland, en face de l’Hôtel de Ville. Il s’agit du plus bel édifice religieux de la ville. La nef, de style Angevin, date l’époque Romane au (XIème siècle) et (XIIème siècle) et fut modifiée au (XIIIème siècle) et (XVème siècle). De l’époque Romane, seul le mur extérieur de la nef subsiste. Plus tard, la voûte menaça de s’effondrer, on la dota donc d’imposants contreforts, encore visibles actuellement. Le déambulatoire, entrepris vers (1280), fut raccordé à la nef vers (1330). Le choeur et les chapelles rayonnantes ont été réalisés au (XIVème siècle), le gros oeuvre était alors entièrement réalisé. Le clocher, les tours et les flèches du transept Sud furent terminés au (XVème siècle). On commença aussi à pourvoir l’édifice d’une ceinture d’arcs boutants, achevée au siècle suivant. A l’extérieur, l’impossibilité d’établir un portail sur la façade Occidentale, étant autrefois adossée aux remparts, explique le dépouillement de celle ci. Cette sobriété ne fait que rehausser son élégance, en revanche, les façades du transept ont connu un développement important.

Les façades présentent 3 portails, tous plus riches les uns que les autres. Tout d’abord, le portail Royal du (XIIIème siècle) est le plus célèbre et le plus raffiné. On peut y découvrir de splendides sculptures inspirées de la statuaire de l’Ile de France. Mais ce sont surtout les 10 Apôtres qui ornent les ébrasements, et le tympan représentant le Jugement Dernier qui ont fait la renommée de celui ci. Au Nord, un portail de bois du (XIVème siècle) est joliment décoré de sculptures représentant l’Ascension. Enfin, le portail Sud affiche un fronton agrémenté de 3 rosaces. Quel que soit l’accès que vous choisirez pour pénétrer dans la cathédrale, vous découvrirez des merveilles d’ornements religieux. A l’intérieur de la cathédrale, on distingue une large nef en 2 parties. En effet, la partie haute de la fin du gothique repose sur des bases du (XIIème siècle). La chaire du (XVIIIème siècle), quant à elle, se singularise par sa structure en acajou et en marbre de différentes couleurs. Il faut reconnaître que les ornements sont particulièrement réussis, parmi celles ci, ne manquez pas la chapelle Axiale et ses stalles du (XVIIème siècle).

A l'Est du chevet, se trouve la tour Pey Berland (XVème siècle), construite sur l'ordre de l'Archevêque du même nom. L'originalité de cette tour est qu'elle fut édifiée indépendamment de l'édifice, ainsi les vibrations des énormes cloches de la tour, n'ébranlent pas la construction de la cathédrale, il y a un bourdon de 11 tonnes installées en (1863). La même année, elle fût couronnée par une gigantesque statue de N.D.d'Aquitaine.

La cathédrale de Bordeaux se compose d’une nef unique à 7 travées, d’un transept élevé à 2 travées, d’un long choeur entouré de 2 collatéraux longés de chapelles et d'un déambulatoire sur lequel ouvrent 5 chapelles rayonnantes. 2 tours à chaque extrémité du transept, celles du Sud possédant une chambre des cloches et couvertes d’un toit en terrasse, celles du Nord munies de flèches en maçonnerie, sont accessibles par 2 escaliers en vis. Des annexes et des sacristies sont appuyées contre l’élévation Nord de la nef et entre ses arcs boutants au Sud.

Dans les années (1130)-(1160), la reconstruction de la nef débute par le mur Sud et s’appuie sur les maçonneries antérieures qui subsistent encore de nos jours à l’Ouest et au Nord. Elle était alors divisée en 3 grandes travées carrées, non comprise la travée Occidentale, prévues pour être couvertes de voûtes d’ogives, selon un parti dit Angevin, ou bien encore de coupoles. Les travaux n’étaient peut être pas terminés au début du (XIIIème siècle), lorsqu’on décida de dédoubler ces travées pour en former 6 de plan barlong voûtées d’ogives. Les murs furent alors surélevés d’un étage, les fenêtres ouvertes puis le portail Royal percé vers (1250) dans la 5ème travée au Nord. Le décor austère de cette nef, au moins au Sud, est à mettre en relation avec l’épiscopat de Geoffroi du Loroux (1135)-(1158), instaurateur pour le chapitre Bordelais de la règle Augustine de stricte observance et proche de l’ordre Cistercien de St Bernard. Le chantier de reconstruction du choeur débuta dans les années (1280) par la chapelle Axiale et bénéficia rapidement des largesses du pape bordelais Clément V, Bertrand de Goth (1305)-(1314). Il est probable qu’on projetait alors de relier ce large choeur à une nouvelle nef à 3 vaisseaux. Mais en (1320), lorsque le maître d’oeuvre Bertrand Deschamps y travaille, ni le choeur ni le transept ne sont achevés. Le raccordement de la nef à l'opus novum sera réalisé tant bien que mal, entre (1330) et (1360), dans un contexte fragilisé par la guerre de (100) ans. Les travaux se poursuivent alors lentement, comme l’indiquent les pignons du transept et sa haute toiture, qui n’a pu être établie qu’après (1450).

Un contrebutement de la nef plus efficace que les éperons triangulaires construits entre les travées primitives et les contreforts plats des travées ultérieures devint nécessaire à la suite de désordres dans les voûtes, 2 arcs boutants sont d’abord établis au Sud, l’un en (1479) entre la 5ème et 6ème travée par le maître d’oeuvre Jehan de l’Espinet, l’autre entre la 3ème et la 4ème travée, peut-être par ce même maçon. De (1508) à (1511), les voûtes en mauvais état des 4 travées Occidentales sont démolies par Simon Meschin et reconstruites vers (1515) sous la direction d’Imbert Boachon, avec des ogives à liernes et tiercerons, les armoiries de l’archevêque Jean de Foix (1501)-(1529) figurent sur la clef de la 3ème travée. Le même Imbert Boachon reconstruit en (1510) la rose du transept au Nord et élève 3 nouveaux arcs boutants, en (1511) celui, oblique, de l’angle Sud-Ouest de la nef et le suivant, en (1513) celui entre les 2ème et 3ème travées au Nord. Son successeur Mathelin Galopin érige en (1519)-(1520) les 2 derniers arcs boutants au Sud, entre la 2ème et 3ème travée et entre la 4ème et 5ème. La tribune d’orgue construite en (1530), le jubé élevé dans la même décennie et le dernier arc boutant, appelé contrefort de Gramont, établi en (1531) au Nord de la nef, entre la 4ème et 5ème travée, terminent les travaux d’aménagement de l’édifice.

Du (XVIème siècle) au (XVIIIème siècle), l’édifice vit des travaux de maintenance, les remplages des fenêtres du choeur sont reprises au (XVIème siècle) et les flèches sont restaurées en (1665). Un projet de réfection du choeur en (1644) ne fut par ailleurs jamais réalisé. Un autre en (1758)-(1766), pour lequel on s’adressa au sculpteur Parisien Guillaume II Coustou, avorta par manque de moyens. Après la destruction des anciens bâtiments de l’archevêché, l’architecte Bordelais Lartigue proposa en (1776) sans succès une nouvelle façade Occidentale de style Gothique. L’incendie du 27 Août (1787), qui détruisit les combles du choeur et du transept, et la Révolution accentuèrent la dégradation de l’édifice, tant de l’architecture que du mobilier. Entre (1793) et (1797), la cathédrale servit de magasin des fourrages militaires et de salle de réunion. Le culte rétabli en (1798), il fallut d’abord assurer le clos et le couvert puis remeubler l’édifice. C’est l’architecte et ingénieur du département et 1er architecte de la cathédrale, Louis Combes (1757)-(1818) qui fut chargé des travaux, pavement des chapelles, vitres basses, portes, puis, de (1804) à (1812), restauration du choeur, démolition du jubé Renaissance, dallage le sol est surélevé de 1m,40 et aménagement de la nef, piles retaillées, tribune d’orgue, banc d’oeuvre, voûtes, charpente et couverture, le toit du transept est abaissé, le pignon Nord refait en (1808), consolidation des flèches.

Dans le même temps, la tour Pey Berland échappe à la démolition. Le successeur de Combes, Pierre Alexandre Poitevin (1782)-(1859), architecte du département et de la ville, reconstruit les voûtes du bras Nord du transept et le pignon neuf, renversé par une tempête en (1820), il édifie en (1826) les sacristies au Nord, dont l’une va cacher et endommager le portail Royal. Jean Charles Danjoy (1806)-(1862), architecte diocésain en (1848), aménage les chapelles N.D.du Mont Carmel et St-Joseph en (1855)-(1862) et restaure la tour Pey Berland. Paul Abadie (1812)-(1882) devient architecte de la cathédrale en (1862). Il dirigea en (1865) la destruction du cloître situé sur le flanc Sud de la nef et le remplaça par les sacristies actuelles, élevées de (1869) à (1879). Depuis la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en (1905) et le décret du 7 Juillet (1912), où l’entretien des cathédrales est confié au Ministère de la Culture, le Service des Monuments Historiques restaure l’édifice, reconstruction des voûtes occidentales de (1907) à (1909), de la flèche Nord Ouest en (1942), de celle du Nord-Est en (1958), réfection de la couverture des chapelles rayonnantes et du déambulatoire terminée en (1990), restauration des tours Nord, des sacristies, décapage du portail Nord en (1996)-(1997), restauration des chapelles rayonnantes de (1994) à (2007), de la tour Sud-Ouest en (2003), de la chapelle N.D.du Mont Carmel, de la façade du transept Sud et de la tour Sud-Est en (2008)-(2009). Des fouilles pratiquées dans l’axe du transept au Nord ont mis au jour la partie basse des murs d’une tour porche datée du 2ème tiers du (XIIème siècle). Elle donnait accès au portail ouvert dans le transept primitif de la cathédrale, plus long d’une travée que celui reconstruit au début du (XIVème siècle). Cette tour, de plan carré, dont on ignore la hauteur et l’aspect de ses superstructures, fut probablement partiellement détruite au (XIIIème siècle) à la suite de désordres dus à la fragilité du sol. Elle fut alors transformée en ossuaire pour recevoir les restes du cimetière qui la jouxtait. Le retour de la pile d’angle Nord-Ouest est décoré vers l’intérieur de vestiges de peinture murale où on reconnaît la figure de St Jacques le Majeur, un temps associé à St André comme patron de la cathédrale.

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