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Glossaire - Biographies
Evêques - Pey-Berland
Tour - Intérieur - Extérieur

- Elévation Occidentale

Longtemps cachée par le Palais Episcopal, cette élévation, jamais détruite, a conservé les strates des 3 grandes campagnes Médiévales de construction de la nef, la partie inférieure en petits moellons irréguliers, raidie de chaînes d’angles et de 5 contreforts plats, avec la trace de plusieurs baies bouchées, remonte au (XIème siècle). Au dessus, les assises en moyen appareil régulier, jusqu’à la coursière au niveau du triplet, correspondent à la reconstruction du (XIIème siècle) et la partie supérieure aux remaniements du (XIIIème siècle). La porte d’entrée, provisoire à l’époque, a été percée en (1811) par l’architecte Louis Combes. L’inclinaison de cette élévation vers le Sud-Est indique que l’édifice du (XIème siècle) était davantage orienté vers le Nord.

- Elévation Nord

Les fenêtres des 3 travées occidentales peuvent dater des environs de (1210), celles des 2 travées suivantes des années (1220-1230), les 2 dernières des environs de (1250), tout comme le Portail Royal. Le contrebutement est assuré par des éperons correspondant à l’intérieur aux piles des travées carrées primitives et par des contreforts plats au niveau des piles intermédiaires des travées barlongues adoptées au (XIIIème siècle). L’arc boutant situé entre les 4ème et 5ème travées est appelé "contrefort de Gramont", du nom de son commanditaire, dont les armoiries figuraient au 1er niveau. Il s’agit de l’un des 2 archevêques de Gramont, Gabriel en (1529-1530) ou son frère Charles de (1530 à 1544). Dans la 5ème travée, s’ouvre le Portail Royal qui était jusqu’au percement du portail Sud dans les années (1320) la porte d’entrée principale de la cathédrale, du moins la plus renommée car la plus proche de l’archevêché. Entre cette porte et la tour Occidentale du transept, subsiste l’une des 2 sacristies construites en (1826-1829) dans le style Gothique par l’architecte Alexandre Poitevin.

- Elévation Sud

Elle est presque entièrement cachée par les, sacristies neuves, construites pour le cardinal Donnet (1837-1883) par l’architecte Paul Abadie en (1869) à la place du cloître, entre les arcs boutants des (XVème siècle) et (XVIème siècles). Ces annexes étaient destinées à abriter la chapelle des fonts baptismaux, la salle du catéchisme, le choeur des chanoines, la salle capitulaire, une chambre pour l’évêque, 3 sacristies, les archives de la fabrique, le logement du gardien et l’agence des travaux de la cathédrale. Remarquable création de l’historicisme à Bordeaux, les sacristies offrent une façade Néogothique rappelant celle de Viollet le Duc à N.D.de Paris.

- Transept

Entre les 2 tours couronnées de flèches en maçonnerie de l’extrémité Nord, "la façade des flèches" comprend, au dessus du portail, une galerie ajourée, un triplet, une rose, enfin une arcature aveugle qui remplaça en (1820) l’ancien pignon. 2 statues, une Vierge à l’Enfant et un ange, sont posées sur des culots dans la partie basse de la tour Est. A l’extrémité Sud, le dernier niveau des tours, dont les flèches, prévues, ne furent jamais construites, comporte une salle servant de beffroi. Le pignon établi au (XVIème siècle), qui était couronné par une statue de St André, s’effondra lors de l’incendie de (1787) et ne fut pas reconstruit. Les parties basses de l’élévation, jusqu’au niveau de la rose flamboyante, sont antérieures de quelques années vers (1310) à l’élévation symétrique au Nord. Le gâble couronnant le portail, endommagé par un auvent construit en (1819), fut rétabli à la fin du (XIXème siècle). Le portail Sud, construit de biais, a conservé l’inclinaison primitive de l’église.

- le Choeur

Les 5 chapelles rayonnantes sont couronnées par une balustrade ajourée, reconstruite vers (1880) interrompue par le gâble des fenêtres géminées, selon une formule qu’on rencontre notamment à la cathédrale d’Amiens. Cette balustrade cache les toits bas, à croupe polygonale sur les chapelles rayonnantes, droite ailleurs. La chapelle Axiale, plus saillante que ses voisines, a été construite d’un seul jet dans les années (1280), avant les parties hautes des chapelles latérales, celles du Sud étant un peu plus anciennes que celles du Nord. Les statues de St André et de Ste Madeleine occupent 2 niches sur la culée de l’arc boutant Nord de la chapelle Axiale. Les baies ont été reprises au (XVIème siècle). Les arcs boutants comprennent 2 arcs successifs surmontés d’une arcature ajourée et séparés par une culée intermédiaire au niveau du déambulatoire et des collatéraux. Les culées logées entre les chapelles rayonnantes et les travées des chapelles Nord et Sud portent un décor de pinacles.

- Intérieur

La cathédrale St-André est un édifice composite dont la masse homogène du choeur contraste avec une nef hétérogène et un transept aléatoire. Elle arbore malgré tout des volumes équilibrés, longueur de la nef, 60m,50, longueur du transept et du choeur, 57 mètres environ. Le sol primitif du (XIIème siècle) a été dégagé à la base de la 2ème pile Nord, montrant ainsi la surélévation du niveau du sol au (XIXème siècle). Les murs gouttereaux du (XIIème siècle) ne sont pas identiques au 1er niveau, celui du Sud 1m,70 d'épaisseur, reconstruit le 1er en avant de celui du (XIème siècle), comportait 3 arcs en plein cintre dans chaque travée carrée, tandis que celui du Nord, doublé et donc plus épais 2m,40, présentait 3 niches concaves, également en plein cintre. Les piles intermédiaires établies dans la 1ère moitié du (XIIIème siècle) ont en partie masqué ces arcs. Les chapiteaux à feuillages stylisés et les modillons de la coursière s’inscrivent dans le courant austère du dernier tiers du (XIIème siècle). Des traces de faux appareil peint en rouge sur fond blanc et de décor subsistent au Sud, au dessus de la porte qui menait au cloître. Les clés des voûtes à liernes et tiercerons des 4 travées Occidentales, reconstruites dans la 1ère moitié du (XVIème siècle), portent les armoiries de Jean de Foix (1501-1529) dans la 3ème travée, St André sur la croix en (X) dans la 4ème. Les clés des 3 travées Orientales, de la 1ère moitié du (XIIIème siècle), ont été refaites au milieu du (XIXème siècle), elles sont ornées d’un Christ en croix et d’un St André sur sa croix. La caractéristique de cette nef demeure, malgré ses remaniements successifs, son compartimentage, constitué par la saillie des piles et les coursières superposées des 2 niveaux de fenêtres.

- Transept

Depuis la croisée, on voit nettement que la nef des années (1180)-(1250) a été raccordée au choeur inachevé par l’intermédiaire du transept, dont le voûtement s’adapte mal aux différences d’alignement, de hauteur et de largeur des 2 parties. La croisée est de ce fait très irrégulière, ainsi que la travée interne des bras du transept, alors que la travée externe est correctement alignée sur celles du choeur. Vers (1320), le doubleau Est de la dernière travée de nef fut extradossé d’un mur orné d’un décor d’arcature aveugle, remonté en (1850). Le désaxement du mur Ouest du transept du (XIème siècle), très net, est caché, au niveau de la travée interne, par un mur rideau, mur diaphane, des maçons Normands ou Bourguignons, composé d’un grand arc surmonté de 2 baies à remplage ménageant un passage mural, et par 3 arcs aveugles au niveau de la travée externe, oeuvre de Bertrand Deschamps, auteur d'une partie du choeur.

- Choeur

L’unité architecturale du choeur, dont les campagnes de construction s’échelonnèrent entre les années (1280) et (1320), est indéniable. Le choeur liturgique comporte 4 travées droites et une abside à 5 pans, voûtées d’ogives. Son élévation est à 3 niveaux, grandes arcades fortement brisées, aux moulures pénétrant dans des piles ornées de chapiteaux à crochets ou à feuillages, triforium aveugle à baies géminées et trilobées, fenêtres hautes à larges piédroits. Ces caractères, pénétration des moulures, triforium aveugle, apparentent le choeur de St André à ceux des cathédrales de Clermont Ferrand, Limoges, Narbonne et Rodez, abusivement attribués, à Jean Deschamps, dont rien ne prouve qu’il soit apparenté à Bertrand Deschamps, maître d’oeuvre qui travaille vers (1320) à la cathédrale. Ouvertes sur le déambulatoire, les chapelles rayonnantes, à voûtes d’ogives sexpartites, sont dédiées à l’Annonciation et à Ste Marguerite au Nord, à Ste Anne et St Charles Borromée au Sud. Leur élévation comprend un 1er niveau orné d’une arcature, dont les écoinçons sont décorés de végétaux. Au 2ème niveau, les fenêtres des absides sont à 2 lancettes et rose de réseau, un remplage aveugle occupe les travées droites. Dans la travée droite de la chapelle Axiale dédiée au Sacré Coeur, les écoinçons de l’arcature sont ornés de reliefs: Annonciation, Visitation, Nativité, Annonce aux bergers, Présentation au Temple, Massacre des Innocents, Fuite en Egypte, lutteurs. D’autres reliefs, Fuite en Egypte ou Retour d’Egypte, Annonciation, Rencontre à la Porte Dorée, se trouvent dans la chapelle Ste Anne, un autre encore dans la chapelle Ste Marguerite, la Chute des idoles. Les 3 chapelles ouvrant primitivement sur les 2 collatéraux du choeur ont été transformées en (1855-1862) en 2 chapelles uniques, celle du Nord est dédiée à N.D.du Mont Carmel, en relation avec St Simon Stock, général des Carmes mort à Bordeaux en (†1265), et celle du Sud à St Joseph.

- la Chaire

La chaire du (XVIIIème siècle), quant à elle, se singularise par sa structure en acajou et en marbre de différentes couleurs. Il faut reconnaître que les ornements sont particulièrement réussis. En (1535) et selon un chroniqueur Anglais, "Dans la cathédrale St André, se trouvent les plus belles et les plus grandes Orgues de toute la chrétienté". Malheureusement suite à une succession de restauration plus ou moins efficaces, les orgues sont vendues et les tuyaux fondus pour l'armée. Aujourd'hui c'est l'orgue construit par Danion Gonzalez, remarquablement harmonisé par Jacques Bertrand et inauguré en (1982) par Jean Jacques Grunenwald qui se trouve à la cathédrale. Ne manquez pas les chapelles Axiales et les stalles du (XVIIème siècle), les peintures murales, la statue de Ste Ursule abritant 11.000 vierges dans la chapelle Ste Catherine, le Retable.

- Mariages

De hauts personnages ont célébré leur mariage dans la cathédrale St André comme François 1er, Charles Quint, Louis XIII ou encore Anne d'Autriche. Le 2 décembre (1998), l'Assemblée Générale de l'UNESCO, réunie à Kyoto, Japon, a adopté la proposition d'inscrire sur la liste du Patrimoine Mondial, les Chemins de St Jacques de Compostelle en France. Parmi 69 monuments associés au Pèlerinage et retenus par la commission, 16 figurent en Aquitaine, dont 3 à Bordeaux.

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