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- Boulogne
- Présentation
* Nom local : Notre Dame de Boulogne
* Culte : Catholique romain
* Type : Cathédrale
* Rattachement : Diocèse d'Arras
* Début des travaux : (1827) Reconstruction
* Fin des travaux : (1863)
* Architecte : Benoît Agathon Haffreingue
* Style : Architecture Classique
* Protection : Classée Monument Historique (1982)
- Situiation
* Pays : France
* Région : Hauts de France
* Département : Pas de Calais
* Ville : Boulogne su Mer
- Historique la Basilique
La Cathédrale Basilique de N.D.et St Joseph, de la Haute ou la Basse ville, elle offre un
spectacle de grandeur. Elle est située à l'entrée de la Vieille ville derrière les remparts. Elle offre une façade à 2 tours
carrées et un clocher coiffé d'un dôme à l'Italienne. Son histoire est liée à une légende locale à l'origine d'un grand
pèlerinage. Vers l'an (636), au temps de Dagobert, St Omer était évêque de notre région. A la tombée du jour,
le peuple de Boulogne était rassemblé dans une chapelle couverte de joncs et de genêts, située dans la partie Haute de la
ville lorsque la Mère de Dieu apparut et dit aux fidèles de se rendre au rivage où les attendait une visite merveilleuse.
Ils coururent vers le lieu désigné, et trouvèrent une barque sans voile, sans rames et sans matelots, sur laquelle était
posée une Vierge en bois, d’environ 1 mètre de hauteur, tenant l’enfant Jésus sur son bras gauche. Tout ceci répandait une
lumière extraordinaire, une impression de paix, de calme, de bonheur. La statue fut transportée avec respect dans une
chapelle de la Haute ville construite sur l'emplacement d'un temple Romain. Voir le tableau de Tattegrain, artiste
Berckois. Le tableau a été découpé pendant la dernière guerre mais très bien restauré.
En (1090), la Comtesse Ide, de Boulogne, qui deviendra Ste Ide, fait construire une église
Romane, auxquelles s'ajoutèrent du (XIIème siècle) et (XIVème siècles) des éléments Gothiques, un cloître, et un choeur termine
l’ensemble au début du (XVIème siècle). Les travaux durèrent (200) ans.
Ste Ide eut de nombreux enfants, dont Godefroy de Bouillon, qui, lors de la 1ère croisade, s’empare de
Jérusalem en (1099). Ses soldats le proclament Roi de la ville, mais il refuse les honneurs et envoie, à Ste Ide, les
couronnes qui lui avaient été offertes ainsi que de nombreuses reliques. Les couronnes servirent à orner les statues, elles
avaient la forme de château fort. Les couronnes originales ont disparu lors de la révolution mais ont été refaites plus
tard. Elles décorent les statues de procession.
A partir du (XIIème siècle) et (XIIIème siècles), les pèlerins affluent à Boulogne qui devient une étape sur le
chemin de St Jacques de Compostelle. On s’arrête à Boulogne, en venant d’Angleterre ou des Pays Bas, ou en remontant
d’Espagne ou d’Italie. Il y a de nombreuses attestations de venues de pèlerins célèbres, Lanfranc, Archevêque de Canterbury,
St Bernard, et venant du Moyen Orient, vers (1050), l’Evêque d’Antioche et celui du Mont Sinaï, puis au (XIIIème siècle), Le Roi Philippe Auguste, St Louis, Henri III d’Angleterre, François 1er, et de très nombreuses guérisons survenues par
l’intermédiaire de N.D.de Boulogne.
- Au XIIIème siècle
On dit que Boulogne était comme Lourdes maintenant. En (1308), Philippe IV Le Bel marie sa fille
Isabelle de France avec Edouard II d’Angleterre, en présence de 5 Rois et 4 Reines. A cette occasion, Philippe
Le Bel fait don d’un reliquaire en or et en émail.
En (1478), Louis XI, désireux de faire entrer le Comté de Boulogne dans le domaine Royal, vient sans
chapeau, sans épée ni éperons s’agenouiller devant la statue de Notre Dame. Il offre un coeur en or fin, pesant 2.000 écus,
et ordonne que ses successeurs, lors de leur avènement, fassent la même offrande.
En (1544), malgré le courage du Mayeur Antoine Eurvin et des habitants, le Roi d’Angleterre, Henri VIII,
prend la ville et emporte, en plus des nombreux trésors et des orgues, la statue de Notre Dame. Puis les anglais démolissent
en grande partie l’église et font un arsenal de ce qui reste debout. (6) ans après, le Roi de France Henri II rachète
Boulogne aux Anglais qui rendent la statue de Notre Dame.
En (1553), l’Empereur Charles Quint fait raser Thérouanne, à 20 km de Boulogne, où était l’évêché de la
région. L’Evêque vient résider à Boulogne et l’église devient Cathédrale, siège d’un évêque.
- le XVIème Siècle
Le (XVIème siècle), est celui des Guerres de Religion. A Boulogne, les Huguenots s’acharnent contre
la cathédrale, brisent les vitraux, brûlent les boiseries et surtout essaient de briser la statue puis de la faire brûler,
en vain. Elle est finalement jetée sur un tas de fumier puis dans un puits. La femme d’un Huguenot, très pieuse, la retire
secrètement du puits et la cache dans son grenier, où elle restera plus de 30 ans avant de regagner la cathédrale.
Elle est en très mauvais états, mais la reprise des miracles prouve son authenticité.
En (1630), Mgr Le Bouthiller, 3ème Evêque de Boulogne préside la célébration du rétablissement
de Notre Dame en sa maison à nouveau rebâtie. Louis XIII avait écrit une ordonnance afin de faire une coupe de bois
extraordinaire dans les forêts du Comté pour réunir la somme équivalente aux coeurs d’or que les précédents Rois de France
avaient négligé de payer à la Vierge. Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche firent un don de 12.000 livres pour la
construction d’un autel et d’une clôture de marbre pour le choeur. Le Duc d’Aumont (1666) fait construire un jubé, dans
la crypte, mais il fut détruit. Henriette de France, le Compte de Crouy, la Duchesse de Chevreuse et beaucoup d’autres,
font des dons. Louis XV offre 6.000 livres. De nombreux objets sont visibles dans la crypte. De nombreux pèlerins obtiennent
des grâces et offrent des ex.votos, des statue et des reliques de St Benoît Labre.
- La Révolution
Pendant (I siècle) la cathédrale est tranquille, mais en (1789), avec la Révolution, églises et
couvents sont déclarés propriétés de l’État. Le mobilier est vendu ou détruit. La statue est brûlée en (1793). La main
droite, qui s’était détachée peu avant, est le seul vestige de la statue originale. Plus un morceau placé dans un reliquaire
de cuivre, sous le dôme. La cathédrale sert d’arsenal, d’entrepôt puis, vendue à des trafiquants étrangers à la ville, elle
est démolie et vendue pierre par pierre. La chapelle du couvent des Annonciades sert d’église aux habitants.
Le calme revenu, on exécute une copie de l’antique statue brûlée en (1793).
En (1803), l'ancienne chapelle des Annonciades est ouverte pour abriter la nouvelle effigie de la Vierge au bateau.
Le Roi Louis XVIII, revenant d’exil en (1814), vient s’agenouiller devant elle. Cette statue possède de très beaux habits,
violet pour l’Avent et le Carême, rouge pour la Pentecôte, vert pour le temps qui suit la Pentecôte.
L'actuelle cathédrale n'est donc pas l'édifice primitif, seule subsiste la crypte sur laquelle la nouvelle
cathédrale est réédifiée.
Vers (1820), un jeune prêtre originaire du boulonnais, Benoît Agathon Haffreingue, professeur dans un
collège proche de la cathédrale, passant devant ses murs en ruines, sent comme un appel pour les relever. Avec de l’argent
donné par sa famille, il achète le terrain et les débris de la cathédrale et construit une petite chapelle pour son
collège. Un généreux donateur lui remet une somme de 48.000 F, doublée quelques mois plus tard. Il bâtit alors, devant la
chapelle, une rotonde devant servir de choeur. Jusqu'en (1866), avec une foi et une énergie hors pairs, Mgr Benoît Agathon
Haffreingue (1785)-(1871) qui, souhaitant restaurer le culte de Notre Dame abandonné en (1791), reconstruisit le sanctuaire
actuel en s'inspirant du style de St Pierre de Rome et de St Paul de Londres, et des grandes basiliques Romaines.
A partir de ce moment, l’opinion publique se mobilise et des fonds arrivent de toute la France et même d’Angleterre.
Son chantier occupa 160 ouvriers auxquels il se mêlait volontiers. Il voulait qu’on puisse la voir d’Angleterre et qu’elle
soit comme une prière permanente élevée vers le ciel pour la réunion des communautés Protestantes et Catholiques, en une
seule église. L’Abbé Haffreingue était très modeste. A l’extérieur, devant le parvis, on peut lire au dessus du portail
central "A Domino factum est", "ceci est l’oeuvre du Seigneur". En (1859), le pape Pie IX le nomma "protonotaire apostolique",
il eut ainsi droit au titre de Monseigneur.
Les travaux de la nouvelle cathédrale débutent par la rotonde à laquelle est ajoutée une église avec
un plan en croix latine. Ils s'achèvent en (1854) par la pose de la rotonde. Le dôme est identique à celui de la
cathédrale de Guanajuato, au Mexique. Le 24 Août (1866), Mgr René François Regnier, Archevêque de Cambrai, consacre cette
nouvelle cathédrale qui, 2 ans après, sera placée sous le vocable de "Notre Dame et Saint Joseph", la paroisse St Joseph
ayant été transférée des Annonciades à ce lieu. En (1879), le Pape Léon XIII l'élève à la dignité de Basilique Mineure, et
en (1885) une nouvelle statue en bois de chêne de N.D.de Boulogne est couronnée par le Nonce Apostolique,
Mgr Siciliano di Rende.
Les pèlerinages reprennent. Les pèlerins viennent tout d’abord du Boulonnais, puis d’Abbeville, d'Amiens,
de Belgique et d’Angleterre. Les dons continuent d’affluer. L’Empereur Napoléon III fait un don de 1.000 F et remet la Légion
d’Honneur à l’abbé Haffreingue. Une Dame anglaise fait don de l’autel de la chapelle Axiale. Le don le plus remarquable est
le maître autel, offrande royale des Princes Torlonia, réalisé avec 147 sortes de marbres différents, venus de tous les
pays du Monde. Il a coûté, en (1860) un 500.000 de francs et les artistes Romains y travaillèrent plus de 10 ans.
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