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- St Étienne de Châlons
- Descriptif
* Culte : Catholique romain.
* Type : Cathédrale.
* Rattaché : Diocèse de Châlons en Champagne.
* Début de la construction : XIIème siècle.
* Fin des travaux : XVIIème siècle.
* Styles dominants : Roman, Gothique.
* Protection : Classé M.H. 1862.
* Pays : France.
* Région : Champagne Ardenne.
* Département : Marne.
* Ville : Châlons en Champagne
- Petite histoire de la Cathédrale
La cathédrale St Etienne conserve quelques parties Romanes du (XIIème siècle), comme la crypte et la tour Nord. Mais la grande majorité de l’édifice est de style Gothique Rayonnant et fut construite à partir du (XIIIème siècle). Les chapelles Rayonnantes et le déambulatoire furent ajoutés entre
(1280) et (1310). Aux (XVème siècle) et (XVIème siècles), on prolongea la nef, tandis que la belle façade baroque fut édifiée dans la 1ère moitié du (XVIIème siècle). Les remaniements successifs n’ont en rien entravé l’harmonie de l’ensemble. Un incendie, en (1688), nécessita de gros travaux
de restauration qui furent menés au (XIXème siècle). La cathédrale St Etienne est de forme classique, en Croix Latine. Elle est de style Gothique et
sa longue nef, comprenant 9 travées, est soutenue par des arcs boutants à double volée. Dans le choeur un Maître Autel à baldaquin, attribué à
Jules Hardouin Mansart, le choeur à 5 pans possède un déambulatoire sur lequel s’ouvrent 3 chapelles Rayonnantes, et le portail Ouest du
(XVIIème siècle), très imposant. A l’intérieur, la nef est éclairée par des verrières aux fines lancettes. Elle abrite d’intéressants vitraux du
(XIIème siècle) au (XVIème siècle). Une chapelle du chevet abrite un tableau du (XVème siècle) représentant la consécration de la cathédrale par le
Pape Eugène III, le 26 Octobre (1147).
A cette époque en effet, le Quartier Canonial occupe un grand espace, à l’intérieur, prennent place évêché, logis épiscopal, églises,
maisons Canoniales, cloître, salle capitulaire, cellier, bibliothèque, école, prison, etc. L’ensemble de ces bâtiments Médiévaux a aujourd’hui disparu, tout
comme l’Hôtel Dieu qui leur faisait face de l’autre côté de l’ancienne voie Romaine et dont seul un vestige du portail nous rappelle l’existence. De ses
débuts Romans, il ne reste que la base de la tour Nord et la Crypte. Vers (1138), un incendie va ravager l’église et amener de nouveaux travaux.
La cathédrale sera consacrée en Octobre (1147) par le pape Eugène III de passage à Châlons. Les travaux, de style Gothique, se poursuivent dans le transept
et la nef jusqu’à une nouvelle catastrophe, certainement un incendie, survenue en (1230). Au milieu du (XIIIème siècle), on fait élever un nouveau
portail pour le bras Nord du transept, et la fin du siècle est marquée par la construction d’un déambulatoire avec 3 Chapelles Rayonnantes.
Pendant la 2ème moitié du (XVème siècle), en 2 campagnes, on fait agrandir la nef qui compte alors 3 travées de plus. Le (XVIIème siècle) vient quant à lui marquer de son empreinte la façade principale, dessiné par l’architecte Claude Monnart, ce portail est caractéristique de l’époque Baroque, colonnes Corinthiennes et pilastres, drapés et décors sculptés offrent un contraste saisissant avec le reste de l’édifice. Mais en (1668), la foudre tombe sur la flèche de la tour du bras Nord qui avait été ajoutée vers (1520). Les dégâts amenèrent d’importantes modifications de l’abside et les tours du transept furent coiffées de flèches en pierre. Après avoir servi d’écurie pendant la Révolution, l’église est remise en état. Les tours du transept connaîtront d’importantes modifications, leurs flèches, reconstruites à l’identique en (1820)-(1821), sont finalement supprimées et, au début du (XXème siècle), on leur retire les étages supérieurs datant du (XVIIème siècle). Entre temps, le bras Sud du transept est entièrement reconstruit. Pratiquement épargnée par les 2 Guerres Mondiales, la cathédrale St Etienne connaît depuis les années (1980) une nouvelle jeunesse puisqu’elle a fait l’objet d’importantes campagnes de restauration aboutissant, après plusieurs années, à sa réouverture officielle en Mars (2009).
La tour Nord du transept, partie la plus ancienne de l’édifice, abrite le trésor de la cathédrale ainsi que des fragments de vitraux du
(XIIème siècle), qui ont été remaniés et complétés par Jean Jacques Gruber pour trouver leur place dans ces baies. Installés auparavant dans le choeur
et le transept de la cathédrale Romane, l’Histoire des Reliques de St Etienne et l’Enfance du Christ éclairent de leurs couleurs vives plusieurs objets qui leur
sont contemporains. Elle abrite une belle cuve Baptismale sculptées en pierre bleue de Tournai qui datent du milieu du (XIIème siècle), on trouve plusieurs
reliquaires du (XIIIème siècle) ainsi que des calices funéraires du Moyen Age. La cathédrale conserve différentes reliques, tel ce fragment de la natte
de jonc sur laquelle mourut St Bernard, ou encore une mitre et un soulier qui appartenaient à l’archevêque sanctifié Malachie. Vous pourrez admirer une très belle collection de pierres tombales allant du (XIIIème siècle) jusqu’au début du (XVIIème siècle). Les plus exceptionnelles d’entre elles sont
désormais relevées, comme celles du déambulatoire, intégrés dans le pavage, qui permettent d’observer une évolution sur IIIème siècles, et se caractérisent
par la finesse de leurs dessins. Près du bras Nord, la dalle funéraire représentant un couple, Thierry de Machault et son épouse, est caractéristique du
(XIIIème siècle) avec ses personnages au léger déhanché, debout sur des chiens, symboles de fidélité. Au Sud du déambulatoire, la dalle aux 3 personnages
représente Eudeline Chaubrant entourée par ses 2 filles. On remarque que les arcades sont plus décorées et, en haut, des scènes secondaires viennent enrichir cette oeuvre du (XIVème siècle), à côté, la pierre tombale de Jehan Berthelemyn, qui date du (XVème siècle), nous présente ce chanoine agenouillé
devant St Etienne que l’on reconnaît à la pierre posée sur sa tête, symbole de son martyr par Lapidation.
- l'Orgue
Classé Monument Historique en (1996), l’imposant Orgue qui cache la rosace de la façade principale date du milieu du
(XIXème siècle). Son buffet Néogothique remarquable est l’oeuvre du menuisier Etienne Gabriel Ventadour qui s’inspira des oeuvres Médiévales en
plaçant l’ensemble des tuyaux sur le même niveau, au dessus d’un soubassement aux sculptures flamboyantes.
- le Maître Autel
Après les travaux de reconstruction de l’abside, on fit installer dans le choeur, dans la 2ème moitié du (XVIIème siècle), ce magnifique
Maître Autel en marbre qui vient d’être restauré. 2 groupes de colonnes Corinthiennes soutiennent un dais en bois doré qui servit de modèle pour l’autel de
l’abbaye de Mouzon, Ardennes, ainsi que celui de St Denis de Reims, aujourd’hui déplacé à Vitry le François, Marne. Au fond, se tenait auparavant un autel dit de retro et surmonté d’un tabernacle que nous connaissons par des représentations du (XVIIIème siècle). Le monument actuel est un très bel exemple du style Gothique du (XIIIème siècle), il conserve pourtant des éléments Romans antérieurs, la tour Nord, la crypte, et la façade Occidentale date seulement
du (XVIIème siècle). Sa nef est un grand vaisseau très largement éclairé, où les surfaces murales sont réduites au minimum, ici l’architecture Gothique
atteint un de ses sommets.
- les Vitraux
Le vitrail de la Création est placé dans la 1ère travée du collatéral Sud de la cathédrale de Châlons en Champagne. Son auteur a rassemblé, en 2 panneaux, l’oeuvre de Dieu durant les 6ers jours. Dieu le Père est représenté en vieillard, vêtu d’un costume Liturgique, une aube et une chape et sa tête est entourée d’une Auréole Crucifère. Dans le 1er panneau, il semble bénir l’ensemble de la création, mais, par manque de place, la lune et une partie des étoiles sont reportées sur le panneau voisin. Le 2ème panneau est presque tout entier occupé par la création d’Adam, Dieu est penché sur l’homme à qui il vient d’insuffler la vie et il lui parle des différents arbres du jardin. Le reste de la verrière relate la création d’Eve et l’histoire de la chute, jusqu’au meurtre d’Abel par Caïn. Ce vitrail fut exécuté vers (1506), la date, qui se trouvait écrite en bas, est incomplète. Ses couleurs sont très claires et donnent beaucoup de charme aux différentes scènes.
Le Couronnement de la Vierge Marie dans le ciel est un thème cher à la piété des catholiques. Ici, dans un vitrail de la cathédrale de Châlons en Champagne, donné en (1507). il termine l’histoire de la vie de la Vierge. C’est Dieu le l’ère qui tient la couronne au dessus de la tête de Marie, il est coiffé d’une tiare, est revêtu d’une chape, et tient un globe crucifère dans son autre main. Le Christ, couronné d’épines porte sur ses épaules un grand manteau et bénit sa Mère. Tous 2 sont assis sur un trône unique, symbole de leur égalité et de leur union. L’Esprit Saint est placé entre eux, sous la forme d’une colombe d’où s’échappent des rayons qui relient les 2 autres personnes de la Trinité. La Vierge Marie est agenouillée et elle est vue de dos, l’artiste, par cette audace iconographique que l’on aurait pu croire réservée à notre temps, veut montrer que malgré toute sa gloire et ses mérites, Marie reste à un rang bien inférieur à celui de Dieu.
L“a "Nuit de Noël". dans les oeuvres d’art du diocèse de Châlons en Champagne. Le tableau est le panneau de fond d’un triptyque, peint vers (1544) par un peintre champenois. Il fut donné à la cathédrale par le chanoine François Noël. Le sujet de ce tableau est évidemment en rapport avec
le nom du donateur. D’ailleurs celui ci, avant de devenir chanoine de la cathédrale, avait été curé de Poissons Haute Marne, qui faisait alors partie du diocèse de Châlons en Champagne. En (1527), François Noël fit représenter la Nativité au tympan de cette église, dont la reconstruction s’achevait. Le tableau se trouve aujourd’hui au Musée municipal, avec l’un des volets du triptyque, qui montre la Présentation au Temple, l’autre volet est perdu. Le décor en arrière plan présente des ruines antiques, dans le goût de la Renaissance. Marie est en adoration devant l’Enfant, tandis que Joseph l’éclaire avec une lanterne. L’âne et le boeuf semblent fascinés par le nouveau né. Les anges, environnés d’une lumière brillante, chantent le "Gloire à Dieu", tandis que les bergers, et les bergères, accourent le plus vite possible pour adorer le Messie.
- Réouverture au public
Depuis la guerre de (1939)-(1945), où elle fut ébranlée par des bombes, les vieux châlonnais ont toujours connu la cathédrale avec des échafaudages. Les soins qui lui étaient prodigués étaient plus ou moins intensifs. Allait elle enfin un jour retrouver une bonne santé, avec la sécurité et la beauté ? Il y a (10) ans, après son ordination épiscopale du 11 Avril (1999), notre évêque, décidé à lui rendre toute sa place dans le diocèse, avait commencé à réaliser un aménagement liturgique rapidement stoppé. Il avait eu le temps quand même d’agrandir le sanctuaire pour, un jour, pouvoir y implanter un autel majeur définitif et digne, et la magnifique cuve baptismale Romane avait trouvé place dans la chapelle du transept Sud. Il a fallu attendre un soir de Septembre, il y a quelques mois, pour nous retrouver dans la poussière au milieu des échafaudages avec notre évêque, le P. Jacques Wersinger et l’architecte en chef, qui jeta sur le papier, en quelques traits de crayon, une toute 1ère esquisse du futur autel, sur le thème de la résurrection. Le 12 Février notre Commission Diocésaine d’Art Sacré a pu travailler sur le projet présenté par l’artiste, Hamid Tabouchi né en (1951) à Tibane en Algérie, qui avait été choisi. Nous étions heureux de réagir sur cette création contemporaine dans cette cathédrale léguée par nos ancêtres dans la foi. Mise en valeur du patrimoine reçu et aménagement pour aujourd’hui, tradition et créativité.
Elle était fermée au public depuis 7 bonnes années en raison d’importants travaux réalisés d’abord sur la façade et à l’intérieur de la nef ensuite.
Si l’on se reporte au planning de l’architecte en chef des Monuments Historiques de l’époque prévoyant la fin des travaux pour Juin (2002), force est de reconnaître que
les opérations se sont révélées plus complexes et plus longues que prévues ! De nombreux articles parus dans la presse ont permis de se faire une idée précise sur
l’avancée des travaux et sur les difficultés qu’il a fallu surmonter en cours de route. Mais devant la très belle réussite de ce qui vient d’être accompli, nous ne
penserons bientôt plus au désagrément subi pour ne retenir que la joie de retrouver la cathédrale à la fois rénovée et embellie.
C'était le dimanche 26 Octobre (1147) que le pape Eugène III, de passage à Châlons, consacra la cathédrale St Etienne alors que sa construction était loin d’être achevée. Plus exactement, le Pape se réserva la consécration du nouveau Maître Autel tandis que l’évêque de Châlons, Barthélémy, accompagné des évêques de Paris, Auxerre et Nevers venus rencontrer le Pape, bénit l’intérieur et l’extérieur de l’édifice. Avec la réouverture prochaine de la cathédrale, il n’y aura pas à procéder évidemment à une nouvelle consécration. Par contre des éléments nouveaux ont été introduits dans le choeur de la cathédrale avec la création d’un Maître Autel, d’un Ambon et d’une Cathèdre, qui appellent quelques festivités.
Une 1ère liturgie a donc eu lieu le samedi 21 Mars en présence du Nonce apostolique, Mgr. Baldelli, et de Mgr. Jordan, archevêque de Reims, afin de consacrer le nouveau Maître Autel pour une 1ère célébration eucharistique. Par une autre manifestation, le dimanche 29 Mars, à 16 heures, avec la présence du préfet de la Région Champagne Ardennes, de l’architecte en chef des Monuments Historiques et du conservateur régional, la réouverture de la cathédrale a été rendue officielle. C’est à cette occasion que j’ai procédé à la bénédiction du magnifique Orgue Symphonique, lui aussi, entièrement rénové, instrument liturgique par excellence. 2 grands concerts, ont permis d’en apprécier toutes les harmoniques. Que souhaiter à l’occasion de la réouverture de la cathédrale. Que les chrétiens du diocèse se réapproprient cette église unique qui est la mère des autres églises du diocèse. Car, c’est là où l’Eglise diocésaine autour de l’évêque devient perceptible à nos paroisses et à nos petites communautés, c’est là où devient manifeste l’Eglise locale dans sa diversité et dans son unité.
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