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Glossaire - Biographies
Evêques
Eglise - Cloître - Chapiteaux

Ste Eulalie et Ste Julie d'Elne


- Présentation
* Nom local : Seu Santa Eulàlia i Santa Julia
* Culte : Catholique Romain
* Type : Cathédrale, aujourd'hui Eglise Paroissiale
* Rattachement : Evêché de Perpignan
* Début des travaux : (XIème siècle)
* Fin des travaux : (XIIIème siècle)
* Remaniements : aux (XIVème siècle)
- et (XVème siècles)

* Styles : Roman, Gothique
* Protection : Classée Monument Historique (1875)

- Situation
* Pays: France
* Région : Occitanie Midi Pyrénées
* Département : Pyrénées Orientales
* Ville : Elne

- Historique.

La première trace de l'église d'Elne date de (571) dans la chronique de Jean de Biclar. Mais comme l'avancé de la religion chrétienne s'est faite relativement rapidement au cours de la conversion des peuples, les Wisigoths, chrétiens, la convertirent en cathédrale Ste Julie et Ste Eulalie dont le diocèse recouvrait les Comarques de Catalogne du Roussillon, du Vallespir et du Conflent à sa création, elle devient l'évêché d'Elne, au (VIème siècle). Vaincus par les Sarrasins, les Wisigoths disparurent de la région, laissant à l'abandon l'édifice inutilisé.

A la reconquête Franque, et après pacification de la région, la cathédrale fut reconstruite au (IXème siècle) suite à son délabrement. De ce bâtiment ne subsiste qu'un bénitier creusé à l'intérieur de profondes canelures, l'extérieur est enserré dans une feuille d'acanthe. Au (XIème siècle) les techniques de construction évoluèrent. La cathédrale, après 200 ans d'existence, dû être à nouveau rebâti. C'est là l'origine de l'édifice que l'on connaît aujourd'hui encore, dont on a quelques traces à travers des documents de l'époque en (1042), acte de donation "ad ipsa opera de Sancta Eulalia"; en (1057) don de 150 mancuses d'or par la comtesse de Barcelone Ermessende. Elle fut officiellement consacrée en (1069) et fut régulièrement modifiée. Ainsi en (1147), l'évêque Uldagar la fortifie. Durant le (XIVème siècle) le peintre célèbre de l'époque, Pere Baro, peignit le retable de St Michel.

A la fin du (XIIIème siècle), Philippe le Hardi, Roi de France, traversa le Roussillon avec une armée pour ce que l'on a appelé plus tard la "Croisade contre les catalans", faisant suite aux "Vêpres Siciliennes". A cette occasion la cathédrale connu sa pire attaque, qui la laissa abîmé mais pas ruinée. D'ailleurs le marbre du portail garde des traces de cette attaque. Elle domine la ville et ses environs depuis l'éminence sur laquelle elle est bâtie, aujourd'hui "ville haute". Monument majeur de l'art Roman Catalan, elle fut le siège de l'évêché du (VIème siècle) jusqu'en (1602), lorsqu'il fut transféré à Perpignan. Elle est dédiée à "Ste Julie et à Ste Eulalie de Mérida". Le cloître est classé Monument Historique depuis (1840), l'église depuis (1875).

- Historique

L'évêché d'Elne est attesté depuis l'an (571), c'est à dire qu'il est une création Wisigothique. En effet, succédant aux Romains, les Wisigoths démembrèrent l’archevêché de Narbonne pour créer le diocèse d'Elne. A cette époque, suite aux invasions et aux destructions, la cité d'Elne restait la seule suffisamment importante pour recevoir le siège épiscopal du Roussillon. Après l'intermède Musulman du début du (VIIIème siècle), le comté du Roussillon est créé avec la reconquête Carolingienne. Les alliances féodales et la perte progressive de pouvoir des descendants de Charlemagne, feront agréger le comté du Roussillon à celui de Barcelone. La Catalogne s'émancipe du pouvoir impérial à la fin du (Xème siècle). L'histoire successive des cathédrales d'Elne est très peu connu. Il est fort probable qu'une partie des édifices religieux se soient trouvés dans la ville basse au cours du Haut Moyen Age. L'hypothèse d'une ancienne cathédrale au lieu même de l'actuelle manque toujours de preuves suffisantes. L'actuel édifice fut vraisemblablement commencé au début du XIème siècle. En (1042) une donation d'un particulier est attestée, d'un montant de 10 mancusi, puis une autre de la comtesse de Ermessinde de Barcelone quelques années plus tard en (1057).

- Epoque Romane

Concrètement il s'agit d'un monument Roman, bâti suivant un plan Basilical. Il est constitué d'une nef à 2 bas côtés sans transept. Le choeur formé d'une Absidiole voûtée en cul de four. Initialement la nef était surmonté d'une charpente en bois, mais celle ci a été remplacé par une voûte en plein cintre. Lorsque vous serez dans la cathédrale, retournez vous vers l'orgue, au dessus vous verrez dans les murs la trace de l'emplacement des poutres le long de l'arc diaphragme. Le bas côté Sud a été remanié durant les (XIIIème) et (XVIème siècle) par l'adjonction de chapelles.

En (1069) l'autel majeur est consacré, comme l'atteste encore l'inscription de la table d'autel encore conservée de nos jours dans l'abside principale. Cependant le chantier se poursuit jusqu'à la fin du (XIIème siècle), en (1140), l'évêque Udalguer fortifie l'édifice, voire au (XIIIème siècle). En témoigne les changements de partie dans la construction de la nef dont la voûte en berceau n'est pas d'un style homogène. La tour avec le grand clocher date du (XIème siècle) ainsi que le portail de marbre. Il porte encore des traces d'incendies datant de la prise de la ville par les troupes de Philippe le Hardi en (1285) en lutte, alors, contre le Roi d'Aragon, comte de Barcelone, Pere II. Le talus à la base de la tour est un renforcement réalisé en (1415) par l'architecte Majorquin Guillem Sagrera.

Après les réparations du désastre de (1285), les évêques d'Elne formèrent le projet d'agrandir leur cathédrale. La basilique pouvait paraitre bien vieille et archaïque en cette période de Gothique Triomphant. A Perpignan, en (1324), la 1ère pierre de la collégiale St Jean était posée. A l'initiative de l'évêque Raymond, une collecte d'argent est lancée le 18 Avril (1311) pour permettre la construction d'une nouvelle cathédrale. Cette quête dura toute la 1ère moitié du (XIVème siècle), mais les revenus furent trop faibles pour faire cette nouvelle cathédrale. Seul le choeur fut construit, celui là même que l'on voit de nos jours. La construction d'un vaste chevet Gothique à 7 Chapelles Rayonnantes est entreprise de (1317) à (1336) pour remplacer le choeur Roman. C'est au (XVIIème siècle), en (1602) que l'évéché changea de lieu, passant d'Elne à Perpignan, dans l'église dédiée à St Jean Baptiste construite (II siècles) plus tôt par les Rois de Majorque. Ste Eulalie fut délaissée, le déclin de la ville d'Elne et le projet est abandonné. Seules les bases des murs seront élevées. Les sommes collectées permettent, toutefois, quelques travaux durant les (XIVème) et (XVème siècles), le mur gouttereau méridional de la nef est percé pour établir des chapelles latérales de style Gothique et voûtées sur croisée d'ogives.

- Embellissement

Des embellissements et des restaurations ont encore lieu durant cette période. Au (XVIIIème siècle), on élève un autel classique dans l'abside de l'église au détriment de son organisation Romane. L'édifice subit quelques réfections au (XIXème siècle), avec notamment l'agrandissement des fenêtres de l'abside majeure pour faire entrer plus de lumière dans un édifice au demeurant très sombre, seules les fenêtres des chapelles Gothiques y apportent un surplus de lumière. La cathédrale actuelle, orientée à l'Est, est le fruit de plusieurs campagnes de construction s'étalant du (XIème siècle) au (XIVème siècle). La façade était initialement symétrique, le 2ème clocher étant identique à son voisin. Mais il fut détruit au fil des années et reconstruit en brique, plus simplement. En imaginant le 2ème clocher, on constate que la façade possédait un mur pignon rectangulaire qui est désormais transformé avec un crénelage.

L'intérieur de la cathédrale réserve une surprise avec l'emploi de technique directement inspirée de l'antiquité, les piliers sont légèrement penchés vers l'avant et la corniche de la nef monte en s'éloignant par dessus les grands arcades. Tout ceci fut fait dans le but d'améliorer la perspective. Le portail principal est construit en marbre bleu de Cérêt. Ses piédroits sont éclatés par le feu, il s'agit des restes de l'attaque des troupes de Philippe III le hardi en (1285) contre la ville d'Elne. Côté Sud le portail en plein cintre est daté de (1669). Ses dimensions sont impressionnantes pour un édifice de cette époque. Sa Longueur totale dans oeuvre est de 49m60 pour une Largeur de 20m50 sans les chapelles Gothiques. La nef fait 42m par 80m sous 16m de Hauteur 11m20 sous les collatéraux. L'Abside fait 5m40 de Profondeur, pour un choeur de 2m40, les Absidioles font, elles, 1m95 pour des choeurs de 92cm seulement. Les ouvertures sont plus impressionnantes, 8m55 pour celle de l'Abside, 3m40 pour les Absidioles.

- Extérieur

L'abside majeure est percée de 3 fenêtres agrandies au (XIXème siècle). L'abside est ornée de pilastres en grès mal appareillé, de peu de saillie et sans ornementation. Les pilastres supportent la retombée d'une série de fausse arcades. Parmi celles ci, les unes encadrent les fenêtres, les autres ont le tympan garni d'un parement de petits cubes de pierre posés sur leurs angles, c'est un petit appareil réticulé. A la hauteur de l'imposte des pilastres court une corniche couverte de billettes. Le mur du chevet s'élève bien au dessus du toit. A la base de l'abside, une petite absidiole forme une excroissance. Datant du (XIème siècle), celle ci est attribuée soit à un aménagement avorté d'une crypte sous le choeur, soit aux vestiges d'une crypte supprimée lors des transformations du (XVIIIème siècle). L'ensemble de l'abside majeure est par ailleurs renforcé par 2 arcs boutants, éléments architecturaux rares à l'époque Romane. Les 2 absidioles portent des cordons sculptés de motifs. La construction a été après coup, étayée au moyen de 2 arcs boutant.

Derrière l'abside se développe le soubassement d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent 7 Chapelles Rayonnantes. Cette construction relève du style Gothique Flamboyant. Le plan des chapelles est polygonal. Les piliers sont armés d'un faisceau de colonnettes dont les bases, plus ou moins hautes suivant que la colonnette est plus ou moins forte, sont placées à des niveaux différents. Chaque base est portée par un petit socle à pans coupés qui plonge dans le talus d'un socle commun. Les assises supérieures sont en grès. Au milieu du parement, la nature des matériaux change et les assises inférieures sont formées de blocs de calcaire. La construction de cette abside Gothique fut interrompue rapidement, dès (1408), faute de crédits.

- la Façade Occidentale

La façade Occidentale de la cathédrale Ste Eulalie confère à l'édifice un aspect de forteresse. Elle est érigée en moellons irréguliers, elle devait, selon l'origine, comporter 2 Clocher Tours identiques. Le mur de façade dénué de tout ornement, percé d'un portail Roman en marbre bleu de Céret dépourvu, lui aussi, de toute sculpture ou décoration, est le fruit de plusieurs campagnes de construction. Ses piédroits sont éclatés par le feu. Il s'agit des témoignages de l'attaque des troupes du Roi de France, en (1285), contre la ville d'Elne. L'élégance du portail contraste d'une manière saisissante avec l'appareillage archaïque des murs. Au dessus du portail, on trouve une petite baie cintrée, encadrée par un décor de bandes Lombardes. Des désordres de maçonneries de l'ensemble Roman (XIème) au (XIIIème siècle) ont été provoqués par le Clocher Méridional, dont la base a par conséquent été confortée au (XVème siècle). La façade fut surélevée et reçut un crénelage lors de travaux de fortifications à cette époque, ce qui provoqua la destruction du fronton triangulaire.

- les Tours Clochers

Les 2 Tours Clochers sont liées par une courtine crénelée. Les clochers ne sont pas en saillis sur l'alignement de la la façade Occidentale. Ils ne débordent pas non plus les murs latéraux de l'église. Seul le clocher du Midi fut construit lors de l'édification de la cathédrale, le clocher Septentrional est une adjonction récente (XIXème siècle). Le clocher sud, en pierre comprends 4 étages au dessus de la courtine. A chaque étage et sur chaque face, on trouve 4 baies cintrées ouvertes ou aveugles. Le clocher est couronné par des créneaux. Le clocher Nord est en briques rouges. Il est moins massif et moins haut que le clocher Sud. Le 1er étage est en briques et en pierre. Il est sans ornement. Le 2ème étage est percé sur chaque face de 2 baies cintrées. On n'en trouve plus qu'une plus large au 3ème étage. La tour est surmontée, comme sa voisine, d'une terrasse crénelée. Il semble que le rez de chaussée des clochers s'ouvrait primitivement sur les bas cotés. Les doubleaux sont encore visibles. Il s'ouvrait aussi sur la nef. Les grandes arcades ne furent murées que lors de la construction des tribunes.

- la Nef

L'édifice est bâti sur le plan Basilical d'une église halle. Il est composé d'une nef à 3 vaisseaux de 7sept travées et terminés chacun par une abside semi circulaire voûtée en cul de four. La nef principale est voûtée en berceau plein cintre, qui tend à devenir brisé vers l'Ouest, attestant les différentes campagnes de construction de l'ancienne cathédrale et de leurs avancées en fonction de l'état des finances de l'évêché. La voûte est supportée par de lourds piliers cruciformes ornés de colonnes engagées. Les piliers sont légèrement penchés vers l'avant et la corniche monte en s'éloignant par dessus les grandes arcades. Tout ceci fut réalisé par les architectes Romans dans le but d'améliorer la perspective. A l'origine dotés de voûtes d'arêtes, les collatéraux ont été voûtés en demi berceau lors de l'établissement de la voûte de la nef principale qui était auparavant charpentée. Les traces de la charpente sont encore visibles sur l'arc diaphragme au dessus de l'orgue. La nef est précédée d'un Narthex composé de 2 travées. qui soutiennent l'orgue. Le faible éclairage de la nef vient des chapelles latérales du collatéral Sud. Le nombre restreint des fenêtres, qui sont de surcroit de petite taille, engendre une pénombre immatérielle caractéristique des édifices sacrés du Roussillon.

- les Chapelles

Les 6 chapelles sont voûtées en croisée d'ogives. Elles ont été rajoutées entre le (XIIIème siècle) et le (XVème siècle). Elles flanquent le collatéral Méridional. Elles retracent d'ailleurs l'évolution de l'architecture Gothique en Roussillon pendant cette période.

- Du portail Occidental vers le choeur

* la 1ère chapelle est du milieu du (XVème siècle).
* la 2ème chapelle a été construite au milieu du (XVème siècle), dite chapelle Notre Dame du Rosaire.
* la 3ème chapelle a été édifiée autour du (XIVème) ou (XVème siècle). Elle est percée du portail Sud en plein cintre qui date de (1669). Au dessus de cette entrée, le tableau représente le blason de la citée d'Elne et les armoiries du chapitre d'Elne et de la Communauté de Prêtres.
* la 4ème chapelle a été élevée au (XIVème siècle). Elle possède un retable de la même époque.
* la 5ème chapelle, d'abord chapelle Ste Agnès puis chapelle de la Passion, date du (XIIIème) ou (XIVème siècle). Elle abrite un beau gisant ainsi qu'un panneau du (XIVème siècle).
* la 6ème et dernière chapelle date du (XIIIème siècle). Elle abrite le sarcophage en marbre blanc de l'évêque d'Elne, Ramon Costa, mort en (1310). Un bas relief en albâtre du (XVème siècle) est placé sur l'autel comme un tabernacle. Les sculptures des chapiteaux de cette chapelle rappellent celles qui ornent les chapiteaux de l'église St Jacques à Perpignan.
* Aucune chapelle n'a été bâtie au droit de la 7ème travée, à cause du clocher qui se trouve dans l'alignement du bas coté.
* On n'en trouve pas au Nord, le cloître étant accolé à cette façade de la cathédrale.

- le Choeur

Il n'est séparé par aucun transept. Il est classiquement formé d'une abside flanquée de 2 Absidioles voutées en cul de four. L'abside est percée de 3 baies cintrées et les absidioles d'une seule. Les 3 baies sont un symbole trinitaire que l'on retrouve systématiquement dans toutes les églises Cisterciennes. L'abside qui est plus étroite que la nef, ne s'ouvre pas directement sur celle ci. Elle est précédée d'un choeur étroit d'une seule travée. L'abside fait 5m40 de profondeur précédé de son choeur large de 2m40. les absidioles font 1m95 pour des choeurs de 0m92. Les ouvertures sont plus impressionnantes, 8m55 pour la baie de l'abside et 3m40 pour les absidioles.

- Sculpture et Mobilier

La sculpture est présente à l'intérieur de l'église, ce qui est relativement rare en Roussillon. Les chapiteaux de la partie Orientale apportent un précieux témoignage de la sculpture Romane en Roussillon du milieu du (XIème siècle), de facto antérieure à celle des grands ateliers du siècle suivant. On y remarque quelques archaïsmes, un certain attachement à la tradition antique mais également quelques initiatives cernées de quelques hésitations quant au parti à prendre. Ceux de la nef principale sont plus tardifs des (XIIème) et (XIIIème siècles) car réalisés lors de la construction du voûtement du vaisseau central. Le mobilier comporte notamment une table d'autel Romane du (XIème siècle) est placée lors de la consécration de l'édifice en (1069). Elle est ourlée de petites arcades aveugles. Comme bien d'autres tables d'autel du Roussillon, elle ressort des ateliers Narbonnais qui travaillaient sur des marbres tirés des édifices antiques de la ville. Un retable Gothique de St Michel (XIVème) et (XVème siècles), de style Gothique Catalan, sis dans la chapelle dédiée au Saint. Plusieurs tableaux dont un représentant Ste Julie et un autre, Ste Eulalie datant tous les 2 du (XVIIème siècle), et situés dans le choeur un tableau représentant la rencontre de St Dominique et de St François, un autre représentant St André peint par François Guerra au (XVIIème siècle), un autre illustre le couronnement de Ste Eulalie et Ste Julie, réalisés par François Guerra et enfin un tableau de St Cyprien. Ces dernières oeuvres sont accrochées dans la collatéral Nord. Des statues de St Paul, St Jean Baptiste et St Gaudérique situés sous la tribune. Croix de la passion dite " Impropères" "outrages faits au Christ" accrochée sur le mur de la collatéral Nord. Un Bénitier de marbre blanc, taillé dans une colonne Romaine, est décoré d'une large feuille d'acanthe à l'extérieur, cannelé en creux à l'époque Romane (XIème siècle). Baldaquin baroque dû au sculpteur Pierre Navarre de Perpignan (1724).

- le Cloître

Le cloître et les bâtiments claustraux flanquent l'édifice au Nord.

Le cloître d'Elne, attenant à la cathédrale, est l'un des rares cloîtres du département ayant conservé son intégrité. Réalisé en plusieurs étapes, il donne de nos jours une bonne idée de l'évolution des techniques de construction et de sculpture durant les (XIIème), (XIIIème) et (XIVème siècle). Les 4 galeries formant un carré ont été construites à des époques différentes mais suivant des techniques similaires, ce qui donne une uniformité à l'ensemble. Le matériaux a toujours été le marbre bleu de Cérêt et jamais l'arc en plein cintre n'a été abandonné. Il est surtout connu pour sa sculpture Romane, mais il abrite également de nombreuses sculptures Gothiques, il respecte le schéma d'architecture établi au (XIIème siècle) chaque galerie compte 5 piliers quadrangulaires et 8 colonnes géminées réunies par des arcs en plein cintre. Il est entièrement bâti en marbre blanc, sans doute du marbre de Céret. L'espace central est occupé par un jardin qui n'était sans doute pas accessible à l'époque Médiévale, la margelle des galeries n'étant interrompue par aucune porte.

* La galerie Sud du (XIIème siècle) est la plus ancienne, et est de faite la seule à être pleinement Romane. Ses sculptures sont d'ailleurs héritières des ateliers de Serrabone et de St Michel de Cuxa, elle développe des thèmes végétaux et animaux, le pilier central étant seul orné de scènes historiées, tirées de la vie de St Pierre et de St Paul. Le mur de la galerie, contigu à la cathédrale, abrite de nombreuses sépultures de prélats et d'habitants d'Elne. A l'extrémité de la galerie une grande porte du (XIVème siècle), réalisée dans un assemblage de marbres blancs et rouges, donne dans la cathédrale. Cette galerie a reçu des voûtes Gothiques au (XIVème siècle), décorées de scènes de la Résurrection du Christ. Réalisé par l'évêque Guillermo Jordán (1172)-(1186) qui y est enterré, cette galerie était un passage entre les salles Capitulaires et la Sacristie, c'est l'aile la plus ancienne, c'est la plus remarquable.

* La galerie Ouest milieu du (XIIème siècle) marque la renaissance du Gothique. Longeant les salles Capitulaires et le Réfectoire, c'est une réplique assez maladroite de la galerie Sud. Elle comporte des pierres tombales. Avec quelques chapiteaux traités dans un style Gothique.

* La galerie Nord fin du (XIIIème siècle) voit coexister à part égale des chapiteaux de style Roman de l'Ile de France (fin XIIIe) et des chapiteaux à l'apogée du Gothiques en Roussillon. Le schéma de sculpture est toutefois le même que dans la galerie Sud, avec surtout des chapiteaux à décor végétal et animal et une seule scène historiée, le martyre de Ste Eulalie et Ste Julie, sur le pilier central. Elle permet d'atteindre la chapelle St Laurent.

* La galerie Est la dernière à avoir été construite, au (XIVème siècle), de style Gothique, elle fut construite en Roussillon, est décorée d'un cycle de l'enfance du Christ représenté sur les piliers de la galerie, et d'un cycle de la Passion du Christ sur le mur de la galerie.

Les anciens bâtiments claustraux sont occupés par des salles d'histoire et d'archéologie abritant une collection d'objets d'art d'Elne, dont le plus notable est une armoire liturgique de la fin du (XIVème siècle) décorée d'une Vierge allaitante, qui est de retour depuis peu à Elne. Il faut noter que le jardin a retrouvé sa vocation première puisque depuis quelques temps on y cultive des plantes aromatiques, que les chanoines cultivaient déjà à l'époque.

Voici quelques dimensions, côté Méridional 15m50, côté Occidental 17m60, côté Septentrional 16m80, côté Oriental 17m60. Les galeries font 3m50 sauf la galerie Méridionale, qui fait 10cm de plus. Et derniers détails, ceux concernant les colonnes, d'une hauteur de 1m04, les chapiteaux et les bases font 34cm de côté pour des tailloirs de 81cm par 46cm.

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