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Glossaire - Biographies
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- Présentation
* Culte : Catholique Romaine
* Type : Basilique
* Rattachement : Archidiocèse de Lyon
* Début des travaux : (1872)
* Fin des travaux : (1884)br /> * Architecte : Pierre Bossan, Sainte-Marie Perrin
* Styles : Néogothique, Néo Bizantin
* Protection : Classée Monument Historique (2014)
* Protection : Patrimoine Mondial (1998)-(2011) - au titre du Site Historique de Lyon

- Situation
* Pays : France.
* Région : Auvergne Rhône Alpes
* Département : Métropole de Lyon
* Commune : Lyon
* Arrondissement : 5ème

- Origine

La basilique de N.D.de Fourvière domine la ville de Lyon depuis le sommet de la colline de Fourvière, sur l'emplacement de l'ancien "Forum de Trajan, Forum vetus, d'où le nom de Fourvière". Son architecture de style Néo Byzantin ou Romano Byzantin est l'oeuvre de Pierre Bossan. Constituant un des repères les plus visibles de l'agglomération au même titre que la tour Part Dieu, la Basilique N.D.de Fourvière est un des symboles de la ville de Lyon. Elle donne à Lyon son statut de "Ville Mariale".

- Historique

Depuis l’Antiquité, la colline de Fourvière est un haut lieu de la Cité. Les Romains y construisent leur Forum, lieu de la vie publique, où les citoyens viennent traiter leurs affaires politiques et juridiques. Dès le haut Moyen Age, le lieu devient un sanctuaire Mariale. En (1168), une petite Chapelle est construite, par Olivier de Chavannes, Chanoine de St Jean, sur les ruines du Forum Romain. La petite Chapelle, dédiée tout d'abord à St Thomas puis à la Vierge, a connu des destructions et des reconstructions. 10 ans plus tard, apprenant l’assassinat de l’Archevêque Thomas de Cantorbery dans sa Cathédrale, l’Evêque de Lyon décide d’y associer sa mémoire.

Au (XVIIème siècle), la colline prend une nouvelle importance. Alors que la peste sévit dans la région, les échevins de la ville font en (1643) le voeu de monter en pèlerinage chaque année à Fourvière si l’épidémie s’arrête. Leur voeu est exaucé et aujourd’hui encore, le Maire et les élus de Lyon viennent chaque année renouveler le voeu des Echevins, le 8 Septembre, la bénédiction de la ville de Lyon, en présence du Maire de Lyon qui remet symboliquement un écu d’or à l’Archevêque de Lyon. La bénédiction est ponctuée par 3 coups de canon. Dès lors, les pèlerinages se multiplient et la chapelle, même agrandie, devient rapidement trop petite.

Les pèlerins venant de plus en plus nombreux à Fourvière, le projet d’agrandissement du sanctuaire prend corps. Pour acheter les terrains nécessaires, le Cardinal de Bonald crée le 7 Mars (1853) la "Commission de Fourvière". Ce n’est qu’en (1866) que la Commission et les Autorités Ecclésiastiques s’accordent sur un projet non pas d’agrandissement, mais de construction, d’une nouvelle église. Les plans existent dans les cartons de Pierre Bossan, architecte diocésain qui succède à Duboys. On décide de le surmonter d'une statue dorée pour laquelle le sculpteur Fabisch remporte le concours. L'inauguration devait avoir lieu le 8 Septembre (1852), fête de la Nativité de la Vierge, mais les fortes précipitations ont pour conséquence l'inondation de l'atelier du fondeur et l'on se voit forcé d'en reporter la date au 8 Décembre. La statue est mise en place mais le mauvais temps est encore de la partie et les festivités prévues, tels que les feux d'artifices, ne peuvent avoir lieu. Spontanément, les Lyonnais, par dévotion, mettent alors des lampions à leurs fenêtres en profitant d'une accalmie dans la soirée. Cet événement est à l'origine des illuminations du 8 Décembre.

Le 19 Juillet (1870), la guerre éclate entre la France et la Prusse. Les Lyonnais, inquiets, demandent à Monseigneur Ginoulhiac d’exprimer un voeu à N.D.de Fourvière pour éviter l’occupation de la ville. Si ce voeu est exaucé, ils s’engagent à construire à Fourvière une église dédiée à la Vierge. L’Archevêque formule solennellement ce voeu le 8 Octobre (1870). Lyon est épargnée. L’architecte choisi est Pierre Bossan, architecte atypique, qui a déjà construit à Lyon l’église St Georges. La 1ère pierre est donc posée le 7 Décembre (1872) et la dernière, le 2 Juin (1884). Après la maladie de Bossan, la construction est poursuivie par l'architecte Sainte Marie Perrin. Il fallut donc 12 ans pour réaliser le gros oeuvre de la Basilique. Il faudra attendre (1964) pour que l'intérieur de la Basilique soit achevé, avec ses mosaïques, ses sculptures et ses vitraux. En (1897), la nouvelle église est érigée en Basilique par un bref du Pape Léon XIII.

La Basilique est remarquable par son style, par la diversité des matériaux employés et par la richesse de sa décoration intérieure. Dans une vision mystique de la religion, Pierre Bossan a voulu construire un édifice parlant, qui exprime la grandeur de la foi. Ses 4 tours et ses murailles crénelées à contreforts lui donnent l’aspect d’une forteresse, qui symbolise la foi sans faille de la Vierge Marie. Par contraste, l’intérieur avec ses murs recouverts de mosaïques est une véritable maison d’or et de lumière, à la gloire de la Vierge Marie. Toute la Basilique a été construite selon un schéma symbolique, pour faire passer le pèlerin ou le visiteur de l’obscurité à la lumière de la foi.

Au milieu du (XVIIIème siècle), l’architecte Ferdinand Demonce ajoute 4 travées et une Sacristie à la chapelle de la Vierge. Parallèle à la chapelle St Thomas, elle devient de même longueur. Les 2 chapelles communiquaient entre elles par des arcatures intérieures. En (1790), les chapelles sont vendues comme "bien National". En (1805) elles furent à nouveau ouvertes au culte par Pie VII.

A l’intérieur on peut encore voir aujourd’hui les boiseries dorées au style Post Baroque. Le Retable aux 2 anges présentant à Dieu la Couronne de la Vierge est classé par les "Monument Historique". Placée au dessus de l'autel, on peut voir N.D.du Bon Conseil, Vierge en bois, datant du (XVIIIème siècle) et le vitrail de Bégule, représentant le "Voeu des Echevins", de (1882). Dans le Choeur de la Chapelle de St Thomas de Cantorbéry, un vitrail de Thibaud représente une Vierge de Pitié datant de (1840). Sur le mur Sud, un ex voto rappelle les inondations de Lyon de (1840).

En 1830, le clocher en mauvais état est démoli. Il est alors décidé de le reconstruire et de le surmonter d’une Vierge Polychrome, de style Renaissance, monumentale qui est l’oeuvre du sculpteur Joseph Fabisch. La Vierge Dorée, culminant le nouveau clocher, est inauguré le 8 Décembre (1852). Ce soir là, les Lyonnais décident spontanément de mettre des lampions à leurs fenêtres. Ce geste est à l’origine des illuminations du 8 Décembre. Aujourd’hui rénovée, La statue en bronze doré à la feuille d’or mesure 5 mètres 60 et pèse plus de 3 tonnes.

Au fil des siècles, les pèlerins affluent et le sanctuaire devient trop petit. Afin de faire face à ce développement, des projets naissent, dès le (XIXème siècle. C’est finalement le projet de Pierre Bossan qui sera retenu, malgré toutes les controverses. La construction du nouvel édifice ne commencera qu’après (1870). Ainsi débutera l’immense chantier de la Basilique. Le projet d’une grande église dédiée à Marie par l’architecte diocésain Pierre Bossan, esquissé de longue date, rencontre une vive opposition jusqu’en (1870). Pierre Bossan s’est inspiré de l’art Byzantin qu’il a découvert en visitant la Cathédrale de Palerme. Cet ensemble de style divers, "Byzantin, Roman, Gothique", en fait une oeuvre Architecturale originale ne pouvant s’intégrer à aucune école classique.

- l'Exterieur

Cette Basilique se dresse, telle une Forteresse, au sommet de la colline de Fourvière et semble veiller sur la ville. On peut voir cette pierre ornée de lys, bénie par Pie IX, au bas de l’escalier, au bas de la façade. La direction de la construction est confiée à l’architecte Jean Perrin dit Ste Marie tandis que Pierre BossanS travaille sur l’ensemble de la décoration sculptée et de l’iconographie. Ce chantier gigantesque durera 24 ans et ce n’est qu’en (1896) qu'elle sera consacrée et érigée en basilique en (1897).

Après Joseph Castex, Jean Baptiste Larrivé et Louis Bertola, les décors muraux, sculptures s’achèvent avec Joseph Belloni, qui a travaillé plus de 20 ans sur ce projet. A voir notamment la frise située au dessus de la porte d’entrée, David et Goliath et le "Jugement de Salomon" sur la tour de la Justice, le décor du mur Sud et les bas-reliefs du mur Nord. Quelques décors extérieurs ne sont toujours pas achevés.

- la Façade

La façade principale de la Basilique regarde le Couchant alors que son Abside est au Levant, selon la tradition. Cet édifice mesure 35 mètres de large et 86 mètres de long. Les 4 tours caractéristique de Fourvière sont hautes de 48 mètres. Elles sont Octogonales à l'extérieur et Cylindrique à l'intérieur. Elles représentent les quatre vertus cardinales, la Prudence tour Nord-Est, la Tempérance tour Sud-Est dominent le parvis, tour Nord-Ouest et la Justice tour Sud-Ouest sont en façade. La tour Sud-Ouest ou la Tour de la Justice possède au total 23 cloches formant un carillon électrifié. On relève le noms de 2 fondeurs Paccard d'Annecy et Monet de Lyon. La tour Sud-Est ou tour de la Tempérance devait recevoir en (1889) un bourdon de plus de 9.000 kilos. Mais celui était trop gros et ne rentrait pas dans l'espace prévu à cet effet. Monet dû refaire une cloche similaire plus petite mais cette c'est fois son système d'amarrage qui se révéla défectueux. Une 3ème cloche conforme en dimension et attache se fendit. Une 4ème cloche, exécuté par Burdin en (1895) a fonctionné jusqu'en (1919) puis fût déposée du fait que le son de celle ci avait évolué. Depuis La Tour de la Tempérance est orpheline de toute cloche. C’est par cette dernière que l’on accède, après avoir gravi 287 marches, à la terrasse St Michel où l’on jouit d’une vue sur Lyon à 360° et sur les Alpes. Depuis ce lieu on peut aussi voir, sur l’Abside, la statue de St Michel Archange terrassant le dragon sculptée par Millefaut.

Les arcatures du Porche sont supportées par 4 colonnes de granit provenant des carrières de Bavano, près du lac Majeur. Le sculpteur Millefaut est également l’auteur de la galerie des Anges Cariatides située au dessus des arcatures. Le fronton triangulaire, qui évoque le "Voeu des Echevins pour obtenir l’arrêt de la peste en (1643)", est l’oeuvre de Charles Dufraine. Après avoir gravi les 22 marches du perron, on arrive à la porte de bronze, dessinée par l’architecte Ste Marie Perrin, où sont représentés "l’Arche de Noé et l’Arche d’Alliance".

Le fronton situé à l'Ouest a été exécuté par Charles Dufraine de (1891) à (1895) et symbolise le "Double voeu". Coté gauche , le voeu des échevins représenté par, Le pestiféré, J. Blanchon, les échevins "L. Brun; A Frapet; P Dugas; A. de Boissieu; P. Brac de la Perrière". Coté des Archevêques et Cardinaux "Couillé; Foulon; Caverot; Mgr Ginoulhiac; Bonald a l'extrême droite P. Bossan."

- l'Intérieur

En pénétrant dans l’église haute, on est frappé par son volume et la diversité de sa décoration, les lumineux vitraux et les ors des mosaïques dont l’éclat est saisissant. Sur les murs, on peut lire le nom de toutes les Paroisses qui ont participé à la réalisation de cette Basilique. La Basilique est divisée en 3 grandes nefs sur sa largeur et 3 travées sur sa longueur, voûtées en arcs brisés. Les 3 nefs sont surmontées de 3 coupoles comportant 3 groupes d’images représentant les rapports de Marie avec la Trinité. L’ensemble est soutenu par 16 colonnes Polychromes, Monolithe de Sieix, sur socles en marbre de Carrare, groupées 2 à 2.

L’autel est surélevé de 8 marches. 10 Anges ailés sur mosaïque d’or entourent le tabernacle. Au dessus, trône une statue de la Vierge Marie, oeuvre de Millefaut, en marbre de Carrare. L’Abside éclairée par 7 hautes verrières est ornée de 5 vitraux d’après les cartons de Gaspard Poncet. Les autres vitraux sont, pour les 6 principaux, l’oeuvre de Décote, élève de Gustave Moreau. Dans les 8 chapelles, on peut admirer les oeuvres de "Larrivé, Castex, Millefaut, Puech, Dufraine, Belloni et Guillaume" qui sont d’une grande diversité.

Les 6 mosaïques murales ont été réalisées d’après les cartons de Charles Lameire et exécutées magnifiquement par les ateliers Martin de Paris. On peut voir Jeanne d’Arc délivrant Orléans, l’arrivée de St Pothin à Lyon, le "Concile d’Ephèse", le voeu de Louis XIII, la Bataille de Lépante, la proclamation du Dogme de l’Immaculée Conception.

Pour les amateurs de Musique Sacrée, le grand Orgue de Fourvière, discret, n’ayant que quelques tuyaux apparents, de part et d’autre du Choeur. C’est un orgue symphonique complet 3 claviers et pédales, 44 jeux du (XIXème siècle), installé à l’achèvement de la Basilique par la maison Michel Merklin de Lyon. Il sera plus tard complété par Mutin puis Convers. La dernière restauration, a été effectuée en (1996), sous la direction de Michel Jurine.

- la Crypte

Depuis l’église supérieure on accède à la Crypte, église Basse, par un escalier de marbre rouge, construite par de Ste Marie Perrin, à double révolution. Du palier on peut accéder à la chapelle de la Pietà. On pénètre dans un lieu sombre, impressionnant qu’est cette vaste chapelle consacrée à Joseph. Ce lieu est défini comme étant celui qui symbolise l’Ancien Testament et l’ignorance des hommes avant la venue du Christ. On comprendra ainsi pourquoi Pierre Bossan voulait en faire un passage obligé des pèlerins pour accéder enfin à l’église Haute baignée de lumière, où l’ampleur du décor et la Polychromie sont saisissants. Ces voûtes, qui ont moins de 10 mètres de hauteur sont soutenues par des piliers cannelés flanquées de 38 colonnes également cannelées. Des Anges supportent les retombées des voûtes. 7 verrières éclairent le sanctuaire. Les 30 stalles de l’avant choeur sont en chêne sculpté, incrusté d’ébène et d’ivoire. Pierre Bossan fit un don important pour décorer le choeur de la Crypte.

Le pavement entourant l’Autel est formé de 10 médaillons reliés par des rinceaux où des animaux malfaisants représentent les hérésies vaincues, les 7 péchés Capitaux, comme le mal, représenté par un Dragon à 7 têtes, l’orgueil figuré par un Paon, ou encore la Tortue imageant la paresse. Au dessus de l’Autel, une statue colossale, en pierre dorée, de St Joseph portant l’enfant Jésus, est du sculpteur Fabisch. Sous l’autel, est figurée, en haut relief, la mort du St Patriarche.


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