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Glossaire - Biographies
Photos

- Mantes la Jolie


- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Collégiale
* Rattachement : Diocèse de Versailles
* Début de la construction : (XIIème siècle
* Fin de la construction vers (1350/
* Style dominant : Gothique
* Protection : Classé Monument Historique (1840)

- Géographie
* Pays : France
* Région : Île de France
* Département : Yvelines
* Commune: Mantes la Jolie

- Dimentions
* Longueur totale : 67 mètres 70
* Longueur de la Nef et du Choeur : 57 mètres 70
* largeur de la Nef : 11 mètres 75
* Hauteur sous la Voûtes : 29 mètres 90
* Hauteur totale des Tours : 61 mètres
* largeur de la Façade : 29 mètres 70
* largeur des Bas Côtés : 6 mètres 10
* Hauteur jusqu'à l'étage des Galeries : 31 mètres 25

- historique

La Collégiale N.D.de Mantes la Jolie, aux portes du Vexin français, située entre le Centre Ville, est l’une des 3 premières églises d’Île-de-France par sa taille et son ancienneté, l'un des fleurons de l’architecture Gothique du (XIIème siècle) au (XIIIème siècle. Cette église ressemble à N.D.de Paris par le style et par son élévation sur 3 niveaux. C'est une Nef simple, encadrée de Bas Côtés, sans Transept, qui se termine par une Abside entourée d'un Déambulatoire et de 9 Chapelles Rayonnantes construites au (XIIIème siècle) et (XIVème siècle). La façade orientée vers l'Ouest est percée de 3 grands Portails sculptés surmontés d'une Rosace. Cette disposition s'inspire du modèle de la Cathédrale de Laon. Le portail central dédié à la Vierge a été endommagé pendant la Révolution.

Plus de 800 ans d'histoire, commencée vers (1150), elle fut achevée vers (1350) après plusieurs campagnes de travaux. Les travaux commencèrent par l'implantation d'une plate forme au Nord et les murs extérieurs avec les 3 portails. La tour Sud fut construite vers (1250) et la tour Nord vers (1510). A sa construction, la Collégiale reflétait la puissance des Capétiens face aux ducs normands. Cette rivalité explique la construction d’un édifice aux dimensions si imposantes. Intégrée au système défensif de la ville, elle a fait l’objet d’une attention constante de la famille royale. Philippe-Auguste prendra lui-même la charge et le titre d’abbé de Mantes. Erigée à la place d’une ancienne église attestée au avant le Xe siècle, la collégiale était comprise dans l’enceinte du château royal de Mantes qui fut détruite au XVIIIe siècle.

Siège de la puissante confrérie des marchands dite « de l’Assomption » au sein de laquelle était traditionnellement choisis les échevins, la collégiale possédait également le titre d’église royale. Les rois de France eux-mêmes ou leurs plus proches parents, jusqu’à Philippe Auguste, furent régulièrement nommés abbés séculiers du lieu. C’est certainement sous l’impulsion conjointe des marchands et bourgeois de Mantes et du roi de France que la reconstruction fut décidée et menée à partir de 1140.

Pendant la "Révolution Française", la collégiale est gravement endommagée. En particulier, de nombreuses statues de la façade ont été mutilées en (1794). L'édifice a été alors converti en "Temple de la Raison", puis est devenu successivement une fabrique de Salpêtre et un Arsenal. Après la signature du Concordat en (1801), quelques travaux de restauration d'urgence ont été réalisés, une estauration importante est menée ensuite durant le (XIXème siècle). La restauration de la tour Nord est réalisée de (1851) à (1855) sous la direction d'Alphonse Durand, architecte de Mantes, élève de Viollet le Duc. Il décida de la reconstruire à l'identique de la tour Sud, outrepassant quelque peu le principe d'une restauration.

Le 30 Mai (1944), un important bombardement aérien allié, visant le Pont de Mantes, détruit une grande partie du vieux centre de Mantes la Jolie. La collégiale est légèrement touchée. La toiture a été entièrement refaite en (2001) et (2002). Ces travaux ont nécessité la pose de 44.650 tuiles vernissées. La rosace a été restaurée en (2003.). Depuis (2011), la façade Nord est en cours de restauration. Le 27 Septembre (2012), à l'occasion du lancement d'un timbre à l’effigie de la collégiale, Michel Vialay, Maire de Mantes la Jolie, annonce son intention de demander l'inscription du "Bâtiment au Patrimoine Mondial de l'UNESCO".

- le Portail de la Résurection

Ce portail Façade Ouest, est l’oeuvre la plus ancienne de l'édifice. Il aurait été réalisé vers (1175) en pierre blanche de Vernon ou blonde d'Ile de France par les ateliers qui travaillèrent à St Denis et N.D.de Paris. Ce portail est dédié à la Résurrection du Christ. Sculpté dans un style plus archaïque, il démontre une moins grande maîtrise technique de l'artiste. On peut néanmoins apprécier la simplicité qui s'en dégage et qui est en lien sans aucun doute avec sa Vocation Pédagogique.

- le Portail de la Vierge

L'entrée principale de la Collégiale vouée à Marie et à son Assomption. Le portail de la Vierge est considéré comme un chef d'oeuvre de la sculpture Occidentale. Il se compose de 2 ensembles conçus à 10 ou 15 ans d'intervalle. La partie basse, sous le niveau de la base du linteau, a dû être exécutée très peu de temps après le portail de la Résurrection. Toute la partie supérieure "voussure et tympan", est sensiblement postérieure.

- le Portail des Échevins

Situé à droite de la façade, ce portail très richement décoré a été construit en (1300) à la demande des échevins de la ville. Il ressemble par sa composition et son style au portail Sud la Calende de la cathédrale de Rouen. Il fut gravement endommagé lors de la Révolution. Il a perdu notamment les statues des ébrasements en partie basse et une partie de la décoration du Tympan où les têtes des statues ont disparu.

- la Nef

La Nef Gothique la plus élevée du (XIIème siècle). De son temps, seule N.D.de Paris la dépassait de seulement 2 mètres. L'élévation de la nef est partagée en 3 étages de hauteur sensiblement égale, les grandes arcades du rez de chaussée, celles des tribunes et enfin les fenêtres hautes. La disposition de la nef est en grande partie due à ses 3 voûtes d'Ogives à 6 branches "sexpartites", chacune embrassant 2 travées. L'adoption de ce type de structure a une conséquence évidente, les piles ne supportent pas toutes la même charge. D'où l'alternance de fûts cylindriques simples et de piles flanquées de colonnettes. Le style de l'architecture frappe par sa sobriété. Les grandes baies des tribunes ne sont pas moulurées. De vastes pans de murs nus, dus à l'absence de division horizontale, y apparaissent notamment à l'étage des fenêtres hautes. Cette sobriété est parfaitement dans l'esprit des architectes Parisiens du (XIIème siècle). La longueur modeste de la nef, l'écartement du pilier qui ouvre largement sur les bas côtés, ainsi que les amples zones horizontales confèrent à l'ensemble une étonnante Majesté.

La grande Rose de Mantes est l'une des plus anciennes de France. Les plus anciens panneaux remontent aux environs de (1210). Elle représente le "Jugement Dernier". L'Oculus central est occupé par une Mandorle où trône le Christ Juge, se détachant sur un fond bleu peuplé d'étoiles rouges. Il est entouré d'un Choeur d'Anges dont les bustes ailés sortent des nuées. Le 1er cercle, qui obéit à un axe de symétrie vertical, est celui des anges et des intercesseurs. Le fond bleu des quadrilobes figurés s'oppose au Rouge sur lequel se détachent les rinceaux décoratifs qui complètent chaque compartiment.

- 800 ans d'Histoire

Erigée à la place d’une ancienne église avant le (Xème siècle), la Collégiale était comprise dans l’enceinte du Château Royal de Mantes qui fut détruite au (XVIIIème siècle). Siège de la puissante Confrérie des Marchands dite de "l’Assomption" au sein de laquelle était traditionnellement choisis les échevins, la collégiale possédait également le titre d’Eglise Royale. Les Rois de France eux mêmes ou leurs plus proches parents, jusqu’à Philippe Auguste, furent régulièrement nommés Abbés Séculiers du lieu. C’est certainement sous l’impulsion conjointe des Marchands et Bourgeois de Mantes et du Roi de France que la reconstruction fut décidée et menée à partir de (1140).

Aucune archive n’ayant été conservée à ce sujet, seule l’analyse Architecturale témoigne aujourd’hui de la chronologie de la construction. 4 étapes majeures ont ainsi été distinguées par l’Archéologue Jean Bony (1949). La 1ère, qui marque le début de la reconstruction, voit la mise en place d’une plate forme, destinée à rattraper une déclivité située devant la façade de l’ancienne Collégiale, et la fondation du 1er niveau de mur de façade du nouveau bâtiment. Les parois extérieures du 1er niveau des bas côtés de la nef sont également commencées 1ère travée au Nord, 4 1ères au Sud et les sculptures des ébrasements furent posées vers (1170). Détruites, avec le Trumeau, en (1794), seule 4 têtes furent retrouvées en (1857). Le Tympan posé en (1180), fortement mutilé à la Révolution, représente dans un style et une Iconographie très proches de ceux de Senlis le Couronnement de la Vierge entouré, dans les voussures, par l’arbre de Jessé.

La2ème campagne de construction voit se mettre en place très rapidement les piles du haut vaisseau et le voûtement des bas côtés et du Déambulatoire. L’installation dans la Nef de piles composées alternant avec des piles circulaires témoigne du projet primitif des voûtes Sexpartites qui fut en effet réalisé. Le plan d’un édifice sans transept et à 3 Vaisseaux précédé d’une façade à 2 Tours se dessine donc à cette époque. Le parti de simplicité s’exprime particulièrement dans l’absence de Chapelles Rayonnantes ou Latérales et donc dans le choix d’une vaste Abside semi circulaire bordée d’un simple Déambulatoire.

La3ème phase de construction, correspond à la mise en place des tribunes dans tout l’édifice, à l’exception des travées les plus proches de la façade encore en chantier, et à la conception particulière de leur voûtement. En effet, les hautes tribunes qui ouvrent sur la Nef par 3 baies brisées placées sous un arc de décharge à l’instar de celles de N.D. de Paris, furent couvertes de berceaux brisés transversaux retombant au droit des piles sur des linteaux soutenus par 2 colonnes isolées. Ce système original, fruit d’une combinaison des traditions Romane et Carolingienne, n’a été conservé que dans les travées tournantes du Choeur et dans les dernières travées du bas côté Nord. Les bases comme les chapiteaux des colonnes correspondent à celles mises en place autour de (1180)-(1190) à N.D. de Paris et permettent donc de dater cette étape de la construction.

Si dans les tribunes de la Nef l’éclairage semble avoir été assuré dès l’origine par des baies brisées, qui furent modifiées postérieurement, ce sont des Oculi qui furent réalisés dans le Choeur. Le mur extérieur des tribunes fut également modifié à cette même époque pour recevoir les culées des arcs boutants qui, semble t'il, n’étaient pas prévus à l’origine. Posée très en retrait par rapport au 1er niveau, la paroi pu ainsi recevoir de minces contreforts destinés à supporter les culée au dessus de la toiture. La mise en place du niveau des fenêtres hautes et de la voûte de haut vaisseau vers (1200) marque l’achèvement du gros oeuvre. Les baies percées dans un mur mince possèdent un profil brisé et ne se développent pas sur toute la surface murale. Nous y retrouvons l’influence de N.D.de Paris avec l’utilisation à ce dernier niveau de colonnes appareillées contrairement au délit utilisé aux niveaux inférieurs.

L’édifice, partiellement inachevé, sera repris plus de 15 années plus tard par la construction des niveaux supérieurs du massif de façade. C’est vers (1220) que la façade fut raccordée à la Nef et que les Tours furent élevées. A cette époque, ce n’est plus N.D.de Paris qui influence les constructeurs mais la cathédrale de Laon à laquelle ils empruntent les murs percés de galeries de circulation ou l’ouverture des Tours vers le Haut Vaisseau. La présence de 3 lancettes surmontées d’une Rose au dessus du Portail Central s’inspire également directement de la façade Nord du Transept de cet édifice. Les niveaux supérieurs des Tours furent mis en place à la fin de cette ultime campagne. Conçus à l’origine comme 2 éléments totalement indépendants et distincts, ils furent harmonisés au (XIXème siècle par l’architecte Alphonse Durand. Celui ci modela la tour Sud sur sa voisine dont la source est à nouveau .D.de Paris avec sa galerie de fines colonnettes surmontée de baies jumelles.

Des additions et des modifications se sont ensuite succédées jusqu’au (XIVème siècle). Le portail de droite, offert par le Maire et les Echevins, fut installé vers (1300). Représentant des scènes de "l’Enfance du Christ et de la Passion", il fut réalisé dans un style très proche de celui du portail de la "Calende de la cathédrale de Rouen". Des Chapelles Rayonnantes furent ajoutées au Choeur entre (1300) et (1325) et en (1325)-(1330) la Reine Jeanne d’Evreux et Jeanne de France, Reine de Navarre, firent construire une Chapelle dite de Navarre dans les 7ème et 8ème Travées du bas côté Sud. Au cours de la 2ème moitié du (XIVème siècle), des Chapelles Latérales furent installées sur le flanc Sud de l’édifice et de vastes fenêtres furent ménagées dans les Tribunes des Travées droites de la Nef alors que le voûtement en était modifié.

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