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Glossaire - Biographies
Chronologie - Evêques - Labyrinthe
Photos

- St Maurice de Mirepoix


- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : ancienne cathédrale
* Rattachement : Diocèse de Pamiers, Couserans
- et Mirepoix
* Début des travaux : (XIIème siècle)
* Fin des travaux : (XIXème siècle)
* Style : Gothique Méridional
* Protection : Classée Monument Historique (1907)

- Situation
* Pays : France
* Région : Occitanie Midi Pyrénées
* Département : Ariège
* Ville : Mirepoix

- Historique

La petite ville de Mirepoix avait été construite sur la rive Gauche de l'Hers, à l'Ouest de la ville actuelle. Mais, détruite vers l'an (1000) par les Goths, elle fut installée sur la rive Droite, au pied du Château Fort. Elle était placée sous le vocable de St Maurice et de ses compagnons depuis la prise de Mirepoix par les armées de Simon de Montfort (1160) -(1218), le 22 Septembre (1209), jour de la fête de St Maurice. Elle disparut entièrement le 16 Juin (1289) par l'effet d'une inondation. Les survivants de ce cataclysme obtinrent du Seigneur de Mirepoix une terre sur la rive Gauche, en lisière de la forêt de Plènefage. Ils y bâtirent une nouvelle ville autour d'un Prieuré Bénédictin qui avait essaimé de l'Abbaye de St Victor, à Marseille, dès le (Xème siècle), et dont l'église servit de lieu de culte pour la population. La Chapelle du Prieuré étant trop étroite pour contenir une population rapidement accrue, il fallut l'agrandir. Divers matériaux de l'église détruite de la rive Droite servirent à l'édification de la nouvelle église, de style Gothique, qui conserva le même Vocabie et fut inaugurée le 6 Mai (1298). Elle comptait 8 Chapelles et avait été élevée grâce aux soins du Seigneur Jean de Lévis et de sa femme, Constance de Foix.

- la Cathédrale

C’est le 26 Septembre (1317), avec la "Bulle Salvator Noster", que le Pape nouvellement élu Jean XXII (1316)-(1334) créa sept nouveaux évêchés, dont Mirepoix, qui comptait 8000 habitants, l’église devient Cathédrale, d'où la nécessité de disposer d'un Choeur pour les Chanoines et d'un plus grand Sanctuaire. L'évêque Jacques Fournier (1326)-(1327) avait ordonné les travaux, mais élu Pape sous le nom de Benoît XII (1334)-(1342), il quitta Mirepoix pour Avignon où il fit construre le Palais des Papes, par Pierre Peisson, architecte de Mirepoix. Une lettre du Roi Charles IV, datée du mois de Mai (1322), dit que

    "Jean de Lévis, seigneur de Mirepoix, Majeur de 20 ans et Mineur de 25 ans, faisant attention que le pape Jean XXII avait érigé la paroisse de Saint-Maurice de Mirepoix en cathédrale, et voulant faire hommage au seigneur de Jean de Lévis, de bonne mémoire, à son père et à sa famille, il donne à Raymond, 1er évêque, et au chapitre de cette nouvelle Cathédrale certains biens, en amortit quelques autres, ainsi que plusieurs maisons, pour la fondation de cette Cathédrale, ainsi que 1.000 livres Tournois qu'il lui avait données."

Le 21 Décembre (1321), Jean II de Lévis cédait à l'évêque et au chapitre de son église tous les terrains nécessaires pour construire la maison de l'Evêque et celle des Chanoines, le Cloître, l'officialité et le "précentou". L'Archevêque Pierre de Lapérarède allait transformer l'église en Cathédrale à partir de (1343). Mais on manque de financement pour agrandir l’édifice. Les différents évêques tentent de s’en occuper, mais ils ne parviennent jamais à terminer les travaux, la guerre de 100 Ans et une épidémie de peste en (1361) y sont pour beaucoup.

E (1399), le Baron de Mirepoix, Roger Bernard de Lévis, et le Roi de France Charles VI, partagèrent les droits de haute et basse justice sur la ville, le château et la Seigneurie. Roger Bernard eut 3.000 livres d'or avec la possession Viagère de Pennautiers et de Ville Sicle.

Il faudra attendre le (XVIème siècle) avec l’évêque exceptionnel que fut Philippe de Lévis pour qu’enfin des travaux significatifs soient portés à leur terme, il fait démolir les maisons accolées à la Cathédrale, dégageant ainsi l’édifice, l’agrandit, l’embellit, et surtout fait construire le Clocher dont la Flèche, très aiguë, à 8 faces, porte à 60 mètres de hauteur la Croix terminale, ce qui en fait la plus haute du département. 2 étages carrés maintenus par des contreforts sont surmontés par 2 étages Octogonaux éclairés par des fenêtres Ogivales à abat son. Ce Clocher, achevé en (1506), abrite 16 cloches, dont un Bourdon de 2 tonnes le plus lourd du Sud-Ouest. C’est également de cette époque que date la porte Renaissance, longtemps démontée, que l’on a retrouvé en (1952) et le Porche d’entrée.

- la Nef

L'église est bâtie en grès du pays, une seule Nef, accostée de Chapelles comprises entre les contreforts, suivant le plan des églises Toulousaines. Cette Nef est la plus large des églises Méridionales, puisqu'elle dépasse, avec ses 21,60 mètres, celle de St Vincent de Carcassonne qui mesure 20,26 mètres. Seule la Cathédrale de Gérone, en Catalogne, atteint 22 mètres en une seule Nef. Le plan de la nouvelle église fut grandiose et les travaux commencèrent en (1343). Ils se poursuivirent si longtemps que la Cathédrale ne fut terminée qu'en (1865). La ville fut incendiée par les Routiers de Jean Petit, en (1363), et la Cathédrale ruinée, mais les 5 Chapelles Rayonnantes étaient déjà construites. C'est Philippe de Lévis, nommé évêque en (1497), qui entreprit de relever les ruines de la Cathédrale dans laquelle les bêtes venaient paître. Il en fit l'église actuelle. Les guerres dites de Religion interrompirent les travaux, mais l'église ne subit aucun dommage. La Toiture dut réparée en (1732) et le Pavage de la Nef fut refait. L'église fut pillée, ornements et statues furent enlevés en (1789). Ce ne fut que vers (1860) qu'elle fut restaurée, sur les plans de Viollet le Duc et la voûte fut enfin construite sur une reprise des murs du Choeur et de la Nef. En (1890) cependant, l'église, ayant cessé d'être Cathédrale par disparition de l'évêché en (1790), le Curé Chanoine élargit les fenêtres, installa les Orgues, créa la Chapelle des Fonts Baptismaux qui empiète dans la cour du Palais Episcopal voisin, lui même édifié par Philippe de Lévis.

Elle comprend 5 Travées. Les 2 premières sont occupées par le Porche qui s'ouvre au Nord vers la ville et par le rez de chaussée du Clocher. Les 2 Chapelles suivantes sont éclairées par des fenêtres étroites et longues, l'appareil plus grand indique, au dehors, les reprises du (XVIème siècle). La 4ème travée devait être prévue pour recevoir un Transept, elle est occupée par 2 étages de salles dont les supérieures s'ouvrent sur la Nef, la partie inférieure, aveugle, compromet l'équilibre de ce vaste vaisseau ajouré. Le vaste Choeur Polygonal, du (XIIIème siècle), comprend 1 travée et 5 Chapelles Rayonantes. Les figures des Clefs de Voûte indiquent les anciens vocables des 13 Chapelles, dont, à part celle de St Maurice, l'attribution a été modifiée. Méritent particulièrement l'attention celle de St Gaudéric, qui fut en grande dévotion dans le Diocèse et jusqu'en Roussillon, et celle de Ste Agathe, au sol petit Labyrinthe en carreaux vernissés. Au dessus du Porche, nous observons la tribune personnelle de Philippe de Lévis. Les piliers ronds du Choeur et des 2 premières Chapelles avec leurs bases caractéristiques sont plus soignés que ceux de la Nef.

- le Clocher

L'évêque Philippe de Lévis fit dresser, en (1506), la Flèche du Clocher qui fait la renommée de la Cathédrale de Mirepoix. Ce Clocher est composé de 2 étages carrés maintenus aux angles par des contreforts au-dessus desquels s'élèvent 2 étages Octogones éclairés sur chaque face par des fenêtres à meneaux. Au dessus du dernier Octogone, la fléche très aiguë, ceci afin de compenser l'absence de Tambour et à 8 Faces, porte à 60 mètres la Croix Terminale. Ses arêtes sont ornées de crochets qui adoucissent la sécheresse des lignes. Il reste peu de choses des innombrables Richesses qui avaient été accumulées dans la Cathédrale, ont disparu ses vitraux du (XVème siècle), les pierres tombales de ses évêques, I'Autel de marbre rouge donné par l'évêque Pierre de Donaud (1587)-(1630) et les statues de pierre du (XVIème siècle). Subsistent de nombreuses statues en bois doré du (XVIIIème siècle), quelques toiles peintes des (XVIIème et XVIIIème siécles), un Tabernacle en marbre du (XVème siècle), une table d'Autel et son support en pierre sculptée du (XVème siècle) à la 2ème Chapelle à gauche. Une porte Renaissance, en belle pierre sculptée, laissée longtemps au Porche du Clocher, a été remployée récemment à la porte de l'Abside.

- l'Abandon

Après Philippe de Lévis, les évêques ne vivent plus sur place. Seul Pierre de Donnaud fait transformer l’intérieur de la Cathédrale. Beaucoup de mobilier disparaît peu à peu, dû à un certain abandon accentué par les pillages de la Révolution et la suppression de l’évêché de Mirepoix. Les Stalles, par exemple, sont vendues.

- la Restauration

Elle sera restaurée en (1858) et (1859) par Prosper Mérimée et Eugène Viollet le Duc. Ce dernier trouve un édifice désaxé et dissymétrique, très hétérogène, et en piteux état… Il fait édifier des Arcs Boutants en pierre, et la Voûte est enfin construite. En (1860), sa Nef, élargie de 3,30 mètres et la portant ainsi à 21,40 mètres, en fera la plus large Nef unique dans le style architectural Gothique Languedocien. Cette restauration, en fait une reconstruction en grande partie, a eu et a toujours ses détracteurs. Viollet le Duc appliquant ses principes supprime, rajoute, agrandit, réinterprète… mais permet à cette Cathédrale, jamais terminée et modifiée à des époques bien différentes, d’acquérir une certaine unité de style.

- la Chapelle de l’évêque
et son Labyrinthe

La Chapelle privée de l’évêque Philippe de Lévis est connue pour son Labyrinthe, dernier installé dans une Cathédrale d’Europe. La Chapelle possède également un carrelage peint de grande valeur. Le tout étant fragile et dans un état très dégradé, cette Chapelle est inaccessible au public.

- Clefs de Voûte

Les Clefs de Voûte des Chapelles Rayonnantes sont attribuées au maître de Rieux, sculpteur très important et de grande qualité, dont la majorité de l’oeuvre connue aujourd’hui est conservée au musée des Augustins de Toulouse.

- l'Orgue

L’orgue présent dans cet édifice compte 40 jeux et a été construit par la manufacture Link de Giengen sur Brenz Allemagne du Sud en (1891. C’est l’instrument le plus important construit par ces facteurs d’orgue pour la France. N’ayant jamais été restauré, il en est d’autant plus précieux pour comprendre la facture d’orgue Allemande de cette époque.

On peut y voir de nombreuses statues en Bois Doré du (XVIIIème siècle), quelques peintures des (XVIIème) et (XVIIIème siècles, un Tabernacle en Marbre, une table d’Autel et son support en pierre sculptée du (XVème siècle).

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