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Chapitre - Evêques - Chronologie - Vitrail
Photos Vitraux

- N.D. de l'Annonciation, Moulins


- Présentation
* Culte : Catholique Romain.
* Type : Cathédrale Basilique mineure.
* Rattachement : Diocèse de Moulins,
   siège Archidiocèse de Clermont Ferrand.
* Début de la construction : (XVème siècle).
* Fin de la construction : (1550).
* Architecte : au (XIXème siècle) :
- Jean-Baptiste Lassus.
- Millet.
- Selmerstein.
* Style dominant : gothique flamboyant et néogothique.
* Protection : Classée Monument Historique en (1875).

- Situation
* Pays : France.
* Région : Auvergne Rhône Alpes.
* Département : Allier.
* Ville : Moulins.

- Origine

Remplaçant la chapelle de la fin du Xe siècle, la "Collégiale des Bourbons" fut construite à la fin de l'époque Médiévale. C'est la partie la plus ancienne de l'édifice actuel, construite en style Gothique Flamboyant, sa 1ère pierre fut posée en (1468) par Agnès de Bourgogne, mère de Jean II), duc de Bourgogne, et veuve du duc Charles Ier de Bourbon. Les travaux furent probablement entrepris par Jean Poncelet, maître des oeuvres de Jean II. Malheureusement il fallut les suspendre en (1508). Ils continuèrent, sous le duc Pierre II de Bourbon et sa femme, la duchesse Anne de France, fille de Louis XI. Le choeur était construit et vers (1540), en attendant mieux, on le ferma à l'Ouest par un simple pignon orné d'une Rosace, de rampants et de pinacles, lequel servit de façade à l'édifice jusqu'en (1854), Cette partie du bâtiment constitue le choeur de l'actuelle Cathédrale, et la plus agréable de l'édifice. De proportions élancées, d'un style homogène et harmonieux, il unit à l'élégance des masses et à la souplesse des lignes le raffinement savoureux des détails. Moulins fut érigée en évêché en (1822). Le 1er évêque, Antoine de La Grange de Pons, établit son siège épiscopal à Notre Dame et décida de l'agrandissement de cette église, devenue trop exigüe. Son successeur, Pierre Simon Louis Marie de Dreux Brézé entreprit d'importants travaux pour achever la construction.

Cette Collégiale fut érigée en Cathédrale en (1823) lors de la création du Diocèse de Moulins. Le 1er évêque, Antoine de La Grange de Pons se chargea de l'agrandissement de cette église et son successeur, Pierre de Dreux Brézé entreprit d'importants travaux. Il fit doubler la surface de la Nef et ajouter les 2 Collatéraux et la façade harmonique avec ses 2 flèches hautes de 81 mètres. Ces ajouts architecturaux sont réalisés en style Néogothique imité du Gothique Francilien du (XIIème siècle), sous l'influence de Viollet Le Duc. L'architecte parisien Jean Baptiste Lassus commença les travaux qui furent continués par Eugène Millet et Paul Selmersheim après la mort de Lassus, en (†1857).

La Cathédrale est surtout célèbre pour son Triptyque de la "Vierge en gloire", chef d'oeuvre réalisé autour de l'an (1500) par un artiste longtemps non identifié, le Maître de Moulins, aujourd'hui reconnu comme le peintre d'origine Néerlandaise, Jean Hey. Mais on peut y admirer également une Vierge Noire du (XIème siècle), un groupe sculpté Gothique Flamboyant représentant "la Déploration du Christ". Le trésor de la Cathédrale abrite un Christ reliquaire en ivoire du (XVIIème siècle), un Triptyque d'Aubery, un autre de Bethléem attribué au Flamand Joos van Cleve, et 3 panneaux de l'ancien jubé sur l'autel du St Sacrement. La cathédrale a été consacrée le 16 Octobre (1923) et érigée en Basilique Mineure en (1949). Les origines du Chapitre sont plus anciennes que celle de l'église Notre Dame. Il a été fondé en (1386) par Louis II, Duc de Bourbon et installé dans une chapelle dédiée à Notre Dame sous le titre de l'Annonciation.

- la Cathédrale

Vu du dehors, le Chevet a la forme d'une Pyramide à 2 étages s'élevant sur une base carrée. L'étage inférieur correspond aux combles des Chapelles Rayonnantes, l'étage supérieur, à la naissance des combles du Choeur. Ils sont soulignés par des balustrades à arcatures éperonnées, reliés entre eux par une série d'arcs boutants légèrement infléchis, et de larges baies à remplages flamboyants en font comme une brillante cage de verre. L'intérieur donne une idée de la hardiesse avec laquelle les architectes de la période Gothique savaient vaincre les difficultés. Limité à l'Est par la rue qui obligeait à restreindre le développement du Choeur, qui n'a pas de chapelles rayonnantes, se contentant d'un Déambulatoire transformé en galerie rectangulaire. Afin de masquer la ligne droite du mur terminal et de ménager une perspective agréable à regarder, un énorme pilier est disposé à chaque extrémité de cette galerie, sorte de palmier de pierre, sur lequel vient se rassembler une vigoureuse gerbe de nervures.

A l'angle intérieur Sud, s'élève une gracieuse tourelle d'escalier du (XIVème siècle) qui conduisait jadis au vestiaire des Chanoines. Le Choeur de la Collégiale a été privé, à la fin du (XVIIIème siècle) de son Jubé et de ses stalles en bois sculpté du (XVIème siècle), ainsi que des 4 grilles en fer forgé et doré exécutées, vers (1770), par les maîtres serruriers Boyer et Paradis et qui furent brisées sous la Révolution. De tout cela, il ne subsiste que 3 des bas reliefs qui ornaient la face intérieure du Jubé, démoli en (1769), et qui ont été adaptés à l'autel de la chapelle du St Sacrement. Ces oeuvres représentent la montée de la Vierge au Calvaire, son Assomption et son Couronnement.

Dans les années (1860), dans la voie bordant le côté Sud de la Cathédrale, l'actuelle rue Louis Mantin, aux pieds de l'édifice, Monseigneur de Dreux Brézé pose avec probablement le Curé ou le Doyen du Chapitre de Moulins, et sans doute les architectes Eugène Millet et Paul Selmersheim. Sur une photographie de Charles Marville, est également visible l'avancement des travaux d'agrandissement du monument. L'achèvement de la Cathédrale fut un des chantier d'architecture les plus importants au (XIXème siècle) dans l'Allier. Décidé par l'évêque de Moulins, Antoine de Pons de la Grange, la nouvelle Cathédrale s'avérant trop exigüe, il fut mis en oeuvre par son successeur, Pierre de Dreux Brézé, ultramontain convaincu. Dans le domaine des arts, l'orientation politique du Prélat se traduisait par son attachement au mouvement Archéologique, enthousiaste pour l'art Médiéval. L'évêque soutenait la mise en pratique dans son diocèse de cette nouvelle esthétique. Entre (1852) et (1876), Monseigneur de Dreux Brézé suivra de très près les travaux. Le chantier commença en (1854), après que Napoléon III ait débloqué une somme de 1.500.000 francs pour son financement. En commençant les fondations de la façade Occidentale, on dut creuser à l’emplacement des anciennes douves du château, ce qui nécessita une fouille de plus de 8 mètres de profondeur.

Ces ajouts architecturaux furent réalisés en style Néogothique, sous l'influence de Viollet Le Duc. L'architecte Parisien Lassus, auquel on doit la restauration de la Cathédrale N.D.de Chartres, de la Ste Chapelle et de N.D.de Paris dont il construisit la Sacristie, choisit le modèle Gothique d'Ile de France du (XIIIème siècle) pour agrandir la Collégiale qui était en Gothique Flamboyant. La rupture est d'autant plus accentuée avec le bâtiment originel par le fait qu'il n'employa pas non plus les mêmes matériaux.

La Collégiale à Chevet Plat, les culées des arcs boutants surmontées de Pinacles, le Choeur et le Déambulatoire sont en grès rose et rouge et datent du (XVème siècle) Gothique Flamboyant. Les vitraux, dont certains représentent les portraits des derniers ducs de Bourbon, datent des (XVème et XVIème siècles). La Nef a été construite fin (XIXème siècle) lorsque Moulins est devenu évêché. L'édifice conserve le remarquable Triptyque en bois du Maître de Moulins, fin (XVème siècle).

- le Maître Autel de nos jours

La surface de la Nef de la collégiale fut doublée et on ajouta les 2 Collatéraux, les 5 Travées se terminant par un massif Occidental surmonté de 2 Flèches en pierre calcaire hautes de 81 mètres. Le Maître Autel de Notre Dame, surmonté d'un Ciborium, fut disposé, comme il l'est de nos jours, à la romaine, contrairement à l'usage le plus répandu à l'époque, il fut installé en avant du Choeur et non pas au fond de l'Abside. L'autel ne fut déplacé au fond du choeur qu'après (1937). Il reprit sa place initiale après les réformes issues du "Concile Vatican II". Les statues de saints ou d'évêques, qui ornent la Façade, sont de la main des sculpteurs Chenillon, Fromanger, Denécheau, Gaudran, Michel Pascal. Les fresques du Porche, peintes à la cire, sont de Lameire. Commencés avec Esmonnot, les travaux furent continués par Eugène Millet et Paul Selmersheim après la mort de Lassus, en (†1857).

- le Vitrail

Les vitraux de l’ancienne Collégiale furent réalisés entre (1430) et (1550), à une époque de transition où le style Gothique finissant allait laisser sa place à celui de la Renaissance. Ces vitraux eurent à souffrir de dégradations occasionnées par la Révolution, "Tous les blasons des vitraux furent alors détruits", les caprices du temps, la tempête de grêle de (1838) détruisit les verrières hautes du Choeur, ou encore par l’explosion de l’atelier de chargement en (1918), qui endommagea les verrières du côté Sud. Après la 2ème Guerre Mondiale, l’atelier Chigot de Limoges fut chargé de les restaurer, mais aussi parfois de compléter certains manques. Tous ces vitraux furent commandés, pour la quasi totalité, soit par de hauts fonctionnaires du Duché, soit par les ducs eux mêmes. Les verrières correspondaient alors aux Chapelles dont ils étaient propriétaires, ce qui explique que dans la plupart des vitraux soient ainsi représentés, à genoux, les Donateurs et leurs Familles, présentés par leurs Saints patrons, ainsi que leur devise. Autre thème développé, celui de la vie des Saints, en référence principalement à la "Légende Dorée", ensemble de récits regroupés par Jacques de Voragine. La "Légende Dorée" fut une source considérable pour l’imagerie Religieuse et Populaire, dès le (XIIIème siècle).

Le thème de la Crucifixion, accompagné de l’évocation des instruments de la Passion, est aussi largement figuré, ainsi que le thème Marial, la Collégiale ayant été dédiée à Notre Dame. C’est ainsi que les verrières hautes du Choeur, édifiées à l’époque du duc Pierre II, et quasiment entièrement refaites au (XIXème siècle, présentent au centre la Dormition de Marie, à gauche l’Annonciation, et à droite le Couronnement de la Vierge.

En parcourant le Déambulatoire de gauche à droite, depuis le devant du Choeur, on pourra remarquer le vitrail de la famille Le Tailleur, sans aucun doute le plus vieux vitrail de la Cathédrale puisqu’il daterait des années (1430). On y reconnaît Gilles Le Tailleur, argentier du duc Charles Ier, ainsi que sa famille, à genoux devant la représentation de la Crucifixion où la douleur est profondément exprimée notamment par l’attitude de Marie, dévoilant ses cheveux pour les tirer, dans une attitude de peine exacerbée. Tout près de l’entrée du Chevet, le vitrail que l’on dénomma le "vitrail des Ducs", a subi de nombreuses modifications, il présentait à l’origine le duc Jean II, son frère Charles, Archevêque de Lyon et futur duc de Bourbon et sa femme Jeanne de France, soeur du Roi Louis XI et tante de la future duchesse de Bourbon, Anne de France. Les personnages se tournent tous vers Ste Catherine d’Alexandrie, dont le martyre est raconté dans la partie haute de la baie. Plus loin, un autre vitrail représente la Vierge à l’Enfant accompagnée d’une chorale d’anges, le visage du donateur de gauche aurait été réalisé par Jean Perréal, l’un des grands artistes de son temps. A gauche de l’escalier un vitrail représente l’arbre de Jessé, il est dédié à la "Conception Immaculée de Marie", si le Dogme fut défini au (XIXème siècle), la ferveur pour l’Immaculée Conception se manifesta dès le (XVème siècle), spécialement chez les Bourbons.

Plus loin, dans le bas côté Sud un vitrail évoque un sujet très rarement abordé en France, à savoir la légende des "Dix Mille Martyrs du Mont Ararath". Ensuite, une verrière réalisée vers (1550) relate la prise de Jérusalem, le 15 Juillet (1099), pendant laquelle Godefroy de Bouillon aurait récupéré la "Couronne d’Epines" pour la remettre au Roi de France. Si le fenestrage de cette baie est Gothique, l’architecture peinte autour des scènes est quant à elle de style Renaissance, caractérisée par un retour aux formes classiques de l’Antiquité. Ce vitrail porte en lui la preuve de bouleversements autant artistiques que politiques, son donateur, Geoffroy Aubery, fut l’un des 1ers Maires de Moulins. Vers (1550), le mécénat des ducs de Bourbon était terminé. En (1531), le duché du Bourbonnais avait été rattaché à la "Couronne de France".

- Scultures et Peintures

A la base du toit, les personnages en habits traditionnels du Bourbonnais ponctuant la balustrade semblent observer la ville. Leur mise en place serait une idée de Viollet le Duc. Pendant la Révolution, nombre de sculptures furent détruites, comme celles placées sous les Dais extérieurs, ou celles du Portail côté place des Vosges, où était représentée "l’Annonciation Marie et l’ange Gabriel" étaient placés de part et d’autre de la porte. Dans les salles, les Clefs de Voûtes ornées de blasons furent elles aussi saccagées. A droite de l’escalier, placé à l’angle Sud-Est du Déambulatoire, un chien et un chat s'affrontent, emblème du duc Jean II. C’est sous son principat que furent construites les parties basses de la Collégiale Un peu plus loin, une statue rappelle que Jeanne d’Arc vint à Moulins en (1429), et pria devant la Vierge Noire de la Collégiale, sculpture en bois du (XIIème siècle, représentant "la Vierge en trône de sagesse". L’utilisation d’arcs en mitre sur les côtés du siège témoigne de son rattachement à l’art Auvergnat. Comme nombre de Vierges Noires, elle était initialement Polychrome. Face au Retable prévu pour l’accueillir, une toile de (1613) présente une Pietà entourée de St Jean, de Ste Madeleine, et des 2 Saints Abbés de Cluny qui trouvèrent sépulture en la Prieurale de Souvigny, St Mayeul et St Odilon. De nombreuses autres toiles du (XVIIème siècle) ornent la Cathédrale, comme celle représentant St Joseph en adoration devant l’Enfant Jésus, du peintre Pierre Parrocel, au fond du bas côté Sud, ou encore celle intitulée la "Vierge des Chartreux" au dessus de l’entrée Sud rappelant l’existence de l’Ordre à Moulins à partir de (1622).

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