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Photos - Vitraux

- les Vitraux

Les nombreux vitraux de la Cathédrale sont de l'époque Gothique. La plupart représentent leurs donateurs regroupés autour d'un grand sujet. Au (XVème siècle), il était fréquent que les Notables financent les vitraux et que ces Donateurs se fassent représenter dans ces oeuvres, parfois avec leur famille proche. Ils constituent la plus brillante parure de la Collégiale et dénotent le talent des peintres verriers de la fin du (XVème siècle et du début du (XVIème siècle). Du point de vue Iconographique et Historique ils offrent un intérêt de premier ordre. La technique en est assez compliquée. L'effet est obtenu, en général, par l'emploi simultané de 3 procédés, des morceaux de verres teints dans la pâte réunis par des plombs, des applications d'émail pour souligner les formes, des morceaux de verres blancs, colorés au pinceau, et rendus transparents au moyen de fondants.

- Vitrail de Sainte Catherine

Parmi les vitaux des Chapelles, le plus remarquable est celui de Ste Catherine, dont la grande figure, du (XVIème siècle), a été ajoutée après coup dans un vitrail de la fin du (XVème siècle). Elle tient un livre et une longue épée et foule aux pieds un personnage à turban, qui est probablement l'empereur Maxence. Le vitrail est divisé en 3 compartiments, où, sous des Dais Gothiques rehaussés d'or, se tiennent les princes Donateurs avec leurs Patrons. A droite, on voit le duc Jean II à genoux. A côté de lui se trouve St Charlemagne, patron du personnage représenté dans le compartiment voisin et qui est un des frères de Jean, Charles Cardinal de Bourbon. A gauche, est figurée Catherine d'Armagnac, femme de Jean II, à genoux, les mains jointes tenant son chapelet. Derrière elle, se tient debout Ste Anne enseignant à lire à la Vierge. Le compartiment d'à côté montre Anne de Beaujeu en prière. A côté d'elle sont agenouillés son mari, le duc Pierre II, sa fille Suzanne et son fils Charles, mort en bas âge, et au dessus duquel apparaît un ange. La partie supérieure du vitrail, divisée en 5 compartiments par les ramifications des meneaux, représente des scènes de l'histoire de Ste Catherine, à gauche et en bas, elle essaye de convertir l'empereur Maxence, à droite, elle discute au prétoire d'Alexandrie avec les rhéteurs, au centre, sur le point d'être livrée au supplice, elle prie Dieu et la roue éclate si violemment qu'elle tue 4.000 gentils, en haut, à gauche, elle est Décapitée, à droite, 5 Anges emportent avec précaution sa Tête et son Corps au Ciel. De chaque côté voltigent un ange musicien et des banderoles sur lesquelles on lit le mot CATERINA.

Le 2ème vitrail représente, en grisaille, le Christ en croix sur fond bleu, entouré de la Vierge, sur fond rouge, et de St Jean, sur fond vert.

Le 3ème est divisé en 3 Compartiments simulant l'intérieur d'une église Gothique d'un style très fleuri. Au centre, sous un dais de velours, la Vierge est assise, tenant sur ses genoux l'Enfant Jésus. Elle est vêtue d'une robe violette bordée d'or, garnie de perles et de diamants et recouverte d'un manteau bleu doublé d'hermine. Derrière elle, sont en adoration 6 Anges vêtus de blanc et d'étoles d'or. Les compartiments extrêmes sont occupés par les 2 Donateurs, non identifiés, le mari étant assisté de St Pierre et la femme de Ste Barbe.

- Vitrail de l'Église militante

Le vitrail qui orne l'ancienne Chapelle des Seigneurs de Lécluse montre, en bas, l'arbre de Jessé, donnant la Généalogie de tous les Ancêtres de la Vierge et du Christ depuis le Roi David. La partie supérieure représente la légende de St Joachim et Ste Anne.

Un 5ème vitrail retrace, en 4 Panneaux, la vie des Martyrs condamnés sur terre et glorifiés au Ciel.

L'ancienne Chapelle des Aubery, exécutée en (1558), évoque les principaux épisodes d'une Croisade. Le donateur agenouillé est Geoffroy Aubery, Maire de Moulins de (1552) à (1553). Derrière lui sont ses 4 fils et il est assisté de Godefroy de Bouillon, la famille Aubery prétendant descendre de l'un des plus fidèles compagnons du Chevalier. La donatrice est sa femme, Claude Chabas, présentée par son Patron, l'archevêque St Claude. Ses 2 filles sont agenouillées derrière elle.

C'est sans doute Charles Popillon, argentier du duc de Bourbon, qui est représenté sur le vitrail de la chapelle qu'il a fondée au milieu du (XVIème siècle), avec sa femme Marie Brinon et ses fils. On voit dans les divers compartiments l'Annonciation et l'Assomption de la Vierge, le Christ bénissant et divers épisodes empruntés à la légende des 2 Sts Jean.

- Vitrail de Ste Elisabeth de Hongrie

La Chapelle suivante appartenait, à la fin du (XVème siècle), à la famille Brinon. Mais le vitrail est daté du milieu du (XVIème siècle) par les éléments architectoniques de style Renaissance qu'il renferme. Il est consacré au Martyre de Ste Barbe, qu'il montre successivement dans l'intérieur de sa tour avec les Anges, refusant d'adorer les idoles, tenaillée et battue de verges.

La 2ème Chapelle du côté Nord est décorée d'un vitrail où l'on distingue 4 scènes de la légende de Marie Madeleine.

Le vitrail de la 3ème Chapelle, propriété de la famille Le Tailleur à la fin du (XVème siècle), est divisé en 5 Compartiments. Les 3 de droite montrent le Christ en Croix entouré de la Vierge et de St Jean. Les 2 autres Compartiments sont occupés par les images des Donateurs. On voit, à gauche, Isabeau Le Tailleur, femme de Michel Cordier, Consul de Moulins de (1423) à (1424), présentée par une Sainte. Un peu plus loin, St Gilles, caractérisé par sa Biche, apparaît derrière un personnage entouré de ses 6 enfants et qui est sans doute Gilles Le Tailleur, Argentier du duc Charles Ier en (1448).

Le vitrail de la 4ème Chapelle est consacré aux légendes mêlées des 2 Sts Jean et celui de la 5ème, qui appartenait à la famille de Jean Chanteau, 1er Maire de Moulins à la fin du (XVème siècle), reproduit 3 traits de la vie de Ste Elisabeth de Hongrie.

Les 3 Verrières Hautes du Choeur, exécutées au (XVIème siècle), sont très marquées par la Renaissance. Celle du centre représentait la Mort de la Vierge et les 2 autres montraient l'Annonciation et le Couronnement de la Vierge.

- Vierge Noire de Moulins

La statue de la Vierge Noire représente Notre Dame assise sur un trône à 2 Panneaux, sa main gauche tient la base d'un lys aujourd'hui brisé, de sa droite elle entoure son Fils assis sur ses genoux. Celui ci, d'une main, appuie contre sa poitrine le livre des évangiles, de l'autre, il bénit. Cette statue aurait été rapportée de Terre Sainte par un Sire de Bourbon et offerte par Louis IX. C'est une Vierge en majesté du (XIème siècle), qui a été marouflée au (XVème siècle). Elle est placée dans une chapelle où l'on peut également voir un bas relief en bois Polychrome relatant la Mort de la Vierge.

Les archives Municipales gardent le souvenir d'un Miracle retentissant par lequel la Vierge Marie protégea Moulins de l'Incendie du 21 Novembre (1655), arrêté soudain par le geste audacieux d'un fidèle qui avait jeté au milieu des flammes le Manteau de la Statue. La coutume aurait existé de faire brûler devant Notre Dame de Moulins une roue de cire, interprétée par certains comme un symbole Solaire de Régénération.

La Statue a été Couronnée le 22 Mai (1910). Le 8 Décembre (1946), le futur Pape Jean XXIII, Mgr Roncalli, Nonce Apostolique à Paris, a béni un ex voto apposé dans la Cathédrale en reconnaissance de la protection de la Vierge Noire sur Moulins pendant les années de l'occupation Allemande.

- Le triptyque

Le trésor de la Cathédrale se trouve, dans la Sacristie du Chapitre, le célèbre triptyque de la Vierge en Gloire (1501) du "Maître de Moulins", dont l'identité demeura longtemps inconnue, maintenant identifié avec une certitude presque complète à Jean Hey. Le Triptyque est une commande du duc Pierre II et de son épouse Anne de France pour la Collégiale, ou selon d'autres historiens de l'art, pour la Chapelle privée des ducs.

le Panneau Central montre "la Vierge Marie en gloire", assise sur un trône et tenant sur ses genoux l’Enfant Jésus. Elle est entourée de 14 Anges répartis de part et d’autre. 2 d’entre eux soutiennent une couronne au-dessus de la tête de Marie, 6 la regardent avec dévotion, et 2 autres, au bas du tableau, tiennent un Phylactère, le 1er l’indique du doigt tandis que l’autre désigne la Vierge comme pour signifier que le texte se rapporte à elle. L’inscription Latine évoque le rôle majeur de la Vierge dans la foi Catholique, "Hæc est illa de qua sacra canunt eulogia, sole amicta, Lunam habens sub pedis, Stellis meruit coronare duodecim".

Au coeur des cercles concentriques qui apparaissent derrière Marie, se trouve un Soleil qui met en lumière le caractère exceptionnel de sa personnalité et la dimension divine de son destin. Figurée flottant dans les airs, elle repose ses pieds sur un croissant de Lune. La somptueuse Couronne que les 2 Anges s’apprêtent à déposer sur sa tête se termine par 12 étoiles, seuls 7 sont visibles sur le tableau, mais on peut distinguer la base de 5 Fleurons masqués par la perspective.

La Vierge n’est pas drapée du bleu traditionnel de l'Iconographie Mariale mais d’un lourd manteau rouge rappelant la Passion du Christ, comme dans les Vierges d’Hans Memling et de Jan Van Eyck, signe de l’influence de l’art des Primitifs Flamands dans l’oeuvre du "Maître de Moulins". Elle se tient humblement tête baissée dans une attitude de profond recueillement alors que l’Enfant Jésus dirige ses regards vers le Monde, bénissant de la main, ce qui suggère qu’il a déjà connaissance de sa mission Spirituelle. Tandis que, sur les 2 panneaux Latéraux figurent les donateurs, représentés agenouillés et accompagnés de leur Saint Patron respectif, ainsi que de leur fille Suzanne de Bourbon Pierre II, duc de Bourbon présenté par St Pierre et Anne de France et sa fille Suzanne présentées par Ste Anne.

La famille Ducale montre un recueillement auquel s'oppose l’attitude de St Pierre et Ste Anne, laissant supposer qu’ils viennent d’intercéder en leur faveur auprès de Marie. Sur sa face externe, le Triptyque est orné d’une Annonciation traitée en grisaille.

- la Déploration du Christ

Un Caveau situé sous le maître autel, et qui sert actuellement de tombeau aux évêques de Moulins, abrite la sépulture "des 2 1ères épouses du duc Jean II de Bourbon, Jeanne de France (†1482) et Catherine d'Armagnac (†1487) et les cœurs de Jean II et de Pierre II9." Le groupe Gothique Flamboyant de la "déploration du Christ", adossé à cette époque au maître-autel, remplaça sur le tombeau un monument Primitif détruit par les Révolutionnaires en (1793). Les documents sont muets sur l'origine de cet ensemble, provenant peut être de l'ancienne église des Carmes de Moulins. Il est actuellement placé dans une Chapelle latérale. Cet ensemble de sculptures diffère sensiblement des habituelles mise au tombeau. C'est un cortège de personnages défilant devant le Christ mort dont la tête est orientée du côté droit. Il est constitué de,
   8 Personnages "Le Christ, la Vierge, assistée de saint Jean, une Sainte femme portant le livre des Évangiles, Marie-Madeleine avec un vase de parfum, Marie-Cléophas qui essuie ses larmes, Nicodème et un autre disciple. Les vêtements amples parfois doublés de fourrure et les costumes de deuil dénotent un rapport avec l'art Bourguignon. La marque Bourbonnaise se reconnait au sillon qui prolonge l'angle extérieur des yeux".

- l'Orgue de tribune

L'Orgue de tribune a été construit par le facteur Joseph Merklin en (1880) dans un buffet dessiné par l'architecte Eugène Millet. Peu transformé depuis, il est l'un des très rares témoins authentiques de la facture d'orgue de la maison Merklin à cette époque. Il se distingue par une composition équilibrée du 32' au 1' en 42 jeux. Les jeux d'anches sont sonores sans jamais être agressifs, et les jeux de fonds sont amples et suaves, la réunion des 2 donne un Grand Choeur grave et profond. Les jeux de détails sont également remarquables de finesse. Cet instrument est un exemple parfait du style "symphonique d'église" propre à Joseph Merklin. Il fut inauguré en Août (1880), par "Félix André Guilmant, Charles Duvois, Leblond et Louis Fimbel". Merklin effectua des relevages de l'instrument en (1893) et en (1930) puis de (1974) à (1976) et fut réceptionné par Marie Claire Alain. La même année, sous l'impulsion de cette dernière, la partie instrumentale a été classée "Monument Historique". La dernière restauration, à l'identique, a été achevée en (1992) par les facteurs Micolle et Valentin.

Le sommier de grand Orgue en chêne, datant de (1850) est à traction mécanique et gravures. Le sommier de récit, en contreplaqué, est équipé de moteurs électro pneumatiques pour chaque soupape. Le tirage de registres est mécanique dans les 2 cas avec appel mécanique de la trompette au récit. Un sommier complémentaire pneumatique est placé entre le grand Orgue et le récit et supporte les 30 basses du bourdon de 16’ empruntées au pédalier. Le clavier de grand Orgue est ancien, à mécanique directe, et le clavier de Récit est à contacts électriques. L’accouplement des 2 claviers est mécanique à masselottes. Le pédalier dispose d’une tirasse mécanique pour le 1er clavier, d’une tirasse électrique pour le 2e et d’un jeu emprunté pneumatiquement au 1er clavier Bourdon 16’.

- l'Orgue de Choeur

L'Orgue de Choeur est un orgue Abbey acheté en (1933) à la "Schola Cantorum de Paris" pour la Cathédrale par Mgr Augustin Gonon, évêque de Moulins depuis (1926), lui même organiste, qui assumait financièrement l'ensemble ou une bonne part de l'opération. L'instrument fut opérationnel à l'automne (1933). L’instrument est constitué de 2 parties, la partie avant correspondant au 1er clavier, avec son petit buffet, date du (XIXème siècle) et la partie arrière a été ajoutée à l’installation de l’Orgue en (1933). La plaque à la console est marquée "J. Abbey, à Versailles", qui correspond à la raison sociale de la manufacture Abbey avant (1862). Le petit buffet est celui de l’ancien Orgue de salon de la famille Abbey. Il remonte à (1850) ou avant.

La partie ancienne a été assez peu modifiée en ce qui concerne la disposition mécanique quoiqu'il y ait eu réharmonisation des jeux au moment de son installation dans la Cathédrale. Une tirasse mécanique pour le grand orgue et le pédalier ont probablement été ajoutés en (1933). A part cela, les travaux effectués en (1933) ont consisté en une installation simple du petit orgue Abbey flanqué à l’arrière d’un récit électrique. Ces travaux ont été effectués par la maison Gloton-Debierre, de Nantes. L'orgue fut déplacé du chœur dans le déambulatoire en (1938) et se trouve aujourd’hui près de la Sacristie Capitulaire, dans l'ancienne Chapelle St Michel. Il a été dépoussiéré et accordé par Michel Merklin & Kuhn en (1975) avant les travaux sur le grand Orgue.

- Litre Funéraire

La Cathédrale conserve dans l'ancienne Chapelle St Michel où l'Orgue de Choeur fut réinstallé en (1938, une intéressante Litre Funéraire aux armes de la famille Feydeau. Cette litre est composée d'une bande peinte en noir le long des murs de la chapelle, chargée de 5 Blasons d'azur au chevron d'or accompagné de 3 Coquilles du même. La Chapelle St Michel appartenait aux Feydeau aux (XVIème siècle)et (XVIIème siècle). A la fin du (XVème siècle), cette famille Marchoise occupa d'importantes fonctions à la cour des ducs de Bourbon, comtes de la Marche, puis rallia la couronne lorsque le duché fut confisqué par François Ier en (1531). 2 branches de cette famille se fixèrent à Moulins, les Feydeau de Rochefort, issus d'Antoine Feydeau, conseiller et médecin du duc Pierre II de Bourbon, et les Feydeau de Clusors issus de Pierre Feydeau, Trésorier du Bourbonnais, frère du précédent, qui y perdurèrent jusqu'au (XVIIIème siècle). Le trésor de la Cathédrale abrite un Christ Reliquaire en ivoire du (XVIIème siècle), un Triptyque d'Aubery, un de Bethléem attribué au Flamand Joos Van Cleve. La Cathédrale fut consacrée le 16 Octobre (1923) et érigée en Basilique Mineure en (1949). Elle fait l’objet d’un classement au titre des Monuments Historiques depuis (1875).

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