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- Saint Sigisbert


- Présentation
* Nom local : N.D. de Saint Sigisbert
* Culte : Catholique Romain
* Type : Cathédrale
* attachement : Diocèse de Nancy Toul
* Début des travaux : (XVIIIème siècle)
* Fin des travaux : (XVIIIème siècle)
* Architecte :
- Giovan Betto
- Jules Hardouin Mansart
- Germain Boffrand
* Style dominant : Classique
* Protection : Classée Monument Historique (1906)

- Situation
* Pays : France
* Région : Lorraine
* Département : Meurthe et Moselle
* Ville : Nancy

- Historique

La Cathédrale N.D.de l’Annonciation et de St Sigisbert, est une Cathédrale Catholique Romaine située place Monseigneur Ruch à Nancy en Lorraine. Elle est également Primatiale et Basilique. Cette cathédrale fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques depuis le 9 Août (1906).

- ses Origines

Les soubresauts de la Réforme ne manquèrent pas d'avoir des incidences sur le comportement du clergé lorrain, le cardinal Charles de Lorraine fils de Charles III, faisait figure de défenseur du catholicisme, Charles III rêvait de renforcer l'importance de ses états en obtenant la création d'un diocèse, rivalisant avec les Trois Evéchés, Toul Metz Verdun, il ne parvint qu'à la création d'un Chapitre Primatial en (1602) aussitôt dédié à la Vierge de l'Annonciation et doté des reliques de St Sigisbert Roi d'Austrasie au (VIIème siècle) (360)-(656), provenant de l'abbaye de St Martin lès Metz. La Primatiale devint ainsi le centre du culte de St Sigisbert, dont le prestige rejaillissait sur la personne du Duc de Lorraine. La Primatiale provisionnelle fut élevée, d'abord sur la place principale de la Ville Neuve, puis transférée à proximité de cette place où fut construite l'église St Sébastien. On choisit finalement le Nord-Est de la ville pour la construction. La guerre de 30 ans repoussa à la fin du (XVIIème siècle), sous le règne du Duc Léopold, la construction de l'édifice, son orientation fut d'ailleurs changée, le choeur étant dirigé vers le Sud. Insatisfait par la création d'un chapitre primatial à Nancy, le duc Léopold propose, en (1717) la création d'un évêché à St Dié, car bien qu'appartenant au duché de Lorraine, St Dié ne dépendait d'aucun des 3 évéchés. Malgré l'appui du Vatican, le Régent de France, bien que beau frère du Duc, s'opposa fermement à la création d'un évêché Lorrain (1721).

Les 1ers plans furent demandés en (1700) à Giovanni Betto qui s'inspira de l'église Romaine de Sant Andrea della Valle et auteur de l'église de St Dié et de travaux commandés par diverses congrégations religieuses, ce fut le frère du duc, François, qui posa la 1ère pierre. De (1709) à (1715) les travaux furent interrompus. Betto reçut de sévères critiques de la part du grand architecte français Jules Hardouin Mansart qui préconisa d'équilibrer les volumes par l'établissement d'un dôme à lanternon à la croisée du transept, cela n'empêcha pas l'architecte de travailler sur le chantier jusqu'en (†1722), date de sa mort. Germain Boffrandre prit alors le flambeau et termina les travaux à l'économie, entre autres, sans le dôme, on lui doit le dessin des tours à lanternons (1729) et celui des stalles du choeur. Les murs de la nef furent élevés assez rapidement sous la surveillance de Betto. Puis les travaux furent interrompus jusqu'en (1715), et en (1720), les voûtes de la nef étaient achevées. Boffrans, architecte travaillant alors au nouveau Louvre de Léopold, donna en (1729), le modèle des lanternes des tours et dessina les stales. La façade fut terminée en (1736). Le 1er Novembre (1742), la 1ère messe fut célébrée dans la Primatiale tandis que les aménagements intérieurs se poursuivaient. L'église Primatiale devint Cathédrale lorsqu'en (1777) on constitua, aux dépens de l'antique diocèse de Toul, celui de Nancy. L'évêché de St Dié, également appelé 4ème Évêché ne fut créé que 60 ans plus tard, 10 ans après l'annexion des duchés par la France. C'est cette même année que la Primatiale de Nancy reçut le titre de cathédrale lors du transfert de l'êvéché de Toul à Nancy.

Le Chapitre Cathédral de Toul, cette cité était alors en perte de vitesse au plan économique, fut reversé sur Nancy en (1777). La Révolution transforma le bâtiment en temple de la "Déesse Raison", le sanctuaire fut profané, son trésor fut envoyé à la fonte en (1792). En (1794), les reliques furent profanées, les sculptures des façades, de Dieudonné, Lemoine, Pousset, Hennequin et Chauvel furent bûchées mais l'Orgue survécut grâce à un patriote interprète d'un hymne Révolutionnaire, le "ça ira". La cathédrale fut restaurée, on remplaça le groupe de l'Annonciation, qui consistait en une statue de la Vierge et celle de l'archange Gabriel répartis dans 2 niches, par les effigies de St Mansuy et St Sigisbert. Elle devint le refuge d'oeuvres à thèmes religieux dont les églises destinataires avaient disparu, c'est le cas de la Vierge à l'Enfant bénissant, sculpture de (1669), par César Bagard, provenant de l'église du couvent des Carmes et inspirée de l'oeuvre du Bernin, N.D.de Bonne Nouvelle, statue du (XVème siècle), provenant de la Collégiale St Georges. Alors que Charles Lavigerie, évêque de Nancy, venait d'être désigné archevêque d'Alger, la cathédrale reçut en outre le titre de Basilique Privilégiée, du pape Pie IX en (1867).

- Architecture

L'édifice est de plan Basilical. L'abside est ornée de 3 grandes peintures du nancéien Claude Charles, elles représentent le couronnement de St Sigisbert et le même intercesseur servant les pauvres, toiles placées de part et d'autres d'un tableau figurant des anges volant dans les nuées. Dans l'abside on voit aussi un grand Christ en croix qui pourrait être sorti du ciseau de Ligier Richier. Avec 3 travées ainsi que des bas côtés sur lesquels ouvrent des chapelles latérales. Le choeur, ou se dresse l'autel, est flanqué de 2 Absidioles, avec sur les côtés des chapelles latérales. Une abside profonde termine le choeur, elle est accostée à l'Est par une sacristie, à l'Ouest par la salle capitulaire. Les grandes arcades sont séparées par des pilastres couronnés de chapiteaux Corinthiens. Dans chaque écoinçon des grandes arcades sont sculptés.

Le plan intérieur est en forme de croix Latine. Dans sa largeur, il comprend une nef rythmée par des pilastres Corinthiens d'ordre colossal encadrant les arcades dont les écoinçons abritent des anges sculptés par Menuet, Mesny et Dieudonné, les messagers célestes arborent les emblèmes de la Vierge inspirés des Litanies, de l'Ecclésiaste et des Cantiques, 2 collatéraux et 2 bas côtés comprenant chacun 3 chapelles. La nef Est composée d'une demi travée ou se trouve l'Orgue, de 2 travées complètes, d'un transept surmonté en son centre d'une coupole, d'une 4ème travée qui va de la coupole aux sacristies et d'une abside semi circulaire qui atteint les murs extérieurs des sacristies, avec saillie sur rue. La nef mesure 60< mètres de longueur pour un peu moins de 14 mètres de large. L'ensemble de la cathédrale est d'ordre Corinthien. Dans la nef, des anges sculptés présentent des attributs symboliques de la Vierge Marie. Le maître autel de marbre polychrome est de (1763). Il est entouré de stalles dessinées par Boffrand, dont la principale porte le chiffre du primat Charles de Lorraine.

L'édifice est typiquement classique et d'une assez grande sobriété, le décor sculpté se limite aux colonnes. En revanche, à la croisée du transept, une coupole est décorée d’une fresque dédiée à la "Gloire Céleste" exécutée par un artiste nancéien, Claude Jacquart, entre (1723) et (1727), peuplés de 150 personnages symbolisant l'Ancien et le Nouveau Testament, les grands Docteurs de l'Eglise rassemblés autour de la Ste Trinité. Des restaurations maladroites ont altéré sa composition. 2 des chapelles latérales sont ornées de grilles de Jean Lamour réalisées entre (1751) et (1755) peu de temps avant qu'il ne forge celles de la place Stanislas toute proche, les autres chapelles sont fermées par des grilles aux formes rococo, réalisées par son élève François Jeanmaire en (1759).

La façade présente un équilibre classique avec au sommet du corps central, un frontispice, le projet initial prévoyait d’élever un dôme ce qui explique un écartement plus important que la normale entre les 2 tours. Les 2 corps latéraux sont coiffés de 2 tours de base carrée, surmontées de pavillons Octogonaux et recouverts de dômes et lanternons que Victor Hugo baptisa les "poivrières Pompadour". Il faut noter la présence d'un Christ en croix de bois peint attribué autrefois à Ligier Richier, ainsi que le trésor qui comporte de nombreux objets liturgiques du (Xème siècle) qui ont appartenu à St Gauzelin, évêque de Toul.

- le Culte de St Sigisbert

Si la cathédrale est consacrée à N.D.de l'Annonciation, un culte particulier est rendu à St Sigisbert, Roi d'Austrasie, dont les reliques, qui étaient conservées à la cathédrale dans la niche du choeur et étaient restées intactes depuis (1.000) ans, furent profanées à la révolution et remplacées, sous l'Empire, par une statue de la Vierge à l'Enfant de (1669) due à César Bagard. Une statue du St Roi orne la façade, une chapelle latérale lui est dédiée, et les 2 tableaux du choeur dépeignent l'une son couronnement, l'autre le souverain servant les pauvres. La chapelle absidiale de gauche est ornée d'un autre tableau de St Sigisbert représentant son apothéose. La tribune surmontant l'entrée de la cathédrale supporte un grand orgue de (1757) du type 16 pieds du aux ateliers des frères Dupont, facteurs Lorrains, il est contenu dans un buffet conçu par Mesny selon le projet de Jennesson, qui occupent tout le fond de l'église. Le célèbre facteur Aristide Cavaillé Coll augmenta en (1861) sa capacité à 65 jeux soit 4.164 tuyaux sur 4 claviers manuels et un pédalier de 30 notes. Cet instrument, un des plus beaux de France. Le trésor de la cathédrale regroupe des objets liturgiques attribués à St Gauzelain, évêque de Toul, évangéliaire du (IXème siècle) enchâssé dans une reliure du siècle suivant, peigne liturgique, calice, patène et plaque d'ivoire du (Xème siècle), croix d'émaux Limogeaux du (XIIIème siècle), étole de St Charles Borromée, reliquaire du (XVIIème siècle) et pièces d'argenterie liturgiques des (XVIIème siècle) et (XVIIIème siècle).

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