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Glossaire - Biographies
Chronologie - Evêques
Intérieur - Extérieur

- N.D. de Noyon


- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Eglise Paroissiale, Cathédrale jusqu'en (1790)
* Rattachement : Diocèse de Beauvais
* Début des travaux : (1145)
* Fin des travaux : (1235
* Plan plan : en croix latine
* Style : Gothique
* Protection : Classée Monument Historique (1840)-(1862)-(1889)

- Situation
* Pays : France
* Région : Hauts de France
* Département : Oise
* Ville : Noyon

- historiques

Noyon s'est élevée sur le Castrum d'une ville Romaine de garnison vers la fin du (IIIème siècle). Au (XIème siècle), les évêques de Noyon étaient assez puissants pour s'approprier le pouvoir Comtal, n'hésitant pas à abattre la tour Royale, symbole de l'autorité laïque sur la cité. Ils matérialisèrent cette omnipotence en bâtissant une nouvelle Cathédrale Romane, totalement ravagée par un incendie en (1131). Les prélats s'employèrent alors à recontruire, dans la veine du nouveau style architectural initié par Suger à l'abbatiale de St Denis, ce que nous appelons aujourd'hui le Gothique. Le chantier s'étala sur plus d'(I siècle). Le choeur était achevé vers (1150), le transept vers (1160), la façade entre (1220) et (1230) et les tours aux (XIIIème siècle) et (XIVème siècles). N.D.de Noyon est un édifice dont l'influence fut déterminante dans l'évolution du Gothique Primitif, notamment parce qu'il est considéré comme le 1er exemple achevé d'élévation à 4 niveaux, St Germer de Fly constituant le prototype de ce type d'élévation.

Les 1ers évêques s’y sont établis intra muros lorsqu’au (VIème siècle), le siège du diocèse de l’évêché du Vermandois y a été transféré de St Quentin, vraisemblablement à l'initiative de St Médard en (531). La ville et son évêque étaient très liés à la Royauté Franque. En (768), Charlemagne fut couronné Roi de Neustrie dans la vieille cathédrale et Hugues Capet y fut sacré Roi le 3 Juillet (987) par l'Archvêque de Reims. Simon 1er, le frère du comte Raoul de Vermandois et cousin du Roi en est alors l'évêque. Suspendu en (1142), celui ci plaide à Rome le maintien de l'union de Tournai à l'évêché de Noyon en vain. Il part en croisade en (1146), et y meurt en Syrie, en (†1148).C'est le transfert des reliques de St Eloi, qui fit de Noyon un lieu de pèlerinage, ce fut cet événement qui conduisit l'archevêché à envisager la reconstruction de l'église gothique vers (1148).

Le sont sans doute les chanoines du chapitre qui gèrent alors le chantier et qui en financent la plus grande part, mais les troubles des années (1142) à (1235) ont dû affecter les 1ers travaux. C'est l'une des 1ères cathédrales Gothiques, avec la cathédrale de Laon. Elle est édifiée suite à l'incendie de la cathédrale précédente. De nombreux incendies lui feront subir des modifications, mais elle gardera dans l'ensemble son aspect originel. La cathédrale de Noyon reflète particulièrement l'époque transitoire de l'Art Gothique.

- St Médard Bien que la cathédrale soit placée sous le patronage de la Vierge, son origine est associée à St Médard, 1er évêque de Noyon et fondateur de la cathédrale. Selon la légende, dont la plus ancienne est une "Vita Sancti Medardi" rédigée au (VIIéme siècle), il serait né à Salency à la fin du (Vème siècle).

- St Eloi Est le patron des orfèvres, des forgerons et des ferblantiers. Il est fêté le 1er Décembre. Il meurt à Noyon le 1er décembre (†660). il est enseveli dans l’abbaye, qui porte son nom et que la Révolution détruira entièrement. Ses reliques auraient été transférées en (1157) dans la cathédrale de Noyon qui était en cours d’achèvement.

- l'Extérieur

La façade Occidentale date du (XIIIème siècle). Il s'agit d'une façade harmonique à 4 niveaux, dominée par des tours de 66 mètres de haut. Les 3 portails sont abrités sous un porche profond. Le niveau est composé de 3 baies à 3 lancettes sous un arc de décharge brisé. Le 3ème niveau est inégal, dans la tour Nord on voit une galerie aveugle de 4 arcades, devancées par une balustrade et séparées par des colonnes fasciculées. Au centre et dans la tour Sud, cette galerie comporte 6 arcades en plein cintre, reprosant sur de fines colonnettes. Dans tous les cas, le mur de fond est plein.

Le dernier niveau est constitué par un petit pignon au centre et par un clocher dans les 2 tours. Au Nord, ce clocher est orné par 2 arcatures à arcades géminées, surmontées d'un oculus et d'un arc de décharge en mitre. Au Sud, l'arcature est composée de 3 arcades. Dans les 2 cas, les baies ouvertes sont garnies d'abat sons. Le couvrement des tours est composé d'un toit en pente entouré de 4 clochetons. Les contreforts entre les différentes parties de la façade sont très marqués. Au niveau des portails, contreforts saillants, petits arcs boutants datant du (XIVème siècle). Les ébrasements des portails ont été vidés de leurs statues, les voussures et les tympans ont été détruits. Il ne reste que quelques frises de motifs floraux, linteaux, trumeaux. Le tympan central était consacré au Jugement Dernier.

La façade est bordée à gauche par une vaste salle capitulaire, non visitable. L'entrée de celle ci, une belle porte ornée de voussures à crochets, se trouve dans le cloître. Ce dernier date du (XIIIème siècle). 2 galeries ont été détruites en (1811). La galerie Occidentale est très élégante. Chaque baie regroupe 2 groupes d'arcades géminées, surmontés d'oculi polylobés. Du cloître, on a une belle vue sur le croisillon Nord. Les arcs boutants de la nef reposent sur des culées massives excepté pour les 2 travées qui précèdent le transept. Le Chevet s'élève élégamment au dessus de ses chapelles rayonnantes. Le niveau supérieur est soutenu par des arcs boutants incurvés qui prennent appui sur le déambulatoire.

- l'Intérieur

La longueur de l'édifice est de 103 mètres, la nef étant légèrement désaxée par rapport au choeur. Après un narthex d'une travée, dont l'élévation n'est qu'à 3 niveaux, on trouve une nef de 10 travées. Elle comporte une élévation à 4 niveaux, de grandes arcades, une tribune à arcades géminées surmontées d'oculi trilobés et bordées par une balustrade en fer forgé, un triforium à baies de 4 arcades sobres et des fenêtres hautes. L'existence d'une alternance entre piliers forts et faibles rappelle qu'à l'origine les voûtes étaient sexpartites et non quadripartites. L'architecte a fait alterner les étages aveugles, grandes arcades, triforium, et les étages apportant une abondante lumière de manière indirecte, c'est à dire depuis le mur de fond de la tribune, ou directe fenêtres hautes donnant directement sur la nef.

L'une des chapelles latérales du collatéral Sud est remarquable, il s'agit de la chapelle de Bonsecours, dont la construction a été décidée en (1528) par l'évêque Charles Ier de Hangest. Cette chapelle de 6 mètres de large pour 12 mètres de long, restaurée en (1928), est couverte par une voûte complexe à clefs pendantes. Le pendentif central représente le collier de l'ordre du St Esprit, dont faisait partie l'évêque. L'architecte de Noyon a pris le parti d'édifier un transept hémicirculaire. Chaque croisillon comporte 3 travées et un rond-point à 5 pans. L'élévation est là aussi à 4 niveaux.

Dans le rond-point, les grandes arcades, aveugles, contiennent des niches vides, au Sud, les niches ont été remplacées par des fenêtres au (XIXème siècle). Le triforium est composé de baies à 3 arcades et mur de fond plein. Contrairement à ce que l'on voit dans la nef et dans le choeur, le triforium est situé en dessous de la tribune et non au dessus.

- Croisillon Nord Cette tribune, à claire voie, est faite de baies à étroites arcades géminées. Les fenêtres hautes sont à 2 lancettes. Dans les travées droites, on trouve le même type de disposition, le triforium est à 4 arcades. Dans la 1ère travée, la grande arcade ouvre sur le bas côté.

- Croisillon Sud Le Choeur comprend 3 travées qui précèdent un rond-point à 5 pans donnant sur 5 chapelles rayonnantes. L'aménagement du choeur date de la fin du (XVIIIème siècle). Le pavement de marbre, les élégantes grilles et le maître autel néoclassiques forment un décor très harmonieux. Dans les travées droites, on trouve de grandes arcades en plein cintre, une tribune, toujours à claire voie, composée de baies à arcades géminées, un triforium à 4 arcades aveugles dans la 1ère travée et 5 dans la 2ème. Les fenêtres hautes sont à baies simples. Dans le rond point, les grandes arcades sont en arc brisé, la tribune n'a qu'une arcade brisée, le triforium ne comporte plus que 3 arcades aveugles. Les travées sont séparées par des faisceaux de colonettes rythmées par des tores. Les chapiteaux du déambulatoire constitue un florilège de l'expression sculpturale du (XIIème siècle) avec une grande variété de motifs végétaux.

- la Révolution

La statuaire fut détruite à la Révolution. Des destructions sont liées à la 1ère guerre mondiale notamment la charpente reconstruite en béton armé. Les bombardements de (1918) sont la cause de l'absence de vitraux. Classée Monument Historique dès (1840), N.D.de Noyon fait l'objet de plusieurs campagnes de restauration au (XIXème siècle). En dépit des dommages subis en (1918), des remaniements et des réfections, la cathédrale préserve l'essentiel de son architecture du (XIIème siècle) et (XIIIème siècle). Le choeur de la cathédrale réaménagé au (XVIIIème siècle) est pourvu d'un mobilier remarquable.

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