Retour

Glossaire - Biographies
Chronologie - Evêques
Photos

- St Pierre


- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Cathédrale
* Rattachement : Archidiocèse de Poitiers, siège
* Début des travaux : fin (XIIème siècle)
* Fin des travaux : (XIVème siècle)
* Styles : Gothique, Gothique Angevin, ou plantagenêt
* Architectes :
- Jules de Mérindol
- Dulin.
- Lucien Magne.
- Meunier.
* Protection : classée Monument Historique (1875)

- Situation
* Pays: France
* Région : Nouvelle Aquitaine
* Département : Vienne
* Ville : Poitiers

- Historique

Les débuts de l'évangélisation en Poitou sont illustrés par St Hilaire, 1er évêque de Poitiers (350-367/68). La cathédrale primitive a disparu. On ignore tout de cette cathédrale qui fut peut être rebâtie plusieurs fois au nouveau millénaire. En (1018), un incendie la détruisit mais elle fut restaurée et agrandie par les soins du compte de Poitou, duc d'Aquitaine Guillaume le Grand. Un important concile s'y tint en (1100). On peut dont penser qu'elle était de vastes proportions. La Cathédrale St Pierre de Poitiers est du (XIIIème siècle) et de style Gothique Angevin alors que la façade relève plutôt de l’école d’Ile de France. St Pierre est encadrée de 2 tours dissymétriques. Elle est percée de 3 portails du (XIIème siècle) avec vantaux en bois d’origine. A l’intérieur elle a également conservé ses stalles du (XIIIème siècle). et un vitrail de la Crucifixion du début du (XIIème siècle). Elle est également dotée d’un des plus prestigieux Orgues classiques de François Henri Cliquot datant de l’ancien régime.

Très différente des cathédrales Gothiques des pays du Nord de la Loire, Paris, Reims, Chartres. Elle est le monument le plus important de la ville de Poitiers . C'est en (1162) sous le patronage d'Henri II Plantagenêt, Roi d'Angleterre et comte d'Anjou, et sa femme Aliénor d'Aquitaine. 1ère église halle Gothique Poitevine, édifiée à partir de la fin du (XIIème siècle). Elle associe la forme Poitevine de l'église halle à 3 vaisseaux et recouvertes de voûtes fortement bombées, dites Angevines ou Plantagenêt. Elle se termine à l'Est par un chevet plat monumental, et à l'Ouest par une façade écran flanquée de 2 clochers carrés, qui ouvre sur 3 larges nefs bordées de hauts bas côtés à 3 portails limitée par 2 tours. Achevée vers (1275), cette cathédrale peut être considérée comme la création la plus hardie du Gothique Angevin. Les 3 portails et la grande rose sont, directement inspirés des façades des cathédrales d'Ile-de-France. Quant au chevet plat, il reprend le style des chevets Anglais.

- Le Baptistère

Au (IIIème et IVème siècle), le Baptistère St Jean élevé par les 1ers chrétiens, et leur 1er grand Evêque St Hilaire, marquent la ville. A sa mort, son tombeau devient le centre de pèlerinage de toute la chrétienté. La cathédrale est célèbre grâce à ce Baptistère Paléochrétien, modifié vers le (VIIIème siècle) ou le (XIème siècle) et orné de fresques des (XIIèmesiècle) et (XIIIème siècle), considéré comme le plus ancien monument chrétien de France. Sa forme se rapproche du modèle édifié par les Romains. La cathédrale abrite d'inestimables verrières de la 1ère moitié du (XIIIème siècle), parmi lesquelles les 3 merveilleux vitraux du chevet à dominante rouge et bleu, la Résurrection, la Crucifixion et l'Ascension, offerts probablement par Henri II et Aliénor d'Aquitaine vers (1165).

- L’église mère du diocèse

La cathédrale est l’église de l’évêque, c’est là qu’il a son siège. Jusqu’à la Révolution de (1789) un chapitre de Chanoines y a assuré le service du culte, la prière des heures de chaque jour, il a eu aussi un certain temps la charge d’élire le nouvel évêque lors des vacances de siège. Chanoines et personnel auxiliaire de chapelains et clercs représentaient plusieurs dizaines de personnes, d’où l’importance du Choeur et le nombre de stalles. La nef était réservée aux grandes cérémonies et aux 2 réunions Synodales annuelles d’un très vaste diocèse qui, au moment de la construction de l’actuel édifice, comptait plus de 1.200 paroisses. Après la Révolution la cathédrale est devenue église paroissiale. Elle reste l’église de l’évêque et le lieu privilégié des grands moments diocésains.

- Un long chantier gothique

La construction de l’actuel édifice s’étale sur plus de 2 siècles, du milieu du (XIIème siècle) à la fin du (XIVème siècle), dédicace en (1379). Elle a commencé par les 2 travées Orientales et le bras Sud du transept. Les voûtes de cette 1ère campagne se reconnaissent à leurs grosses nervures dépourvues de clef. Plus on avance vers l’Ouest, plus les nervures sont fines, tandis que les baies passent d’un style encore marqué par l’âge Roman à un Gothique évolué, style rayonnant. La façade Occidentale date pour l’essentiel du 2ème tiers du (XIIIème siècle).. Elle s’inspire des grandes cathédrales Gothiques du Nord. C’est ainsi que s’y développent 3 tympans, alors que les églises Romanes du Poitou ignorent le tympan. Au tympan central trône le Christ des derniers jours, avec la résurrection des morts et la séparation des élus et des damnés. Au tympan de gauche la Vierge, après sa mort, est portée au ciel par les anges et couronnée par le Christ. Au tympan de droite l’apôtre Thomas, d’abord incrédule, reconnaît le Christ ressuscité, envoyé prêcher l’évangile en Inde, selon la légende, il enseigne que par les aumônes aux pauvres on se prépare un palais au ciel.

- Les phases de la construction

Les tours: Les tours n’ont été terminées qu’au début du (XVIème siècle).

Les vitraux La cathédrale possède un des plus beaux ensembles de vitraux des (XIIème et XIIIème siècles) de l’Ouest de la France.

Les 3 verrières du haut chevet droit sont les plus anciennes, au centre la fenêtre de la Crucifixion est l’une des oeuvres majeurs du vitrail du (XIIème siècle), de bas en haut les donateurs, sans doute, Henri II Plantagenêt et Aliénor d’Aquitaine, le martyre de Pierre et la décapitation de Paul, les Saintes Femmes au tombeau vide, la Crucifixion avec le Christ sur une grande croix rouge, paré de la pourpre du Roi, et l’Ascension. Dans la verrière de droite, vie de St Pierre, dans celle de gauche vie de St Laurent

Les baies du côté Nord et celles de la 3ème travée Sud sont consacrées à l’Ancien Testament, celles du flanc Sud au Nouveau Testament. Dans la nef belles grisailles du (XIVème siècle). Sous la coursière, la balustrade est du (XVIIIème siècle), remarquable suite de modillons.

Les stalles auraient été offertes par l’évêque Jean de Melun (1235)-(1257) et comptent parmi les plus anciennes conservées en France. Ils y en avaient une centaine à l’origine, il en reste 37 de chaque côté. On admirera la grande diversité des motifs sculptés dans les écoinçons de l’arcature qui surmonte les hauts dossiers, sujets religieux, Vierge, Anges, mais aussi Animaux, êtres Fantastiques, scènes de la vie quotidienne. L’artiste nous invite à découvrir que toute une vie peut être offrande et prière.

- la Révolution

Le mobilier liturgique, au lendemain de la Révolution beaucoup d'oeuvres de couvents ou abbayes supprimés ont trouvé place à la cathédrale, l'autel de marbre noir et d’esprit baroque de l’abside centrale du chevet, venue de l'Abbaye Bénédictine de la Trinité, à la fin du (XVIIème siècle), l’Assomption, grand retable en bois du bras Sud, nous viens du couvent des Dominicains, (XVIIème siècle); l’Institution du Rosaire, retable en chêne du bras Nord, du couvent des Capucins, date du (XVIIIème siècle) avec le tabernacle de (1700-1701) provenant du couvent des Carmélites.

Le trésor de la cathédrale est maintenant présenté dans la tour Sud, oeuvres du (XIIème au XXème siècle). Il y a bien d’autres richesses à admirer, peintures murales, tableaux et statues du (XVIème siècle) et (XVIIème siècle), confessionnaux du (XVIIIème siècle) croisillon Sud du transept, chaire du (XVIIIème siècle). En même temps on se laissera pénétrer par l’ampleur des vaisseaux, l'ensemble des colonnes et des voûtes, la lumière des vitraux. La cathédrale est d’abord une maison de prière, et c’est pour louer qu’on l’a voulue belle.

Au 2ème niveau de la façade, les 14 arcs, contiennent les statues de 8 Apôtres assis et, au dessus, celles de 4 Apôtres et 2 Evêques ou Abbés debout. Bien qu'ils ne portent point d'attributs distinctifs, on veut voir en ces derniers St Hilaire, 1er évêque historique de Poitiers, et son disciple St Martin, fondateur aux portes de Poitiers de l'une des 1ères abbayes d'Occident, Ligugé, avant de devenir évêque de Tours. Parmi les apôtres, on reconnaît St Pierre, qui tient ses clefs à la main gauche et dont le visage, l'un des rares à être intact, est d'une qualité d'exécution tout à fait exceptionnelle.

Le labyrinthe de Poitiers sur le mur du collatéral Nord, un stylet a tracé un labyrinthe. De petite taille 85 x 90 cm, il serait le témoin d’un dallage disparu de la nef. La dernière modification du dallage qui remonte à (1833) en a effacé toute trace. Quel sens donner à ce chemin ? Comment lire ce trait sur le mur ?

La cathédrale, classée Monument Historique depuis (1875), est propriété de l'État. Sa restauration, décidée en (1980), a été entièrement financée par l'État et s'est poursuivie jusqu'en (1993).

- l'Orgue

Des recherches approfondies menées par Jean Albert Villard, de (1949) à (2000), permettent de penser qu'en (1363) existait déjà un orgue à la cathédrale, et certainement un orgue de tribune. Le grand Orgue Cliquot a été commandé par les chanoines en (1787) au facteur d’orgue parisien François Henri Cliquot. Il a été installé en Février (1791). Il a 4 claviers manuels et 1 clavier de pédales, qui commandent 3.000 tuyaux. Les jeux d’anches constituent près du tiers de l’ensemble. C’est un des meilleurs Orgues de France. L'orgue de la Cathédrale de Poitiers est un pur Cliquot, le petit frère de celui de St Nicolas des Champs à Paris. Il a été terminé en (1791), c'est à dire après la Révolution Française, preuve que cette dernière a eu un peu de mal à progresser vers l'Ouest.

Après l'intervention de Dallera, qui décala la 2ème trompette du grand orgue vers l'aigu afin de la faire sonner en bombarde de 16 pieds, et de Merklin qui s'est contenté de poser une soufflerie neuve, de tout accorder en tempéré et de remplacer le pédalier à la Française par un pédalier à l'Allemande. C'est tout, faute d'argent. Heureuses les paroisses pauvres qui n'ont pas eu les moyens de moderniser leur orgue. La soufflerie est électrifiée en (1926) et, à partir de (1927), le facteur Robert Boisseau, assisté par la suite de son fils Jean Loup, assure l'entretien de l'instrument. En (1954), il adapte un pédalier moderne. En (1967) , il procède à un réglage de la mécanique. En (1969), il dépoussière la tuyauterie des jeux d'anches. En (1976), il remet, dans sa position d'origine, la 2ème trompette déplacée en (1821). Ces travaux permettent à la batterie d'anches de retrouver son éclat et son équilibre de (1790).

De (1988) à (1994), un grand relevage est réalisé par Jean Loup Boisseau et Bertrand Cattiaux. Il permet de remettre dans son état d'origine ce qui était fatigué par le poids des ans. Le pédalier est remis à son aplomb 1er et une soufflerie cunéiforme, identique à l'origine, fut réinstallée. La tuyauterie est nettoyée et remise en état. Avec beaucoup de prudence, l'instrument est accordé au tempérament d'origine, basé sur 4 tierces justes et une très approchée sur la, do, ré, fa, et sol. L'orgue de la cathédrale est l'un des 2 plus grands instruments construits au (XVIIIème siècle) subsistant en France. Il a été classé "Monument historique", le 11 Juin (1908).

Haut de page