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- N.D. de Reims
- Présentation
* Culte : Catholique Romain
* Type : Cathédrale
* Rattachement : Archidiocèse de Reims, siège
* Début des travaux : (1211)
* Fin des travaux : (1345) (gros oeuvre)
* Architectes
- Jean d'Orbais (1210)-(1228)
- Jean le Loup (1228)-(1244).
- Gaucher de Reims (1244)-(1252)
- Bernard de Soissons (1252)-(1287)
* Style dominant ; Gothique
* Nombre de flèches 1
* Protection : Classée Monument Historique (1862)
* Protection : Patrimoine Mondial (1991)
- Situation
* Pays : France
* Région : Grand Est
* Département : Marne
* Ville : Reims
- historiques
Notre Dame de Reims
est une des 88 cathédrales construites dans toute la France au
(XIIIème siècle), pendant une période
économiquement prospère. C'est aussi le temps du
renouveau chrétien, l'église affirme son autorité
et sa puissance par des constructions grandioses. La cathédrale
N.D.de Reims est l'un des édifices le plus important de
cette époque. L'histoire de la cathédrale est
inséparable de celle du Sacre des Rois de France. C'est
là que Clovis 1er, Roi des Francs, fut baptisé en
(498)-(499). Après lui, Louis le Pieux, fils de Charlemagne, se
fit couronner Empereur à Reims en (816). Il fut imité par
la plupart de ses successeurs jusqu'a Charles X en (1825).
L'édifice que vous visitez est le 3ème construit sur
le site de la cathédrale actuelle.
- la Création
Au début du
(Vème siècle), quand le Christianisme devint la religion
de l'Empire, l'Evêque St Nicaise, qui subit ensuite le martyre et
mourut décapité, établit sa cathédrale au
coeur de la cité Gallo Romaine, tout près du Forum. La
basilique Paléo Chrétienne était située au
même emplacement que l'église actuelle, l'orientation et
l'implantation du sanctuaire ont été conservé , le
maître autel n'a pas bougé depuis près de (XVI
siècles). La construction était bien sûr beaucoup
plus petite, environ le tiers en longueur, de la cathédrale
Gothique. En face de l'entrée se trouvait le Baptistère
où l'Evêque, qui en avait alors l'exclusivité,
dispensait le sacrement de l'initiation chrétienne aux nouveaux
fidèles. Les archéologues ont retrouvé la trace de
ce Baptistère sous la 5ème travée de la nef
d'aujourd'hui. C'est là qu'en (498) le Roi Clovis y reçut
le baptême des mains de St Rémi, permettant à la
France de se fonder sur des bases chrétiennes. Une
cathédrale Carolingienne est édifiée en (820).
Elle est consacrée en (862), en présence de Charles le
Chauve. Au (XIème siècle), on redécouvre la crypte
du (VIIIème siècle) et on la consacre à St
Rémi. L'édifice actuelle n'est pas celui du sacre de
Clovis.
Quand
les Carolingiens introduisirent l'usage du sacre des Rois, à
l'imitation de l'Onction donnée par Samuel à David,
Louis le Pieux choisit en (816) la ville de Reims pour recevoir la
couronne Impériale, revenant sur les pas de l'illustre
prédécesseur dont il portait le nom Clovis, c'est
à partir de son couronnement que c'est affirmée la
vocation des Evêques de Reims à couronner les Rois, Reims
deviendra un passage obligé à partir de Philippe Ier en
(1029). Au lendemain du sacre de Louis le Pieux l'église
Paléochrétienne, qui s'était
révélée trop petite, elle fut remplacée par
un vaste édifice Carolingien édifiée en (820)
consacré en (862) en présence de Charles le Chauve.
Les Archevêques Ebbon et
Hincmar reconstruisirent la
cathédrale avec magnificence, ce 2ème édifice,
remanié et agrandi par l'Archevêque Samson dans les
années (1150)
, avant un incendie qui la ravage en (1210), disparut dans la
construction de la nouvelle cathédrale Ogivale. Le 6 Mai (1211),
l'Archevêque Aubry de Humbert posait la 1ère pierre de
l'église
actuelle. L'utilisation exceptionnelle des nouvelles techniques
architecturales du (XIIIème siècle) et l'harmonieux
mariage de la décoration sculptée avec les
éléments architecturaux ont fait de la cathédrale
N.D.de Reims un des chefs d'oeuvre de l'art Gothique. L'ancienne
Abbaye, qui a conservé une très belle nef du
(XIème siècle), abrite les restes de l'Archevêque
St Rémi (440)-(533), qui institua la "Sainte Onction des Rois de
France". Le palais du Tau, ancien palais Archiépiscopal, qui
occupait une place importante dans la cérémonie du Sacre,
a été presque entièrement reconstruit au
(XVIIème siècle).
Une statuaire d’oeuvres réputées dont le
célèbre Ange au sourire, et une magnifique façade
ornée de 3 portails, les tours ajourées pour laisser
entrevoir les arcs broutants. C'est dans le tombeau de St Rémi
qu'était conservée la "Sainte Ampoule" apportée,
selon la légende, par une colombe lors du baptême de
Clovis.
- La Cathédrale actuelle
La
construction de la cathédrale actuelle commence en (1211). Le
chevet et le transept sont achevés vers (1221). Les travaux
continuent sur une cadence accélérée jusqu'en
(1233), date à laquelle les Rémois commencent à
protester contre le coût de l'opération. Les Evêques
suffragants, notamment celui de Laon, protestent également
contre les collectes forcées. Les travaux sont interrompus
pendant 3 ans et reprennent ensuite, on renonce à faire des
bas côtés doubles dans la nef, la façade est
élevée durant la 2ème moitié du (XIIIème
siècle). Les tours sont édifiées au (XVème
siècle) par Collard de Givry. Le sacre de Charles VII a lieu en
(1429) alors que la cathédrale n'est pas terminée,
l'achèvement est encore retardé par un incendie en (1481)
qui détruit la toiture et les clochers. Au (XVIème
siècle), les finances venant à manquer, le projet initial
qui prévoyait la construction de 7 flèches est
abandonné. La dernière pierre est posée en (1515).
Pendant la Révolution, N.D.de Reims est
transformée en magasin de fourrage. La cathédrale
connaît cependant un dernier sacre lors de la Restauration, celui
de Charles X en (1825). Très endommagée par les 2
conflits mondiaux, la cathédrale a été rendue
à son état d'origine par de nombreuses séries de
restaurations.
- Architecture extérieur
l'extérieur, architecture et sculpture sont intimement
mêlées, avec ses 2.430 figures, la sculpture est des plus complexe, les ensembles les plus
important se développent aux
3 portails du bras Nord, à la façade Occidentale et au revers de celle ci.
La base de la façade Nord du transept est percée de 3 portails dissymétriques.
Celui de droite, plus petit, provient peut être d'une
sépulture, il représente une Vierge à l'enfant
et des scènes de la liturgie des funérailles.
Le portail de gauche est consacré au Jugement Dernier, le Christ y est entouré
de 6 Apôtres.
Le portail central est celui des Saints de l'Eglise de Reims.
La façade Occidentale est une des plus splendides conceptions
du (XIIIème siècle). Les 3 portails, aux profondes
voussures, correspondent aux 3 nefs, comme le tympan est
ajouré, le sujet sculpté qui l'occupe ordinairement a
été reporté dans un gâble qui contribue
largement à l'élan de l'ensemble.
Le 1er thème est marial, le portail central est
consacré à la Vierge, couronnée par son Fils au
gâble.
Le 2ème thème, le Christ, le portail de gauche, le
Christ souffrant. Le Christ ressuscité occupe l'étage de
la rose, avec les personnages auxquels il est apparu. Il
reviendra juger le monde, gâble de droite, complété
par des scènes Apocalyptiques dans les voussures et sur
le contrefort Sud. Le 3ème thème se rapporte aux sacres.
Au dessus de la rose des reliefs
monumentaux introduisent à la galerie des Rois qui,
juste au dessus, ceinture la base
des tours, 63 statues gigantesques datant du milieu du (XIVème siècle) avec, au centre,
le baptême de Clovis.
L'ensemble de ces statues rappelle que la France est devenue chrétienne à Reims, et que le Roi
est sacré dans sa cathédrale parce qu'il est le successeur de Clovis.
L'intérêt des portails Occidentaux est d'avoir
conservé, à 2 exceptions près, leurs statues
d'origine. On discerne aisément les ateliers de sculpture qui se
sont succédés.
Les oeuvres les plus anciennes sont les statues des Prophètes, au portail de droite avant (1220)
Le groupe de la Visitation, ébrasement droit du portail
central, révèle l'héritage de l'antiquité
du 2ème atelier avant (1240).
Le 3ème atelier vers (1245) se différencie
nettement des précédents. Sous une forte influence
Amiénoise, les plis sont traités beaucoup plus sobrement,
le mouvement est plus calme, Vierge de l'Annonciation, Vierge de la
Présentation.
Un 4ème atelier fait la synthèse des apports divers pour
créer un style Champenois original, aux fins visages souriants,
aux corps pleins de souplesse, à l'élégant
drapé dont les plus remarquables sont l'Ange au Sourire, l'Ange
de l'Annonciation et la servante de la Présentation vers (1250).
Près de la moitié de la statuaire de la façade a
été conçue par l'atelier Champenois. La
Cathédrale de Reims est surnommée, la Cathédrale
des anges. Elle est en effet surmontée des niches abritant de
grands Anges aux ailes déployées, les statues les plus
remarquables sont celles de l'ange de "l'Annonciation" et de l'ange au
"Sourire".
- Les vitraux
L'ensemble des vitraux de la Cathédrale
de Reims profondément mutilés
par la destruction totale des verrières basses de la nef, du transept et du
chevet au (XVIIIème siècle)
avec les dommages importants subis par les verrières hautes lors des
bombardements allemands de la guerre de
(1914) à (1918) conserve cependant une unité que le Service des
Monuments Historiques a eu le souci de
préserver.
L’ensemble des Verrières Hautes du choeur et de la nef
datant du (XIIIème siècle) comporte encore une surface importante
de parties anciennes.
A revers du grand portail Occidental, la Grande Rose
date de la fin du (XIIIème siècle). Elle représente, le
couronnement de la Vierge, entourés d'Anges
musiciens de Prophètes et de Rois. En dessous la petite rose et les dessus
de portes sont modernes.
Les Verrières
de la Haute Nef (XIIIème siècle) figurent dans le
registre supérieur la suite des Rois de France et en dessous de chacun
d’eux les Archevêques de Reims, cette
disposition contraire à la liturgie est particulière à Reims,
cathédrale des Sacres.
La Basse Nef dont les verrières anciennes furent
détruites au (XVIIIème siècle) conserve cependant
dans la 1ère fenêtre Nord proche du grand portail un
vitrail dont la rosace est d’origine (XIIIème
siècle) représentant l’Ascension du Christ
entouré d’Anges et d’Apôtres.
La Rose Nord du transept (XIIIème siècle)
représente, la création du monde, autour du Père
Eternel, l’histoire d’Adam et d’Eve, entourés
de toutes espèces d’oiseaux, de poissons et de
quadrupèdes.
Les Verrières de l'abside Haute (XIIIème siècle)
représentent dans le registre supérieur les
Apôtres, les 11 disciples, "St Paul, St Mathias, St
Barnabé, St Luc et St Marc", dans l’ordre liturgique,
entourant dans la fenêtre centrale le Christ en Croix et la
Vierge tenant l’Enfant. Dans le registre inférieur,
entourant l’Archevêque de Reims Henri de Braine
(1227)–(1240) sous la Crucifixion avec à sa droite
l’Eglise de Reims sous la Vierge, sont représentés
les Evêques siégeant dans leur province et leur
église de, "Soissons, Laon, Châlons, Amiens, Beauvais,
Noyon, Tournai".
La fenêtre
centrale d’une remarquable
qualité de composition et de coloration est d’ailleurs une
2ème réalisation de ce même sujet, la 1ère
ne convenant probablement pas au maître d’oeuvre, fut
placée dans une fenêtre haute du transept Sud
côté Ouest. Sanctuaire national, lieu de baptême de
Clovis et du sacre de nombreux Rois. La Cathédrale Notre Dame
est à la fois un symbole de la Royauté Française
et un des plus beaux chefs d'oeuvre de l'art Gothique du
(XIIIème siècle). Elle abrite plus de 2.303 statues et
possède une façade exceptionnelle avec en son centre
l'impressionnante galerie des Rois.
- Le baptême de Clovis
Le baptême de
Clovis par St Rémi est l'un des évènements majeurs
que retient la mémoire collective des Français, il est
considéré comme un acte fondateur qui a fait sortir notre
pays de la turbulence des grandes invasions et permis la lente
émergence d'une nouvelle nation. Les rencontres entre son
évêque, St Rémi, et le nouveau maître civil
et militaire devaient aboutir à sa conversion, au moins 10
années plus tard. Ce fut un cheminement lent et personnel qui
amena Clovis à la foi catholique malgré la
réticence de ses guerriers. Forts de l'appui des Evêques
et du peuple Gallo Romain, le nouveau baptisé et ses fils purent
venir à bout des royaumes Ariens du Sud et la dynamique de la
victoire rallia à Clovis le royaume des Francs Rhénans.
Désormais seul maître légitime, reconnu comme tel
depuis Byzance par l'Empereur Anastase, Clovis rétablit l'ordre
Romain, créant la 1ère entité politique
cohérente sur notre sol, renforcée par l'unité
religieuse. Le royaume des Francs se fonda sur les bases de la
catholicité. Il ne faut pas perdre de vue toutefois la carte de
cette période et se rappeler que le royaume du Roi allait
jusqu'au Rhin, au Nord comme à l'Est. La conversion des Francs,
qui suivirent progressivement leur chef dans le baptistère, est
une étape essentielle de l'histoire de l'Europe. Unissant les
héritages Romains et Germanains dans le creuset du
christianisme, elle donne naissance à une nouvelle civilisation,
dont nous sommes les héritiers.
- La Cathédrale en ruines
La 1ère
guerre mondiale faillit anéantir la cathédrale. A partir
du 14 Septembre (1914), les batteries ennemies firent feu sur la ville.
Un échafaudage en bois dressé contre la tour Nord, qu'on
n'avait pas eu le temps de retirer entièrement, s'enflamma le
Samedi 19 à 15 heures. D'autres foyers se
déclarèrent dans les combles, le feu prit dans la grande
charpente du (XVème siècle). Le côté Nord de
la grande rose, contre l'échafaudage, éclate en partie,
des flammèches tombent sur les 15.000 bottes de paille,
entassées contre les portails latéraux, ou
répandus dans la nef transformée en hôpital
militaire pour les blessés … allemands. Les 400 tonnes
de plomb de la toiture, en fusion, s'échappaient de la gueule
des gargouilles. L'incendie avait provoqué des dommages
irréparables à la statuaire, mais pas un pilier n'avait
été renversé ni un mur percé. Ce n'est
qu'en Avril (1917) que des obus de gros calibre crevèrent la
voûte en plusieurs points. Le 11 Novembre (1918) la
cathédrale avait reçu 287 obus repérés,
mais probablement plus de 400 . Broyée, calcinée, mais
toujours debout
, elle offrait un aspect lamentable. Il fallut toute l'énergie
des Rémois pour repousser les élucubrations de ceux qui
voulaient la garder en ruine, dans sa tragique grandeur comme
pièce à conviction de la, barbarie de l'envahisseur. Le
baptistère des Francs ne devait pas devenir un tombeau. Il
fallut 20 ans pour panser ses plaies et la rendre au culte.
L'architecte Henri Deneux remplaça la charpente détruite
par un assemblage d'éléments en béton, et
commença le remplacement des sculptures trop endommagées.
- La réconciliation Franco Allemande
Le 8 Juillet (1962) Face à
l'Europe naissante, l'axe Franco-Allemand est
essentiel. La volonté de 2 hommes Charles de Gaulle,
président de la République Française, et Konrad
Adenauer, chancelier de la R.F.A., aboutit au rapprochement de leurs
2 pays. Reims, occupée durant la guerre de (1870), martyre
durant la guerre (1914)-(1918), lieu de reddition de l'armée
allemande le 7 Mai (1945), semblait toute indiquée pour cette
réconciliation Nationale. Une messe solennelle pour la paix se
déroula le 8 Juillet (1962) à 11 heures à la
Cathédrale de Reims, présidée par Monseigneur
Marty, archevêque de Reims. Dans son homélie, il dit, "Se
tendre la main est bien, se tendre le coeur est mieux. La paix est
engendrée au laboratoire d'amour. Les minerais de ce laboratoire
sont la justice et la charité". Il l'écrivit dans ses
mémoires.
Curieusement,
dès les vacances qui ont suivi, les Allemands
ont affluée à Reims, car, en Allemagne aussi, cette
cérémonie avait eu un grand retentissement. Je crois que
la réconciliation avec les Allemands a fait un pas important ce
jour là. Cette visite a été un signe, beaucoup
plus efficace que de longues conversations ou de longs entretiens et,
je le crois aussi, de longs discours sur la paix.
Une plaque commémorative, placée sur le parvis de la
cathédrale, rappelle d'ailleurs cet évènement.
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