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Glossaire - Biographies
Construction - Chronologie - les Tours - Evêques
Extérieure - Intérieure - Vitraux - Statues - Plans

- Visite intérieure

La nef reprend des éléments des parties Romanes, détruites par un incendie en (1200). La nef est composée de 11 travées. Dans les 1ères travées, les plus anciennes, les piles des grandes arcades comptent 16 colonnettes, tandis que le reste de la nef en totalise 21 pour chaque pile. Elle est vraiment caractéristique du 1er Gothique, car elle est construite sur 4 niveaux, contrairement au Gothique postérieur qui n'en connaît que 3. Son élévation comprend de grandes arcades, de fausses tribunes avec de hautes baies qui communiquent avec le bas côté, des arcs de décharge surbaissés et des fenêtres hautes. Les tribunes n'ont jamais été réalisées, contrairement à Notre Dame de Paris. Ceci peut être en raison d'une reconstruction plus tardive des collatéraux, appuyée dès l'origine par des arc boutants, ou d'une volonté de l'architecte depuis le début du projet de marquer leur emplacement sans les réaliser, comme c'est le cas pour la cathédrale de Rochester.

Près de la croisée de transept, des épitaphes au sol sont dédiées à St Maurille, archevêque de Rouen qui achève la construction de la cathédrale romane en (1063), à Guillaume d'Estouteville dont le coeur est déposé près de son prédécesseur et à Sibylle de Conversane, épouse du Duc Robert II de Normandie. Le 1er niveau de la tour St Romain forme une salle basse, qui contient le Baptistère. La salle est couverte d'une voûte d'Ogives Octopartites. Le2ème niveau à hautes fenêtres, également voûtée d'ogives Octopartites a la particularité d'avoir un pont qui devait permettre d'accéder à la nef de la cathédrale Romane.

- Chapelles du bas côté Nord
d'Ouest en Est


* St Mellon : Ste Agathe la chapelle possède une statue de St Nicaise de la fin (XVIème siècle), début (XVIIème siècle), provenant de l'église St Herbland de Rouen, détruite en (1824). Les vitraux sont de Guillaume Barbe.

* St Jean : de la Nef. Elle possède des vitraux du (XIIIème siècle), complétés par Guillaume Barbe en (1465)-(1470).

* St Sever : Cette chapelle, comme la précédente, possède des vitraux du (XIIIème siècle), appelés dès le (XIVème siècle) les "Belles Verrières", complétés par Guillaume Barbe en (1465)-1470).

* St Julien : La chapelle abrite le tympan mutilé du portail des maçons de la fin (XIIIème siècle). Les vitraux de Guillaume Barbe représentent St Michel, St Julien, St Guillaume et Ste Geneviève.

* St Éloi : Les vitraux de Guillaume Barbe représentent St Éloi, St Laurent, St Jean Baptiste et St Nicolas.

* Chapelle des Fonts : Elle possède un portail qui donne accès au cloître. Un retable de style espagnol en bois sculpté du (XVIIème siècle), offert à la cathédrale en (1937), provenant de l'église désaffectée de Fudela l’agrémente.

* St Nicolas : Cette chapelle, close d'une grille en fer forgée donnée par la corporation des mariniers (XVIIIème siècle), abrite des vitraux de Guillaume Barbe représentant, Ste Marguerite, Ste Madeleine, St Nicolas et la Vierge à l'enfant.

* Ste Anne : Les vitraux de Guillaume Barbe représentent Ste Claire, St Évêque, Ste Madeleine et l'Éducation de la Vierge par Ste Anne.

- Chapelles du bas-côté Sud
d'Ouest en Est


* St Étienne :la Grande Église dans la tour du Beurre. C'est une église paroissiale de (1496) à la Révolution. Elle est composée des anciennes chapelles St Jacques Ouest et St Christophe Est, construites vers (1275), et prolongée au Sud par le rez de chaussée de la tour du Beurre. Elle comprend 2 gisants du (XVIIème siècle), Claude Groulard, 1er président du Parlement de Normandie et sa femme Barbe Guiffard. Diverses pierres tombales ornent la chapelle: Denis Gastinel (1440), chanoine de la cathédrale et un des juges de "Jeanne d'Arc", Nichole Sarrazin (1505), Inguerran d'Étrépagny 2ème moitié du (XIIIème siècle), archidiacre d'Eu, Nichole Gibouin (1320), clerc de la ville de Rouen, Étienne de Sens (1282), archidiacre, ainsi que la pierre tombale dite des "Innocents des Andelys", 3 jeunes Rouennais pendus en (1625). St Eustache.

* St Léonard : Cette chapelle possède des vitraux de Max Ingrand qui représentent, l'entrée dans la Terre Promise, le Paradis terrestre, Josué arrêtant le Soleil et le Déluge.

* St Pierre : dite du Bâtiment. Les vitraux de Max Ingrand sont dédiés aux patrons des métiers du bâtiment, St Joseph patron des ouvriers du Bois, le Christ de l'Ascension fête des ouvriers Maçons, et St Éloi maître des Ferroniers. La chapelle accueille également une maquette en bois de la cathédrale pour les non Voyants.

* Ste Colombe : dite du blé eucharistique. Les vitraux de Max Ingrand représentent la culture du blé et les paraboles évangéliques.

* Ste Catherine : C'est la seule chapelle du collatéral Sud à avoir été épargnée le 19 avril (1944). Sa présence a permis à la nef de tenir debout. Les vitraux sont de Guillaume Barbe et de son atelier, datés entre (1465) et (1470). La chapelle est recouverte de lambris qui représentent la vie de St Brice, évêque de Tours au (Vème siècle).

* Ste Marguerite : Elle abrite la pierre tombale du cardinal Léon Thomas, archevêque de Rouen de (1883 à 1894). Elle se trouve à l'emplacement du monument funéraire détruit en (1944).

* Chapelle du petit St Romain : Des tableaux du (XVIème siècle) représentent la vie de St Romain. L'autel orné d'un bas relief Renaissance provient de dessous le maître autel du choeur, découvert (1944) après la 2ème guerre mondiale.

La croisée de transept accueille l'Autel. La croisée, qui fait tour Lanterne, possède une voûte Octopartite. De la croisée partent 2 croisillons, donnant chacun accès à un portail.

* Le bras Nord : du transept est accessible par le portail des Libraires au sens ancien de bibliothécaires, c'est un portail privé pour les chanoines à l'origine, qui leur permettait de regagner en toute sécurité le quartier où ils résidaient au Nord de l'édifice. La rosace, oeuvre de Guillaume Nouel de la fin du (XIVème siècle), est la seule des 3 rosaces de la cathédrale à avoir conservé un vitrail. Tout comme celle de la façade Ouest, son remplage a été détruit pendant la 2ème Guerre mondiale et restitué selon le modèle d'origine. On a remonté son vitrail déposé en (1939), représentant en son centre le Christ. Le croisillon Nord a la particularité de posséder ce qui est connu comme l'escalier des Libraires, qui donnait accès à la bibliothèque du Chapitre. Les 2-1ères volées sont construites en (1479) par Guillaume Pontifs. Les 2 suivantes sont réalisées en (1788), pour accéder au nouvel étage des archives.

* Le bras Sud : du transept, accessible par le portail de la Calende, est décoré de 2 vitraux renaissance dans sa partie Est, qui garnissent des remplages flamboyants. Ils sont tous 2 en rapport avec l'évêque St Romain, dompteur de la fameuse Gargouille. Le transept dispose de 4 chapelles, toutes orientées. Au croisillon Nord, N.D.de la Pitié, dans l'angle Nord Est et la chapelle St Joseph, ancienne chapelle du Grand St Romain, dans l'angle Sud Est. Comme sa pendante au Nord, elle possède une piscine du (XIIIème siècle). Elle a en outre 2 grand vitraux de la confrérie St Romain (1521). La baie Ouest représente la vie de St Romain tandis que la baie Sud Est un Panégyrique de St Romain, donné par Jacques Le Lieur. Elle possède également 2 absidioles, la chapelle du St Sacrement, ancienne chapelle St Jean Baptiste jouxte les fonds, et au croisillon Sud, la chapelle Ste Jeanne d'Arc. Ses vitraux de Max Ingrand raconte la vie de Jeanne d'Arc. La chapelle abrite le gisant de Frédéric Fuzet, archevêque de Rouen de (1899) à (1915), sculpté par Gauquié (1918).

- Le Choeur

Le choeur, légèrement désaxé vers le Nord, compte 5 travées et un hémicycle à 5 pans. Légèrement surélevé par rapport à la nef, il s'élève encore de quelques marches quand on s’approche du maître autel, c'est une table de marbre vert Serpentine de la vallée d'Aoste, reposant sur les symboles des 4 évangélistes "le Lion - Marc, l'Aigle - Jean, l'Ange - Mathieu, le Taureau - Luc", en plomb doré, sculptés par André Bizette Lindet en (1955). Il est encadré par 2 anges en bronze doré du sculpteur Caffieri, réalisés en (1786) pour l'église St Vincent de Rouen. Auprès se trouve un grand Christ et des cassolettes du sculpteur Clodion. Au pied des marches se trouve une inscription, à l'emplacement du monument funéraire contenant le coeur de Charles V. De chaque côté se trouvent des stalles, sculptées de (1457) à (1470) par Philippot Viard et des huchiers flammands. A la croisée de transept se trouve un autel, couvert d'un ornement brodé d'or, chape portée lors du couronnement de Charles X en (1824). Il y a également un lutrin pliant du (XIVème siècle) ainsi qu'une tapisserie d'Aubusson du (XVIIIème siècle). Le mobilier est la réalisation de Raymond Subes en (1955).

- Les gisants
du Sud au Nord

Celui de "Rollon", une copie du (XIXème siècle) du gisant d'Henri le Jeune, qui est vide. Sur le socle se trouve une épitaphe :

* "IN.SINU.TEMPLI.ROLLO.QUIESCITA.SE.VASTATAE.CONDITAE.NORMANNIAE.PATER.AC.PRIMUS.DUXLABORE.
QUI.FRACTUS.OCCUBUIT.OCTOGENARIO.MAIOR.AN.CM.XXXIII"


* Traduction,
"Au sein de ce temple repose Rollon, père, ou pair, et 1er duc de Normandie, dévastée et fondée par lui. A bout de force, il succomba en (†933) âgé de (80) ans".

Celui de Richard Coeur de Lion, gisant du (XIIIème siècle), socle du (XXème siècle). Il qui contenait son coeur, dont le reliquaire de plomb est conservé avec le trésor de la cathédrale. Son épitaphe :

* HIC.COR.CONDITUM.EST.RICARDIANGLORUM.REGIS.QUI.COR.LEONIS.DICTUSOBIIT.AN.M.C.XC.IX"

* Traduction,
"Ce lieu abrite le coeur de Richard, roi d'Angleterre qui fut dénommé Coeur de Lion, et mourut en l'an (†1199)".

Celui d'Henri le Jeune, frère ainé de Richard Coeur de Lion. Son épitaphe :

* "CUI.FRATER.FUIT.COR.LEONIS.DICTUSHENRICUS.IUNIOR.SEDEM.IN.NORMANNIA.ARMIS.IURIQUE.
NEGATAM AN.M.C.LXXXIII.A.MORTE.TANDEM.HIC.AEGRE.TENUIT"


* Traduction,
"Frère de Richard, dénommé Coeur de Lion, Henri le jeune, prétendant au siège de Normandie qui fut refusé à ses armes et à son bon droit, l'obtint enfin, ici même, par sa mort, à son corps défendant en l'an (†1183)".

Celui de Guillaume Ier de Normandie, fils de Rollon. Son épitaphe:

* "H.S.E.GUILLELMUS.LONGA.DICTUS.SPATHA.NORMANNIAM.QUI.SUIS.ROLLONIS.FILIUS.STATUIT.
IN.FINIBUS PRODITORUM.INSIDIIS.ANNO.CM.XLII.OCCISUS"


* Traduction,
"Ci-git Guillaume, dénommé Longue Épée fils de Rollon. Il fixa les frontières de la Normandie et périt, victime des embûches de la trahison en l'an (†942)".

Proche du gisant d'Henri le Jeune, une plaque symbolise l'emplacement du tombeau de marbre noir où reposait Jean de Lancastre, Duc de Bedford dit aussi Jean Plantagenêt, considéré comme le meurtrier de Jeanne d'Arc. Une autre plaque, en face la chapelle de la Vierge, est dédiée à la mémoire de Jehan Titelouze, organiste de la cathédrale (1588)-(1633). Les gisants ont été installés à leur emplacement actuel en (1956). Le gisant de Richard Coeur de Lion a été redécouvert en (1838) par Achille Deville, celui d'Henri le Jeune par l'abbé Cochet en (1866). Ces 2 gisants sont datés du début du (XIIIème siècle). Celui de Richard n'est toutefois pas l'original, car à l'origine, son coeur était "enfermé dans de l'argent et de l'or". Cette chasse a été vendue en (1249) pour payer la rançon de Louis IX, prisonnier des arabes. C'est vers (1300) que les tombeaux d'Henri le Jeune et de Richard Coeur de Lion ont reçu un nouveau gisant. Ils sont vêtus du manteau royal, d'une couronne et pour Richard d'un sceptre. Jusqu'en (1944), le gisant de Rollon était placé dans la chapelle du petit St Romain, collatéral Sud, tandis que celui de son fils Guillaume se trouvait dans la chapelle Ste Anne, collatéral Nord.

Malgré la différence de statut, Guillaume Longue Épée, seulement Duc de Normandie, porte les même attributs que Richard et Henri, exception faite de la couronne, qui se trouve sans pierres précieuses. On suppose que le gisant de Guillaume date du 3ème-1/4 du (XIVème siècle). Celui de Rollon, proche stylistiquement devait dater de la même période mais l'original a été détruit. Un autre tombeau à gisant, sous un arc en bâtière et encastré derrière les arcatures du soubassement du déambulatoire, du côté Nord de la chapelle de la Vierge, est celui d'Hugues d'Amiens, archevêque de Rouen (1130)-(1164). Du (XIIème siècle), c'est le plus ancien de la cathédrale. De style Roman et situé à l'origine dans la crypte, il est déplacé à la reconstruction de la cathédrale au (XIIIème siècle).

- le Déambulatoire

Le déambulatoire donne accès du Sud au Nord à la chapelle St André, St Barthélémy du Revestiaire, la chapelle de la Vierge et la chapelle St Pierre St Paul.

* St André, St Barthélémy
du Revestiaire
La chapelle est fermée par une clôture de pierre légèrement incurvée, oeuvre de Guillaume Pontifs exécutée en (1479) à la demande de l'archidiacre Philippe de La Rose. Elle ouvre à l'Est sur la grande sacristie dite "sacristie des chanoines" et à l'Ouest au Revestiaire, vestiaire des chanoines, qui donne accès à une salle haute, ancien trésor et Chartrier de la cathédrale.

* St Pierre, St Paul
Une inscription commémore le transfert des ossements de l'impératrice Mathilde, retrouvée dans l'abbatiale du Bec en (1846) et déposés en (1871). La chapelle abrite la tombe du cardinal de Bonnechose.

* Vierge (axiale)
La chapelle axiale de la cathédrale est dédiée à la Vierge. Elle est constituée de 3 travées droites et d'une abside à 5 pans. Elle est achevée entre (1305) et (1311). A son chevet se trouve un autel et un retable en bois sculpté et doré de Jean Racine (1643). Ils sont agrémentés d'une toile de Philippe de Champaigne (1629), l'Adoration des Bergers. Elle possède des vitraux des (XIVème siècle) et (XVème siècles). Ceux du chevet proviennent de l'église St Vincent détruite en (1944), tandis que les vitraux Nord et Sud représentent les Sts évêques de Rouen.

- Tombeaux ornant la Chapelle:


* Amboise :
Le mausolée monumental des cardinaux d'Amboise, oeuvre de Roulland Le Roux et Pierre des Aubeaux, chef d'oeuvre de la sculpture du début du (XVIème siècle).

* Prince de Croy :
Le tombeau du cardinal prince de Croy, archevêque de Rouen (1824)-(1844), sculpté par Fulconis en (1856).

* Louis de Brézé :
Le tombeau de Louis de Brézé († 1531), sénéchal de Normandie, en albatre et marbre noir. De la 2ème renaissance milannaise du milieu du (XVIème siècle), cette réalisation peut être celle de Jean Goujon. L'enfeu de Pierre de Brézé et de sa femme Jeanne du Bec Crespin, de style flamboyant de la fin du (XVème siècle).Le priant du cardinal de Bonnechose, du sculpteur Chapu (1891). Sur les murs sont apposées des plaques commémoratives des archevêques de Rouen.

- les Vitraux

Tous les vitraux anciens ont été déposés dès (1939) à l'initiative de J. Lafond et envoyés pour l’essentiel dans les soubassements du donjon de Niort, les préservant ainsi d’une destruction certaine.

* au Nord, 2 chapelles du collatéral recèlent les vitraux les plus anciens de l'édifice. Ces vitraux de (1200) sont surnommés "les belles verrières" célèbres pour leur couleur bleue de Chartres. L'un des vitraux de Rouen est d'ailleurs signé par un maître verrier chartrain du nom de Clément. Les parties inférieures des 2 baies des chapelles où ils se trouvent sont garnies de vitraux différents, datés du (XVème siècle), oeuvre de Guillaume Barbe, maître verrier de la cathédrale. Un vitrail du (XIIIème siècle) au nord du déambulatoire, raconte la légende de St Julien l'Hospitalier qui inspira par ailleurs Flaubert dans son ouvrage intitulé 3 Contes.

* au Sud, les chapelles du collatéral ne recèlent pas de vitraux anciens, car la plupart d'entre eux a été détruite par les chanoines au (XVIIème siècle) pour faire de la lumière dans l'édifice assombri par ses anciens vitraux opaques. Les verrières actuelles sont des oeuvres contemporaines du maître verrier Max Ingrand.

- le Grand Orgue

Il a été construit par les établissements Jacquot Lavergne, suite à la campagne de restauration de la cathédrale liée aux destructions de la 2ème guerre mondiale. Il est inauguré en (1956) par Marcel Lanquetuit, titulaire du grand orgue, sur une composition de Marcel Dupré. De nombreux facteurs d'orgues se sont succédé au cours des siècles à la tribune de la cathédrale, Crespin Carlier, Robert Ingoult, Robert Clicquot, Jean Baptiste Nicolas Lefebvre, les établissements Merklin et les établissements Jacquot Lavergne. Le buffet, partiellement détruit par la guerre, est une oeuvre de Joseph Pilon, construit après l'ouragan de (1683). Ce buffet est classé Monument Historique.

- l'Orgue de Choeur

C'est un instrument de Cavaillé Coll. Il est installé en (1896) chez Albert Dupré. Son fils, Marcel Dupré, l'offre en (1945), en remplacement de l'orgue Ducroquet, détruit par les bombardements en (1944). Il comporte 11 jeux répartis sur 2 claviers de 56 touches et un pédalier de 32 marches.
La cathédrale de Rouen, berceau de l'école française d'orgue, a connu 42 organistes, célèbres, qui se sont succédé depuis Étienne Lequin en (1383), jusqu'à Lionel Coulon, titulaire en (1992).

- L'archevêché

Le 1er manoir épiscopal devait à l'origine se situer au Sud de la nef de la cathédrale actuelle. Au moment des invasions Normandes et de la création du duché, l’archevêché se déplace au Nord Est, au chevet de la cathédrale. Il s'est agrandit jusqu'à atteindre les anciens fossés des remparts du (IVème siècle). Guillaume Bonne Ame reconstruit l'archevêché. De ce palais, il subsiste au niveau de la cour de la Maîtrise St Évode une salle basse et les assises inférieures des murs entre le portail des Libraires et la tour d'angle de la rue St Romain. Le palais Archi Episcopal de style Gothique, contemporain de la cathédrale, est construit par Guillaume de Flavacourt. Il réalise la tour de guet et la grande salle dont il reste aujourd'hui le pignon avec sa baie. Cette salle a vu se tenir la dernière séance du tribunal qui a condamné Jeanne d'Arc le 29 Avril (1431) et le 2ème procès dit de Réhabilitation en (1456). Le logement des archevêques s'élevait le long de la cour des Libraires.

A son arrivée, Guillaume d'Estouteville détruit l'ancienne résidence des archevêques pour la reconstruire. En (1462), le rez de chaussée occupé par les cuisines est achevé. Les travaux se poursuivent en (1463) avec la construction de la salle du 1er étage connue aujourd'hui comme la salle des États. Les travaux sont achevés avec l'achèvement de l'escalier à vis en (1464). L'ensemble des travaux a coûté 400.000 livres. Toutefois, Georges Ier d'Amboise reprend les travaux dès son arrivée en (1495). Il l'embellit jusqu'en (1507) pour près de 2.000.000< livres. Il fait démolir l'ancien logement des archevêques et construire le bâtiment actuel pour abriter la cour d'Église. Elle abrite la Conciergerie et les Prisons au rez de chaussée, des locaux de bureaux au 1er et une salle d'audience au 2ème. Il rallonge le manoir d'Estouteville et érige une nouvelle vis d'escaliers qui y fait pendant. Vers (1501)-(1502), le jardinier Guillaume Cornehaut conçoit le plaisant jardin, agrémenté de statues de Pierre de Vallence. Une fontaine, composée de 2 bassins de marbre, est réalisée en (1501)-(1507).

En (1716), l'archevêque Claude Maur d'Aubigné fait démolir la chapelle épiscopale, remplacée par la dite chapelle d'Aubigné. L'archevêque de Saulx Tavannes fait démolir la grande salle du (XIVème siècle). En (1742), le portail d'entrée est construit par Le Carpentier, pour remplacer celui édifié au début du (XIVème siècle). Au cours de la Révolution, la Municipalité de Rouen s'y installe pendant 1 an. Le palais retrouve sa fonction en (1802). La loi de séparation de l'Église et de l'État en (1905) oblige le départ de l'archevêque des lieux. Vides jusqu'en (1914), ils sont utilisés par l'État Major pendant la 1ère guerre mondiale.

En (1920), l'archevêque du Bois de Villerabel prend les lieux en location. Grâce à l'influence de son prédécesseur Louis Dubois devenu archevêque de Paris, les lieux sont rendus à l'archevêque de Rouen.

L'archevêché a fait l'objet d'une restauration à la fin des années (1990). Il a la particularité d'être le seul en France à conserver sa fonction et à former cet ensemble cathédrale archevêché. L'archevêché occupe l'espace au Nord-Est de la cathédrale, compris entre la cour des Libraires, la rue St Romain au Nord, la rue de la République à l'Est et la rue des Bonnetiers au Sud.

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