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- St Salvi


- Présentation
* Destination initiale : Collégiale
* Destination actuele : Eglise Paroissiale
* Style : Art Roman Languedocien et Gothique Méridional
* Construction du : (XIème siècle) au (XVIIIème siècle)
* Propriétaire : Commune
* Statut patrimonial : Classé Monument Historique (1846), (1922)
* Patrimoine : Mondial (2010)

- Situation
* Pays : France
* Région : Occitanie Midi Pyrénées
* Département : Tarn
* Commune : Albi

Localisation et Etymologie

La Collégiale St Salvi est une église Catholique située à Albi, dans le Sud-Ouest de la France, elle est située dans la vieille ville d'Albi. Elle constitue le Coeur du quartier Eponyme. L'église est construite sur un point haut, raison d'être de la Tour de Guet qui prolonge la tour Nord. L'église a un aspect Hétéroclite, reflet de l'évolution des modes de Construction, mêlant l'art Roman Languedocien et l'architecture Gothique. La césure entre les 2 styles s'oppose aussi dans les matériaux, Pierre pour l'Ancien et Brique Foraine Rouge pour le plus Récent. La durée du chantier, sur près de (VII siècles), a été déterminée par l'alternance de périodes Fastes ou plus Maigres. La lecture de la construction est complexe pour les Historiens, des évolutions architecturales étant aussi intervenues sur les parties Achevées. Le cloitre qui lui est attenant et la Canourgue, groupe d'anciennes résidences des Chanoines, forment avec la Collégiale, un ensemble remarquable à une centaine de mètres de la Cathédrale Ste Cécile et du Palais de la Berbie. Ils appartiennent à la cité Episcopale d'Albi, classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en (2010). Au (VIIème siècle), l'Albigeois appartiennent à la riche famille Desiderii Salvii. Un de ses membres à laissé son nom, St Salvi à la Collégiale où il est inhumé. C'est à ce personnage que la légende attribue le titre de 1er Evêque de la ville, entre (574) et (584). La Collégiale a un temps, conservé ses reliques. Le terme de Collégiale, traduit une conduite de la Messe par le Chapitre de Chanoines. Dans le cas présent, elle garde la sépulture du Saint local. Elle n'est pas le siège d'une Paroisse. Celle ci était assurée par l'église Ste Martiane toute proche, démolie à la Révolution pour cause de Vétusté.

- Historique

Selon l'historien Jean Louis Biget, le Monastère dirigé par Salvius d'Albi n'est pas à proprement parler une Abbaye, mais plutôt une Communauté d'Anachorètes soumis à l'Obéissance à leur Abbé. Ce type de fonctionnement pourrait avoir été inspiré de la 1ère Abbaye de Lérinsa. Le site du 1er Monastère où Salvi fut Moine et a été enterré est inconnu. C'est une Communauté bien établie, probablement sous le patronnage de St Sernin de Toulouse, l'Autel majeur porte une dédicace en ce sens. Le culte de St Salvi, personnage de haut Lignage, explique la prééminence de la Collégiale sur la Cathédrale, les Evêques d'Albi y ont leur sépulture jusqu'en (1230) et rendent hommage au Saint lors de leur prise de fonction, comme les puissants lors de leur visite à Albia. Au (Xème siècle), le Collège de Chanoines reçoit des donations des Comtes de Toulouse et des Vicomtes d'Albi, toutefois ce n'est pas un enrichissement de la Communauté, la règle de Chrodegang "permet à la famille de récupérer le bien mis en dot à la mort du Religieux et lors d'une Donation, le Donateur conserve l'Usufruit des Biens". Ce n'est qu'à partir du Concile de Toulouse en (1056), que l'Aristocratie reconnait la cession de ses droits à l'Eglise. Une période de laisser aller des Chanoines au début du (XIème siècle), est interrompue par la mise en place de la réforme Grégorienne. Elle aboutit à l'adoption de la règle de St Augustin.

- XIème siècle

En 1057 un chantier est décidé, cette date correspond au Concile de Toulouse et à la réforme Grégorienne, la gestion des Chanoines gagne en rigueur et leurs revenus augmentent de manière importante. La Construction commence avec l'érection de la Tour Nord vers (1060)-(1080). La position anachronique de la Tour Nord par rapport au reste de l'édifice traduit soit une nécessité Topographique sur un site où le terrain n'est pas plat, soit la présence de Bâtiments plus anciens dont la démolition ne se fait qu'au fur et à mesure. Ce Campanile avec cette petite tourelle (échauguette) de guet surmontant le Clocher avait un rôle plus étendu que celui d'abriter des Cloches, sa situation sur le point le plus haut de la ville en faisait un Observatoire idéal dans sa défense. Il est bien plus haut que le Clocher de l'ancienne Cathédrale Romane construite en contrebas, plus près des rives de la rivière Tarn. Cette Tour isolée a été ensuite incluse dans la construction de l'édifice Religieux. Ces atermoiements se traduisent par une épaisseur du mur peu commune entre le Clocher et le Transept Nord et une discontinuité de la maçonnerie au 1er étage. La base de cette Tour représentent un bel exemple de l'Art Roman Languedocien, avec ses murs renforcés d'appareillage en relief dans les angles et soutenant la toiture, Lésènes et bandes Lombardes. Ces éléments caractéristiques se retrouvent sur les murs des Chapelles donnant sur le Transept. Elles sont aussi nommées Absidioles au vu de leur position, même si elles ne donnent pas dans l'Abside. Les arcs outrepassés sont systématiquement utilisés, au point qu'on peut les considérer comme un marqueur de l'art Roman Albigeois du (XIème siècle). On retrouve ce type d'arc sur les Arcades restantes de l'ancienne Cathédrale Romane.

- XIIème siècle

Ces éléments achevés en (1100), le chantier de la Nef dure jusqu'en (1120). Les 7 travées sont adjointes des 2 côtés de Collatéraux dont la particularité est de ne pas être alignés sur les Absidioles. Les dimensions intérieures sont de 67 mètres de Long et de 22,5 mètres de Large, en faisait avec la Cathédrale Romane, une des plus vastes de l'Albigeois. Les Voutes originelles n'ont pas été conservées, aussi les Historiens ne peuvent ils qu'imaginer une hauteur à partir de celle des murs Romans en pierre, autour de 16 mètres.

L'église est dotée de 2 accès. Celui du Nord, est une annexe qui donne dans un Cimetière. Le Portail principal est celui de l'Ouest, il donne, par un escalier d'une vingtaine de marches, sur la place de la Pile, centre économique de la ville avec ses arcades et ses mesures à grain. Ce Portail comporte 4 Arcades à arc outrepassé reposant sur 5 Piliers. L'aspect massif de ces derniers est tempéré par des colonnes ouvragées, torsades ou écailles. Ce portail a disparu de la vue des visiteurs depuis la construction de bâtiments à la place de l'escalier au (XIVème siècle). Quelques éléments ont pu être étudiés par des historiens, invités par les habitants à les observer dans le mur du fond de leur maison. C'est le cas des Chapiteaux des 2ème et 3ème Colonnes à partir du Nord, représentant le sacrifice d'Abraham et l'apparition de Madeleine. Une analyse de la sculpture rappelle celles de St Sernin et du Cloitre de la Daurade à Toulouse. Un dessin de ce Portail réalisé au (XIXème siècle), tente de reconstituer l'élévation de la façade Masquée. Si les colonnes du rez de chaussée semblent conformes, les Baies de l'étage soulèvent des interrogations de Jean Louis Biget. Ce dernier qui a eu l'opportunité de voir quelques parties de l'ensemble, pense que l'auteur inconnu du dessin n'avait pas vu les éléments, se fiant uniquement aux textes Descriptifs. Le Portail Nord comporte le caractéristique arc outrepassé à Voussures. La plus externe est travaillée avec des fleurs à 8 Pétales, les autres sont lisses. Les Chapiteaux comportent des palmes, fleurs et corbeilles. Ils rappellent, là encore, l'école Toulousaine, au même titre que l'église St Michel de Lescure-d'Albigeois voisine et de même époque. La base des colonnes est également travaillée. Ces sculptures et les textes qui les évoquent, plaident pour une datation autour de (1120).

- Période Intermédiaire

En (1130), un Schisme se produit, divisant le Clergé Albigeois. Le Chapitre des Chanoines, comme l'Evêque Humbert de Géraud, soutiennent l'Antipape Anaclet II, contre le Chapitre de la Cathédrale qui prône la Fidélité au Pape Innocent II. Les Chanoines, fidèles au Pape comme le reste du Clergé Français, gagnent le bras de fer. Ils remplacent le Prévôt, Abbé de la Collégiale, par l'un d'entre eux et font démolir la Résidence de l'Evêque. Cet épisode entraine un assouplissement de la Règle et une Modification du Chapitre. La fissure entre les Chanoines de St Salvi et ceux de la Cathédrale Romane, permet au Vicomte Trencavel et au comte de Toulouse de récupérer l'Usufruit de biens perdu en (1080), avec l'aide de l'évêque Géraud que Jean-Louis Biget signale comme "leur créature". Le Chapitre Cathédral, sortit Vainqueur du Conflit, impose un contrôle administratif de la Gestion de la Collégiale par l'évêque. Ce n'est qu'en (1190) que le Chapitre retrouve ses prérogatives grâce au nouvel évêque Guilhem Peire, ancien de la Collégiale. Cet évènement est fêté par la remontée des reliques de St Salvi, de la Crypte vers les Autels en (1194) et une nouvelle réforme du Chapitre entre (1203) et (1209).

- XIIIème siècle

Au début du Siècle, la Croisade des Albigeois aboutit à la dépossession de Raimond II Trencavel, fils de Raymond Roger, mort à la suite de la prise de Carcassonne en (†1209). Ses domaines sont partagés entre le nouveau Vicomte Simon IV de Montfort, nommé Chef de la Croisade, et les domaines Ecclésiastiques. La Collégiale gagne ainsi des Paroisses, 29 en (1219) contre 16 en (1120), mais aussi des Seigneuries. Cet apogée est de courte durée, le Collège des Chanoines commence à perdre de son influence au profit de celui de la Cathédrale et surtout de l'évêque. Guilhem Peire est le 1er évêque à choisir de se faire Ensevelir dans la Cathédrale Romane. Son successeur, Durand de Beaucaire, entreprend la réfection de cette dernière, vers (1245) et en (1277), Bernard de Castanet décide la construction d'une Cathédrale plus grande et instaure une dictature Théocratique à la fin du (XIIIème siècle). Toutefois, la Collégiale doit à la courte embellie économique, une surélévation d'un étage du Clocher. Sur une assise de Brique, une corniche construite sur Modillons à pointe de Diamant rappelle des éléments architecturaux Catalans de même époque. Au dessus, une Colonnade mince porte des arcs brisés en forme de Trèfle. Les Chapiteaux encore de style Roman permettent de dater cet ajout vers (1240). Au même moment, un Escalier à vis est construit à l'angle Occidental formé par la Tour et le Transept. Il donnera son nom à la Tour, un temps nommé "tour de la vit".

Face Nord un tombeau Sculpté, comporte 2 Arches en arc brisé Trifolié et une statue Décapitée. Le fronton au dessus, est composé de 3 Niches séparées de 2 Petites colonnes abritant des Statues. On admirera les fines Colonnettes, les Chapiteaux vers la marmite de l’Enfer. Des Chapiteaux sculptés, des arcades ou encore des Colonnades témoignent des formes Romanes, arcades en plein cintre et des éléments Gothiques évolués, Gables aigus sur les Piliers des angles et sur l’arcade Médiane. Enfin, par leur décor bien dégagé du fond, les Chapiteaux s’avèrent franchement Gothiques. Chaque année, le jardin du Cloître, véritable asile verdoyant de quiétude et de retraite, s’habille de blanc et se pare de touches délicates. En reconnaissance du bon travail accompli, Malvési fut autorisé à Construire un Tombeau pour lui et pour son frère contre l’église. Le style en est purement Gothique. Les 2 Statues qui entourent en haut la Vierge à l’Enfant seraient celles des frères Malvési. Cette face Nord de l’église, bien visible du Cloître, permet de distinguer dans la construction les diverses assises, Romane en bel appareil, Gothique en appareil plus Grossier puis en brique, et une Tour symétrique de la Tour Lavit et de facture semblable, qui faisait partie de l’ancien Monastère.

Du Cloître, un passage couvert permet de gagner une place située au Chevet de la Collégiale. Elle était le coeur de la Canourgue, les demeures où habitaient les Chanoines, après qu’ils eurent abandonné la vie Commune au (XVème siècle). Chaque année, le jardin du Cloître, véritable asile verdoyant de quiétude et de retraite, s’habille de blanc et se pare de touches délicates ou de larges taches de floraisons blanches, ponctuées de feuillages verts, fins et légers qui lui apportent une douce sérénité.

D'autres chantiers concernent des Bâtiments Conventuels, Hôpital en (1205) ou Poulailler et Porcherie qui donnent leur nom aux rues de la "Porcaria et de la Galinaria". La maison du Prévôt et surtout le Cloître, marquent la seconde moitié du Siècle. Ce dernier adopte une forme Trapézoïdale dictée par son insertion au sein d'un quartier déjà bâti. Comme ses homologues Méridionaux du Toulousain, il mêle les éléments Romans et Gothiques. Le soubassement en pierre de taille supporte des Colonnes Jumelles et des Piliers d'angle. Les arcs en plein cintre de style Roman, sont posés sur des Chapiteaux à feuillage dont le style est Gothique. Les Sculptures des Chapiteaux sont difficiles à lire au vu de leur Médiocre état de conservation, mais semblent y apparaitre les Apôtres et des Damnés.

Les chantiers Episcopaux couteux concurrencent celui du Collège. Le besoin d'argent aboutit à des participations intéressées, le maçon Vital de Malvesi travaille au Rabais en échange du droit de se faire Enterrer dans un tombeau dans le Cloitre. La pierre tombale sert de Socle à un Enfeu divisé en compartiments par 2 Ogives Trifoliées. Des traces de Peintures murales persistent au fond. A la colonne Centrale, s'adosse une statue de St Paul. Le tout est dans le dernier style Gothique à la mode à cette époque. Une dalle expliquait la construction. Devenu illisible, le texte est cependant conservé grâce à une Copie du (XVIIème siècle).

- le Déclin

A la fin du (XIIIème siècle), plusieurs Chanoines sont accusés d'Hérésie Cathare. L'évêque Bernard III de Castanet mène le retour à l'Orthodoxie avec toute l'énergie et le bon droit que son amitié avec plusieurs Papes lui confère. Il assoit définitivement la Primauté de la Cathédrale Ste Cécile sur la Collégiale. Cette dernière utilise vainement une partie de ses revenus en Procès contre le "Chapitre Cathédral" au cours du (XIVème siècle). Ces lourds tracas expliquent l'absence de grands projets. Le Clocher Sud, en mauvais état, nécessite des travaux, à une période où la Guerre rend son utilité à la Logette de Guet. Décision est prise de transférer les Cloches dans la Tour Nord avec la Logette de Guet. Le Collège des Chanoines ne peut payer toutes ces interventions et les Consuls de la ville, équivalent du conseil Municipal actuel, sont obligés de contribuer financièrement au chantier. Au vu de son coût et de la mode, le recours à la Brique est obligatoire. L'étage rouge de la Tour Nord date de (1382).

A la même époque, les Confréries décident de se faire construire à leurs frais, des Chapelles dédiées à leur Saint Protecteur. Les chantiers se font au fur et à mesure, sans plan d'ensemble, ce qui explique la Césure du mur entre eux et les hauteurs de Baies différentes. Si la Pierre est utilisée, son appareillage est plus Grossier que celui du (XIIème siècle). Outre leur rôle d'abri du Saint, elles sont aussi utilisées comme lieu de Sépulture pour les familles les plus Influentes. Les Chapelles Sud sont moins profondes, le Cloître ayant limité leur extension. La datation précise de ces Chapelles est délicate, les textes tardifs sont perturbés par les changements de Confrérie et le bâti utilise parfois de la Pierre de réemploi. L'ensemble date probablement de la fin du (XIVème siècle) et du début du (XVème siècle).

Au cours du (XIVème siècle), le besoin d'argent conduit à louer des maisons construites devant le Portail Ouest. Ces maisons, Ateliers ou études Notariales, obstruent encore la vue de cette ancienne entrée au (XXIème siècle)

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- XVème et XVIème siècle

L'Eglise vue de l'extérieur du choeur est bâti en Brique, percé de grandes Baies à vitraux Flamboyantes. Entre ces Baies, de robustes Contreforts à 3 étages soutiennent les voutes Internes. A gauche, une Absidiole Romane en Pierre traduit les différentes époques de construction. A la suite de cette longue période marquée par le Déficit de moyens de financement et l'Atonie Citadine, succession de Famines, épidémies de Peste, guerre de 100 Ans, un renouveau se traduit par des chantiers à la hauteur des ambitions du Collège. Les Dons nombreux après (1450), correspondent à une aisance financière des fidèles. C'est l'époque de la culture du pastel qui enrichi considérablement le pays de Cocagne circonscrit aux villes d'Albi, Toulouse et Carcassonne.

En (1444), une chapelle à St Augustin est construite sur le mur Est de la Tour Sud. Elle utilise la brique et se compose d'une Travée et d'une Abside à 5 pans. Un Escalier de 262 marches permet d'accéder à l'échauguette, la Gachole. Son érection précède de peu un plus gros chantier, la reprise et la rehausse des Voutes de la moitié de la Nef, du Transept et du Choeur. Les arcs doubleaux et diagonales sont en Pierre, mais le remplissage des voutes est en Brique. Les murs de surélévation sont dans le même matériau. S'y ouvrent des Baies en 3 panneaux de style Flamboyant. Des arcs boutant, basés sur les murs des Chapelles, soutiennent les voutes. Au niveau de la Tour Nord, le mur Roman de pierre est conservé pour ne pas toucher à la structure de la Tour. Les Absidioles Romanes sont conservées mais le mur qui les surmontes est surélevé et doté de longues Baies Flamboyantes. Un Choeur remodelé, clôt d'un Jubé est signalé dans un inventaire de (1791)-(1792). Il reste aussi des statues de cette époque, dont on ignore l'emplacement initial, ayant été plusieurs fois déplacées. Elles témoignent d'une recherche de réalisme des artistes de la fin du Moyen Age, mais sans grande finesse de réalisation. Il s'agit de 7 statues de bois Polychrome reconstituant un Calvaire, Christ aux liens et 6 Prophètes. 2 Restaurations de la Polychromia a fait perdre la trace de la peinture Médiévale. Un Christ en Croix Polychrome, un St Salvi et une Piéta sont de la même époque mais n'appartenaient pas à l'ensemble cité précédemment.

- XVIIIème siècle

Les guerres de Religions ne touchent pas Albi proprement dit, mais la longue période de conflit, particulièrement dur dans le Tarn, perturbent grandement le commerce et l'économie. Par répercussion, les revenus Capitulaires diminuent et ne permettent pas d'entreprendre des travaux importants, même si quelques petits aménagements ont lieu, c'est le cas de la réfection du haut de la Tour Sud qui menaçait ruine. L'appareil de pierre et les baies remaniées ne permettent pas une datation précise. Le chapitre est réduit à 15 Chanoines, il est Sécularisé par le Pape Clément VIII. Le logement des Chanoines se fait dans des maisons sises au Sud-Ouest du Cloitre. Des portions de plafonds peints de cette époque subsistent. Les travaux opérés au (XVIIIème siècle), sont dus en grande partie au dynamisme du Prévôt de la Collégiale Antoine de Metge qui a officié entre (1717) et (1749). Le chroniqueur Albigeois Gardès, qui a vécu entre (1648) et (1742), a rapporté la plupart des évènements survenus à cette époque.

Le Maitre Autel du (XVIème siècle) est reconstruit et consacré le 3 Décembre (1726) par l'Archevêque Armand Pierre de La Croix de Castries et les Reliques de St Salvi sorties de leur Tombeau. Ce dernier est détruit pour créer une petite Chapelle à Abside en cul de four. En (1730), l'Autel est surmonté d'un Baldaquin à 6 Colonnes à Dais en Dôme. Les Consuls de la ville offrent 6 Toiles à la Collégiale, 4 sur la vie de Salvius, une à St Roch, en remerciement d'avoir écarté d'Albi l'épidémie de Peste de Marseille et la dernière sur l'évangélisation d'Albi par Clair d'Aquitaine. Ils sont aujourd'hui dispersés dans l'édifice, mais étaient destinés à être exposés dans l'Abside. Une nouvelle Chaire, remplacée au (XIXème siècle), est construite. Mais les travaux qui vont marquer cette époque, sont ceux menés dans la Nef pour la mettre en adéquation avec le chantier interrompu au (XVIème siècle), avant son achèvement. Les 1ères voutes sont terminées en (1736) et elles portent des Blasons de l'Archevêque, du Prévôt et d'une riche famille ayant participé financièrement. Elles sont bâties en arc doubleau de pierre et comblées entre les nervures par des briques sur champ. Un enduit masque cet appareillage. Les Baies ouvertes au dessus des Collatéraux sont typiques du (XVIIIème siècle), même si des ajouts du Siècle suivant leur donnent, pour reprendre le vocabulaire de Biget, "une allure archaïsante".

- l'Orgue

Antoine de Metge profite de la présence du facteur d'orgue Christophe Moucherel, venu à Albi construire les Orgues de la Cathédrale Ste Cécile, pour faire construire une Orgue sur le mur Occidental. Pour le construire, il utilise des éléments du petit orgue qui existait dans le Choeur et d'autres provenant de l'ancien Orgue de la Cathédrale datant de l'époque de Louis Ier d'Amboise. Ce dernier avait été cédé pour ce projet par le "Collège Cathédral". Le financement est assuré par les Chanoines et quelques généreux donateurs. Il échappe aux déprédations commises durant la Révolution et subit une restauration par l'entreprise Cavaillé-Coll. A la suite des restaurations successives, seul le Buffet est encore d'origine. La construction de cet Orgue a conduit les décideurs à condamner une communication entre la Collégiale et la Salle Capitulaire par une Galerie.

- XIXème siècle

A la Révolution, le Chapitre de Chanoines est dissous. Le Curé fait démolir le Choeur pour rendre l'autel apparent aux Fidèles. Un tel projet est annulé dans la Cathédrale. Le métal des trésors et objets du culte, des cloches et de l'orgue sont Fondus. La Collégiale est saisie et mise à disposition de l'Armée qui y installe un dépôt de fourrage. En (1800), la municipalité souhaite en faire un marché couvert en raison de sa proximité avec la place de la Pile, lieu de marché étriqué. Le projet échoue. 2 Ailes du Cloitres sont préservées pour y aménager des passages couverts, mais les pierres des autres sont vendues à la Démolition.

L'église Collégiale retrouve son rôle en (1800), mais des travaux de réhabilitations nécessaires sont reportés à une période plus favorable, les Guerres ruinant le pays. La restauration débute par le Dallage en (1830), pour remplacer le précédent, abîmé par le passage des roues de charrettes à foin. Un enduit rose, vert pomme et jaune nankin est réalisé, chantier qui fait dire à Eugène Viollet-le-Duc en (1843) dans son rapport au comité des Monuments Historiques, . Des espaces vides sous les combles sont fermés. Le travail en appareillage de pierre dans une partie en brique, est toujours visible de l'extérieur. D'autres projets ne voient pas le jour, faute de financement. Réfection des piles, elles aussi abîmées par les Charrettes de foin. A la suite du passage du célèbre architecte restaurateur, la Collégiale est classée Monument Historique en (1846).

Dans la 2ème partie du Siècle, le financement est trouvé pour sauvegarder l'édifice en péril. 3 Campagnes successives préservent l'église, au prix de quelques aménagements discutés. La restauration des Toitures se produit à partir de (1857), sans modifier l'aspect général de l'édifice, un travail dans l'esprit des Bâtisseurs Antérieurs. Sur le flanc Nord, une guerre d'influence oppose la commission des Monuments Historique, favorable à un dégagement du Portail Ouest de l'église, et la municipalité qui veut ouvrir une rue et la border de Commerces. L'enjeu du litige concerne une subvention. La commission Historique veut voir le Portail Occidental rendu à son aspect Médiéval en préalable à toute discussion. Le Conseil Municipal, entré dans une période de réhabilitation urbanistique du vieil Albi par l'ouverture de voies d'accès vers l'Est, considère secondaire les critères Archéologiques et Historiques de leur projet. Lors du percement de la rue Mariès, des emplacement commerciaux sont même octroyés devant le flanc Nord de la Collégiale. Une lettre du Ministre chargé des Monuments Historiques stipule : "C'était moins en vue d'isoler l'église que dans le but d'une spéculation de terrain que la ville d'Albi avait conçu des projets pour l'exécution desquels elle sollicitait l'aide de l'Etat". Finalement, la mairie trouve un financement et la Collégiale reste encastrée entre les maisons bâties au (XIVème siècle) devant le Portail Ouest et les Commerces ouverts au (XIXème siècle).

Les Toitures et abords réaménagés, l'architecte Camille Bodin-Legendre est contacté en (1870). Ce dernier, présent à Albi pour construire l'église paroissiale St Joseph, est un disciple d'Eugène Viollet-le-Duc dont la devise est, "Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état Complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné". L'architecte commence à travailler sur le projet en (1873). La Réfection de parties abîmées, notamment le bas des colonnes, aboutit au remplacement des Chapiteaux Romans. L'enduit coloré décrié par Viollet-le-Duc est gratté à la brosse de fer jusqu'à la pierre, faisant disparaitre tout ce qui aurait pu être masqué dessous. Un enduit neutre le remplace sur toutes les parties autre qu'en bel appareil de pierre. Les Baies sont modifiées, ouverture vers le bas des fenêtres du Choeur et restauration des Baies Romanes. Bodin-Legendre s'adjoint les services du sculpteur Nelli. C'est lui qui fait les nouveaux Chapiteaux et la nouvelle Chaire. La transformation intérieure de l'église Médiévale soulève l'indignation d'Emile Boeswillwald, Inspecteur des Monuments Historique, passé à Albi en (1875). Son avis est appuyé par l'historien Henri Wallon, qui demande même le déclassement de la Collégiale. Cette décision laisse Bodin-Legendre sans opposition pour terminer ses travaux. Le bâtiment est toutefois reclassé en (1885)

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- XXème siècle

La Galerie du Cloître est classée Monument Historique le 16 Octobre (1922). Dans les années (1920), la Mairie le fait dégager et le congrès de la société française d'Archéologie de (1929) peut le visiter remis dans l'état qui est encore le sien au (XXIème siècle).

Le mobilier comprend un bel ensemble de sculptures locales de la fin du Moyen Age, une Pietà, conservée à la Sacristie, un Crucifix, un Calvaire, un Christ aux liens et 6 Scribes et membres du Sanhédrin. Une statue de bois polychrome, datant sans doute du (XIIème siècle), est la seule représentation existante du Saint, elle a été retrouvée dans un Galetas et est conservée à la Sacristie. Au fond de l’église, sous les Orgues, 6 statues Polychromes entourent celle du Christ, de facture robuste, ces 6 statues représentent les personnages du Sanhédrin, c'est à dire l'assemblée législative traditionnelle du peuple Juif, ainsi que son Tribunal suprême qui siège normalement à Jérusalem, ces statues semblent une copie de celles de la Cathédrale.

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