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- Saint Tugdual
- Présentation
* Nom local : Saint Tugdual
* Culte : Catholique Romain
* Type : Ancienne cathédrale, Eglise Paroissiale, Basilique Mineure
* Style dominant : Gothique
* Protection : Classée Monument Historique (1840)
- Situation :
Pays : France
* Région : Bretagne
* Département : Côtes d'Armor
* Ville : Tréguier
- Historique
C’est à la fin du (VIème siècle) que le moine St Tugdual un des nombreux moines Gallois et l'un des 7 Saints fondateurs de Bretagne qui,
fuyant leur patrie ravagée par les pillages, arrivent en l'an (535) à l'antique "Tric'Horn" - 3 angles, en Breton. L'origine de ce nom vient des cours
d'eau, le Jaudy et le Guindy, qui se rejoignent à Tréguier pour former la rivière qui en porte le nom. Il a fondé le monastère de Landreger le nom Breton
de Tréguier - Lan treguer, en Breton par référence aux 3 rivières guer passant à Tréguier. La cathédrale de Tréguier accueille ainsi les
pèlerins du "Tro Breiz", le tour religieux de Bretagne.
Lantreguer a le titre de ville dès (1412) "lettres de Jean V, n° 1141". La paroisse de Tréguier"parrochia Trecorensis"
est citée dès (1330), dans l’enquête du procès de canonisation de St Yves. La ville de Tréguier se blottit sur la colline, dans une courbe située presqu'au fond
de la vallée du Jaudy, à une douzaine de kilomètres "six milles" de la Manche. Bretonne jusqu'aux confins de son histoire et de ses légendes, la fondation
de la cité est déjà l'aboutissement d'une 1ère légende qui veut que Tugdual, pour y fonder son monastère, dût d'abord chasser le Dragon qui hantait la région.
Son aura était telle que l'épiscopat dont il fut l'initiateur devint l'un des centres religieux les plus en vue de la Bretagne. Tugdual est consacré évêque de
Landreger vers (542). De son existence, nous ne savons en réalité que
peu de choses, même pas la date précise de sa mort survenue un 30 Novembre en (†553), (559) ou (564). L'église, primitivement dédiée à St André Apôtre et
probablement en bois, n'a laissé aucune trace; on suppose qu'elle était située à peu près au même emplacement que la cathédrale actuelle. En (848), Nominoë, Roi
de Bretagne, en fait de cet évêché abbaye un évêché séculier.
L'évêque de Tréguier porta le titre de comte de Tréguier dès (1627) et jusqu'en (1790), il avait
pouvoir de basse et haute justice et les sentences, prononcées en Cour des Régaires, relevaient directement du parlement de Bretagne
sans passer par aucune juridiction intermédiaire. Le siège de Tréguier a été souvent occupé par des prélats, appartenant aux familles les plus illustres, tels que :
le cardinal de Bourbon, les de Bruc, Tournemine, Malestroit, de Ploeuc, du Chastel, d'Est, Juvénal des Ursins, d'Amboise. Le chapitre de la cathédrale était
composé de 5 dignitaires, le grand chantre, les archidiacres de Plougastel et de Tréguier, le trésorier et le scholastique, et de 14 chanoines. Située sur les
hauteurs, la ville constitue un centre névralgique et, peu de temps après, surviennent
les 1ères invasions Normandes commandées par Hastings. Après l'avoir conquise et détruite, ils fortifient la place alors qu'elle est abandonnée par la
population. Vers (970), l'édifice est rebâti en style Roman et dédié à St Tugdual par un dénommé Gratianus ou Gratias, époque dont il ne subsiste que la tour
appelée "Tour d'Hasting" à l'extrémité du croisillon Nord. Réalisée en la pierre de Caen, le fort pilier central soutient 2 arcs en plein cintre très
surhaussés, les chapiteaux et les socles de colonnes décorés de motifs celtiques, entrelacs, fleurs stylisées, et chevrons emboîtés.
Le chantier de la cathédrale Gothique est entrepris souvent arrêtée par la Guerre de 100 ans et la Guerre de Succession de Bretagne, la
construction se déroule par étapes, entre (1339) à 1432), en remplacement de la cathédrale Romane par l'évêque Richard du Poirier ou du Perrier.
La reconstruction débute par la nef et ses bas côtés. Interrompus, en (1345), au niveau de la 3ème travée de la nef, les travaux reprennent de (1363) et se
poursuivent jusqu'en (1371) sous l'impulsion de l'évêque Yves Begaigon permettant d'achever les 4 dernières travées de la nef. Une 3ème campagne de
construction, de (1380) à (1425), sous l'impulsion de l'évêque Pierre Morelli, permet la réalisation du choeur et de son déambulatoire. La tour centrale, dite du
Sanctus, surmontée de son clocheton, le clocher avec sa flèche de plomb et son porche sont réalisés par l'évêque Pierre Pédru entre (1420) et (1432). L'évêque
Jean de Ploeuc orne la cathédrale de fresques et de vitraux. En (1450), il fait commencer la construction du cloître en style gothique flamboyant, qui sera achevé
en (1468) et restauré en (1507). Le clocher de la cathédrale est abattu par un ouragan le 15 Janvier (1579).
Entre (1589) et (1592), la ville de Tréguier est ravagée par les Ligueurs. Cette période de l'histoire de la Bretagne est synonyme de guerre
de religion entre catholiques radicaux soutenus par les Espagnols et dirigée par le duc de Mercoeur, et protestants soutenus par le roi de France et l'Angleterre.
Tréguier se rangea du côté des royalistes. La ville est pillée à plusieurs reprises et finalement, elle est incendiée en (1592). La fin de cette guerre en (1598)
aboutit à la reddition de Mercoeur et par la proclamation du fameux "édit de Nantes".
Le 6 Septembre (1632), un incendie se déclare dans la sacristie et détruit une partie du trésor d'argenterie et des archives.
La flèche de plomb de la tour Sud est remplacée en (1785) sous l'épiscopat d'Augustin Le Mintier et édifiée à partir des plans de François Anfray. Cette nouvelle
flèche surplombe toute la ville à plus de 60 mètres de hauteur tout en gardant une légèreté due sans doute aux motifs originaux qui l'ajourent. Ayant été
gravement endommagée lors des tempêtes de Décembre (1999), elle a été restaurée en (2002).
La Révolution voit disparaître l'évêché de Tréguier le 12 Juillet (1790), "décret du 14 novembre (1789)" et le dernier des évêques,
Mgr Le Mintier, s'enfuit à Jersey, Angleterre, en (1791). Au cours de l'hiver (1794), le bataillon des volontaires d'Etampes met à sac tous les monuments
religieux de la ville, ainsi disparurent presque tout le mobilier, la statuaire, l'orfèvrerie, les vitraux, etc. La cathédrale sert alors d'écurie et est tellement
saccagée qu'elle ne peut servir au culte imposé de l'"Être Suprême". Ce culte s'opposait au culte de la Raison instauré par Chaumette en (1793). La cathédrale est
rendue au culte le 29 Novembre (1801) mais elle est rattachée au diocèse de St Brieuc. Prosper Mérimée y engage de grands travaux de restauration en (1841).
Le 26 Février (1848), un ouragan cause d'importants dommages à la cathédrale.
- la Cathédrale
La cathédrale, en forme de croix latine, mesure 75 mètres de longueur et 17,40 mètres de largeur, avec une hauteur des voûtes sous clef
de 18 mètres. Elle comprend une nef formée de 7 travées de longueurs inégales allant de 3 mètres à 5m,70 et avec collatéraux, un transept saillant,
ainsi qu'un choeur formé de 3 travées droites terminé par un hémicycle à 5 pans et entouré d'un collatéral sur lequel s'ouvrent 11 chapelles, de
plan polygonal pour 3 d'entre celles qui entourent l'abside. Certains piliers sont ronds, d'autres sont de forme octogonale alors que les piliers du
choeur sont des faisceaux de colonnettes. 3 porches donnent accès dans l'édifice, le porche de la façade Occidentale, le porche du Peuple qui s'ouvre
sur la 5ème travée du collatéral Sud et qui date de (1356), et le porche des Cloches à l'extrémité Sud du transept. La façade Occidentale est précédée
d'un porche voûté et comprend, au dessus du portail, 3 rosaces.
A l'intérieur, la partie inférieure de la nef date de (1339) tandis que que les voûtes du choeur sont de la fin du (XIVème siècle),et les
chapelles du choeur, de (1425). Le chevet date, semble être, des années (1400). Le retable du maître autel, en bois sculpté, date du (XVème siècle) et représente
les scènes de la Passion alors que la chaire date de la fin du (XVIIème siècle). Les 46 stalles en chêne du choeur, datant de (1508)-(1511) et remaniées en (1648),
sont l'oeuvre de Gérard Dru et Tugdual Kergus. Les fonts baptismaux datent du (XIVème siècle).
Comme tous les vitraux d'origine ont tous été détruits à la Révolution, les vitraux actuels sont de date récente et exécutés par la maison
Ste Marie, de Quintin. Ceux du bas côté Nord représentent des scènes de l'Ancien Testament alors que ceux du bas côté Sud représentent des scènes du Nouveau
Testament et ceux du Chevet, des scènes de la vie des Saints.
Un autre ecclésiastique est à l'origine de la renommée de la ville, Yves de Kermartin, le Saint patron des avocats, né en (1253) à Minihy et
mort en (†1303). Il a été canonisé en (1347). Plusieurs vitraux relatant la vie de St Yves ont été exécutés, entre (1934) et (1937), par Raphaël Larmande, de Paris,
et offerts par différents barreaux et avocats de plusieurs pays.
- L'orgue
La présence d'orgues dans la cathédrale est attestée dès le (XVème siècle) et elles étaient placées dans le transept Nord jusqu'en (1665).
Comme les orgues ont été détruites lors de la Révolution par le bataille d'Etampes, les autorités de la cathédrale achètent, en (1831), un instrument proviennant
de l'ancienne Abbaye Cistercienne de Bégard et qui avait été construit par Pierre Tuau de (1647 à 1649). L'instrument est déménagé et restauré par Herland de
(1835)-(1837). Le buffet, en bois sculpté du (XVIIème siècle), est classifié par la Commission des Monuments Historiques en février (1972). L'instrument a été
restauté par le facteur Dunand en (1982).
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