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Glossaire - Biographies
Apocalypse - photos

- Les Portes

La "Porte des Champs" permettait la liaison entre le château et l'extérieur de la ville. C'est l'élément architectural le plus avenant du château. Son parement extérieur est couvert de tuffeau sur ses 2 tiers. Le dernier tiers alterne entre couches de tuffeau et couches de schiste. 2 tours flanquent une porte charretière, laquelle donnait accès par une passerelle dormante, puis par un pont levis qui devait être actionné par une unique chaîne à partir d'une ouverture au dessus de la porte. La défense de cette porte se faisait en 1er lieu par une série d'archères disposées en quinconce sur les 4 étages dont dispose chacune des tours. Certaines de ces archères seront reprises et transformées en canonnières. Au (XVIIème siècle) ou (XVIIIème siècle), 2 de ces canonnières furent habillées de petits balcons semi circulaires à encorbellements. L'entrée était ensuite gardée par une série de 4 archères, 2 de chaque côté, qui aboutissent au niveau même de l'entrée. Cette dernière était ensuite défendue par un système de double herse, le tout renforcé d'un assommoir entre les 2 La herse en place d'aujourd'hui est une herse d'origine en bois et aux sabots renforcés de fer, datant probablement du (XVème siècle)-(XVIème siècle). Enfin, une porte, dont il reste un gond et les traces de la barre de fermeture, venait renforcer cette entrée extrêmement bien défendue. En retrait de l'entrée se trouve une salle voûtée du (XIIIème siècle) qui supportait les salles de garde et sur laquelle s'appuie maintenant le "Logis du Gouverneur". L'intérieur des tours est constitué de 3 salles en voûte d'ogives s'appuyant sur 6 culots. Ils sont plus travaillés que sur les autres tours de la forteresse et représentent des visages ou des motifs végétaux.

La "Porte de la Ville" assurait autrefois la communication entre le château et la ville. Par rapport à la "Porte des Champs", elle a été moins bien soignée et est constituée pour la plupart de schiste, ponctuée de ligne de tuffeau. Elle est constituée de 2 tours circulaires qui flanquent le passage d'entrée. Ce passage a été remanié au (XVème siècle) ou au (XVIème siècle) afin de pouvoir aménager 2 ponts levis, l'un, à double flèche, pour le passage Charretier, l'autre pour le passage "Piéton". Sa défense était similaire à la "Porte des Champs". Les traces de 2 herses entre lesquelles était installé un assommoir sont encore marquées. Plusieurs archères protègent l'entrée, dont certaines ont été aménagées en canonnières. Derrière la porte se trouvait les salles des gardes, supportées par un passage voûté. Ces salles ont été remaniées par Louis Ier.

- L'enceinte et les Tours

La forteresse construite par St Louis en (1230) comprend 17 Tours érigées avec une alternance de schiste et d'assises de tuffeau. Elles sont hautes d'une trentaine de mètres, larges d'environ 18 mètres et reliées entre elles. Une 18ème Tour existait auparavant, en dehors de l'enceinte, vers la Maine, la "Tour Guillon". Elle servait à l'approvisionnement du château. Elle a été démolie en (1832). Les massifs remparts construits de (1230) à (1240) à l’instigation de St Louis ont une circonférence d’environ 800 mètres de long. En tout, c'est une zone de 25.000 m2 qui est couverte par la forteresse. Du côté Nord, l’abrupt du plateau est tel que les architectes n’ont pas jugé nécessaire de compléter les défenses. La "Tour du Moulin", est la plus haute de la forteresse actuelle.

- Les fossés Jardins

Les fossés ont été creusés dès la construction de la forteresse sous le règne de St Louis. Au Sud, ils séparaient alors le château bâti sur la colline du même nom, du faubourg de l'Esvière. Au Nord, ils imposaient la limite entre la "Cité et le Château". Ils furent agrandis au (XIVème siècle) puis au (XVIème siècle). 2 puits s'y situent, un à l'Est, l'autre au Nord. Bien que la Maine passe au pied du château, il n'a jamais été question de mettre les fossés en eau, principalement à cause du dénivelé du terrain. Sous le Roi René, les fossés auraient été transformés en lices pour le déroulement des tournois que le Duc appréciait tant. Au (XVIIIème siècle), les fossés hébergent des jardins et des potagers. La ville d'Angers devient locataire des fossés en (1912). De (1936) à (1999), des "Biches et des Daims" y sont installés. Aujourd'hui, les fossés ont été transformés en jardins.

- La cour Intérieure

La cour intérieure était divisée en 2 parties. L'organisation des bâtiments construits entre le (XIVème siècle) et (XVème siècle divise l'intérieur de la forteresse entre la basse cour, ou cour de la garnison, et la cour Seigneuriale, délimitée par le "Logis Royal", la chapelle, le châtelet, et d'autres bâtiments disparus, communs, cuisines, désormais remplacés par la galerie de l'Apocalypse.

- La Grande Salle

La "Grande Salle du Château" Angers" date des 1ers "Etats du Palais Comtal" vers le (IXème siècle). C'est une (Aula), une salle d'apparat où s'exerce le pouvoir comtal. La 1ère salle, vaste de 300 m2, est agrandie vers le (XIème siècle) pour finalement atteindre 500 m2. Au (XIIème siècle), vers (1130), probablement après l'incendie de (1131), la "Grande Salle" est réaménagée en perçant des petites baies en plein cintre et en perçant l'actuelle porte, également en plein cintre, décorée de bâtons rompus. L'ancienne "Aula Carolingienne" est une nouvelle fois modifiée vers la fin de (XIVème siècle), sont percés de vastes fenêtres à meneaux et double croisillons, aménagées de coussièges. Entre ces grandes fenêtres sont percées de petites baies formant une alternance. Une cheminée monumentale est mise en place. La porte du (XIIème siècle) est quant à elle conservée. Des comptes datant de (1370) font mention, du côté de la Maine, d'aménagement de fenêtres et cheminés.

- Les Chapelles

Une chapelle sous le vocable de Ste Geneviève existait probablement déjà sur le site avant la fin du (IXème siècle) puisque vers cette époque, elle reçoit les reliques de l'évêque de Coutance, Laud, qui lui donnera son nom de St Laud. Vers (1060), le Comte d'Anjou Geoffroy Martel crée un "Chapitre de Chanoines" pour y assurer le culte. La chapelle est détruite une 1ère fois au début du (XIIème siècle), reconstruite et consacrée par l'évêque d'Angers Renaud de Martigné le 8 juin (1104). Elle est de nouveau détruite dans l'incendie de (1131) et réédifiée par Henri II Plantagenêt. Bien que partiellement enterrée par la reconstruction du château de St Louis, elle sert de chapelle au château jusqu'au (XIVème siècle), moment où elle sera remplacée par la nouvelle chapelle construite par Yolande d'Aragon. Les vestiges de la chapelle ont été découverts en (1953), à l'occasion des travaux de terrassement de la galerie de l'Apocalypse. L'actuelle chapelle Ste Geneviève Saint Laud est une chapelle du (XIIème siècle) construite en surplomb de la Maine mais à l'extérieur de l'enceinte du (XIIème siècle). Elle mesure 5 mètres sur 15 et était couverte d'une voûte de pierre en berceau et en plein cintre. Il subsiste encore sur le mur Nord des colonnes avec des chapiteaux sculptés. Elle est désormais visible en surplomb à l'extrémité de la galerie de l'Apocalypse.

A l'intérieur du château, s'élève la chapelle construite à la demande de Yolande d'Aragon, épouse de Louis II d'Anjou. Sa construction débute en (1405) et s'achevé en (1413). Elle est dédiée à St Jean Baptiste. Avec sa nef unique Rectangulaire et ses 3 travées de voûte à l'Angevine, elle témoigne du style "Architectural du Gothique Angevin". L'édifice est large 22m,85 de long et 11m,90 de large et peu élevé 14m,90 sous voûtes, avec un décor typiquement du (XVème siècle) nervures Prismatiques, base en bouteille. Les 3 Clefs de Voûte sont finement sculptées, la 1ère représente les Armoiries de Louis II et Yolande, la 2ème est ornée de l'écu couronné de Louis II. La Clef de la 3ème voûte représente une Croix à double traverse, symbole de la "Vraie Croix d'Anjou", reliquaire possédé par la maison d'Anjou et présent sur ses armoiries et qui fut exposé dans la chapelle entre (1412) et (1456). Les portes actuelles de la chapelle de Style Gothique sont les portes d'origines. Sur la face Sud a été placé "l'Oratoire Seigneurial", ou "Loggia Seigneuriale". Celle ci, construite sous Yolande, a été reprise par René qui l'a améliorée par l'ajout d'une triple arcature tri foliée donnant vue sur l'autel.

L'Oratoire est orné du côté de la chapelle par des décors et moulures en pierres, tous les ornements saillants ont cependant été détruits lors de l'occupation militaire de l'édifice. Seul subsiste aujourd'hui les traces en négatif. On y accédait soit par une porte extérieure, soit par la chapelle. Une cheminée, dont le conduit était dissimulé par un contrefort et un pinacle, permettait de chauffer la pièce. L'éclairage se fait principalement par la verrière du chevet plat, orientée à l'Est. Chaque travée est percée de 2 verrières, une au Nord, l'autre au Sud. Les vitraux originels ont été détruits. Cependant, on peut encore trouver dans la verrière Sud de la 1ère travée les vestiges d'un vitrail du (XVème siècle) appartenant originellement à l'abbaye de Louroux. Transporté en (1812) à l'église de Vernante, il est donné en (1901) au "Musée d'Archéologie" et remonté dans la chapelle de l'ancien hôpital St Jean d'Angers. Il est finalement remonté dans la chapelle du château en (1951). Il représente le René et sa femme Jeanne de Laval à genoux, en prière, encadrant la Vierge.

- Galerie du Roi René

La galerie du Roi René a été construite entre les années (1435) et (1453) par le Duc René d'Anjou. Elle se compose de 4 pignons séparés chacun par un contrefort. Sous chaque pignon ont été aménagées 2 fenêtres pour l'éclairage des 2 étages de la galerie, desservie au Sud-Est par un escalier. Les architectes du Duc d'Anjou, Jean Gendrot et André Robin, réalisent une façade largement vitrée et inhabituelle au (XVème siècle). La galerie totalise 15 mètres de longueur pour une largeur de 3m,20. Sur les 15 mètres de longueur, 8m,30 sont ouverts en 11 fenêtres vitrées. Les 4 voûtes des 4 travées du rez de chaussée sont conservées avec leur clef sculptée mais grattée depuis. Les nervures retombaient sur des culots qui ont été détruits. Le 1er étage est en meilleur état de conservation, les retombées des nervures et les culots à décors de feuillages étant encore en place. Les clefs de voûtes sont armoriées, l'une représentant les armoiries de René d'Anjou, tandis qu'une autre représente la croix à double traverse dite "Croix d'Anjou". Les châssis en bois ont été restitués à partir de modèles anciens. Au fond de la galerie, une porte murée témoigne des bâtiments prolongeant le logis qui ont depuis disparu.

L'escalier a été placé dans le retour d'angle formé entre "la chapelle et le logis Royal", et dessert le 1er et le 2ème étage du logis. Il permet également d'accéder aux combles de la chapelle. Le sommet de l'escalier est couvert d'une voûte en Palmier composée de 16 quartiers de Voûtains séparés par des nervures Prismatiques. A chaque croisement de nervures se trouve une clef portant pour 6 d'entre elles 2 lettres de la devise du Roi René, "EN. DI. EU. EN. CO. IT = En Dieu, en soit". La 7ème clef est effacée et la 8ème figure un soleil. Les nervures retombent sur des chapiteaux en cul de lampe ornés de feuillages. Lors de l'utilisation du château comme caserne et prison, la galerie est couverte par un toit en pente, les baies sont murées et à l'intérieur les travées sont divisées par des murs en tuffeau. Les frontons ayant disparu, les travaux de restaurations les ont restitués, de même que la pente de la couverture d'origine. La construction de la galerie et de l'escalier permet ainsi un accès indépendant aux pièces du Logis qui se commandaient jusqu'alors. Elle permet également d'avoir un double accès et une ouverture sur le logement du "Sénéchal d'Anjou" et sur la cour Nord où se tenaient les fêtes et les cérémonies.

- Le Châtelet

Le Châtelet est le Portail d'entrée dans la "Cour Seigneuriale". Il a été construit par le Duc René d'Anjou et terminé en 1456. Il est l'oeuvre de l'architecte Angevin Guillaume Robin. Au dessus du passage, il se compose de 2 étages desservis par une tourelle d'escalier. Le Châtelet est flanqué de tourelles en surplomb soutenues par des contreforts et coiffées de toit en poivrière, comme au "Châtelet du château de Saumur". Celles ci sont désaxées par rapport au pignon du bâtiment, conférant à celui ci un aspect Asymétrique. Les poivrières isolées du toit principal sont le résultat d'une modification faite en cours de construction. Le porche d'entrée possède un arc surbaissé surmonté d'une archivolte à accolade et croisettes. Vers l'intérieur de la cour, il possède un arc brisé avec archivolte à accolade et croisettes mais dont un côté repose sur un chapiteau tandis que l'autre descend jusqu'au sol. L'édifice est construit en alternance avec un appareil de schiste et tuffeau en employant uniquement le tuffeau pour les éléments saillants, tourelles, angles, encadrements. Sur le pignon extérieur sont gravées dans un blason de tuffeau les armes du Duc René d'Anjou. L'intérieur est constitué d'un étage et de combles aménagés en logements. L'étage sera notamment habité par le fils de René, Jean II de Lorraine, puis sera mentionné en tant que prison en (1707).

- Logis du Gouverneur

Le logis actuel date du (XVIIIème siècle), les 2 ailes encadrant une tour d'escalier qui date de la fin du (XVème siècle) ou du début du (XVIème siècle). Lors de la construction des logis actuels, une large baie vitrée a été percée à l'extérieur de la muraille, sur le côté Est. Le logis dispose de 4 salles à l'étage. Dans la 2ème, les fenêtres ont été aménagées en chicanes afin d'optimiser l'éclairage et de ne laisser aucun angle obscur. Le logis dispose également d'un étage sous comble dont les fenêtres sont surmontées de frontons droits.

- La Galerie de l'Apocalypse

La galerie a été construite entre (1953) et (1954) par l'architecte en chef des "Monuments Historiques" Bernard Vitry dans le but d’accueillir la tenture éponyme. Elle mesure 9 mètres de haut en étant légèrement enterrée afin de ne pas dépasser la hauteur des remparts. La galerie est placée en équerre et s'inscrit sur le tracé des anciens bâtiments qui fermaient la "Cour Seigneuriale". La 1ère partie fait 40 mètres de long, la 2ème 56mètres. Afin de s'harmoniser avec les constructions environnantes, des moellons de schiste apparent recouvrent l'intégralité des façades. A l'intérieur, la galerie épouse le renflement des tours de l'enceinte. La "Tenture de l'Apocalypse" y est conservée depuis (1954), toutefois les larges baies qui laissent passer les rayons du soleil et de la lune dégradent les couleurs. Des rideaux sont installés en (1975), puis des barres d'accrochages afin d'éviter le contact entre la tenture et le mur en (1980). D'abord présenté sur un fond "Rouge", celui ci est remplacé en (1982) par un fond "Beige", puis en (1996), lors du réaménagement de la galerie, par un fond "Bleu sombre". Une température constante et une lumière tamisée est mise en place pour limiter l'altération des couleurs.

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