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Glossaire - Biographies
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- Chronologie

Le château de Castelnau Bretenoux situé sur le territoire de la commune de Prudhomat, dans le département du Lot, est la forteresse Médiévale la plus imposante du Quercy. Il appartient à l'Etat, est affecté au ministère de la Culture et est ouvert au public par le centre des Monuments Nationaux. Des légendes attribuent la construction du château à la Reine Brunehilde (Brunehaut).

La 1ère mention d'un Seigneur de Castelnau date de (860). La seigneurie de Castelnau est bordée par la Vicomté de Turenne, le Comté d' Auvergne, la Baronnie de Gramat et la Seigneurie de Saint Céré. Huges de Castelnau est cité dans le Cartulaire de Beaulieu en (1000)-(1108) comme présent à la donation faites pour l'église St Gilles de Bonneviole. La Charte (XXXIX) permet de préciser à partir du don fait en (926) par Aytrude, veuve de Matfred et mère d'Etienne, père d'Hugues de Castelnau marié à Alpasie et père de Gerbert, Robert et Bernard. Pour Guillaume Lacoste, ce Hugues de Castelnau est le fondateur du Château de Castelnau Bretenoux.

En (1031), le Cartulaire de l'abbaye de Beaulieu signale Hugues de Castelnau qui est Abbé laïc de Beaulieus et doit répondre des accusations des Moines au "Concile provincial de Limoges". En (1076) il est question d'un autre Hugues II de Castelnau, fils du précédent, qui fait des travaux de construction dans le château. Il semblerait que l'emplacement initial du château était plus proche de Bretenoux avant d'être construit sur le site actuel. En (1095), Hugues II est excommunié par le Pape Urbain II.

En Octobre (1096), départ pour la 1ère Croisade de l'armée du Comte de Toulouse, Raymond de St Gilles, à la tête d'un certain nombre de ses milites et clientes, le Vicomte Raymond Ier de Turenne, père de sa future belle fille, Géraud III de Gourdon, Raymond d'Espère et plusieurs chevaliers des maisons de Béduer, Cabrerets, Cardaillac, Castelnau Bretenoux, Castelnau Montratier, Montpezat, Luzech, Pestillac, St Cirq Lapopie et Thémines.

En (1108), Bertrand de St Gilles, après avoir remis le Comté de Toulouse à Alphonse Jourdain, son frère alors âgé de 5 ans, part en Palestine. Il amène avec lui Géraud III de Gourdon, Géraud de Cardaillac, évêque de Cahors, Dieudonné de Barasc, Seigneur de Béduer et Hugues de Castelnau Bretenoux. Ces Croisés partent en (1109) par Pise.

En (1112), Gerbert Ier de Castelnau, fils de Hugues II, reçoit Géraud de Cardaillac, évêque de Cahors.

En (1159) Henri II Plantagenêt fait le siège du château qui dépend de Gerbert II, le fils de Gerbert Ier, et le force à capituler.

En (1178), la Seigneurie de St Céré est donnée à Raymond II, Vicomte de Turenne, par le Comte d'Auvergne. Le Vicomte de Turenne se trouve alors maître d'un territoire qui enserre la Baronnie de Castelnau. La lutte entre les 2 Seigneuries va s'exacerber. Le Comte de Toulouse est le Suzerain du Baron de Castelnau, mais il transfère en (1184) à perpétuité au Vicomte de Turenne l'hommage que lui doit le Baron de Castelnau. Bernard de Castelnau cherche alors à se mettre sous la protection du Roi de France Philippe II Auguste. Il lui rend hommage pour ses terres en (1211). La soeur de Bernard, Hélis, a épousé Raymond II de Turenne. Le conflit entre le Vicomte de Turenne et le Baron de Castelnau va conduire l'Eglise à intervenir. Le lien Vassalique des Castelnau aux Turenne est confirmé le 12 Juin (1219) et accepté par le fils de Bernard, Maffre II. Ce lien est confirmé en (1221) en présence des Abbés de Tulle et de Martel. Le Baron de Castelnau doit faire porter solennellement au Vicomte de Turenne une redevance d'un Oeuf.

En (1248), un Baron de Castelnau prend la croix et accompagne Louis IX à la 7ème Croisade.

En (1277), le village de Bretenoux obtient du baron Guérin une charte communale.

En (1280), le baron de Castelnau réussit à obtenir de rendre hommage au Roi de France. Philippe III fait écrire dans un acte que "malgré les gens du roi d'Angleterre, les possessions des Castelnau ne pouvaient être mises hors la main du Roi de France".

En (1293) Maffre III de Castelnau épouse Alasie de Calmont d'Olt.

En (1308) le Roi Philippe IV le Bel confirme l'acte de Philippe III au profit du Baron de Castelnau. Le Quercy va jouer un rôle important à la limite entre les domaines du Roi de France et du Roi d'Angleterre.

- famille de Castelnau Calmont

En (1315), Hugues III de Castelnau Calmont (1294)-(†1356) hérite des biens des Calmont d'Olt qui comprend les villes d'Espalion et de St Côme et des domaines dans les diocèses de Rodez et de Cahors. Il obtient la confirmation de l'hommage au Roi de France en (1318). Il se marie d'abord avec Aigline Duèze, nièce du Pape Jean XXII. Après la mort de sa femme en (†1323), il se remarie avec Maralde de Canillac, soeur de Raymond de Canillac, archevêque de Toulouse. Il est fait prisonnier par les Anglais d'Henri de Lancastre en (1345) au cours du siège de Bergerac. Puis libéré contre rançon. La même année, il accorde une Charte Communale dans laquelle il est écrit qu'il veut renforcer les défenses du château.

En (1329), Pierre de Castelnau Bretenoux, frère de Hugues III est évêque de Rodez.

En (1370), Bégon de Castelnau Calmont, fils de Hugues III, est évêque de Cahors.

Après la bataille de Poitiers au cours de laquelle meurt Hugues III, le traité de Brétigny fait passer le Quercy sous suzeraineté du Roi d'Angleterre en (1360). Son fils doit alors rendre hommage au Roi d'Angleterre et accompagner en (1367) le Prince Noir dans son expédition en Castille. Dès (1369), Jean Ier de Castelnau Calmont (1350)-(†1395), fils de Hugues III, est un fidèle du roi de France, Charles V. Il est successivement gouverneur de Guyenne et Capitaine Général en Languedoc.

- famille de Castelnau Caylus

En (1395), à la mort de Jean Ier de Castelnau Calmont, les biens passent à son neveu, Pons Ier de Castelnau Caylus (†1419) fils d'Hélène de Castelnau et petit fils d'Hugues III et époux de Catherine de Roquefeuil 14 Janvier (1396). Il rend hommage en (1396) au Roi Charles VI. Lui succède Antoine de Castelnau Caylus (1419)-(†1465), nommé en (1442) Lieutenant Général du Roi Charles VII en Quercy.

Entre (1438) et (1460) Jean de Castelnau Calmont est évêque de Cahors. Il réunit plusieurs fois les Etats du Quercy au château de Castelnau. Il prend la tête des troupes qui chassent les Anglais du Quercy.

Vient Jean II (1465)-(†1505), fils d'Antoine, qui a été Chambellan de Louis XI et l'a soutenu dans sa guerre contre Jean V d'Armagnac. Il a souhaité la construction de l'église de Castelnau. Edifiée par son fils Jacques, elle est devenue une Collégiale à la suite d'une Bulle du Pape Jules II.

En (1499), Jacques de Castelnau Caylus a épousé Françoise de La Tour d'Auvergne, fille du Vicomte de Turenne. La mariée amène en dot les Seigneuries de Gagnac et Bétaille. Il rend hommage en (1505) au Roi Louis XII pour l'ensemble de ses fiefs. Il l'accompagne en (1512)-(1513) pendant les guerres d'Italie. Il est de retour à Castelnau en (1514), peu avant sa mort. Jean III de Castelnau Caylus, second fils de Jean II, succède à son frère, mais il meurt sans descendance. Le 3ème fils de Pons Ier de Castelnau Caylus a épousé Antoinette Guilhem de Clermont Lodève, il recueille les biens de la maison et prend le nom.

- famille de Castelnau Clermont Lodève

En (1530), à la mort de Jean III de Castelnau Caylus, conformément au testament de Jean II, les biens et titres passent à Pierre Guilhem de Clermont Lodève (†1537), descendant de Pons Ier de Castelnau Caylus. Il a épousé Catherine, dame de Linières, fille de Pierre d'Amboise. Puis, le 26 Mai (1514), il épouse au château de Castelnau, en présence de Jacques de Castelnau Caylus, Marguerite de La Tour d'Auvergne (†1572).

En (1502), François Guillaume de Castelnau de Clermont Lodève (1480)-(†1540), fils de Pierre Guilhem de Clermont Lodève et de Catherine d'Amboise, soeur du Cardinal Georges d'Amboise, devient Archevêque de Narbonne. Il est le Doyen du Sacré collège à sa mort en (†1540).

En (1537), l'aîné des fils, Jacques, ayant abandonné son droit d'aînesse pour une vie ecclésiastique, c'est Gui Ier de Castelnau Clermont qui hérite des titres. Il épouse en (1542) Louise de Bretagne Avaugour. Il meurt en (†1544), laissant un fils posthume Gui II. Après le décès de son mari, Louise de Bretagne Avaugour, va être dame d'honneur d'Elisabeth de France, épouse du Roi d'Espagne Philippe II. Gui II se marie en (1565) avec Marguerite de Bernuy, riche héritière Toulousaine. Fidèle Catholique, il meurt pendant la prise de Cahors par les troupes d'Henri III de Navarre en (†1580). Louise de Bretagne a alors assuré l'éducation des 4 enfants de Gui II. Elle resta très attachée au château jusqu'à sa mort en (†1608). La Baronnie passe à Alexandre de Castelnau Clermont (1590)-(†1621) qui va modifier les appartements. Il se rallie à Henri IV en (1593). Il a reçu avec son épouse, Charlotte de Caumont, le poète François de Maynard qui évoque les fêtes données au château de Castelnau. Le fils d'Alexandre, Gabriel Aldonce, passe l'essentiel de sa vie dans son hôtel parisien. Il laisse la Baronnie à son fils Loui François à sa mort en (†1657). A la mort de Louis François, son frère Louis Guilhem abandonne l'habit ecclésiastique et épouse Jeann Thérèse d'Albert, fille du Duc de Luynes. De cette union naît un fils Constance. Le Baron Louis Guilhem meurt en (†1705) et son fils en (†1715).

- Albert de Luynes à Jean Mouliérat

La Baronne de Castelnau Jeanne Thérèse d'Albert de Luynes, hérite des possessions de la famille de Castelnau Clermont. Elle va vendre en (1720) les titres et les terres de Clermont Lodève. La Baronnie de Castelnau est léguée en (1756) au Duc Charles d'Albert de Luynes. La Baronnie restera dans la famille d'Albert de Luynes jusqu'à la Révolution. Les terres seront alors gérées par un fermier.

Le 6 Nivôse de l'(an II), soit le 26 Décembre (1793), un commissaire de la République commande "au ci-devant duc d'Albert de Luynes de démolir le pont levis et les tours du château et de remblayer les fossés. L'été suivant, le conseil général du département du Lot demande la destruction publique des actes établissant les droits féodaux". La mémoire collective a gardé le récit de pillages et d'incendies des archives des châteaux.

En (1830), le Duc de Luynes vend la terre de Castelnau pour 200.000 francs à l'ancien avocat Jean Baptiste Lacoste. Ces terres sont vendues en (1831) à un descendant de l'ancien fermier général, Antoine Molin de Teyssieu. Le bruit de la destruction du château pour en vendre les pierres circulant, le préfet du Lot s'en inquiète en Juillet (1844). L'inspecteur Frédéric Calvet de la Commission des Monuments Historiques remet un rapport montrant l'état d'abandon du château. En (1846), Prosper Mérimée écrit que le château est digne d'être classé au titre des Monuments Historiques, mais que le coût des travaux étant important, il fallait savoir ce qu'il convenait d'en faire. Le Préfet propose d'y établir un dépôt de mendicité pour y recevoir les indigents du Lot et des départements voisins. Le ministre de l'Intérieur donne un avis favorable le 16 Juillet (1847), mais demande un avant projet. L'architecte diocésain Thégry fait un rapport et estime le coût des travaux de remise en état à 40.000 francs plus 20.000 francs.

Dans la nuit du 28 au 29 Janvier (1851), un incendie détruit une grande partie de l'aile Sud-Ouest du château construite au (XVIIème siècle) par les Clermont Lodève. Le château est vendu à Eugène Bacle de St Loup qui le revend en (1853) à Dubousquet de Montanceaux. L'Abbé Selves l'achète en (1873). Il est ensuite vendu aux enchères en (1880), pour 10.000 francs, à Gustave Deldon de Pradelle. Ce dernier demande dans une lettre, datée du 12 Août (1881), une aide de l'Etat pour la restauration des toitures. Malgré l'appui de la commission des Monuments Historiques, cette aide est refusée.

En (1896), le château est vendu pour 20.000 francs au chanteur de l'Opéra-Comique de Paris, Jean Mouliérat. Il entreprend la restauration du château, et meuble de manière très hétéroclite les quelques pièces qu'il y habite. Quelques jours avant sa mort, survenue le 20 Avril (†1932), le chanteur fait don du château à l'Etat, en demandant que l'aménagement de ces pièces soit conservé intact.

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