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- Chenonceaux
- Présentation.
* Architecte : Philibert Delorme
* Début construction : (XVème siècle)
* Propriétaire actuel : Famille Menier
* Protection : Classé Monument Historique (1840)-(1962)
- Situation
* Pays : France
* Ancienne Province : Touraine
* Région :Centre Val de Loire
* Département : Indre et Loire
* Commune : Chenonceaux
- Historique
Au
(XIIIème siècle), le Seigneur de Marques, vassal
d'Amboise, occupe le fief de Chenonceaux et celui de Houdes tout
à coté. En (1360) Du Guesclin en chasse les soudards
Anglais, qui malgré le traité de Brétigny s'y
maintenaient. En (1412), Jean 1er de Marques livre ses châteaux aux Anglais.
Charles VII les reprend, les brûle et annexe Amboise dont ils
dépendaient. Le 3 Avril (1432), le Roi autorise Jean II à
rebâtir et fortifier son châtel. Il construit le
château sur le bord du Cher, plongeant dans la rivière au
midi, sur un socle de maçonnerie rectangulaire, bordé de
douves profondes, relié au moulin fortifié par un pont,
construit sur 2 grosses piles jointes par une arche. Jean II meurt
en .
Pierre
l'aîné de Jean II, dilapide la fortune, Thomas Bohier,
"Receveur des Finances" sous Charles VIII, Louis XII et François
Ier, le contraint à vendre Chenonceaux pour 12.500 livres et 10
sols tournois. Les châtelains sentant la toile d'araignée
qui se tisse autour du château, font des efforts
désespérés pour y échapper. Après
20 ans de lutte, eu (1512), ils doivent s'avouer vaincus, Bohier
rachète le château et devient Seigneur de Chenonceaux. Il
revient d'Italie plein d'admiration pour les demeures à
l'architecture ouverte, faite pour l'agrément. Il choisit de
transformer le château. De (1513) à (1521) il fait venir des
maçons, tailleurs de pierre, charpentiers, formés
à l'école du "Gothique", pour rajeunir la tour Marques et
la tourelle qui lui est solidaire. Les robustes pilier des moulins vont
servir comme fondations, pour construire le nouveau bâtiment en
pleine rivière, on élève un pavillon
flanqué de tourelles en encorbellement, à toits Coniques,
et vers l'amont, à l'Est, de 2 avant corps sur le bec des
piles, sur le 1er , la chapelle consacrée par le Cardinal
Bohier un parent des propriétaires, sur le 2ème , une salle
suivie d'un cabinet, l'avant cour reproduit le plan carré de
l'ancien château "Médiéval" délimité
par les douves. Thomas reparti en Italie combattre y meurt en (†1524),
c'est sa femme Katherine Bohier, qui dirige les travaux.
- le Château
Chaque
étage à 2 appartements, séparés par un
couloir perpendiculaire à la rivière ce qui fait qu'un
appartement se trouve au Levant, et que l'autre se trouve au Couchant,
chacun composé de 2 salles principales, perpendiculaire au
couloir axial, entre celles qui donnent sur l'aval, un escalier avec
2 rampes droites séparées par un mur, perfectionnant
le modèle de la vis de St Gilles, une innovation. La composition
nouvelle du château, les tourelles aériennes, la
proportion des baies, les balcons saillants, les lucarnes, les
avant corps, lui donne sont esthétique et son pratique,
l'agrément de vie n'étant jamais sacrifié. On a
fait évider le haut des 2 énormes piliers qui
soutenaient le moulin. Le plus proche abrite le mécanisme de la
roue, dans la partie Nord-Ouest de la 1ère pile se trouve
les cuisines. Un escalier coudé descend au Cher sous un abri
dans la face méridionale de la culée, c'est un quai de
livraison pour les fournisseurs. A l'est un cellier, une passerelle de
bois sous l'arche, rejoint la 2ème culée ou se trouvait
l'office.
Les
façades Sud et Ouest se ressemblent, sauf les baies de la
travée centrale. Coté Nord, 2 pilastres
décorés comme ceux de la tour des Marques, encadrent
l'entrée soutenant le balcon posé sur 2 souches
d'échauguette. A l'Ouest, 2 fenêtres éclairent
les escaliers, la baie inférieure ouvre sur un balcon. Les 2
façades sont décorées par une belle frise à
balustres sur modillons ornés de feuillages et par les lucarnes,
les unes avec pilastres, édicule en tabernacle accosté de
pinacles, les autres avec de hauts gâbles en triangle,
entablement et candélabres. Il est probable que la face Sud,
masquée par la galerie construite ultérieurement sur le
pont, avait la même ordonnance que celles du Nord et de l'Ouest.
Thomas obtint du Roi les lettres patentes autorisant la construction
d'un pont sur le Cher en (1517). Katherine sa femme meurt en (†1526) et
ne peut réaliser le projet.
Antoine
le fils aîné, épouse la fille du "Trésorier
Général" Poncher, mais il est pris dans l'opération
que le Roi, toujours désargenté, entame contre tous ses
financiers, Beaune Semblançay est pendu à 80 ans au gibet
de Montfaucon, son beau père spolié et pendu, il se
défend mais se voit condamner à rendre au trésor
90.000 livres. Il en est réduit, à céder le
château à François Ier qui y passera quelques fois
avec Charles Quint en (1538), pour y chasser.
- Henri II
Lorsque
Henri II succède à son père à l'age de 28
ans, Diane de Poitiers en a 48 . Elle est veuve du Comte de
Brézé mort 20 ans plus tôt. Sa beauté, la
finesse de sa taille, la blancheur de sa peau, le roux de ses cheveux,
sont incomparables. Pour plaire à sa favorite, et lui donner une
demeure digne d'elle, le jeune Roi lui offre le château de
Chenonceaux. Mais le château appartient à la Couronne,
Diane use d'un subterfuge, elle fait annuler la transaction
passée entre François Ier et Bohier qui se retrouve
propriétaire et débiteur, Diane lui rachète terres
et château à titre personnel, mais n'a rien à
payer, Diane devient Duchesse de Valentinois. Elle commande les plans
et dessins du pont sur le Cher, prévu par les Bohier, à
l'architecte Philibert Delorme. Les travaux commencent en (1556). Le
pont de 5 arches en plein cintre était terminé
à la mort du Roi, mais l'élégante galerie qu'il
devait porter n'était pas commencée. Diane devient l'une
des femmes les plus influentes du Royaume. Son succès, lui vaut
de nombreuses inimitiés, surtout de la Reine, qui fera percer le
mur de leur chambre à coucher, pour savoir pourquoi Henri lui
préfère une maîtresse de 20 ans son aînée.
Au
cour d'une joute, Montgomery "Capitaine de la Garde Ecossaise",
blesse mortellement le Roi Henri II. Sa veuve, Catherine de
Médicis, tient sa revanche et exige la restitution de
Chenonceau. Mais le château n'appartient plus à la
Couronne, elle devra user de menace pour obtenir l'échange du
château de Chaumont, d'un revenu supérieur, contre celui
de Chenonceau. Catherine de Médicis prend le domaine en main et
soucieuse de marquer le lieu de son empreinte, elle fait transformer
les jardins par Bernard Palissy, fait une cour d'honneur, transforme
les fenêtres de la façade d'entrée que l'on
doublera et que l'on ornera de cariatides, l'élargissement de le
terrasse à l'Est entre la chapelle et la librairie, la mise en
oeuvre sur le pont de 2 étages de galeries, surmontés
d'un comble à lucarnes, fut également construit entre
(1580) et (1585), une aile d'avant cour, l'actuelle galerie des
dômes, 3 pavillons réunis par 2 corps de logis bas,
l'ensemble couvert par une charpente à la Delorme avec des
dômes. Malgré la guerre civile, les séjours de
Catherine furent marqués par des fêtes exceptionnelles.
Fin
Mars (1560) après les massacres d'Amboise, la cour arrive au
château pour un triomphe en l'honneur de François II et de
Marie Stuart les fêtes dureront jusqu'au 6 Avril. On revint en
Mars (1563) avec la paix d'Amboise, pour une comédie bal dont
les actrices étaient les filles du "fameux escadron volant" de la
Reine, déguisées en nymphes, pour séduire Princes
et Seigneurs costumés en satyres, les fêtes dureront
jusqu'au 22 Avril. Mais la bacchanale travestie offerte en (1577) par
Catherine à ses fils, Henri III et le duc d'Anjou. Le Roi et ses
mignons vêtus en femmes, servis par les femmes de la Reine
mère en costumes d'homme, les cheveux épars, prêtes
à toutes les complaisances.
Catherine
meurt à Blois le 5 Janvier (†1589) à l'age de 70
ans Elle lègue le château à Louise de Lorraine,
Reine de France et femme de Henri III. Les vastes transformations de
(1576) ne sont pas achevées, outre la galerie, seule une aile de
la cour d'honneur, le bâtiment des dômes, est sortie de
terre. Louise a épousé un homme qui lui
préfère les hommes. C'est une épouse aimante et
quand Henri est assassiné à
St Cloud, elle sombre dans une mélancolie, celle que les
villageois ne tarde pas à surnommer, la "Reine blanche", fait de
Chenonceau un lieu de recueillement. Le silence tombe sur le
château, après des années de bruits et de
lumières.
Le
Duc de Bourbon Vendôme vend, pour 180.000 livres, à
Claude Dupin, "Fermier Général", qui épouse en
2ème noces une fille du riche financier Samuel Bernard, banquier de
Louis XIV. Eprise de culture et de théâtre, Louise Dupin y
accueille entre autres "Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu,
Buffon et Rousseau", qui sera son secrétaire et le
précepteur de son fils. Madame Dupin redonne vie au
château et permet au domaine de retrouver une certaine
prospérité. Madame Dupin finit ses jours au château
en menant une vie tranquille, elle mourut en (†1799) ayant passé
la Révolution sans grand dommage, l'abbé Lecomte
curé de la paroisse su convaincre les comités que
supprimer le château, seul pont de Montrichard à
Bléré, c'était aller contre les
intérêts du Peuple.
Madame
Marguerite Pelouze prend possession de Chenonceau, acheté aux
héritiers de Madame Dupin par son mari le chimiste
Théophile Pelouze. A la mort de son mari, Madame Pelouze
poursuit les travaux jusqu'en (1878). C'est l'architecte Roguet qui est
chargé de rendre au château son aspect
présumé du début du (XVIème siècle).
On détruit divers remaniements effectués par Catherine de
Médicis. Les Cariatides de la façade du château
sont déplacées et installées dans le parc.
Henri
Meunier fondateur de la chocolaterie, achète le château
par adjudication, Chenonceaux appartient depuis à la famille.
Gaston Meunier en (1914)-(1918) il aménage un hôpital
temporaire, dans la galerie sont soignés de nombreux
blessés. La grande crue de (1940) dévaste le jardin de
Diane. Monsieur Hubert Meunier et son épouse décident de
faire revivre le château. Dés (1952), ils confient
à un jeune agronome, Bernard Voisin, la conservation du
château. Ce dernier est en piteux état. Le temps et la
négligence des hommes ont laissé les bâtiments les
toitures et les jardins sombrer dans la décrépitude.
Enthousiaste Bernard Voisin remet en état le château et
ses communs, les protège de la pluie et redonne beauté et
prospérité aux jardins comme au vignoble.
Aujourd'hui,
"voir plan de Chenonceaux" a retrouvé sont
éclat. Avec 1.000.000 de visiteurs. par an, et si l'on excepte
Versailles qui est un palais, il est le château le plus
visité de France.
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