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- Extérieurs

Le domaine de Maisons couvrait à l’origine toute la partie Nord de la ville actuelle de Maisons Laffitte. On accédait à ce domaine, entouré de murs de pierre, par 2 grandes entrées dotées de pavillons, l’entrée "du Roi", qui donnait sur la forêt de St Germain à l’Ouest, et l’entrée "du village" qui donnait sur le village mais qui contrairement à son nom ne servait pas aux villageois. Ces entrées se composaient de 2 portes latérales encadrant un "saut de loup" aussi appelé "ha-ha", un fossé qui permet de fermer un parc sans boucher la vue. Ces entrées donnaient accès à 2 grandes allées plantées, actuelles avenue Eglé et avenue u>Albine.

Le domaine qui entourait la demeure s’étendait sur une très large superficie et se divisait en 2 parties :

* Le Petit Parc, d’une superficie de 33 Hectares, à l’Est du domaine, situé entre la grande avenue partant de la porte du village et le Château.
* Le Grand Parc, d’une superficie de 300 Hectares, à l’Ouest du domaine, situé entre la grande avenue partant de la porte du village et la forêt de St Germain.

Les 2 avenues se croisaient à l’entrée d’une 1ère avant cour dotée d’une 3ème entrée à Pavillons. Suivait une 2ème avant cour, séparée de la 1ère par une grille, et bordée sur les côtés par les grandes écuries au Nord, un "mur renard" au Sud, une fausse façade crée dans le but d’installer un effet de symétrie, et un fossé sec à l’Ouest. Les grandes écuries, détruites dans les années (1830) par Jacques u>Laffitte, avaient été édifiées et décorées selon un parti monumental et fastueux, qui annonçait celles des châteaux de Versailles et Chantilly.

Ensuite se dressait la plateforme du Château, isolée du reste du domaine par le fossé, dont l’accès se faisait par 2 petits ponts, l’un du côté de la 2ème avant cour et l’autre du côté des jardins. Sur cette plateforme se dressait le Château à proprement parler précédé d’une dernière cour, la cour d’Honneur, fermée par le Château sur le côté Ouest et par des terrasses hautes sur les 3 autres côtés. Entourant la plateforme du Château, s’étendait le petit parc, composé de parterres et de bassins placés sur des terrasses descendant jusqu'au fleuve. Le Château composé d’un grand corps de logis en fond de cours flanqué de 2 courtes ailes en retour d’équerre. La façade est animée par un jeu d’avant corps simulés, dans le but de donner l'impression que le Château est beaucoup plus grand et massif qu'il ne l'est en réalité. Le décor de la façade, sobre mais fastueux, a été conçu selon une disposition rappelant les oeuvres des architectes Pierre Lescot et Philibert Delorme.

- les Grandes Ecuries

Datant des années (1650), les grandes écuries de Mansart furent détruites dans les années (1840) par ordre de Jacques Laffitte. Les vestiges sont protégés au titre des Monuments Historiques, une 1ère inscription en (1947) pour les sols situés au lieu dit la Grotte puis un classement en (1980) pour les parties subsistantes des écuries, dont le portique et le décor en rocaille de l'abreuvoir dit la Grotte.

Daté du (XVIIème siècle), le mur d'enceinte construit sur les dessins de Mansart est en grande partie préservé. Ces vestiges sont inscrits au titre des Monuments Historiques depuis (1987). Le château abrite 4 grands appartements, répartis entre le rez de cour et le 1er étage. Les appartements du château étaient tous distribués selon le même plan, à part celui du Roi qui possédait une distribution qui lui était propre. Ces appartements se constituaient d'une antichambre, d'une grande chambre, ou chambre de parade, d'une petite chambre, d'un cabinet de garde robe et d'un cabinet de toilette. Des petits appartements, des logements de serviteurs et des espaces de services se répartissent sur plus d’une dizaine de niveaux, combles, entresols et caves.

L’entrée du château se fait par le vestibule d’honneur, à l’origine fermée de grilles de ferronnerie. Déposées en (1791), lors de la mise sous scellés du domaine par les Commissaires Révolutionnaires, elles sont aujourd’hui exposées à l’entrée de la galerie d’Apollon au musée du Louvre. Le décor de cette pièce est à la fois somptueux et savant, et fait démonstration de l’art de François Mansart. Ce dernier intègre dans le décor 2 éléments empruntés à des prédécesseurs de grand renom, l’entablement est copié sur celui de Michel Ange au palais Farnèse, les colonnes doriques sont copiées sur celles réalisées par Philibert Delorme au palais des Tuileries. Ces emprunts, loin d’être considérés comme des plagiats, étaient au contraire une démonstration de la culture architecturale de Mansart et une manière de se réclamer de leur descendance artistique.

Les 4 aigles dans les angles jouent sur l’homonymie entre le nom de la famille du constructeur, Longueil, et la réputation des rapaces, appréciés pour leur "long oeil". Cet élément de décor est une sorte de jeu de mots architectural, proche des traditions décoratives de la renaissance. Les dessus de porte, sculptés par Gilles Guérin sur des dessins de Jacques Sarazin, représentent 4 divinités Romaines associées aux 4 éléments et évoquent la fonction des accès qu’ils surmontent :

* La porte donnant du côté de la cour est dominé par la déesse Cybèle, symbolisant la Terre, évoquant le grand parc et les nombreuses terres agricoles de la Seigneurie aujourd’hui disparus.
* La porte donnant du côté de la Seine est dominé par le Dieu Neptune, symbolisant l’Eau, évoquant la présence des bassins, qui ornaient cette partie du jardin, et du fleuve en contrebas.
* La porte donnant sur le grand escalier est dominé par le Dieu Jupiter, symbolisant le Feu, le dieu évoquant la présence de l’escalier montant aux appartements Royaux appartement du Roi et appartement de la Reine, actuel appartement "du maréchal Lannes" et l'élément évoquant l'appartement de la maîtresse de maison, symboliquement maîtresse du foyer, ainsi que l'escalier descendant aux cuisines.
* La porte donnant sur le 2ème vestibule est dominé par la Déesse Junon, symbolisant l’Air, évoquant la présence de l’appartement du maître de maison René de Longueil avait installé son bureau dans l’antichambre, et l’air dans le système des allégories du (XVIIème siècle) était associé à la connaissance, au savoir et au travail intellectuel.

- les Appartements

Appartement du rez de cours gauche dit de René de Longueil. L'escalier d'honneur, réalisé grâce à la technique de la Stéréotomie encore peu répandue en France dans les années (1640), constitue l'une des pièces maitresses du décor du château. Pour accentuer l’aspect grandiose de cet escalier, François Mansart l’a couvert d’une coupole surmontée d’un lanternon. Alors que le 1er niveau est dépouillé de tout ornement, le palier d'honneur, desservant les appartements du Roi et de la Reine, se trouve doté d’un décor très riche, réalisé par Jacques Sarazin et son atelier.

L'appartement situé au rez de cours à gauche porte le nom de son 1er occupant, le commanditaire de la demeure René de Longueil, mais aussi parfois appelé "appartement des Captifs" en raison du décor de la cheminée de la chambre de parade. Cet appartement à conservé quelques éléments de son décor d’origine, mais les modifications de la demeure au (XIXème siècle) et au (XXème siècle) ont laissé des traces plus ou moins visibles. Aujourd’hui, cet appartement se compose de 3 pièces, le "salon bleu" qui remplace l’antichambre, le "salon des captifs" qui remplace la chambre de parade, la "salle des gravures" qui remplace la petite chambre et le "cabinet de René de Longueil" qui remplace le cabinet de garde robe. Le cabinet de toilette qui servait pour cet appartement a été supprimé lors de l’ouverture à la visite du château, et remplacé par des toilettes modernes.

La cheminée de la chambre de parade, réalisée par Gilles Guérin constitue l’élément de décor le mieux préservé de cet appartement. Elle figure sur un médaillon au centre de la partie supérieure le Roi Louis XIII entouré de 2 captifs. Ces 2 prisonniers symbolisent les 2 victoires qu'a remportées le Roi pendant la "Guerre de Trente Ans". La partie centrale représente le triomphe de Louis XIII, assis sur un char suivi de captifs enchaînés. Cette partie du décor est une copie de l'un des bas reliefs de la colonne Trajane, la seule modification par rapport au modèle d’origine est le remplacement de la tête de l’Empereur Romain Trajan par celle du Souverain Français.

L'appartement situé au rez de cours à droite portait à l'origine le nom "d’appartement de la Renommée", en raison du décor de la cheminée de la chambre de parade. Le nom actuel de cet appartement, dit "des salles à manger du comte d’Artois", est lié aux travaux engagés par ce dernier dans le but de changer la fonction de ces pièces et d’en faire des espaces dédiés aux repas. C’est dans l'antichambre de cet appartement qu’était le plus souvent dressée la table depuis le (XVIIème siècle), et ce pour une double raison, premièrement la proximité des cuisines, avec le débouché juste à l’entrée du grand escalier y conduisant, deuxièmement l’aspect symbolique, puisque ces pièces auraient du être octroyées à l’épouse du propriétaire, la table aurai donc été dressée sous le patronage de la Maitresse de maison.

La salle de Stuc. Aujourd’hui, cet appartement se compose de 4 pièces, le "salon des officiers" ou "salle des buffets" qui remplace l’antichambre, la "grande salle à manger" ou "salle à manger d’été" qui remplace la chambre de parade, la "salle des stucs" ou "salle à manger d’hiver" qui remplace la petite chambre et un boudoir qui remplace les cabinets de toilette et de garde robe. La structure et la décoration de ces pièces ont été totalement réorganisées par François Joseph Bélanger sur ordre du Comte d’Artois. L’intervention de l’architecte, bien que tranchant radicalement avec le reste du château, a été relativement discrète et respectueuse du style général de l’édifice. Bélanger souhaitait conserver l'idée de blancheur du vestibule d'honneur et de l'escalier d'honneur, livrant un décor essentiellement minéral. La plupart de ces pièces sont ornées d’un décor plus ou moins abouti, en raison de l’interruption du chantier. La grande salle à manger est celle dont le décor et le plus achevé, certains éléments sont cependant en plâtre au lieu d’être en marbre, mais sont bel et bien présents. La grande majorité des éléments de décor ont été réalisés par le sculpteur Nicolas Lhuillier sur des dessins de Bélanger.

-le Premier étage droit

L’appartement situé au 1er étage à droite portait le nom "d’appartement de la Reine" en raison de son emplacement en face de celui du Roi. Le nom actuel "des aigles" ou "du Maréchal Lannes" est lié aux travaux engagés par ce dernier dans le but d’achever les travaux entamés par le Comte d’Artois et laissés inachevés. Aujourd’hui, cet appartement se compose d’un grand nombre de pièces, dont 3 seulement sont ouvertes à la visite, un couloir d’entrée, une 1ère chambre dite "de Jacques Laffitte" qui divisent l'ancienne antichambre et la chambre dite "du Maréchal Lannes" » qui conserve le volume de l’ancienne chambre de parade. Les autres pièces, des chambres plus réduites et les usuels cabinets de toilettes et de garde robe, servent à accueillir les bureaux de l’administration du château. Le décor d'origine de cet appartement a été totalement perdu à la suite de l'incendie survenu en (1723). Le décor actuel, réalisé en bois peint et carton plâtre, date du (XIXème siècle).

- le Premier étage gauche

L’appartement situé au 1er étage à gauche porte le nom "d’appartement du Roi", en raison de sa fonction. Il doit son 2ème nom "d’appartement à l’italienne" en raison de son couvrement en coupoles et fausses voûtes et non en poutres et solives, dit "plafond à la Française". Cet appartement est avec l’appartement dit "de René de Longueil" », situé juste en dessous, celui qui à le plus conservé son apparence d’origine. Cependant, comme dans le reste du château, les campagnes de travaux réalisés au cours du (XIXème siècle) ont laissé quelques traces, plus ou moins estompées par les campagnes de restauration. La distribution de cet appartement, en raison de son statut particulier et de sa fonction, a toujours été différente de celle des 3 autres appartements du château. Cette distribution a été bien mieux préservée que dans les autres parties du château. Ainsi cet appartement se compose de 6 pièces, toutes ouvertes à la visite une grande salle, dite "salle des gardes" ou "salle de bal", une antichambre, dite "salon d’Hercule" ; une grande chambre de parade, un cabinet de toilette, un grand cabinet, dit "cabinet à l’italienne" et un petit cabinet, dit "cabinet aux miroirs".

Les pièces constituant cet appartement sont ornées de peintures, réalisées par Michel Corneille et son atelier, mais aussi de sculptures, réalisées par certains membres de l’atelier de Jacques Sarazin comme Gilles Guérin. La grande salle était ornée à l’origine de grande tapisserie, déposée lors de la Révolution Française en même temps que les grilles du vestibule d’honneur. Aujourd’hui, les entre fenêtres sont ornées de paysages d’Italie réalisés par les peintres Jean Joseph Xavier Bidault et Jean Victor Bertin et commandés par Jacques Laffitte. La cheminée de l’antichambre était à l’origine ornée d’un tableau copié sur une oeuvre de Guido Reni, d’où le nom de "salon d’Hercule". Ce tableau a été décroché en même temps que les tapisseries. Il a été remplacé au (XIXème siècle) par une copie du portrait de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud.

Le Grand Cabinet, dit "cabinet à l’italienne", à perdu son lambris du (XVIIème siècle) au profit d’un décor datant du (XIXème siècle), mais a conservé sa coupole, dont le tambour est orné de couples de terme se tenant par la taille. Cette coupole préfigure dans son décor le grand salon du château de u>Vaux le Vicomte. Le Petit Cabinet, dit "cabinet aux miroirs", à conservé son parquet et ses lambris de marqueterie et ses glaces Vénitiennes d’origine. Le parquet se compose d’un grand nombre de matériaux, une dizaine d’essences de bois précieux, dont certaines viennent d’Asie, mais aussi de l’étain, de l’os, de la nacre, de la malachite. La petite coupole est ornée de peintures, réalisées par Michel Corneille.

- Petits appartements

Les appartements secondaires du château portent le nom de "petits appartements" en raison du statut de leurs occupants : des invités de second rang ou des serviteurs importants. Certains de ces espaces ont conservé leur apparence du XVIIe siècle, d'autres portent les marques de modification effectuées au cours des XIXe siècle et XXe siècle. Il existe deux types de distribution pour ces petits appartements : des pièces en enfilades, dotées de petits pièces de rangement mais servant de passage pour les chambres suivantes; des appartements structurés comme ceux des étages inférieurs, dotés d'une antichambre, d'une chambre, d'un cabinet de toilette et d'une garde-robe. Deux appartements sont actuellement ouverts à la visite : l'appartement de Voltaire et l'appartement de La Fayette. L'appartement dit "de Voltaire" est celui qu'à occupé le futur philosophe lors de son séjour en 1723. Cette pièce unique, sans antichambre mais dotée de plusieurs petits cabinets et espaces de stockages, à perdu son décor d'origine à la suite de l’incendie ayant suivi de peu le départ de l'écrivain : seules les poutres ont survécu au désastre. L'appartement dit "de La Fayette" est celui qu'occupa François Mansart lors du chantier de décoration du château, puis celui qu'occupa le héros de la guerre d’indépendance américaine, Gilbert du Motier de La Fayette, lors de son séjour à Maisons dans les années précédant la révolution de Juillet. Cet appartement est une réduction de ceux des étages inférieurs : il est doté d'une petite antichambre donnant sur un cabinet de toilette et sur la chambre à alcôve, laquelle donne accès ensuite à une garde-robe. L'ensemble a conservé ses lambris et son décor d'origine. Ces derniers montrent le statut privilégié de ces pièces au sein de ces espaces secondaires.

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