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Glossaire - Biographies
l'Architecture - la Postérité
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- Présentation
* Type : Château
* Style : Classique
* Architecte : François Mansart
* Début construction : (1640)
* Fin construction : (1670)
* Propriétaire initial : René de Longueil
* Propriétaire actuel : République Française
* Destination actuelle : Musée
* Protection : le Chateau Classé M.H. en (1914)
* Protection : les Ecuries Inscrites M.H. en (1947)
* Protection : les Ecuries Classées M.H. en (1980)
* Protection : le Mur d'enceinte Inscrit M.H. en (1987)

- Situation.
* Pays : France
* Ancienne province : Ile de France
* Région : Ile de France
* Département : Yvelines
* Commune : Maisons Laffitte

- Historique

Le château de Maisons Laffitte, à l'origine château de Maisons ou château de Maisons sur Seine, est considéré comme un chef d'oeuvre de l'architecture civile du (XVIIème siècle). Constituant une référence dans l'histoire de l'Architecture Française, il marque la transition entre la fin de l'architecture de la Renaissance Tardive et celle du Classicisme.

L'histoire du domaine et de ce Château est très liée à celle de la famille de Longueil, une famille de Parlementaires appartenant à la Noblesse de Robe. En (1460), Jean III de Longueil avait obtenu, par rachat, une partie de la seigneurie de Maisons, divisée au cours du (XIVème siècle). En (1602), Jean VIII de Longueil se porte acquéreur de la 2ème moitié de la Seigneurie. Le 18 Octobre (1608) le Dauphin de France Louis, alors âgé de 7 ans, est reçu à Maisons sur Seine par Jean VIII de Longueil pour une collation dans le parc. Le Dauphin revient en visite le 6 Septembre (1609). A partir de (1610), alors même qu'il est devenu Roi, sous le nom de Louis XIII, il rend régulièrement visite à Jean VIII de Longueil en sa terre de Maisons à l'occasion de chasses suivies de repas ou de collations. En (1629), René de Longueil hérite de la fortune et des biens de Jean VIII, son père. En homme politique avisé des affaires de son temps, le potentiel de la Seigneurie de Maisons ne lui échappe pas, proche à la fois de la Capitale Royale et du château de Saint Germain en Laye, résidence de chasse favorite du Roi Louis XIII. A partir des années (1640), René de Longueil consacre une partie de sa fortune, dont la conséquente dot reçue de son épouse Madeleine Boulenc de Crèvecœur, décédée depuis (†1636), à la construction d'une demeure fastueuse capable de recevoir le Roi. La construction du château proprement dit s'achève vers l'année (1650), mais plusieurs autres structures et aménagements, "grandes écuries, jardins, entrées du parc" seront achevés durant les 2 décennies suivantes.

Sur la foi des témoignages des contemporains, le bâtiment est attribué à l'architecte François Mansart. Aucun document ne corrobore cette attribution, en dehors d'un paiement de 26.000 livres effectué par René de Longueil au profit de François Mansart en (1657). Néanmoins, elle est affirmée par un pamphlet intitulé "La Mansarade" qui accuse l'architecte de s'être rendu compte, après avoir fait élever le 1er étage, qu'il avait commis une erreur dans ses plans et d'avoir fait abattre tout ce qui avait été construit pour tout recommencer. Charles Perrault attribue également Maisons à François Mansart, "Le château de Maisons, dont Mansart a fait tous les bâtiments et les jardinages, est d'une beauté si singulière qu'il n'est point d'étranger qui ne l'aille voir comme l'une des plus belles choses que nous ayons en France". Perrault souligne que l'architecte avait l'habitude de faire refaire parfois plusieurs fois certaines parties de ses bâtiments, à la recherche de la perfection.

Le 18 Avril (1651), le Roi Louis XIV, alors âgé de 13 ans, profite de l'occasion d'une chasse en forêt de St Germain pour rendre visite à René de Longueil qui le reçoit à diner en son château de Maisons. Cette visite est rendue par le souverain au Seigneur de Maisons, qui est aussi Capitaine des domaines de chasses de Versailles et St Germain en Laye, à l'occasion de son accession à la surintendance des finances du Royaume de France. Le Roi reviendra le 20 Avril, accompagné de sa mère Anne d'Autriche, alors Reine Régente. Après s’être vu retirer son Poste de Surintendant, René de Longueil est condamné à l’exil à Maisons sur Seine, dont il augmente le domaine par l'achat de petites Seigneuries voisines. Revenu en grâce auprès du Roi en (1656), René de Longueil voit sa terre de Maisons sur Seine être érigée en Marquisat en (1658).

Le 22 Août (1662), le Roi Louis XIV et la Reine, son épouse Marie Thérèse d'Autriche, viennent visiter le château de Maisons alors qu'ils séjournent au château de St Germain en Laye. Ils sont reçus par René de Longueil et son fils Jean de Longueil, alors Chancelier de la Reine Mère, Anne d'Autriche. Le Roi Louis XIV, comme son Père Louis XIII avant lui, viendra faire quelques courtes visites à cette Maisons à l'occasion de chasses ou de déplacements divers tout au long de sa vie, le 3 Avril (1669), le 23 Avril (1671) et le 3 Mai (1680)). Une visite Royale restera plus mémorable que les autres, celle des 11 et 12 Juillet 1671. De retour des Flandres, le Roi Louis XIV accompagné de son épouse, Marie Thérèse d'Autriche, et de son Frère, Philippe d'Orléans, est reçu le 11 Juillet à par la famille de Longueil et par Marie Louise d'Orléans, venue les rejoindre avec sa gouvernante, la Maréchale de Clérambault. Les membres de la famille Royale restent dormir à Maisons avant de reprendre la route de Versailles le lendemain. Cette visite est la seule qui a vu un membre de la famille royale dormir au château. A la mort de René de Longueil, en (†1677), l'immense chantier qu'il avait initié est achevé.

En (1723), lors de l’une de ses visites aux Longueil, Voltaire tombe malade et est soigné sur place aux frais du Marquis. Il est logé dans une chambre au dessus de celle de la Reine. Remis de son mal, Voltaire quitte le château, avant d’apprendre que la chambre qu’il occupait a été dévastée par un incendie. Cette catastrophe, en plus de toucher la chambre qu’il occupait, ravage la pièce du dessous et détruit le décor qui l'ornait. La seigneurie reste dans la descendance directe de René de Longueil jusqu'en (1732), date à laquelle Marie Renée de Belleforière de Soyecourt, son arrière petite fille, lègue le château à son propre petit fils, Louis Armand de Seiglière de Belleforière, à l'occasion de son mariage. Ce dernier, criblé de dettes, cherche peu de temps après la mort de sa grand mère à se défaire du marquisat.

En mai (1747), le château est visité par Louis XV. La Marquise de Pompadour cherche une demeure en bordure de Seine, elle est alors tentée d’acheter le domaine aménagé par François Mansart, dont elle admire les oeuvres. Le château est alors en fort mauvais état, surtout depuis l'incendie survenu en (1723). Le Roi, soucieux de ne pas dépenser trop d’argent, écarte l’idée. La Marquise jettera finalement son dévolu sur Bellevue, près de Meudon. En (1770), le Roi Louis XV visite à nouveau le château, accompagné de sa nouvelle maîtresse la Comtesse du Barry. Le Roi fait étudier la possibilité de transformation du château par Jacques Hardouin Mansart de Sagonne, dernier héritier de la lignée Mansart. Les modifications envisagées par l’architecte ont été décrites et commentées par Jacques François Blondel, célèbre théoricien et professeur de l'Académie Royale d'Architecture. Le projet est abandonné, pour les mêmes raisons qu'en (1747). La Comtesse du Barry passera commande à Claude Nicolas Ledoux d'un pavillon donnant sur la Seine dans le parc de son château de Louveciennes, pour compenser les belles vues qu'offrait le château de Maisons et dont Louveciennes était jusque là dépourvu.

En (1777), le château devient la propriété de Charles Philippe, Comte d'Artois, Frère de Louis XVI et Futur Charles X, qui se voit offrir la même année le château de St Germain en Laye, dans le cadre de son apanage. Il décide d’installer sa résidence au château de Maisons, et de réunir les 2 domaines afin de se constituer un immense parc. Le château étant en mauvais état et distribué selon d’anciens usages, le Comte fait réaliser d'importantes transformations intérieures par son 1er architecte, François Joseph Bélanger. Ces travaux sont interrompus en (1784) en raison du manque d'argent. Le château, peu entretenu et laissé en chantier, entre dans une nouvelle phase d’abandon et de délabrement. En (1791), durant la Révolution Française, le domaine de Maisons sur Seine, comme tous les autres biens du Comte d’Artois, est confisqué autre titre de bien National, puis vendu en (1798) au citoyen Lanchère, fournisseur aux armées de la République. Ce dernier fait essentiellement usage des grandes écuries, et n’habite pas le château.

En (1804), le Maréchal Jean Lannes se porte acquéreur de l’ensemble du domaine de Maisons sur Seine. Il fait réaliser des aménagements dans le parc et fait achever les travaux entamés par le Comte d’Artois. En (1811), la 1ère pierre du pont de Maisons sur Seine est posée, entrainant la perte d’une partie des jardins du château. Ce pont ne sera achevé qu’en (1822). En (1818), Louise de Guéhéneuc, veuve du Maréchal depuis (1809), vend le domaine au banquier Jacques Laffitte. Récompensé pour son rôle dans la Révolution de Juillet, le banquier devient Ministre des Finances du Roi Louis Philippe, ce qui l'entraîne à négliger ses affaires personnelles. Contraint de vendre ses biens pour couvrir ses dettes, Laffitte divise le parc du château, conserve un jardin réduit et fait lotir l’essentiel du grand parc. Pour attirer les constructeurs, il fait raser les grandes écuries et livre à bas prix les matériaux récupérés. En (1844), Albinne Laffitte hérite du château, avant de le vendre en (1850) à Charles Xavier Thomas de Colmar, assureur et inventeur de l'Arithmomètre.

En (1877), les héritiers de Thomas de Colmar cèdent le château au peintre Tilman Grommé, qui lotit le petit parc et démolit le portail d'entrée de l'avant cour. Ce qu'il reste du jardin du château est alors clos par un portail en fer forgé, provenant du château de Mailly Raineval dans la Somme. Ce portail avait été commandé suivant le cahier des charges initial d'Augustin Joseph de Mailly alors Seigneur du comté de Mailly. La grille semble, en sa partie haute, avoir été modifiée afin d'y accueillir de nouvelles armoiries lors de sa réinstallation à Maisons Laffitte sans jamais être achevé. En (1905), l'Etat rachète le château pour le sauver de la démolition. Il est classé Monument Historique en avril (1914). Le château est ouvert au public depuis le 26 Juillet (1912). Il est aujourd’hui géré par le Centre des Monuments Nationaux.

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